facteur x - Reunilab Manuel de prélèvement

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FACTEUR X
FACTEUR X
DEFINITION
Le facteur X est une glycoprotéine synthétisée par le
foie, zymogène d’une sérine protéase. C’est un facteur
de coagulation, vitamine K-dépendant, appartenant aux
facteurs du complexe prothrombinique : II, V, VII, X. Sa
demi-vie plasmatique est de 36 à 48 heures. Un taux
minimal de 10 à 15 % suffit à assurer une hémostase
normale.
Synonyme : facteur Stuart.
ROLE PHYSIOLOGIQUE
Le facteur X intervient dans la voie commune de la
coagulation. Il est activé en facteur Xa, par le complexe
facteur tissulaire – VIIa ou par le complexe facteurs VIIIaIXa,en présence de phospholipides. Avec la génération
de facteur Xa, se forme la prothrombinase (FXa, FVa,
phospholipides et calcium) qui va activer la
transformation de prothrombine en thrombine. Le
facteur Xa est neutralisé par le TFPI (Tissue Factor
Pathway Inhibitor) et par l’antithrombine.
INDICATION DU DOSAGE
Il s’agit d’un dosage de seconde intention pour le
diagnostic d’un déficit constitutionnel ou acquis en
facteur X, évoqué devant un allongement du temps de
Quick et du temps de céphaline + activateur.
RECOMMANDATIONS PREANALYTIQUES
„ PRELEVEMENT
Prélever sur citrate à la concentration de 3,2 %
(0,109 M) au 1/10 (0,5 ml pour 4,5 ml de sang). Les
tubes citratés à 3,8 % (0,129 M) sont acceptés. Les
tubes CTAD (citrate, théophylline, adénine,
dipyridamole) sont recommandés chez les patients
sous héparine. Tout autre anticoagulant doit être
proscrit.
Prélever de préférence, le matin entre 7 et 11 heures, un
sujet au repos depuis au moins 5 min, en position assise.
Une collation légère sans matière grasse est autorisée ;
caféine, tabac et activité physique doivent être évités
dans l’heure qui précède le prélèvement. Les tubes
doivent être centrifugés rapidement après le
prélèvement et l’analyse effectuée dans les 2 à 4 heures
suivant le prélèvement. Vérifier l’absence de
microcaillots ; rejeter les prélèvements hémolysés ou
lactescents.
Pour plus de renseignements, se référer à la fiche “
Conditions préanalytiques générales en hémostase ”.
„ QUESTIONS A POSER AU PATIENT
Contexte clinique ?
Résultats des tests d’hémostase courants ?
Prenez-vous un traitement anticoagulant ?
Traitement par antivitamine K (Préviscan®, Coumadine®,
Sintrom®,
Mini-Sintrom®)
?
Traitement
par
dabigatran (Pradaxa®), rivaroxaban (Xarelto®), apixaban
(Eliquis®) ? Ces traitements peuvent diminuer le taux de
facteur X.
„ CONSERVATION ET TRANSPORT
Conservation 2 à 4 h, à la température du laboratoire
(ne jamais conserver l’échantillon à + 4 °C) ; 2 semaines
à – 20 °C ; 6 mois à – 70 °C.
Il est recommandé de faire une décongélation rapide au
bain-marie à 37 °C et bien homogénéiser le
prélèvement avant le test.
Transport : à – 20 °C si l’analyse est transmise ; le plasma
doit être congelé à – 20 °C dans les 2 heures suivant le
prélèvement.
METHODES DE DOSAGE
– Méthode utilisée en pratique courante : technique
fonctionnelle chronométrique (mesure de l’activité).
C’est la mesure d’un temps de Quick d’un mélange à
volume égal du plasma du malade dilué au 1/10e et du
plasma réactif déficitaire en facteur X. Le temps mesuré
est transformé en pourcentage d’activité en se référant
à une gamme d’étalonnage établie à partir d’un plasma
témoin ayant 100 % d’activité.
– Dosage de l’antigène par méthode immunologique
pour différencier un déficit quantitatif et un déficit
qualitatif (en laboratoire spécialisé).
– Étude du gène en biologie moléculaire (chromosome
13) : recherche de la mutation responsable du déficit
constitutionnel.
VALEURS NORMALES ATTENDUES
Les résultats sont habituellement exprimés en
pourcentage par rapport à la normale ou en UIm/l,
1 UI/ml = 100 %.
Valeurs de référence chez l’enfant et l’adulte : 70 à
150 % à (0,70 à 1,52 UI/ml).
VARIATIONS PHYSIOPATHOLOGIQUES
„ VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES
– Activité diminuée chez le nouveau-né : valeurs de
référence comprises entre 10 et 70 %.
– Activité parfois augmentée au cours de la grossesse :
valeurs observées comprises entre 70 et 200 %.
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FACTEUR X
„ VARIATIONS PATHOLOGIQUES
„ Déficit constitutionnel en facteur X :
Les déficits sévères, homozygotes ou doubles
hétérozygotes sont exceptionnels. Les déficits
hétérozygotes s’expriment par des manifestations
hémorragiques survenant à la suite d’actes invasifs ou
de traumatismes importants. Un traitement par PPSB
est indiqué, pour maintenir un taux de facteur X > 25 %.
Le diagnostic de déficit constitutionnel n’est porté
qu’après avoir contrôlé le déficit sur un second
prélèvement effectué à distance, et après avoir éliminé
les causes de déficit acquis, beaucoup plus fréquentes.
Une enquête familiale est envisagée.
„ Les déficits acquis en facteur X s’observent au cours
de :
– traitements par antivitamine K ;
– carence d’apport en vitamine K ;
– malabsorption (trouble de l’absorption de la
vitamine K) ;
– insuffisance hépatocellulaire ;
– états de fibrinolyse ;
– coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) ;
– amylose : un déficit sévère isolé en facteur X peut
révéler ou compliquer une amylose primitive ou
secondaire à un myélome.
– autre cas : présence d’auto-anticorps anti-facteur X
circulant.
Le diagnostic étiologique repose sur les dosages
complémentaires des facteurs vitamine K dépendants
(II, VII, IX) et du facteur V :
– si tous sont normaux, il s’agit d’un déficit isolé en
facteur X (déficit congénital, amylose, autoanticorps
anti-facteur X) ;
– si les facteurs II, VII et IX sont diminués et le facteur V
normal : il peut s’agir d’un traitement par antivitamine
K, d’une hypovitaminose K (carence d’apport ou
malabsorption) ou d’une insuffisance hépatocellulaire
modérée ;
– si les facteurs II, VII, IX et V sont diminués : l’étiologie
peut être une insuffisance hépatocellulaire sévère, un
syndrome de défibrination, une CIVD.
POUR EN SAVOIR PLUS
„ Aillaud M.F., Facteur VIII : anti-hémophilique A, EMC
Hématologie, Elsevier, Paris, 2003.
„ Samama M.M., Elalamy I., Conard J., Achkar A,. Horellou
M.H., Hémorragies et thromboses : du diagnostic au
traitement, collection «Les abrégés» Edition Masson, Paris,
2004.
„ Samama MM, Guinet C, Le Flem L. Les nouveaux
anticoagulants oraux : prise en charge du patient par le
biologiste, Feuillets de biologie, 2012 ;LIII(306) :5-9.
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