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3 Le risque sismique
I. GENERALITES
B - Comment se manifeste-t-il ?
A - Qu’est-ce qu’un séisme ?
Un séisme est une vibration du sol causée par une
fracture brutale des roches en profondeur créant des
failles dans le sol et parfois en surface.
Les séismes sont, avec le volcanisme, l'une des
manifestations de la tectonique des plaques. L'activité
sismique est concentrée le long de failles, en général à
proximité des frontières entre ces plaques. Lorsque les
frottements au niveau d'une de ces failles sont
importants, le mouvement entre les deux plaques est
bloqué. De l'énergie est alors stockée le long de la faille.
La libération brutale de cette énergie permet de rattraper
le retard du mouvement des plaques. Le déplacement
instantané qui en résulte est la cause des séismes. Après
la secousse principale, il y a des répliques, parfois
meurtrières, qui correspondent à des petits
réajustements des blocs au voisinage de la faille.
Un séisme est caractérisé par :
✗ Son foyer (ou hypocentre) :
c’est la région de la faille où se produit la rupture et d’où
partent les ondes sismiques.
✗ Son épicentre :
point situé à la surface terrestre à la verticale du foyer et
où l’intensité est la plus importante.
✗ Sa magnitude :
identique pour un même séisme, elle traduit l’énergie
libérée par le séisme. Augmenter la magnitude d’un
degré revient à multiplier l’énergie libérée par 30.
Echelle de magnitude (échelle de Richter)
Source : Prim.net
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✗ La fréquence et la durée des vibrations :
ces 2 paramètres ont une incidence fondamentale sur les
effets en surface.
✗ Son intensité :
qui mesure les effets et dommages du séisme en un lieu
donné. Ce n'est pas une mesure objective, mais une
appréciation de la manière dont le séisme se traduit en
surface et dont il est perçu. On utilise habituellement
l'échelle MSK, qui comporte douze degrés. L'intensité
n'est pas, contrairement à la magnitude, fonction
uniquement du séisme, mais également du lieu
où la mesure est prise. En effet, les conditions
topographiques
ou
géologiques
locales
(particulièrement des terrains sédimentaires reposant
sur des roches plus dures) peuvent créer des effets de
site qui amplifient l'intensité d'un séisme. Sans effet de
site, l'intensité d'un séisme est maximale à l'épicentre et
décroît avec la distance.
✗ La faille provoquée (verticale ou inclinée) :
elle peut se propager en surface.
Un séisme peut se traduire à la surface terrestre par la
dégradation ou la ruine des bâtiments, des décalages de
la surface du sol de part et d'autre des failles, mais peut
également provoquer des phénomènes annexes tels que
des glissements de terrain, des chutes de blocs, une
liquéfaction des sols meubles imbibés d’eau, des
avalanches ou des raz-de-marée (tsunamis : vagues
sismiques pouvant se propager à travers un océan entier
et frapper des côtes situées à des milliers de kilomètres
de l’épicentre de manière meurtrière et dévastatrice).
Echelle d’intensité (Echelle MSK- European
Macroseismic Scale)
Différents types d'ondes sismiques rayonnent à partir
d'un foyer, point où débute la fracturation. Elles se
traduisent en surface par des vibrations du sol. Le point
de surface directement au-dessus du foyer s'appelle
l'épicentre du séisme. Un séisme se caractérise par la
localisation de son épicentre, par la profondeur de son
foyer, mais aussi par sa magnitude.
Source : BRGM
La tectonique des plaques
La surface de la terre est constituée d'une douzaine de
plaques tectoniques, de forme irrégulière et d'environ
100 km d'épaisseur. Il existe trois types de mouvements
entre plaques : certaines s'écartent, d'autres convergent
et enfin d'autres coulissent horizontalement.La plupart
des séismes se produisent aux limites de ces plaques.
Moins de 10% des séismes surviennent à l'intérieur
même des plaques.
46
Alors que ces plaques se déplacent régulièrement, de
quelques millimètres à quelques centimètres par an, les
failles restent bloquées durant de longues périodes,
puis elles coulissent brutalement rattrapant ainsi le
retard accumulé et engendrant alors un séisme.
déséquilibre sous sollicitation dynamique.
- la liquéfaction des sols :
dans certaines conditions de sollicitations dynamiques,
certains sols, notamment des sables fins gorgés d'eau
peuvent perdre toute portance (principe des sables
mouvants). Les bâtiments fondés sur ces sols peuvent
alors subir des tassements importants et des
basculements.
- les avalanches :
selon le même principe, un séisme peut être déclencheur
d'avalanches. La cohésion du manteau neigeux ou des
couches de neige entre elles peut être rompue par la
vibration occasionnée.
- les tsunamis :
les séismes, s'ils se produisent dans la mer ou à
proximité de la côte, peuvent être à l'origine de raz-demarée ou tsunamis. La plus importante caractéristique
d'un tsunami est sa capacité à se propager à travers un
océan entier.
Comme plusieurs de ses voisins européens, la France
métropolitaine est un pays à sismicité modérée.
Cependant, malgré son éloignement relatif des zones de
forte activité résultant de la collision entre les plaques
africaine et eurasiatique (régions actives de l'Italie, de la
Grèce, de la Turquie ou de l'Afrique du Nord), des
séismes violents peuvent s'y produire et méritent d'être
pris en considération.
Les phénomènes induits :
- les mouvements de terrain :
les séismes peuvent provoquer des glissements de
terrain et des chutes de blocs par modification des
conditions de l'équilibre géotechnique. Ainsi un versant
stable en situation statique peut se trouver en
Carte des principales plaques tectoniques et déplacements associés.
La plupart des séismes ont lieu dans les zones de contact entre les plaques.
A Plaque Juan de Fuca
B Plaque des Cocos
C Plaque Caraibe
D Plaque Arabique
E Plaque des Philippines
Source : BRGM
tsunamis dans le cas de séismes sous-marins. Mais les
grands séismes destructeurs occasionnent également
un grand nombre de victimes indirectes du fait des
ruptures de canalisation de gaz et des violents incendies
qui s'ensuivent. Les populations sans abri doivent
parfois être déplacées vers des zones moins affectées,
ce qui augmente encore le préjudice psychologique des
victimes.
C - Les conséquences sur les
personnes et les biens
✗ Les conséquences humaines :
les séismes sont des phénomènes naturels pouvant être
très destructeurs. Les victimes humaines directes sont
pour la plupart concernées par l'effondrement des
bâtiments, les mouvements de terrain associés ou les
47
✗
✗
Les conséquences économiques
et sur les biens :
Les conséquences environnementales :
les grands séismes peuvent occasionner des
modifications profondes de l'environnement. Pour les
séismes les plus forts, le jeu des failles peut faire
apparaître des dénivellations ou des décrochements de
plusieurs mètres, avec parfois changement total de
paysage (vallées barrées par des glissements de terrain
et transformés en lacs, rivières déviées, etc.). Des
sources peuvent se tarir, de nouvelles peuvent
apparaître.
les dommages matériels dépendent de l'amplitude et de
la durée du mouvement du sol, ainsi que du mode de
construction. Il peut s'agir de détérioration des
structures (fissuration) ou de destructions (écroulement
des bâtiments). Outre les habitations, les séismes ont un
impact très fort sur l'économie : destruction des
infrastructures (ponts, routes, voies ferrées , etc.),
détériorations de l'outil de production (usines), rupture
des conduites d'eau, de gaz et d'électricité pouvant
provoquer incendies, explosions, électrocutions.
D - Les consignes individuelles
de sécurité
APRES la première secousse :
L'alerte préventive n'étant pas réalisable à ce jour, il
importe de bien connaître les consignes de sécurité et
de les respecter. En cas de séisme, les services de
secours (qui ressentiront les secousses sismiques en
même temps que les populations touchées)
procéderont le plus rapidement possible à la mise en
oeuvre des moyens nécessaires pour leur venir en
aide.
Avant le séisme, il faut :
• S'informer sur le risque, sa fréquence et son
importance (mairie, préfecture, DDEA),
• Prendre connaissance des mesures de sauvegarde,
• Privilégier les constructions parasismiques,
• Repérer les points de coupure du gaz, eau,
électricité,
• Fixer les appareils et les meubles lourds,
• Éviter de placer des objets lourds sur des étagères,
• Repérer un endroit où l'on pourra se mettre à l'abri.
Après la première secousse, se méfier des répliques : il
peut y avoir d'autres secousses. Évacuer le plus vite
possible.
• Ne pas téléphoner afin de laisser les réseaux
disponibles pour les services de secours,
• Couper l'eau, le gaz et l'électricité : ne pas allumer
de flamme et ne pas fumer. En cas de fuite, ouvrir les
fenêtres et les portes et prévenir les autorités,
• Ecouter la radio pour connaître les consignes à
respecter et les précisions sur l'évènement,
• Évacuer le plus rapidement possible les bâtiments :
il peut y avoir d'autres secousses (répliques),
• Ne pas toucher aux câbles tombés à terre,
• Ne jamais
endommagées,
pénétrer
dans
les
maisons
En cas de séisme, il faut :
• Emporter les papiers personnels, des vêtements
chauds, les médicaments indispensables ainsi qu'une
radio portative,
PENDANT la première secousse :
• Ne pas prendre l'ascenseur,
Rester où l'on est :
A l'intérieur : se mettre à l'abri près d'un mur, une
colonne porteuse ou sous des meubles solides,
s'éloigner des fenêtres, gagner un point en hauteur,
ne pas entrer dans un bâtiment endommagé.
A l'extérieur : ne pas rester sous des fils électriques
ou sous ce qui peut s'effondrer (ponts, corniches,
toitures...).
En voiture : s'arrêter si possible à distance de
constructions et de fils électriques et ne pas descendre
avant la fin de la secousse.
Se protéger la tête avec les bras.
Ne pas allumer de flamme.
48
• S'éloigner de tout ce qui peut s'effondrer (marcher
au milieu de la chaussée) et se tenir informer de
l'évolution de la situation en écoutant la radio,
• S'éloigner des zones côtières, même longtemps
après la fin des secousses, en raison d'éventuels razde-marée,
• Ne pas aller chercher ses enfants à l'école, les
enseignants s'occupent d'eux,
• Si l’on est bloqué sous des décombres, garder son
calme et signaler sa présence en frappant sur l’objet le
plus approprié (table, poutre, canalisation …).
Les réflexes qui sauvent :
Pendant
Abritez-vous sous un meuble solide
Eloignez-vous des bâtiments
et des zones instables
Après
Couper l’électricité et le gaz
N’allez pas chercher vos enfants à l’école :
l’école s’occupe d’eux.
Evacuez le bâtiment
Ecoutez la radio :
pour connaître les consignes à suivre
Ne téléphonez pas (sauf urgence),
libérez les lignes pour les secours
Ne fumez pas, ne provoquez
ni flamme ni étincelle
E - Pour en savoir plus
Ministère de l'Ecologie, de l'Energie,
du Développement Durable et de la Mer :
http://www.prim.net
Réseau Sismologique des Alpes
(SISMALP) :
http://sismalp.obs.ujf-grenoble.fr/
Institut des Risques Majeurs
en Rhône-Alpes :
http://www.irma-grenoble.com
Le Plan Séisme :
http://www.planseisme.fr/
Bureau de Recherches Géologiques
et Minières (BRGM) :
http://www.brgm.fr
Direction Départementale de l'Equipement
et de l'Agriculture de la Haute-Savoie :
http://www.haute-savoie.equipementagriculture.gouv.fr
Bureau Central Sismologique Français
(BCSF) :
http://www.franceseisme.fr/
49
II. LE RISQUE SISMIQUE DANS LE DEPARTEMENT
A - La sismicité dans le
département
La sismicité en Haute-Savoie est liée à plusieurs failles plus ou moins actives résultant de la formation de l'arc
alpin : la vallée de l'Arve (de Bonneville à Chamonix), Aiguille Rouge, Abondance, Vuache.
B - L’historique des principaux
séismes dans le département
11/03/1817 : Localisé à Saint Gervais-les-Bains d'intensité
VII MSK.
11/04/1839 : Localisé dans le secteur d'Annecy d'intensité
Séisme d'Epagny (15/07/1996)
VII MSK.
29/04/1905 : Séisme important, d'intensité VIII MSK, et
accompagné de nombreux dégâts sur Chamonix et Argentière en
particulier.
17/04/1936
:
A
proximité
de
Frangy
et
d'intensité
VII MSK.
25/01/1946 : Séisme du Valais d'intensité VI, et particulièrement
violent en Haute-Savoie, notamment à Saint Gervais-les-Bains.
29/05/1975
:
A
proximité
de
Chaumont
d'intensité
V-VI.
12/06/1988 : Séisme IV-V dans les aiguilles Rouges ressenti dans
la vallée de Chamonix.
14/12/1994 : Séisme de magnitude 4,5 (intensité VI) avec
Source : Ministère de l'Ecologie, de l’Energie, du Développement
Durable et de la Mer
Enregistré initialement à une magnitude de 5,2 le séisme s'est
révélé, après études des capteurs plus précis, être de
magnitude 4,9.
Carte des intensités MSK
épicentre à Entremont qui occasionna quelques dégâts dans la
région de la Clusaz.
15/07/1996
:
Séisme
d'Epagny
de
magnitude
4,9 (intensité VII-VIII) :Le 15 juillet 1996, à 2H13 heure locale, un
séisme de magnitude de 4,9 a secoué la Haute-Savoie et ses
abords. Ce séisme a engendré de nombreux dégâts
(principalement chutes de cheminées et fissurations de cloisons
et bâtiments) notamment dans l'agglomération annécienne. La
magnitude et l'importance des dégâts auraient pût occasionner
des désordres plus importants – voire des victimes – si celui-ci
avait eu lieu de jour, à une heure de grande affluence, ou quelques
heures avant, lors du retour de la fête du 14 juillet.
16/04/1998 : Séisme de magnitude 2,2 dont l'épicentre était
situé à Annecy. Ce séisme est la plus forte réplique du séisme
d'Epagny du 15/07/1996.
23/02/2001 : Séisme de magnitude 3,4 dont l'épicentre était
situé à Martigny (Suisse), nettement ressenti par les habitants de
Chamonix et Sallanches.
31/05/2001 : Séisme de magnitude 2,6 dont l'épicentre était
situé à 9 kilomètres d'Ugine (Savoie), ressenti dans notre
département.
22/02/2003 : Séisme de magnitude 5,4 dont l'épicentre était
situé près de Saint Dié (Vosges), ressenti dans notre département.
23/02/2004 : Séisme de magnitude 5,1 avec épicentre dans la
région de Besançon (Doubs), ressenti dans notre département.
12/06/2004 : Séisme de magnitude 3,5 à Albertville (Savoie),
ressenti dans notre département.
08/09/2005 : Séisme de magnitude 4,5 avec un épicentre situé
entre Chamonix et Martigny (Suisse), ressenti jusque dans la
région grenobloise.
50
✗
C. Les actions préventives
les enquêtes macrosismiques
Le BCSF est également chargé de la collecte des données
concernant la perception des séismes par la population
et les désordres éventuels sur les bâtiments et
infrastructures. Cette démarche est fondamentale pour
l'analyse du risque sismique, ainsi que pour identifier
les effets de site.
C. 1 - La réglementation en vigueur
Le zonage sismique actuellement en vigueur en France a
plus de vingt ans (décret du 14 mai 1991). Il se fonde sur
des études techniques datant de 1985. Ce zonage est
basé essentiellement sur la sismicité historique et utilise
une approche statistique.
Chaque citoyen peut témoigner directement sur le site du
BCSF lorsqu'il perçoit un séisme. Pour accéder au site:
www.seismefrance.fr
Il divise le territoire en cinq zones de sismicité croissante :
Zone O : sismicité négligeable mais non nulle
Zone Ia : sismicité très faible mais non négligeable
Zone Ib : sismicité faible
Zone II : sismicité moyenne
Zone III : sismicité forte (zone réservée aux Antilles)
C. 3 - La construction parasismique
Une construction parasismique, c'est-à-dire construite
dans le respect des règles parasismiques en vigueur, est
une construction qui sauve la vie de ses occupants, en
limitant les désordres structurels. Le respect de ces
règles n'est pas une garantie à toute épreuve. En effet, si
les désordres sont trop importants, la démolition du
bâtiment peut être nécessaire. Le principe de la
construction parasismique repose sur cinq piliers
indissociables.
C. 2 - La surveillance et la prévision
des phénomènes
✗
Après que le séisme ait eu lieu :
L'étude des séismes passés :
la sismicité historique
Le choix du site d'implantation est primordial. Les
terrains situés sur les reliefs et en haut des ruptures de
pente sont à proscrire. La zone de limite entre les sols
rocheux et les sols mous est également à éviter.
La prévision des séismes futurs est encore un objectif
non atteint par les sismologues. A défaut, la prévision
des séismes se fonde sur le probabilisme et la
statistique. Elle se base sur l'étude des événements
passés à partir desquels on calcule la probabilité
d'occurrence d'un phénomène donné (méthode
probabiliste). En d'autres termes, le passé est la clé du
futur.
Cette étude des anciens séismes a un double objectif :
déterminer la magnitude prévisible du séisme maximum
et délimiter les zones atteintes par le passé. Ce travail
aboutit à la réalisation de cartes des zones exposées à
un même niveau d'aléa.
✗
La conception architecturale doit également être
parasismique, non seulement au regard de
l'implantation du batiment sur le site mais également du
type d'architecture, qui doit permettre une bonne
résistance au séisme (forme, hauteur et élancement du
bâtiment).
Le respect des règles parasismiques est impératif. Les
règles PS 92 sont actuellement en vigueur en France.
Pour la construction neuve, elles fixent les niveaux de
protection requis par commune et par type de bâtiment.
Ces règles définissent également les modalités de calcul
et de dimensionnement des différents organes de
structure des constructions.
La détection des séismes en temps réel :
la sismicité instrumentale
La surveillance sismique instrumentale se fait à partir de
stations sismologiques réparties sur l'ensemble du
territoire national et regroupées sous forme de réseaux
(Géoscope, Sismalp, RAP, etc.) par l'intermédiaire
d'observatoires (RéNaSS). Les données collectées par
les sismomètres sont centralisées par le Bureau central
de la sismicité française (BCSF), qui en assure la
diffusion. Ce suivi de la sismicité française permet
d'améliorer la connaissance de l'aléa régional, voire
local en appréciant notamment les effets de site.
La qualité de l'exécution est également importante. Elle
concerne non seulement les matériaux et éléments non
structuraux (couplages et joints), mais également le
respect des règles de l'art.
La maintenance des bâtiments permet de garantir
l'efficacité de la construction parasismique sur le long
terme.
51
risque trop fort d'effets induits (mouvements de terrain,
liquéfaction, faille active) ;
- la zone constructible avec prescription (zone bleue) où
l'on autorise les constructions sous réserve de respecter
certaines prescriptions ;
- la zone non réglementée (zone blanche), exempte
d'impact majeur.
Il est essentiel d'insister sur le fait que le non-respect de
l'une de ces cinq composantes de la construction
parasismique peut être à l'origine de l'effondrement du
bâtiment lors d'un tremblement de terre. Pour les
bâtiments et infrastructures particulières, dits à risque
spécial tels que les barrages, centrales nucléaires ou
industries à risques, des règles particulières sont
appliquées. Elles permettent de garantir la sécurité de la
population pour des séismes de magnitude beaucoup
plus forte que pour les bâtiments dits à risque normal.
Le code de l'urbanisme impose la prise en compte des
risques dans les documents d'urbanisme. Les schémas
de cohérence territorial, les plans locaux d'urbanisme
(PLU) et les cartes communales déterminent les
conditions permettant d’assurer la prévention des
risques naturelles prévisibles. Ainsi, ces documents
permettent de refuser ou d’accepter, sous certaines
conditions, un permis de construire dans des zones
soumises au risque sismique.
C. 4 - La maîtrise de l'urbanisation
Le PPRN s'appuie sur deux cartes : l a carte des aléas
(intégrant les effets de site géologique et
topographique, les failles actives, les risques de
liquéfaction et de mouvements de terrain) et la carte du
zonage. Celle-ci définit trois zones :
- la zone inconstructible (zone rouge) où, d'une manière
générale, toute construction est interdite, en raison d'un
D. L'évolution de la
réglementation
D.1 - La mise en place du plan Séisme
Même si la France est un pays à sismicité modérée en
métropole, la possibilité qu'un séisme fort s'y produise
et engendre victimes et dégâts importants est avérée. La
rareté des séismes en France représente un handicap : la
mémoire du risque sismique et sa culture, ne sont pas
développées chez les français, les décideurs ne sont pas
suffisamment mobilisés pour répondre à cet enjeu.
Partant de ces constats, le gouvernement a décidé
d'engager un programme national de prévention du
risque sismique, appelé plan séisme, sur la période
2005-2010. Ce programme interministériel comporte
plusieurs axes de travail, tels que l'information et la
formation de la population, l'amélioration des
connaissances scientifiques, la réduction de la
vulnérabilité, l'application des mesures réglementaires
ou l'évaluation du risque au niveau régional dans les
zones les plus sismiques.
Le plan séisme est organisé en quatre chantiers
subdivisés en actions pouvant être engagées, souvent
indépendamment, tant au niveau local que national :
- mieux former, informer et connaître le risque
- améliorer la prise en compte du risque sismique dans la
construction
- concerter, coopérer et communiquer
- contribuer à la prévention du risque tsunami
52
répartition statistique des séismes historiques sur le
territoire. La méthode probabiliste a permis de fournir
des cartes d'iso-accélération (mesures du mouvement
du sol pendant un séisme) correspondant à un niveau de
probabilité de 10% d'ici cinquante ans.
D.2 - Le nouveau zonage sismique
Le 21 novembre 2005, à l'occasion du lancement du plan
séisme, a été dévoilé la nouvelle carte d'aléa sismique
pour la France métropolitaine et les communautés
d'Outre-Mer.
✗
• Un découpage communal : le nouveau zonage propose
un découpage par commune, et non plus par canton.
Les changements apportés par
• Le nom des zones : les zones de sismicité ne seraient
plus désignées par des chiffres romains. De zones O, Ia,
Ib, II et III, on passerait désormais aux dénominations
suivantes : 1 (très faible), 2 (faible), 3 (modérée),
4 (moyenne) et 5 (forte).
le nouveau zonage
• La méthode probabiliste : l'étude probabiliste se base
sur la sismicité historique et instrumentale introduisant
une notion de période de retour des séismes, à l'inverse
du zonage de 1991 qui se fonde uniquement sur la
Aléa
sismique
de la
France
Carte d'aléa sismique
présentée par le MEDAD
en novembre 2005 et sur
laquelle est basée le
nouveau zonage sismique
de la France.
Source : Planseisme.fr
53
Avec ce nouveau zonage, le nombre de communes
concernées par la réglementation parasismique
augmentera et les mouvements sismiques de référence
seront ajustés : augmentés pour certaines communes et
diminués pour d'autres. Outre une période
d'enregistrement de la sismicité de plus de quarante
ans, une réinterprétation des témoignages historiques,
la prise en compte des séismes à l'étranger ainsi que
l'amélioration des connaissances sur les failles actives
en France ont conduit à une meilleure appréciation de
l'aléa sismique sur le territoire. Aussi, l'augmentation
du nombre de communes dans les zones de sismicité ne
signifie aucunement un accroissement de la sismicité en
France : cela est dû à une meilleure connaissance du
phénomène sismique et à la réévaluation des
paramètres de certains séismes majeurs.
- les règles EC8 nécessitent l'existence d'un zonage
sismique basée sur une approche probabiliste : le
nouveau zonage est cohérent avec l'application de ces
nouvelles règles.
Les accélérations indiquées dans la légende de la carte
représentent les niveaux d'accélération qui sont
attendus dans une zone donnée, elles correspondent
aux mouvements du sol minimum auxquels les
bâtiments parasismiques devront résister (suivant le
projet de zonage tel que proposé à la date d'édition du
présent document). Elles sont les suivantes :
- zone 1 (sismicité très faible) : pas de valeur
réglementaire pour les bâtiments à risque normal,
- zone 2 (sismicité faible) : accélération de référence au
rocher 0,7 m/s²,
- zone 3 (sismicité modérée) : accélération de référence
au rocher 1,1 m/s²,
- zone 4 (sismicité moyenne) : accélération de référence
au rocher 1,6 m/s²,
- zone 5 (sismicité forte) : accélération de référence au
rocher 3 m/s².
E - L’organisation des secours
✗
Les séismes violents peuvent affecter largement la
population. Les victimes sont blessées par des objets ou
des éléments de bâtiments tombant sur elles ou sont
ensevelies sous les décombres. Au delà de 24 heures,
les chances de retrouver des survivants diminuent
rapidement. Cette situation souligne la nécessité d'une
intervention rapide qui passe par la localisation de la
région touchée (Réseau national de surveillance
sismique).
✗
Au niveau départemental
En cas de catastrophe, le préfet déclenche le dispositif
ORSEC, lequel fixe l’organisation de la direction des
secours et permet la mobilisation des moyens publics et
privés nécessaires à l’intervention. Il prévoit notamment
l'organisation des transports, de la circulation, de
l'accueil et de la protection des sinistrés, ainsi que de la
surveillance contre le pillage.
En cas de nécessité, le préfet peut faire appel à des
moyens zonaux (zone de défense Sud-Est) ou nationaux.
✗
Au niveau communal
C'est le maire, détenteur des pouvoirs de police, qui a la
charge d'assurer la sécurité de la population dans les
conditions fixées par le code général des collectivités
territoriales. A cette fin, il prend les dispositions lui
permettant de gérer la crise et peut, si nécessaire, faire
appel au préfet représentant de l'Etat dans le
département.
Règles Eurocode 8 : de nouvelles règles
parasismiques
Les normes de construction parasismique EC8 (Eurocode
8) vont remplacer les normes PS 92 utilisés
actuellement, et ceci pour trois raisons :
✗
- les connaissances scientifiques évoluent sans cesse et
il est normal que les compétences en matière de
construction parasismique se soient développées
depuis les normes PS 92 datant d'une quinzaine
d'années. L'application de nouvelles normes permet de
faire profiter les maîtres d'ouvrages des dernières
innovations ;
Au niveau individuel
Afin d’éviter la panique lors de la première secousse
sismique, il convient de s'organiser pour mieux faire face
en attendant les secours. Il faut notamment prévoir un
kit, composé d'une radio avec ses piles de rechange,
d'une lampe de poche, d'eau potable, des médicaments
urgents, des papiers importants, de vêtements de
rechange et de couvertures.
Une réflexion préalable sur les itinéraires d'évacuation,
les lieux d'hébergement complétera cette organisation.
- les règles EC8 sont des normes européennes, qui
permettent donc une harmonisation des règles
parasismiques avec les pays voisins ;
54
Cartographie du risque sismique
dans le département
55
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