Frise 1850-1899
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1852 23 janvier Les biens de la famille d'Orléans,
héritière du trône de France, sont confisqués par
l'Etat français. Toutes les recettes des ventes seront
attribuées aux sociétés de secours mutuels, à la
construction de logements ouvriers et aux
établissements pratiquant le crédit foncier.
Plusieurs ministres préfèrent quitter le
gouvernement plutôt qu'être associés à cette
mesure voulue par Louis-Napoléon Bonaparte.
1852 17 février Le président de la République Louis-
Napoléon Bonaparte établit un ensemble de
mesures préventives et de sanctions visant à
museler la presse. Par décret, il est interdit aux
journaux de rendre compte des débats
parlementaires et des procès autrement qu'en
reproduisant les procès-verbaux officiels. La
censure des images est rétablie. Les journaux ne
respectant pas ce décret pourront être suspendus
après un avertissement et définitivement supprimés
s'ils récidivent. Entre mars 1852 et juin 1853, 91
avertissements seront délivrés par le ministre de la
Police, Maupas.
1852 18 novembre Le Bon Marché ouvre rue de
Sèvres à Paris. Crée par Aristide Boucicaut, ce
nouveau type de magasin est une véritable
révolution pour les parisiens. Ils peuvent se
promener à travers les rayons sans être obligés
d'acheter et être remboursés s'ils sont mécontents.
La grande distribution est née. 13 ans plus tard le
Printemps ouvrira à son tour.
1852 21 novembre Le Sénat convoque les Français aux
urnes en organisant un plébiscite sur le
rétablissement de l'Empire. Le "oui" l'emporte très
majoritairement, mais près de 2 millions
d'électeurs se sont abstenus. Le Second Empire
sera officiellement proclamé le 2 décembre. Louis-
Napoléon Bonaparte deviendra le nouveau
souverain des Français sous le nom de Napoléon
III.
1853
185329 janvier Eperdument amoureux depuis plusieurs
mois, Napoléon III épouse la jeune espagnole
Eugenia Maria de Montijo de Guzman, comtesse
de Teba. Le mariage est célébré à Notre-Dame de
Paris. Les festivités dureront deux jours. Le 16
mars 1856, l'impératrice Eugénie donnera
naissance à son unique enfant, le prince impérial
Napoléon-Louis.
1853 19 mars La ville de Nankin tombe aux mains des
rebelles Taiping, qui en font leur capitale. Les
guerriers appartiennent à une secte religieuse,
révolutionnaire et féministe, luttant pour l’égalité
et le collectivisme. Ils veulent instaurer une société
plus juste et porter à la tête du pays une dynastie
chinoise et non plus mandchoue. Très influencé
par les idées des missionnaires protestants, leur
chef Honq Xiuquan se réclame "Frère de Jésus
Christ". Les Taiping s'empareront d’une grande
partie du Sud de la Chine. Mais, avec l'aide des
Occidentaux, l'armée impériale reprendra Nankin
le 19 juillet 1864 et les rebelles Taiping seront
exterminés.
1853 8 juillet Dans la baie d'Edo (Tokyo) les Japonais
stupéfaits voient s'avancer quatre "bateaux noirs
qui crachent de la fumée". L'expédition américaine
placée sous le commandement du commodore
Matthew Perry débarque. Au nom du président
des Etats-Unis, Perry demande aux shoguns de la
famille Tokugawa l'ouverture des ports japonais
aux navires américains et la signature d'un traité
d'amitié entre les deux pays. Après négociations,
les Japonais ouvriront les ports de Shimoda et
Hakodate et offriront ainsi un statut privilégié aux
Etats-Unis. Pour la première fois le Japon s'ouvre
au monde occidental.
1853 24 septembre Au nom de Napoléon III, le contre-
amiral Febvrier-Despointes prend officiellement
possession de l'archipel découvert par l'anglais
James Cook en 1774. La France souhaite par ce
geste retrouver son prestige colonial perdu un
siècle plus tôt avec la perte du Québec et de la
Louisiane. En 1864, elle fera de l'archipel
calédonien un pénitencier où seront envoyés
nombre de prisonniers algériens ainsi que des
communards. Mais avec la découverte de
gisements de nickel, des centaines d'immigrants
français, dont beaucoup d'origine alsacienne, se
presseront sur les côtes calédoniennes. Les
habitants de la Nouvelle-Calédonie appelés
"kanaks" devront apprendre à vivre avec les
blancs, rebaptisés "caldoches".
1853 30 septembre Joseph Joachim introduit le pianiste
Johannes Brahms auprès de Robert Schumann.
Face aux interprétations du jeune homme,
Schumann, exalté, prie Clara de venir écouter ce «
génie ». Une amitié se lie entre ces trois
personnages : Schumann parle du jeune homme
avec passion dans la sphère musicale qui l’entoure,
écrit un article élogieux tandis que Clara le
conseillera pour son jeu. Cet événement sera
déterminant pour la carrière de Brahms. C’est par
ailleurs certainement la dernière illumination pour
Schumann, déjà aux portes de la folie.