RÈGLE DES ANALOGIES DANS LE TRIANGLE ET TRANSFORMATION CONTINUE. PAR EMILE LEMOIISTE À PARIS, Tous les géomètres ont pu remarquer que, dans un très grand nombre de cas, un théorème, une formule, se rapportant au triangle, étant donnés, il y avait des théorèmes, des formules analogues paraissant se relier aux premières; il me semble donc étonnant que Ton n'ait jamais songé à chercher si des lois permettaient de déduire ces théorèmes ou ces formules les uns des autres. C'est une de ces lois fort simple, la seule qui nous ait paru avoir vraiment de l'importance, que nous allons donner ici sous le nom de règle des analogies ou de transformation continue. Expliquons d'abord les notations dont nous ferons usage. A, Bt G\ a, bt c désigneront les angles et les côtés d'un triangle ABG\ r, ra, r^, rc les rayons des quatre cercles tangents aux trois côtés ; *p, 8, jR, le périmètre, la surface, le rayon du cercle circonscrit; co l'angle de Brocard; 8, 8 ft , 86, 8C les quantités 4B + r, 4fi-r a , *R-rb) 4fi-r fl . THÉORÈME. Si l'on a démontré une formule entre les éléments du triangle, par exemple, f(a, b, c, A, JB, C, r,ra, rb, rc> 2p, 8,R, 8,8ai 86l SÔ9 *>...) = 0.. .(1), la formule suivante f(a,-b,-c, -A} ir-B, 7T-C, ra, r,-rG, -rb) -2(p-a) s - Sf - fi, - 8fl, - 8, _ SG, - Sb...) = 0...(2) sera également vraie. C'est la formule (2) que nous appellerons la transformée continue en A de la formule (1). Il est évident qu'il y a aussi des transformées continues en B et en G. 156 EMILE LBMOINB. Démonstration. Toute formule (1) entre les éléments d'un triangle revient évidemment à une identité <£ (A, B, G) = 0 entre les trois angles de ce triangle, car si Ton exprime tous les éléments du triangle que contient (1) en fonction de a et des angles At B, (7, puis que Ton remplace dans (1) chaque élément par sa valeur ainsi exprimée, a disparaîtra à cause de l'homogénéité et il restera une formule d'identité <j>(A,£,C) = Q ne contenant que A, B, G. Gela posé il est clair que $(A,B,G) = Q restera une identité si l'on remplace A, 5, G par trois angles quelconques A', J3', G', pourvu que l'on ait A' + B' + & = TT. Si l'on suppose que A', B', G' sont des fonctions de A, B} G on peut en tirer et en remplaçant dans l'expression des éléments du triangle qui entrent dans (1) A, B, G par ces valeurs, ils deviendront d'autres éléments d'un triangle dont les angles seront A'} B', (7; (1) se transformera donc en une formule où entreront les éléments d'un triangle général dont les angles seront A', Bf, G'; on aura ainsi une nouvelle formule entre les éléments d'un triangle quelconque. Il est clair que cette méthode donne lieu à une variété infinie de transformations, mais nous n'en avons trouvé jusqu'ici qu'une qui soit pratiquement féconde, simple et utile, c'est celle que nous obtenons en posant A=-A' et c'est elle que nous appelons la transformation continue en A. Si l'on posait on aurait la transformation continue en B, etc. Il reste à établir que les éléments a,b,c, v^r^r^r^ 2p, 2(0-aX2(0-&),2(0-cX S, R, S, 8a,86,Sc, «, etc. de ABC deviennent alors respectivement a, —6, — c, ra, r, —rG} —rbt — 2(p— a), -2p, 2(0-0X2(0-6), -S, --K, -Sa, -8, -Sc, -S&, - », etc. RÈGLE DES ANALOGIES DANS LE TKCANGLE. 157 La chose est aisée ; en effet, en désignant par £ ce que devient os après transformation, la formule - —7 = 2R (puisque a est la 1 V1 sin A ^ quantité linéaire invariable qui disparaît) devient - sin. ^ — -^-/ Ai n donc R devient — R: les formules ——^= - —7*= 2R deviennent sm B sin U donc -—7- ™. = -—7- T=T-= — 2JS : donc 6 et c deviennent sin (TT - jB) sm (TT - G) ' — & et — c. S = ^bcsinA donne ^ = i(-- &). (— c)sin(— A)\ donc $ devient — 8 ; les formules S =pr = (p — a) ra = (p — 6) r& = (p — c) rc montrent que ?*, r ft , ?^&, ?-c deviennent ra, r> —r0) —rb> puisque p, p — a, p — b, p — c deviennent évidemment — (p — a), — p, p — c, p — b. On a cotg CD = cotg A + cotg 5 + cotg G d'où COf 9 u> = cotg (- ^L) + cotg (TT - B) + cotg (TT — 0); donc G) devient — <w etc., etc. Notre théorème se trouve ainsi établi. On peut arriver à la transformation continue par voie géométrique, c'est même ainsi que nous y sommes parvenus et c'est aussi de là que nous avons tiré son nom de transformation continue. Nous allons indiquer la méthode. Kg- (1). Kg. (2). Considérons un triangle AEG fig. (1) et une propriété générale quelconque de ce triangle ; elle aura évidemment lieu quelle que soit la position de A sur BA en supposant J3, G fixes ainsi que la droite sur laquelle est le point A. Si la droite G A se meut dans le sens GBA en tournant autour du point (7, après que G A sera 158 EMILE LEMOINB. devenue parallèle à SA, A se trouvera au-dessous de GB comme dans la figure (2) et la propriété générale du triangle ABC fig. (1) appartiendra certainement aussi au triangle ABG fig. (2). Seulement les noms des éléments considérés par rapport à la figure (1) pourront être changés dans la figure (2). Cela devient évident par continuité. Ainsi, par exemple, ce qui est. l'angle G du triangle de la figure (1) sera par continuité TT — G du triangle de la figure (2), ce qui est l'angle B du triangle de la figure (1) sera TT — B du triangle de la figure (2), le rayon r du cercle inscrit du triangle de la figure (1) deviendra par continuité le rayon ra du cercle exinscrit tangent au côté BG et au prolongement des deux autres, du triangle de la figure (2) etc., etc. Il suit de là qu'une propriété générale de la figure (1) qui est également une propriété générale de la figure (2), puisque c'est une propriété générale du triangle, pourra avoir un autre énoncé dans le cas de la figure (1) que dans le cas de la figure (2), II serait très facile d'établir que la loi de dérivation ainsi obtenue est précisément celle que nous venons d'établir analytiquement sons le nom de transformation continue. Nous n'avons parlé d'abord que de transformation de formules, mais il est évident par tout ce qui précède, que les énoncés des théorèmes non réduits en formules peuvent subir une transformation identique. Il n'y a pas à insister là-dessus. Nous allons donner quelques exemples qui montreront l'usage et la fécondité de notre transformation: nous ferons remarquer aussi qu'une formule à laquelle on fait subir la transformation continue se reproduit quelquefois identiquement; ainsi: a = 6cos C + ccosJS; -.—-r = - —^ = ^~ri= 2jR etc., etc. sm A sm B sm G Les formules ci-dessous donnent par transformation continue en A respectivement les formules: (6 - c) (c - a) (a - 6) = (rô - rc) (rc-ra) (ra - rb) crG= 2p (2R-r) arbrc + brGra + crarb = 2SS ar + brG + crb = 2 (p-a)(2R arbrc + brrb 4- crrc = RÈGLE DES ANALOGIES DANS LE TRIANGLE, 159 i?V + crc2 = 2p (2RS — pz) - araz + 6rc2 + en2 = 2 (p - a) [2ESft - (p - a)2] = 8 (p - a)3 [8J22 H- 222ra + 3?V - (p - a)2] r8 + r&8 + ?-08 = Sa3 — 12JK (p — a)2 a . & . c 2/rt7^ N a . 6 o-n ' 'b c _ -w 1e?V ' ' G *J as H- 6S + c3 = - a3 + 63+ c3 = 2 (p- a) [(p - a)2 - 6JBrfl + Srfl8J Sa (p - a) = 2rS ap + 6(|)-o) + o(p-6)=: 2r A * (p - 6)2 = 2ra2 [Sa2 - (p - a)2] ^1 +OOSJ5+ COS(7= 1 +-^ M COS J. — COS^ — COS(7=1 — -^ Ces formules, prises au hasard parmi un très grand nombre d'autres que nous avons données dans de précédents mémoires, suffisent pour montrer la facilité avec laquelle notre transformation donne de nouveaux résultats dont beaucoup auraient été, sans elle, bien difficiles à prévoir. Ce que nous avons dit suppose implicitement que les éléments de la formule que l'on traite par transformation continue, sont déterminés sans ambiguïté possible, c'est-à-dire qu'ils ne contiennent point de radicaux, car ces radicaux entraînent analytiquement un double signe ; s'il y a des radicaux dans l'expression considérée il faut discuter le cas particulier qui se présente ; ainsi, la formule sin y = A/ —- j-^- - - semble donner par trans- formation continue en A : — sin — = A/ ^-- ^- '-9 ce qui serait inexact, mais le radical comportant implicitement le double signe, 160 EMILE LEMOINE. la transformation continue en A correspond ici au signe — et l'on «. ,. . . f A\ /(p - 6) (p -c) a effectivement sm ( — -^ ) = — A/ ^~±-• Par rapport à la transformation continue les points remarquables, droites, courbes, formules, théorèmes relatifs au triangle se divisent en quatre catégories : 1°. La transformation continue faite en A, en B et en G les reproduit sans modification, comme nous l'avons déjà remarqué. Exemples : le point de Le moine*, la formule a = b cos 0 + c cos B, etc. 2°. La transformation faite en A, en B ou en G donne des résultats différents entre eux et différents du premier. Exemples : le point dont les coordonnées normales sont b + c, c + a, a -f b donne ainsi que nous le verrons plus loin respectivement les points dont les coordonnées normales sont b + c, a — c, a — b; b — c, a+c, b — a ; c — 6, c— a, a + b. Ce sont les transformés continus en A, en B et en G du point donné b + c, c-f a, a+b. ara + brb + crc = 2p (2J2 — r), qui donne respectivement : ar + brc + crb=2(p- a) (ZR -f ra) arc + br + cra = 2(p- b) (2r 4- rb) arb + bra + cr=2(p-c')(2R + rc). Les 13 formules citées plus haut comme exemples donnent aussi chacune trois autres formules par transformation continue. 3°. La transformation continue faite soit en A, soit en 5, soit en G reproduit une fois sans modification le point, la formule etc. Les deux autres donnent toutes deux un résultat pareil, mais différent du point, de la formule etc. sur lesquels on opère la transformation. Exemple: la formule (b — c)rbrG = 3(rb — rc) se reproduit par transformation continue en A et, par transformation continue soit en jB, soit en (7, elle donne : * On appelle point de Le moine le point dont les distances aux trois côtés d'un triangle sont proportionnelles à ces côtés. RÈGLE DES ANALOGIES DANS LE TRIANGLE. 161 4°. La transformation continue faite soit en A, soit en J5, soit en 0 donne un même résultat mais différent de celui que l'on transforme. Exemple: le point dont les coordonnées normales sont sin(J. -f 60), sin(5+ 60), sin ((7+60) devient par les trois transformations continues en A, en B, en Ole point dont les coordonnées normales sont sin (A- 60), sin (B -60), sin (0-60). (Voir plus loin la définition du point transformé continu d'un point donné,) Je n'ai point rencontré de cas où la transformation continue donne des combinaisons autres de résultats, comme serait celle-ci par exemple : La formule se reproduit par une des transformations et par les deux autres donne des résultats différents et différents entre eux. NOUVELLE TRANSFORMATION ANALYTIQUE DEDUITE DE LA TRANSFORMATION CONTINUE. Supposons que les coordonnées normales absolues d'un point M soient exprimées par les fonctions 019 (/>2, (j>3, ABC étant le triangle de référence. On aura : 001 + 60a + C0a = 2flf (3). Appelons (j>ia, 92^, ç>m ce que deviennent respectivement fa, </>2, <£3 par transformation continue en A. Appliquons maintenant la transformation continue en A à l'égalité précédente (3), on aura: afaa - 602» - c^sa = - 2$. Cette égalité prouve qu'il y a un point dont les coordonnées normales absolues sont — <£la, faa, <£3a. Ce point Ma est ce que nous appelons le point transformé continu en A de M. On déduit de ce qui précède : Si Ton a une équation en coordonnées normales : $(œ>y,z, a,6,c,...) = 0, sa transformée continue en A sera : £(-0,y,*, a,-6,-c, ...) = 0. Si des calculs opérés avec diverses équations ont conduit à un certain théorème, les diverses équations de ce calcul transformées o. p. 11 162 EMILE LBMOINE. en A conduiront directement à la démonstration de ce théorème transformé en A. Il est clair qu'il n'est nullement besoin de passer par ces transformations successives et qu'il suffit d'opérer la transformation sur le résultat final. Si l'on emploie les coordonnées barycentriques on verra facilement que Ma, transformé continu en A du point M, qui a pour coordonnées barycentriques t^, ^2, i|r3, aura pour coordonnées tyia> tym, ^3» en désignant par ^ia, i^afl, ty3a ce que deviennent tyu ^2, ^3 par transformation continue en A et aussi que l'équation •^(a,/3,7, a,6,c, ...) = 0 aura pour transformée continue en A ^(a,/3,y, a,-b,-c, ...) = 0. En coordonnées cartésiennes (CS axe des #, C4 axe des y) le point transformé continu Ma du point Jtf" dont les coordonnées sont X, T aura pour coordonnées Xa, — Ta en désignant par Xa, Ta ce que deviennent les fonctions X, Y en y faisant la transformation continue en A. • L'équation JF(Z, Y, a, b, c,,..) = 0 devient F(X, - F, a, - 6,-c) = 0. Remarquons encore qu'un point Jtf simplement marqué sur le plan n'a pas de transformé continu, cela n'a pas de sens, il faut que l'on donne ses coordonnées en fonction des éléments du triangle ; il ne peut donc y avoir de construction générale pour déduire Ma de M ; la construction dépend, dans chaque cas, exclusivement des fonctions qui définissent les coordonnées de M. Voici les principales propriétés générales, faciles à démontrer, de la transformation continue; quelques-unes rentrent l'une dans l'autre. 1. La droite de l'infini a pour transformée la droite de l'infini. 2. Les ombilics du plan se transforment l'un dans l'autre. 3. Le degré d'une courbe ainsi que sa classe se conservent. 4. Un cercle, une parabole ont pour transformés un cercle, une parabçle. 5. Les transformées des tangentes à une courbe sont les tangentes à la courbe transformée au point transformé du point de contact ; d'où les droites qui enveloppent une courbe se transforment en droites qui enveloppent la transformée de la courbe. RÈGLE DES ANALOGIES DANS LE TRIANGLE. 163 6. Si n droites concourent en F leurs transformées concourent en Va transformé de V. 7. Si n points sont sur une droite L les transformés de ces n points sont sur La transformée de L. 8. Si les longueurs de deux droites ou les valeurs des tangentes de deux angles sont dans un rapport numérique indépendant des éléments du triangle de référence, ce rapport se conservera dans la transformation. 9. Les divisions harmoniques, l'homographie, l'homologie, l'involution, l'orthologie se conservent. 10. Des droites parallèles ou perpendiculaires se transforment en droites parallèles ou perpendiculaires. 11. Les foyers ou les sommets d'une courbe se transforment en les foyers ou en les sommets de la transformée. 12. Les valeurs des rapports aiiharmoniques des divisions transformées se déduisent par transformation continue des valeurs des rapports anharmoniques des divisions données. 13. La polaire d'un point par rapport à une conique se transforme en la polaire du point transformé par rapport à la conique transformée. 14. La distance de deux points transformés, la distance d'un point transformé à une droite transformée se déduisent par transformation continue de la distance des deux points donnés ou de la distance du point donné à la droite donnée^ etc. Nous concluons de ce qui précède que toutes les fois qu'un géomètre fera un travail sur le triangle et qu'il aura trouvé un résultat, il devra y appliquer la transformation continue car il y trouvera souvent l'avantage d'arriver, sans aucune peine, à de nouvelles propriétés, quelquefois assez difficiles à prévoir. Ex emp les: 1°. M. F u h r m a n n a d on n é dans le j ournal Mathesis 1890, p. 105 un très intéressant travail sur un cercle associé à un triangle où. il énonce de nombreuses propriétés fort curieuses de ce nouveau cercle ; la transformation continue montre immédiatement qu'il y a trois autres cercles qui jouissent de propriétés analogues et auxquels le mémoire en entier peut être appliqué avec les modifications indiquées par la transformation continue. 2°. Par un point 0 du plan d'un triangle ABC je mène les antiparallèles à BC, ÇA, AB qui coupent respectivement BC, ÇA, AB en 3 points et les autres côtés en 6 points. On a ce théorème: 11—2 164 EMILE LEMOINE. Si 0 est le point dont les coordonnées normales sont ara (2B - rfl), brb (2fi - r&), crc (2JB - rc), les 6 points considérés forment un hexagone dont les côtés sont tangents au cercle inscrit de ABC. (Voir Bulletin de la Société mathématique de France, Tome XIV., page 122, Problème viii.) Par transformation continue en A on voit immédiatement que : Si 0 est le point dont les coordonnées normales sont - ar (ZB + r), brG (ZB - rc\ crb (ZB - rb), les 6 points forment un hexagone dont les côtés sont tangents cm cercle ex-inscrit de ABC qui est tangent à BG et au prolongement des deux autres côtés. 3°. Si Ton suppose démontrée la formule on en tire immédiatement par transformation continue en A la formule p2-az = rrb + rrG + rbrc etc., etc. La transformation continue s'applique au tétraèdre, nous n'indiquerons que la transformation fondamentale dont tout dérive. Si dans une formule quelconque représentant ivne propriété générale d'un tétraèdre dont nous appellerons a, a' ; 6, V ; c, c les trois couples d'arêtes opposées, on laisse a, b, c, arêtes d'une même face, invariables, et que l'on change a', b', cf respectivement en - a', — b't — c', la nouvelle formule sera encore exacte. KEFEBT : E. Lemoine, Congrès de Marseille, association française pour V avancement des sciences, 1891, pages 118 — 130. Congrès de Besançon, association française etc. 1893, Applicationau tétraèdre de la transformation continue. „ • Mathesis, 1892, pages 58—64, 81 — 92. ,, Nouvelles Annales de Mathématiques, pages 20 — 36, 1893. „ Journal de Mathématiques élémentaires, publié par M. de Longchamps, 1892, pages 62, 91, 103. A. Poulain, Journal de Mathématiques élémentaires, publié par M. de Longchamps, 1892, pages 110, 136, 151. Ch. Michel, Journal de Mathématiques élémentaires, publié par M. de Longchamps, 1893, pages 29 — 33.