Communiqué de presse – 11 juin 2015
Nouvelles estimations de l’incidence départementale des
cancers en France
L’Institut de veille sanitaire (InVS), le réseau des registres des cancers Francim, le service
de biostatistique des Hospices Civils de Lyon (HCL), et l’Institut national du cancer (INCa)
publient de nouvelles estimations départementales de l’incidence1 des cancers. Ces
informations territorialisées permettront aux acteurs de santé publique d’ajuster les
politiques de santé aux besoins de la population locale.
Cette étude2, qui porte sur la période 2008-2010 et l’ensemble du territoire métropolitain,
concerne 8 cancers chez l’homme3 et 8 chez la femme4, pour lesquels des estimations
départementales étaient possibles. Les résultats montrent des disparités départementales pour
certains cancers, notamment ceux liés au tabac ou à l’alcool, qui semblent correspondre aux
variations d’exposition des populations à ces facteurs de risque. Les différences géographiques
observées dans cette étude doivent toutefois être interprétées avec précaution, une période
d’étude plus longue étant nécessaire pour valider les disparités départementales mises en
évidence.
Chez les hommes : incidence des cancers des lèvres-bouche-pharynx, du larynx, du poumon
et de l’oesophage plus élevée dans les départements du nord
Par rapport à la moyenne nationale (20,6 cas incidents pour 100 000 pour le cancer des lèvres-
bouche-pharynx ; 6,0 pour le larynx ; 49,7 pour le poumon et 7,0 pour l’sophage), on observe
pour ces cancers une incidence très élevée, notamment dans le Pas-de-Calais (respectivement
selon le type de cancer : 38,1 – 7,9 – 64,5 – 13,3), le Nord (31,6 – 9,2 – 63,0 – 13,3) et la Seine-
Maritime (27,5 – 8,0 – 61,1 – 8,0). Parallèlement, les départements de l’ouest et du sud de la
France sont en situation de sous-incidence pour ces cancers.
Chez les femmes : incidence du cancer du poumon plus élevée dans le sud et en Île-de-
France
Les résultats de l’étude révèlent une sur-incidence du cancer du poumon dans le sud de la France
chez les femmes par rapport à la moyenne nationale (15,2 cas incidents pour 100 000),
notamment dans les départements urbanisés (Alpes-Maritimes : 18,6 ; Hérault : 19,0 ; Haute-
Garonne : 18,6 et dans une moindre mesure Var : 17,4) et en Ile-de-France (17,5), et une sous-
incidence dans l’ouest et le nord.
Pour les autres cancers étudiés, les disparités départementales sont moins nettes. Il s’agit de
cancers dont les facteurs de risque sont moins connus5.
1 L’incidence est le nombre de nouveaux cas de cancers.
2 Elle a été réalisée en utilisant les données des registres des cancers du réseau Francim, qui couvrent environ 20 % de
la population française, ainsi que les données hospitalières du Programme de Médicalisation des Systèmes
d’Information (PMSI) et les données des Affections de Longue Durée (ALD) qui sont disponibles pour toute la
population française. Pour des raisons méthodologiques, les données sont limitées aux départements de France
métropolitaine.
3 Lèvres-bouche-pharynx, sophage, côlon-rectum, larynx, poumon, prostate, testicule, lymphome malin non-
hodgkinien.
4 Lèvres-bouche-pharynx, côlon-rectum, poumon, sein, col de l’utérus, corps de l’utérus, ovaire, vessie.
5 A l'exception des cancers des lèvres-bouche-pharynx et de la vessie pour lesquels le tabac fait partie des principaux
facteurs de risque tout comme l’alcool pour les cancers des lèvres-bouche-pharynx.