3/ Champs électromagnétiques (cem) Cancers • Troubles non spécifiques < voir aussi Les champs électromagnétiques sont constitués de l’association d’un champ électrique et d’un champ magnétique. Ils sont caractérisés par une fréquence, exprimée en Hertz (Hz) et une longueur d’onde, exprimée en mètres. Aux basses fréquences (0 – 300 Hz), les deux champs sont considérés distinctement. Le champ électrique se mesure en Volts par mètre (V/m) et le champ magnétique se mesure en Tesla ou microtesla (µT). Aux hautes fréquences (10 MHz – 300 GHz), les champs sont indivisibles et forment un champ électromagnétique, exprimé en densité de puissance (W/m2). Sources Les champs d’extrêmement basse fréquence (50-60 Hz) sont liés à la production, au transport, à la distribution et à l’usage du courant électrique. Les sources d’exposition sont nombreuses, tant à l’extérieur (p. ex. lignes aériennes, conduites sous terre, transformateurs, voies ferrées) qu’à l’intérieur (p. ex. boîtes à fusibles, câblage, interrupteurs, prises, appareils électriques et électroménagers, éclairage) [25]. Les champs de haute fréquence (ou de radiofréquence) servent généralement à transmettre des informations à grande distance (émetteurs de radio et de télévision, téléphones mobiles et antennes relais, radars, etc.) mais sont aussi utilisés pour provoquer des échauffements (fours à micro-ondes). Les champs électromagnétiques (fréquences de 1 Hz à 10 MHz) entraînent la formation de courants électriques dans le corps, appelés « courants induits ». Ces courants peuvent stimuler les tissus nerveux et musculaires, ainsi qu’induire la perception de flash lumineux dans les yeux [19]. Cependant, les courants induits dus aux extrêmement basses fréquences de l’environnement quotidien restent inférieurs à ceux présents naturellement dans le corps [108]. L’énergie électromagnétique peut provoquer un effet thermique, soit dans une région du corps, soit dans son ensemble (hyperthermie). Cet effet biologique des champs supérieurs à 100 kHz ne dépasse habituellement pas les capacités des mécanismes de régulation de l’organisme. Par contre, lors de fortes expositions accidentelles, des brûlures peuvent être constatées dans le cadre professionnel. Certains champs électromagnétiques ont été classés dans la catégorie « peut-être cancérogènes pour l’homme » par le Centre International de Recherche sur le Cancer. Il s’agit d’une part d’un risque accru de leucémie infantile lors d’une exposition à long terme à des champs magnétiques d’extrêmement basse fréquence (avec une moyenne sur 24h supérieure à 0,3 – 0,4 µT). D’autre part, l’utilisation prolongée du GSM pourrait entraîner un risque accru de certains cancers du cerveau [108]. Les relations entre les extrêmement basses fréquences et d’autres pathologies ont aussi été étudiées mais sans causalité établie : maladies cardio-vasculaires, troubles de l’immunité, troubles de la reproduction, sclérose latérale amyotrophique, maladie d’Alzheimer, sécrétion de mélatonine, etc. [108]. Certaines personnes souffrant de symptômes non spécifiques les attribuent aux champs électromagnétiques. Ce phénomène est connu sous le nom d’hypersensibilité électromagnétique mais il n’est pas prouvé scientifiquement à l’heure actuelle [108]. Normes et valeurs guides En Belgique, le réseau électrique à 50 Hz ne doit pas dépasser 5 kV/m dans les zones habitées ou destinées à l’habitat, 7 kV/m aux surplombs de routes et 10 kV/m ailleurs. Par contre, il n’y a pas de législation nationale visant à limiter l’exposition environnementale au champ magnétique. L’arrêté du Gouvernement flamand du 11 juin 2004 stipule pour l’environnement intérieur une valeur guide de 0,2 µT et une valeur d’intervention de 10 µT [108]. La limite d’exposition européenne de 100 µT vise la prévention des effets à court terme. Les appareils électroménagers commercialisés doivent être sûrs et ne présenter aucun risque pour la santé selon la Directive basse tension 2006/95/CE. En Wallonie, un décret limite le champ électrique dans les lieux de séjours à 3 V/m par antenne d’une puissance de plus de 4 W. Pour les téléphones mobiles en Europe, la limite d’exposition est de maximum 2 W/kg (débit d’absorption spécifique, DAS) [135]. environnement - 3/ facteurs physiques - 3/ Champs électromagnétiques (cem) Effets sur la santé Données chiffrées • Réseaux électriques • En Belgique, les lignes électriques s’étendent sur plus de 185.000 km au 1er janvier 2005. Cela représente une augmentation de 50.000 km par rapport à 1980, réalisée majoritairement par des lignes à basse tension enterrées. Les lignes à haute tension (de 30 à 380 kV) courent sur près de 8.300 km (890 km en très haute tension c.-à-d. 380 kV). A celles-ci s’ajoutent 177.000 km de réseaux de moyenne et de basse tensions se ramifiant jusqu’aux consommateurs individuels [73]. • Antennes GSM • Les valeurs renseignées concernent les sites d’antennes GSM. Ces sites peuvent abriter une ou plusieurs antennes. tableau 1 - Sites d’antennes. Belgique – Wallonie – province de Luxembourg – arrondissements luxembourgeois, 2011 . Entité administrative Sites d’antennes (nb) Densité de sites d’antennes (nb/km²) Belgique 7.068 0,23 Wallonie 2.672 0,16 341 0,08 Arlon 55 0,17 Bastogne 69 0,07 Marche-en-Famenne 69 0,07 Neufchâteau 90 0,07 Virton 58 0,08 environnement - 3/ facteurs physiques - 3/ Champs électromagnétiques (cem) Province de Luxembourg Source : IBPT [69] La province de Luxembourg compte 341 sites d’antennes GSM, ce qui correspond à une densité de 0,08 sites par kilomètre carré. Cette densité est inférieure aux densités observées en Wallonie (0,16) et en Belgique (0,23). Figure 1 - Densité des sites d’antennes par commune (nb/km²). Communes luxembourgeoises, 2011. Durbuy Erezée Hotton Parmi les arrondissements luxembourgeois, Arlon présente la densité la plus élevée (0,17 sites d’antennes par kilomètre carré) bien qu’ayant moins de sites (55 sites) car sa superficie est plus faible que celles des autres arrondissements. Les densités des 4 autres arrondissements sont similaires à celle de la province. Au niveau des communes luxembourgeoises, Arlon enregistre la densité la plus élevée : 0,25 sites d’antennes par kilomètre carré. Aubange, Messancy et Virton viennent ensuite (0,15). A l’opposé, la densité la plus faible est observée à Wellin (0,1). Marche -en-enFamenne Vielsalm Manhay Rendeux Gouvy La Roche -en-enArdenne Houffalize Nassogne Tenneville Tellin Bertogne Wellin St-Hubert Daverdisse Ste Ode LibramontChevigny Vaux-surSûre Paliseul Fauvillers Bertrix Bouillon 0,16 - 0,25 0,12 - 0,15 0,08 - 0,11 0,01 - 0,08 Neufchâteau Martelange Léglise Herbeumont Florenville Densité des sites d’antennes (nb/km2) Bastogne Libin Habay Chiny Attert Arlon Tintigny Etalle St Léger Meix Messancy -devant-devant- Virton Virton Musson Aubange Rouvroy Source : IBPT [69]