26 Courrier de l’environnement de l’INRA n° 63, août 2013
Originaire des steppes, il se retrouve dans des prairies steppiques et paysage agricoles, surtout en
Europe centrale (Roumanie, Bulgarie, Hongrie). Il évite les prairies très pâturées et les milieux
humides. Il est présent du niveau de la mer jusqu’à une altitude maximale de 650 m. Le domaine
vital du mâle contient en général des terriers de plusieurs femelles et sa supercie est comprise entre
700 et 1 000 m2. En revanche, les domaines vitaux des mâles entre eux et des femelles entre elles ne
semblent pas se recouvrir. Le Hamster commun creuse deux sortes de terriers dont l’entrée est tou-
jours oblique. Le terrier d’été est court et peu profond (moins d’un mètre), avec une seule chambre
à provisions. Celui d’hiver est plus long et plus profond (jusqu’à 2 mètres sous la surface du sol) et
comprend plusieurs chambres : une grande chambre centrale d’où partent plusieurs galeries de 5 à 8
cm de diamètre et un diverticule en cul-de-sac où le rongeur dépose ses excréments.
Contexte d’évolution
Le Grand hamster d’Alsace se nourrit essentiellement de végétaux (à plus de 80 %) et de petits ani-
maux (insectes, escargots, batraciens, rongeurs...). Il consomme de nombreuses plantes sauvages
telles que le Pied de Coq, la stellaire, la vipérine, diverses graminées... Il s’attaque aussi aux plantes
cultivées (choux, maïs, blé, tabac, betteraves...). Les dégâts aux cultures peuvent devenir notables
si des densités importantes surviennent.
En Alsace l’espèce est inféodée aux milieux de culture, uniquement dans les zones à lœss non inon-
dables. Il se complaît surtout dans les luzernières, mais celles-ci disparaissent peu à peu. Le Grand
hamster d’Alsace se rencontre surtout dans les céréales d’hiver et très peu dans le maïs. Il fuit les
zones humides.
Il y a plusieurs causes à la disparition du Grand hamster d’Alsace. Lors des époques de pullulation
il fut pourchassé – avec raison – de manière méthodique et avec des moyens chimiques puissants
par les agriculteurs organisés en groupement de défense. Ces actions se sont poursuivies pendant
plusieurs dizaines d’années alors qu’il n’y avait plus de réelle pullulation. Des destructions illé-
gales, fruits d’actions individuelles attestées, se poursuivent encore de nos jours, avec de nouveaux
produits chimiques. Elles sont très difciles à évaluer. La mortalité routière n’est pas non plus
négligeable.
Les modications de l’environnement détruisent aussi des milieux de vie propices aux hamsters :
création de lotissements, création de zones d’aménagement concerté (ZAC), de nouveaux réseaux
routiers, certains remembrements, l’enclavement de zones dû à des aménagements divers.
Enn, la modication du paysage agricole et des cultures n’est guère favorable au Grand hamster.
On peut repérer trois évolutions très défavorables aux populations de ce rongeur : la régression de
la culture de la luzerne et du trèe (cultures très recherchées par le hamster), le développement du
maïs et de la régression de certaines céréales, la régression de la surface toujours en herbe. En outre
le Grand hamster fuyant l’eau, l’irrigation de surfaces de plus en plus importantes, notamment dans
le Haut-Rhin, restreint les zones favorables.
Pour en savoir plus
Crédit photographique
Photo de G. Baumgart.
Baumgart G., Hildwein G., 1998. Le Grand hamster
(Cricetus cricetus). Situation actuelle et propositions
d’actions à mener. Mémoire presenté aux pays
membres de la Convention de Berne, 12 p.,
http://mapage.noos.fr/baumgart/rap-
port_baumgart_hildwein.pdf
Quéré J.P., Le Louarn H., 2011. Les rongeurs de France.
Faunistique et biologie. Éditions Quae, Paris,
311 p.
Savouré-Soubelet A., 2012. Le Grand hamster. Fiche
pour l’inventaire national du patrimoine naturel.
Muséum national d’Histoire naturelle, http://inpn.
mnhn.fr/espece/cd_nom/61458/tab/che