Recit PDF - Vagamonde

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Islande
Située sur le 66ème parallèle et sur la dorsale medio-atlantique, l'Islande est une terre de contraste
où le feu et la glace cohabitent. Autrefois territoire des vikings et des pêcheurs de baleines, l'île
offre désormais des décors volcaniques tourmentés et très variés. Dans ce climat hostile, la faune et
la flore se font rare.
La route N1 qui fait le tour de l'île sera notre fil conducteur tout au long de nos 3 semaines de
découverte.
Les falaises de Dyrhólaey
La route sud de l'île longe l'océan atlantique nord. Les fréquentes pluies associées à la fonte des
glaciers donnent lieux à d'innombrables chutes et cascades.
Non loin de Vík, les falaises noires de Dyrhólaey s'élèvent au dessus des infinies plages de sable
noir. Arches et pics rocheux sont autant de formes données par les coups de butoir répétés des
puissantes vagues de l'océan.
De nombreux oiseaux ont élu domicile en haut des falaises à l'abri des prédateurs. L'emblématique
macareux moine reconnaissable à son bec très coloré, se laisse timidement approcher. Certains
s'élancent des falaises et battent rapidement des ailes, tandis que d'autres s'entrechoquent le bec.
Environs 60% de la population mondiale vit en Islande.
Le volcan Laki
Dans un passé proche, l'éruption du Laki fut l'une des plus grandes catastrophes volcaniques.
Au printemps 1783, plus d'une centaine de cratères se formèrent et déversèrent plus de 30 milliards
de tonnes de lave. La surface recouverte fût de 500 km²! Les millions de tonnes de cendres et
d'acide sulfurique crachés par le volcan entrainèrent un obscurcissement du ciel et des pluies acides
sur une partie de l'hémisphère nord.
De nos jours, les restes du désastre sont encore bien visibles, même si peu à peu la vie reprend ses
droits.
Le glacier du Vatnajökull
L'immense glacier du Vatnajökull recouvrant 13% de la surface du pays est le troisième plus grand
du monde. Telle une pieuvre, il étend ses tentacules de glace.
En 1996, le volcan Grimsvötn entra en éruption sous le glacier. La glace fondît rapidement et des
torrents d'eau, de boue, de pierres et de glaces appelés jökulhlaup dévastèrent tout sur leur passage.
Les ponts de la N1 furent emportés.
Au sud du glacier, des colonnes hexagonales caractéristiques d'un décor volcanique sont visibles à
Svartifoss.
Non loin de Skaftafell, les glaciers Morsárjökull et Skaftafellsjökull, ainsi que les plaines sableuses
appelées sandar sont observables depuis les nombreux sentiers de randonnées qui sillonnent la
partie sud du parc national.
Les iceberg de Jökusárlón
Les séracs se détachant du glacier Breiðamerkurjökull tombent dans la profonde lagune. En
résultent des icebergs aux formes uniques laissant transparaître un reflet bleuté de toute beauté.
Malgré la température glaciale et les conditions pluvieuses, de nombreux animaux profitent du
spectacle. Les canards eider, les phoques et les sternes arctiques complètent ce décor surréaliste et
féérique.
Les pistes de l'Askja et du Kverkfjöll
Situé dans les terres intérieures, le volcan de l'Askja et le site de Kverkfjöll se méritent. De longues
pistes sillonnent les déserts de sable, de scories et de téphra.
Afin de relaxer les muscles endoloris par les secousses des pistes, la cascade d'eau chaude de
Laugavellir offre un repos réparateur.
Malgré le plafond bas, les paysages d'apocalypse sont merveilleux. Les pistes sont en très bon état.
Seule la traversée des gués permet une poussée d'adrénaline. Le moteur fume, les roues ripent sur
les galets, mais le 4x4 avance jusqu'à la rive opposée.
La montagne de Kverkfjöll permet d'approcher au plus près du glacier afin d'en apercevoir son
immensité. Les craquements de la glace, les chutes de séracs montrent la vie du glacier en perpétuel
mouvement. Les réservoirs de magma chaud sous la calotte du Vatnajökull créent de gigantesques
grottes sous-glacières. L'eau ruissèle jusqu'à former un torrent sortant des abîmes de glace.
Dans l'immense caldeira du volcan Askja, le cratère Viti situé à côté du lac Öskjuvatn abrite une
lagune verte. Peu engageant de prime abord elle est en réalité chauffé par le sol à une température
supérieure à 30°C. Elle est propice à la baignade malgré la fraicheur de l'air.
Situé à plus de 1000 mètres d'altitude, l'endroit est souvent dans les nuages. Le vent violent ainsi
que le crachin aura eu raison du panorama ainsi que de la baignade. Dommage...
Les décors géothermiques de Mývatn
Mývatn offre un environnement naturel unique. Le « lac des mouches » tire son nom des nuées
d'insectes dont se délectent les différentes espèces d'oiseaux. Cette réserve naturelle fait le bonheur
des naturalistes.
Le paysage géothermique est également ici omniprésent avec le proche volcan Krafla.
A Skútustaðagígar, les nombreux pseudo-cratères bordent le lac où vivent de nombreuses colonies
de canards et d'oies.
Non loin de là à Grjótagjá, une énorme fissure dans la croûte terrestre est rempli d'eau à 45°C.
Le cratère quasi parfait du stratovolcan Hverfell d'un diamètre de 1 km offre une vue imprenable sur
le lac de Mývatn.
A Bjarnarflag, des tests ont été menés afin d'implanter une centrale géothermique. Mais c'est
finalement une usine microfossile qui fût construite afin d'extraire une algue. Son utilisation variait
des fertilisants, à la peinture en passant par les plastiques. Le lagon turquoise à la couleur
envoûtante est le reste du processus de l'ancienne usine.
Non loin de ce site, les fumeroles, les boues bouillonnantes et les vapeurs nauséabondes décorent le
paysage lunaire de Hverir. La terre ocre des solfatares contraste avec la noirceur des cratères aux
alentours.
La centrale à énergie géothermique de Kröflustöð situé sur le volcan Krafla est opérationnelle
depuis 1978 pour une puissance de 60 MegaWatts. Elle exploite les vapeurs issues des entrailles de
la terre.
Le volcan Krafla provoqua des éruptions fissurales à Leirhnjúkur et cracha de la lave durant plus de
deux ans au XVIII ème siècle. Une coulée de 1984 se démarque de la verte prairie. Elle est toujours
chaude et continue à dégazer.
Le cratère Stóra-Víti est apparu suite à une explosion en 1724. Depuis ses flancs marrons on peut
observer un lac bleu appelé « maar » invitant à la baignade. Le turquoise est issu des algues
siliceuses dont les eaux sont chargées. La température glacée freine rapidement les ardeurs des plus
téméraires.
Les splendeurs de Jökulsárgljúfur
La chute de Dettifoss située dans le parc de Jökulsárgljúfur est la plus puissante d'Europe. Bien que
haute de seulement 44 mètres, son débit peut atteindre 193m 3 par seconde dans un bruit
assourdissant. Les eaux glaciaires grises s'évaporent et laissent apparaître un arc en ciel.
Plus au nord le Vesturdalur est le paradis des amateurs de colonnes de basaltes. Provoquées par le
rapide refroidissement de la lave en fusion, elles se présentent souvent verticales et de formes
hexagonales. Ici elles sont parfois horizontales allant même jusqu'à former des rosaces, ou des
grottes.
L'imagination et la beauté de la nature atteint ici son paroxysme.
Les baleines d'Húsavik
Le petit port d'Húsavik est la destination phare pour les amoureux de gros mammifères marins. De
nombreux mini tremblements de terre associés aux deux rivières qui se jettent dans la baie de
Skjálfandi, en font un endroit très riche en nutriment.
En été on recense jusqu'à 11 espèces de baleines!
L'orque ou épaulard fréquente la baie afin de se nourrir de poissons, de phoques mais aussi de petits
baleineaux.
La baleine de Minke ou petit rorqual, pouvant atteindre jusqu'à 9 mètres est reconnaissable par une
bande blanche sur sa nageoire pectorale. Elle saute régulièrement hors de l'eau.
La baleine à bosse mesurant 14 mètres et pesant jusqu'à 25 tonnes sort quant à elle régulièrement sa
tête de l'eau. Elle est facilement identifiable grâce à ses nombreux tubercules. Sa nature curieuse en
fait une des stars des touristes.
La richesse de la péninsule de Westfjords
Situé dans la partie nord-ouest de l'île, la péninsule de Westfjords est souvent oubliée des
voyageurs. A tord. Les anciens glaciers ont lentement sculpté les côtes sinueuses. La mer
s'engouffre profondément à l'intérieur des terres. Le renard arctique, fait de timides apparitions.
Coupée du monde cette partie de l'Islande convient aux amateurs de grands espaces et aux
personnes avides de se sentir perdu au milieu de nulle part.
Les eaux calmes des fjords sont le refuge privilégié des phoques. Se prélassant hors de l'eau, ils
s'immergent avec grâce lorsque le moindre danger humain approche. Sur la terre ferme, le
déplacement de leur imposante masse graisseuse est plus chaotique.
Ici, chaque passage de col évoque l'espoir souvent récompensé de voir un panorama merveilleux sur
ces longs et tortueux bras de mer.
La quiétude du lieu est interrompue par le chant des oiseaux marins. Les sternes arctiques défendent
vaillamment et bruyamment les plages où elles nichent, pendant que les oies volent en escadrille
serrée.
L'eau dévalant les pentes abrupte – comme à Dynjandi – donne lieu à des cascades féériques et
romantiques.
Malgré l'omniprésence de roches volcaniques noires, certaines plages comme à breiðavík se
démarquent en affichant un sable ocre.
Dans le sud de la péninsule, les immenses falaises de Látrabjarg culminant jusqu'à 440 mètres sont
réputées pour abriter des immenses colonies d'oiseaux. Les macareux viennent mettre bas et élever
leurs petits avant de partir au mois d'août pour la pleine mer. Leur envol malhabile est compensé par
leur excellente nage.
40% de la population mondiale des petits pingouins vivent le long des falaises.
Le Snæfellsness
La péninsule longue de 90 kilomètres alterne des côtes abruptes où nichent mouettes, guillemots et
macareux ainsi que des plages de sable noir et blanc. Les paysages volcaniques sont ici
omniprésents.
A son extrémité, le majestueux glacier du Snæfellsjökull culminant à 1446 mètres domine le
paysage. Lieu d'inspiration et de légende, c'est ici que Jules Verne effectue son voyage au centre de
la terre.
Dritvík était, dès le XVIème siècle, une importante base de départ des pêcheurs où une soixantaine de
bateaux était amarrée.
Þingvellir : Plongée dans la faille de Silfra
Historiquement, Þingvellir est le berceau de la culture nationale. C'est ici que le premier parlement
Alþing fût établi vers l'an 930. Situé à la croisé des voies de communication, les gens se rendaient
aux assemblées de tous les coins du pays. Le parlement détenait les pouvoirs législatif et judiciaire.
Géologiquement, Þingvellir se trouve le long de l'axe de séparation des plaques de la dorsale
atlantique. La plaque américaine s'écarte de la plaque européenne au rythme de 5mm par an.
Au milieu le lac Þingvallavatn est alimenté en eau par le glacier Langjökull.
Nous plongeons dans l'eau cristalline (150 mètres de visibilité) et froide (3°C) pour un décor
unique. Nous pouvons écarter nos bras et toucher les deux plaques! La clarté de l'eau offre une vue
exceptionnelle. La lumière du soleil s'estompe rapidement pour donner un bleu profond. Quelques
espèces de poissons vivent dans le lac tel que l'omble, la truite ou l'épinoche. Une plongée
UNIQUE.
Le triangle d'or
Le site de Geysir a donné son nom à ce phénomène naturel incroyable. L'eau des profondeurs au
contact des roches de forte chaleur se transforme en gaz. La bulle d'air ainsi formé remonte
rapidement et fait jaillir l'eau de la surface.
Le geyser originel de Geysir est désormais inactif. Mais lorsqu'il fonctionnait, des jets d'eau
pouvaient atteindre jusqu'à 80 mètres.
A présent c'est le geyser de Strokkur qui a la vedette. Toutes les 5 minutes environ, la surface de
l'eau gonfle puis apparaît la bulle d'air qui propulse l'eau jusqu'à 25 mètres. Cette merveille de la
nature est un spectacle continu.
La cascade de Gullfoss est composée de deux sauts successifs de 11 et 21 mètres. Le débit de la
rivière donne une impression de puissance assez saisissante. L'eau s'engouffre ensuite dans une
faille et provoque des embruns.
La route Kjölur
La route Kjölur ou F35 traverse les hautes terres d'Islande et mène aux sites géothermiques de
Hveravellir et aux montagnes volcaniques Kerlingarfjöll.
La piste offre des panoramas exceptionnels sur les glaciers Langjökull et Hofsjökull ainsi que sur
les décors désertiques.
Le site géothermique de Hveravellir est connu pour ses sources bouillonnantes, ses fumerolles ou
ses lacs turquoises. Les campeurs et marcheurs aiment à se relaxer dans ces jacuzzis naturels réglés
justes à la bonne température.
Situé sur la dorsale atlantique, les montagnes du Kerlingarfjöll colorées par la rhyolite offrent des
points de vue unique. Les tons pastels des flancs de la montagne jouxtant les glaciers immaculés et
les fumeroles laissent entrevoir les beautés irréelles.
La nature a créé ici un spectacle onirique.
L'île de Vestmannaeyar
L'archipel Vestmann est composé exclusivement d'îles volcaniques. Heimaey est la seule peuplée, et
les habitants vivent essentiellement de la pêche.
Plus au sud, l'île de Surtsey est apparue en 1964 lors d'une éruption volcanique. Étudiée par les
scientifiques, peu à peu cette terre vierge est colonisée par la vie végétale et animale.
En 1973, le volcan Eldfell entre en éruption sur l'île d'Heimaey. Tous les habitants sont évacués.
Une lutte acharnée s'engage afin d'empêcher la lave de boucher l'unique port naturel. Malgré cette
victoire, la moitié du village est détruit.
Les paysages sont un concentré de l'étonnante richesse des reliefs volcaniques. Cônes de scories
rouges, falaises abruptes, coulées de laves sont les refuges des millions de macareux moines venus
nicher. Vestmannaeyar, un passage à ne pas rater lors d'un voyage en Islande.
Les montagnes colorées du Landmannalaugar
La réserve naturelle de Fjallaback recèle un trésor en son cœur. Tel un peintre inspiré, la nature a
bâti des montagnes multicolores aux tons pastels d'une rare beauté. Le Landmannalaugar est un lieu
un peu irréel qui justifie à lui tout seul que l'on visite l'Islande. Il est d'ailleurs le point de départ (ou
d'arrivée) d'un merveilleux trek menant jusqu'à Þorsmörk.
Riche en rhyolite, cette zone volcanique alterne les subtiles variations allant du jaune au rose, puis
rouge allant même jusqu'à oser le vert.
Les fumerolles, telles des respirations de la terre donnent un côté mystique à ce lieu unique.
Blue lagoon
Blue lagoon est un symbole de la vie à l'islandaise. Malgré un climat rude, les entrailles de la terre
chauffent les eaux souterraines afin que jaillissent des sources chaudes propices à la baignade.
Les eaux chargées de silice donnent au lagon son turquoise si attirant. Nous glissons dans l'eau
régulée à la température du corps pour un bain géant. Sauna, cascade d'eau chaude et masque à la
silice sont les diverses activités qui s'offrent aux baigneurs. La silice a des vertus adoucissantes et
exfoliantes. Mais relaxation et détente semblent être les maîtres-mots.
Le plus dur dans ce rêve éveillé est la sortie de l'eau.
Récit et photos : Christophe De Robert
Photos plongée : www.dive.is
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