3 Le risque sismique I. GENERALITES B - Comment se manifeste-t-il ? A - Qu’est-ce qu’un séisme ? Un séisme est une vibration du sol causée par une fracture brutale des roches en profondeur créant des failles dans le sol et parfois en surface. Les séismes sont, avec le volcanisme, l'une des manifestations de la tectonique des plaques. L'activité sismique est concentrée le long de failles, en général à proximité des frontières entre ces plaques. Lorsque les frottements au niveau d'une de ces failles sont importants, le mouvement entre les deux plaques est bloqué. De l'énergie est alors stockée le long de la faille. La libération brutale de cette énergie permet de rattraper le retard du mouvement des plaques. Le déplacement instantané qui en résulte est la cause des séismes. Après la secousse principale, il y a des répliques, parfois meurtrières, qui correspondent à des petits réajustements des blocs au voisinage de la faille. Un séisme est caractérisé par : ✗ Son foyer (ou hypocentre) : c’est la région de la faille où se produit la rupture et d’où partent les ondes sismiques. ✗ Son épicentre : point situé à la surface terrestre à la verticale du foyer et où l’intensité est la plus importante. ✗ Sa magnitude : identique pour un même séisme, elle traduit l’énergie libérée par le séisme. Augmenter la magnitude d’un degré revient à multiplier l’énergie libérée par 30. Echelle de magnitude (échelle de Richter) Source : Prim.net 45 ✗ La fréquence et la durée des vibrations : ces 2 paramètres ont une incidence fondamentale sur les effets en surface. ✗ Son intensité : qui mesure les effets et dommages du séisme en un lieu donné. Ce n'est pas une mesure objective, mais une appréciation de la manière dont le séisme se traduit en surface et dont il est perçu. On utilise habituellement l'échelle MSK, qui comporte douze degrés. L'intensité n'est pas, contrairement à la magnitude, fonction uniquement du séisme, mais également du lieu où la mesure est prise. En effet, les conditions topographiques ou géologiques locales (particulièrement des terrains sédimentaires reposant sur des roches plus dures) peuvent créer des effets de site qui amplifient l'intensité d'un séisme. Sans effet de site, l'intensité d'un séisme est maximale à l'épicentre et décroît avec la distance. ✗ La faille provoquée (verticale ou inclinée) : elle peut se propager en surface. Un séisme peut se traduire à la surface terrestre par la dégradation ou la ruine des bâtiments, des décalages de la surface du sol de part et d'autre des failles, mais peut également provoquer des phénomènes annexes tels que des glissements de terrain, des chutes de blocs, une liquéfaction des sols meubles imbibés d’eau, des avalanches ou des raz-de-marée (tsunamis : vagues sismiques pouvant se propager à travers un océan entier et frapper des côtes situées à des milliers de kilomètres de l’épicentre de manière meurtrière et dévastatrice). Echelle d’intensité (Echelle MSK- European Macroseismic Scale) Différents types d'ondes sismiques rayonnent à partir d'un foyer, point où débute la fracturation. Elles se traduisent en surface par des vibrations du sol. Le point de surface directement au-dessus du foyer s'appelle l'épicentre du séisme. Un séisme se caractérise par la localisation de son épicentre, par la profondeur de son foyer, mais aussi par sa magnitude. Source : BRGM La tectonique des plaques La surface de la terre est constituée d'une douzaine de plaques tectoniques, de forme irrégulière et d'environ 100 km d'épaisseur. Il existe trois types de mouvements entre plaques : certaines s'écartent, d'autres convergent et enfin d'autres coulissent horizontalement.La plupart des séismes se produisent aux limites de ces plaques. Moins de 10% des séismes surviennent à l'intérieur même des plaques. 46 Alors que ces plaques se déplacent régulièrement, de quelques millimètres à quelques centimètres par an, les failles restent bloquées durant de longues périodes, puis elles coulissent brutalement rattrapant ainsi le retard accumulé et engendrant alors un séisme. déséquilibre sous sollicitation dynamique. - la liquéfaction des sols : dans certaines conditions de sollicitations dynamiques, certains sols, notamment des sables fins gorgés d'eau peuvent perdre toute portance (principe des sables mouvants). Les bâtiments fondés sur ces sols peuvent alors subir des tassements importants et des basculements. - les avalanches : selon le même principe, un séisme peut être déclencheur d'avalanches. La cohésion du manteau neigeux ou des couches de neige entre elles peut être rompue par la vibration occasionnée. - les tsunamis : les séismes, s'ils se produisent dans la mer ou à proximité de la côte, peuvent être à l'origine de raz-demarée ou tsunamis. La plus importante caractéristique d'un tsunami est sa capacité à se propager à travers un océan entier. Comme plusieurs de ses voisins européens, la France métropolitaine est un pays à sismicité modérée. Cependant, malgré son éloignement relatif des zones de forte activité résultant de la collision entre les plaques africaine et eurasiatique (régions actives de l'Italie, de la Grèce, de la Turquie ou de l'Afrique du Nord), des séismes violents peuvent s'y produire et méritent d'être pris en considération. Les phénomènes induits : - les mouvements de terrain : les séismes peuvent provoquer des glissements de terrain et des chutes de blocs par modification des conditions de l'équilibre géotechnique. Ainsi un versant stable en situation statique peut se trouver en Carte des principales plaques tectoniques et déplacements associés. La plupart des séismes ont lieu dans les zones de contact entre les plaques. A Plaque Juan de Fuca B Plaque des Cocos C Plaque Caraibe D Plaque Arabique E Plaque des Philippines Source : BRGM tsunamis dans le cas de séismes sous-marins. Mais les grands séismes destructeurs occasionnent également un grand nombre de victimes indirectes du fait des ruptures de canalisation de gaz et des violents incendies qui s'ensuivent. Les populations sans abri doivent parfois être déplacées vers des zones moins affectées, ce qui augmente encore le préjudice psychologique des victimes. C - Les conséquences sur les personnes et les biens ✗ Les conséquences humaines : les séismes sont des phénomènes naturels pouvant être très destructeurs. Les victimes humaines directes sont pour la plupart concernées par l'effondrement des bâtiments, les mouvements de terrain associés ou les 47 ✗ ✗ Les conséquences économiques et sur les biens : Les conséquences environnementales : les grands séismes peuvent occasionner des modifications profondes de l'environnement. Pour les séismes les plus forts, le jeu des failles peut faire apparaître des dénivellations ou des décrochements de plusieurs mètres, avec parfois changement total de paysage (vallées barrées par des glissements de terrain et transformés en lacs, rivières déviées, etc.). Des sources peuvent se tarir, de nouvelles peuvent apparaître. les dommages matériels dépendent de l'amplitude et de la durée du mouvement du sol, ainsi que du mode de construction. Il peut s'agir de détérioration des structures (fissuration) ou de destructions (écroulement des bâtiments). Outre les habitations, les séismes ont un impact très fort sur l'économie : destruction des infrastructures (ponts, routes, voies ferrées , etc.), détériorations de l'outil de production (usines), rupture des conduites d'eau, de gaz et d'électricité pouvant provoquer incendies, explosions, électrocutions. D - Les consignes individuelles de sécurité APRES la première secousse : L'alerte préventive n'étant pas réalisable à ce jour, il importe de bien connaître les consignes de sécurité et de les respecter. En cas de séisme, les services de secours (qui ressentiront les secousses sismiques en même temps que les populations touchées) procéderont le plus rapidement possible à la mise en oeuvre des moyens nécessaires pour leur venir en aide. Avant le séisme, il faut : • S'informer sur le risque, sa fréquence et son importance (mairie, préfecture, DDEA), • Prendre connaissance des mesures de sauvegarde, • Privilégier les constructions parasismiques, • Repérer les points de coupure du gaz, eau, électricité, • Fixer les appareils et les meubles lourds, • Éviter de placer des objets lourds sur des étagères, • Repérer un endroit où l'on pourra se mettre à l'abri. Après la première secousse, se méfier des répliques : il peut y avoir d'autres secousses. Évacuer le plus vite possible. • Ne pas téléphoner afin de laisser les réseaux disponibles pour les services de secours, • Couper l'eau, le gaz et l'électricité : ne pas allumer de flamme et ne pas fumer. En cas de fuite, ouvrir les fenêtres et les portes et prévenir les autorités, • Ecouter la radio pour connaître les consignes à respecter et les précisions sur l'évènement, • Évacuer le plus rapidement possible les bâtiments : il peut y avoir d'autres secousses (répliques), • Ne pas toucher aux câbles tombés à terre, • Ne jamais endommagées, pénétrer dans les maisons En cas de séisme, il faut : • Emporter les papiers personnels, des vêtements chauds, les médicaments indispensables ainsi qu'une radio portative, PENDANT la première secousse : • Ne pas prendre l'ascenseur, Rester où l'on est : A l'intérieur : se mettre à l'abri près d'un mur, une colonne porteuse ou sous des meubles solides, s'éloigner des fenêtres, gagner un point en hauteur, ne pas entrer dans un bâtiment endommagé. A l'extérieur : ne pas rester sous des fils électriques ou sous ce qui peut s'effondrer (ponts, corniches, toitures...). En voiture : s'arrêter si possible à distance de constructions et de fils électriques et ne pas descendre avant la fin de la secousse. Se protéger la tête avec les bras. Ne pas allumer de flamme. 48 • S'éloigner de tout ce qui peut s'effondrer (marcher au milieu de la chaussée) et se tenir informer de l'évolution de la situation en écoutant la radio, • S'éloigner des zones côtières, même longtemps après la fin des secousses, en raison d'éventuels razde-marée, • Ne pas aller chercher ses enfants à l'école, les enseignants s'occupent d'eux, • Si l’on est bloqué sous des décombres, garder son calme et signaler sa présence en frappant sur l’objet le plus approprié (table, poutre, canalisation …). Les réflexes qui sauvent : Pendant Abritez-vous sous un meuble solide Eloignez-vous des bâtiments et des zones instables Après Couper l’électricité et le gaz N’allez pas chercher vos enfants à l’école : l’école s’occupe d’eux. Evacuez le bâtiment Ecoutez la radio : pour connaître les consignes à suivre Ne téléphonez pas (sauf urgence), libérez les lignes pour les secours Ne fumez pas, ne provoquez ni flamme ni étincelle E - Pour en savoir plus Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer : http://www.prim.net Réseau Sismologique des Alpes (SISMALP) : http://sismalp.obs.ujf-grenoble.fr/ Institut des Risques Majeurs en Rhône-Alpes : http://www.irma-grenoble.com Le Plan Séisme : http://www.planseisme.fr/ Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) : http://www.brgm.fr Direction Départementale de l'Equipement et de l'Agriculture de la Haute-Savoie : http://www.haute-savoie.equipementagriculture.gouv.fr Bureau Central Sismologique Français (BCSF) : http://www.franceseisme.fr/ 49 II. LE RISQUE SISMIQUE DANS LE DEPARTEMENT A - La sismicité dans le département La sismicité en Haute-Savoie est liée à plusieurs failles plus ou moins actives résultant de la formation de l'arc alpin : la vallée de l'Arve (de Bonneville à Chamonix), Aiguille Rouge, Abondance, Vuache. B - L’historique des principaux séismes dans le département 11/03/1817 : Localisé à Saint Gervais-les-Bains d'intensité VII MSK. 11/04/1839 : Localisé dans le secteur d'Annecy d'intensité Séisme d'Epagny (15/07/1996) VII MSK. 29/04/1905 : Séisme important, d'intensité VIII MSK, et accompagné de nombreux dégâts sur Chamonix et Argentière en particulier. 17/04/1936 : A proximité de Frangy et d'intensité VII MSK. 25/01/1946 : Séisme du Valais d'intensité VI, et particulièrement violent en Haute-Savoie, notamment à Saint Gervais-les-Bains. 29/05/1975 : A proximité de Chaumont d'intensité V-VI. 12/06/1988 : Séisme IV-V dans les aiguilles Rouges ressenti dans la vallée de Chamonix. 14/12/1994 : Séisme de magnitude 4,5 (intensité VI) avec Source : Ministère de l'Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer Enregistré initialement à une magnitude de 5,2 le séisme s'est révélé, après études des capteurs plus précis, être de magnitude 4,9. Carte des intensités MSK épicentre à Entremont qui occasionna quelques dégâts dans la région de la Clusaz. 15/07/1996 : Séisme d'Epagny de magnitude 4,9 (intensité VII-VIII) :Le 15 juillet 1996, à 2H13 heure locale, un séisme de magnitude de 4,9 a secoué la Haute-Savoie et ses abords. Ce séisme a engendré de nombreux dégâts (principalement chutes de cheminées et fissurations de cloisons et bâtiments) notamment dans l'agglomération annécienne. La magnitude et l'importance des dégâts auraient pût occasionner des désordres plus importants – voire des victimes – si celui-ci avait eu lieu de jour, à une heure de grande affluence, ou quelques heures avant, lors du retour de la fête du 14 juillet. 16/04/1998 : Séisme de magnitude 2,2 dont l'épicentre était situé à Annecy. Ce séisme est la plus forte réplique du séisme d'Epagny du 15/07/1996. 23/02/2001 : Séisme de magnitude 3,4 dont l'épicentre était situé à Martigny (Suisse), nettement ressenti par les habitants de Chamonix et Sallanches. 31/05/2001 : Séisme de magnitude 2,6 dont l'épicentre était situé à 9 kilomètres d'Ugine (Savoie), ressenti dans notre département. 22/02/2003 : Séisme de magnitude 5,4 dont l'épicentre était situé près de Saint Dié (Vosges), ressenti dans notre département. 23/02/2004 : Séisme de magnitude 5,1 avec épicentre dans la région de Besançon (Doubs), ressenti dans notre département. 12/06/2004 : Séisme de magnitude 3,5 à Albertville (Savoie), ressenti dans notre département. 08/09/2005 : Séisme de magnitude 4,5 avec un épicentre situé entre Chamonix et Martigny (Suisse), ressenti jusque dans la région grenobloise. 50 ✗ C. Les actions préventives les enquêtes macrosismiques Le BCSF est également chargé de la collecte des données concernant la perception des séismes par la population et les désordres éventuels sur les bâtiments et infrastructures. Cette démarche est fondamentale pour l'analyse du risque sismique, ainsi que pour identifier les effets de site. C. 1 - La réglementation en vigueur Le zonage sismique actuellement en vigueur en France a plus de vingt ans (décret du 14 mai 1991). Il se fonde sur des études techniques datant de 1985. Ce zonage est basé essentiellement sur la sismicité historique et utilise une approche statistique. Chaque citoyen peut témoigner directement sur le site du BCSF lorsqu'il perçoit un séisme. Pour accéder au site: www.seismefrance.fr Il divise le territoire en cinq zones de sismicité croissante : Zone O : sismicité négligeable mais non nulle Zone Ia : sismicité très faible mais non négligeable Zone Ib : sismicité faible Zone II : sismicité moyenne Zone III : sismicité forte (zone réservée aux Antilles) C. 3 - La construction parasismique Une construction parasismique, c'est-à-dire construite dans le respect des règles parasismiques en vigueur, est une construction qui sauve la vie de ses occupants, en limitant les désordres structurels. Le respect de ces règles n'est pas une garantie à toute épreuve. En effet, si les désordres sont trop importants, la démolition du bâtiment peut être nécessaire. Le principe de la construction parasismique repose sur cinq piliers indissociables. C. 2 - La surveillance et la prévision des phénomènes ✗ Après que le séisme ait eu lieu : L'étude des séismes passés : la sismicité historique Le choix du site d'implantation est primordial. Les terrains situés sur les reliefs et en haut des ruptures de pente sont à proscrire. La zone de limite entre les sols rocheux et les sols mous est également à éviter. La prévision des séismes futurs est encore un objectif non atteint par les sismologues. A défaut, la prévision des séismes se fonde sur le probabilisme et la statistique. Elle se base sur l'étude des événements passés à partir desquels on calcule la probabilité d'occurrence d'un phénomène donné (méthode probabiliste). En d'autres termes, le passé est la clé du futur. Cette étude des anciens séismes a un double objectif : déterminer la magnitude prévisible du séisme maximum et délimiter les zones atteintes par le passé. Ce travail aboutit à la réalisation de cartes des zones exposées à un même niveau d'aléa. ✗ La conception architecturale doit également être parasismique, non seulement au regard de l'implantation du batiment sur le site mais également du type d'architecture, qui doit permettre une bonne résistance au séisme (forme, hauteur et élancement du bâtiment). Le respect des règles parasismiques est impératif. Les règles PS 92 sont actuellement en vigueur en France. Pour la construction neuve, elles fixent les niveaux de protection requis par commune et par type de bâtiment. Ces règles définissent également les modalités de calcul et de dimensionnement des différents organes de structure des constructions. La détection des séismes en temps réel : la sismicité instrumentale La surveillance sismique instrumentale se fait à partir de stations sismologiques réparties sur l'ensemble du territoire national et regroupées sous forme de réseaux (Géoscope, Sismalp, RAP, etc.) par l'intermédiaire d'observatoires (RéNaSS). Les données collectées par les sismomètres sont centralisées par le Bureau central de la sismicité française (BCSF), qui en assure la diffusion. Ce suivi de la sismicité française permet d'améliorer la connaissance de l'aléa régional, voire local en appréciant notamment les effets de site. La qualité de l'exécution est également importante. Elle concerne non seulement les matériaux et éléments non structuraux (couplages et joints), mais également le respect des règles de l'art. La maintenance des bâtiments permet de garantir l'efficacité de la construction parasismique sur le long terme. 51 risque trop fort d'effets induits (mouvements de terrain, liquéfaction, faille active) ; - la zone constructible avec prescription (zone bleue) où l'on autorise les constructions sous réserve de respecter certaines prescriptions ; - la zone non réglementée (zone blanche), exempte d'impact majeur. Il est essentiel d'insister sur le fait que le non-respect de l'une de ces cinq composantes de la construction parasismique peut être à l'origine de l'effondrement du bâtiment lors d'un tremblement de terre. Pour les bâtiments et infrastructures particulières, dits à risque spécial tels que les barrages, centrales nucléaires ou industries à risques, des règles particulières sont appliquées. Elles permettent de garantir la sécurité de la population pour des séismes de magnitude beaucoup plus forte que pour les bâtiments dits à risque normal. Le code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Les schémas de cohérence territorial, les plans locaux d'urbanisme (PLU) et les cartes communales déterminent les conditions permettant d’assurer la prévention des risques naturelles prévisibles. Ainsi, ces documents permettent de refuser ou d’accepter, sous certaines conditions, un permis de construire dans des zones soumises au risque sismique. C. 4 - La maîtrise de l'urbanisation Le PPRN s'appuie sur deux cartes : l a carte des aléas (intégrant les effets de site géologique et topographique, les failles actives, les risques de liquéfaction et de mouvements de terrain) et la carte du zonage. Celle-ci définit trois zones : - la zone inconstructible (zone rouge) où, d'une manière générale, toute construction est interdite, en raison d'un D. L'évolution de la réglementation D.1 - La mise en place du plan Séisme Même si la France est un pays à sismicité modérée en métropole, la possibilité qu'un séisme fort s'y produise et engendre victimes et dégâts importants est avérée. La rareté des séismes en France représente un handicap : la mémoire du risque sismique et sa culture, ne sont pas développées chez les français, les décideurs ne sont pas suffisamment mobilisés pour répondre à cet enjeu. Partant de ces constats, le gouvernement a décidé d'engager un programme national de prévention du risque sismique, appelé plan séisme, sur la période 2005-2010. Ce programme interministériel comporte plusieurs axes de travail, tels que l'information et la formation de la population, l'amélioration des connaissances scientifiques, la réduction de la vulnérabilité, l'application des mesures réglementaires ou l'évaluation du risque au niveau régional dans les zones les plus sismiques. Le plan séisme est organisé en quatre chantiers subdivisés en actions pouvant être engagées, souvent indépendamment, tant au niveau local que national : - mieux former, informer et connaître le risque - améliorer la prise en compte du risque sismique dans la construction - concerter, coopérer et communiquer - contribuer à la prévention du risque tsunami 52 répartition statistique des séismes historiques sur le territoire. La méthode probabiliste a permis de fournir des cartes d'iso-accélération (mesures du mouvement du sol pendant un séisme) correspondant à un niveau de probabilité de 10% d'ici cinquante ans. D.2 - Le nouveau zonage sismique Le 21 novembre 2005, à l'occasion du lancement du plan séisme, a été dévoilé la nouvelle carte d'aléa sismique pour la France métropolitaine et les communautés d'Outre-Mer. ✗ • Un découpage communal : le nouveau zonage propose un découpage par commune, et non plus par canton. Les changements apportés par • Le nom des zones : les zones de sismicité ne seraient plus désignées par des chiffres romains. De zones O, Ia, Ib, II et III, on passerait désormais aux dénominations suivantes : 1 (très faible), 2 (faible), 3 (modérée), 4 (moyenne) et 5 (forte). le nouveau zonage • La méthode probabiliste : l'étude probabiliste se base sur la sismicité historique et instrumentale introduisant une notion de période de retour des séismes, à l'inverse du zonage de 1991 qui se fonde uniquement sur la Aléa sismique de la France Carte d'aléa sismique présentée par le MEDAD en novembre 2005 et sur laquelle est basée le nouveau zonage sismique de la France. Source : Planseisme.fr 53 Avec ce nouveau zonage, le nombre de communes concernées par la réglementation parasismique augmentera et les mouvements sismiques de référence seront ajustés : augmentés pour certaines communes et diminués pour d'autres. Outre une période d'enregistrement de la sismicité de plus de quarante ans, une réinterprétation des témoignages historiques, la prise en compte des séismes à l'étranger ainsi que l'amélioration des connaissances sur les failles actives en France ont conduit à une meilleure appréciation de l'aléa sismique sur le territoire. Aussi, l'augmentation du nombre de communes dans les zones de sismicité ne signifie aucunement un accroissement de la sismicité en France : cela est dû à une meilleure connaissance du phénomène sismique et à la réévaluation des paramètres de certains séismes majeurs. - les règles EC8 nécessitent l'existence d'un zonage sismique basée sur une approche probabiliste : le nouveau zonage est cohérent avec l'application de ces nouvelles règles. Les accélérations indiquées dans la légende de la carte représentent les niveaux d'accélération qui sont attendus dans une zone donnée, elles correspondent aux mouvements du sol minimum auxquels les bâtiments parasismiques devront résister (suivant le projet de zonage tel que proposé à la date d'édition du présent document). Elles sont les suivantes : - zone 1 (sismicité très faible) : pas de valeur réglementaire pour les bâtiments à risque normal, - zone 2 (sismicité faible) : accélération de référence au rocher 0,7 m/s², - zone 3 (sismicité modérée) : accélération de référence au rocher 1,1 m/s², - zone 4 (sismicité moyenne) : accélération de référence au rocher 1,6 m/s², - zone 5 (sismicité forte) : accélération de référence au rocher 3 m/s². E - L’organisation des secours ✗ Les séismes violents peuvent affecter largement la population. Les victimes sont blessées par des objets ou des éléments de bâtiments tombant sur elles ou sont ensevelies sous les décombres. Au delà de 24 heures, les chances de retrouver des survivants diminuent rapidement. Cette situation souligne la nécessité d'une intervention rapide qui passe par la localisation de la région touchée (Réseau national de surveillance sismique). ✗ Au niveau départemental En cas de catastrophe, le préfet déclenche le dispositif ORSEC, lequel fixe l’organisation de la direction des secours et permet la mobilisation des moyens publics et privés nécessaires à l’intervention. Il prévoit notamment l'organisation des transports, de la circulation, de l'accueil et de la protection des sinistrés, ainsi que de la surveillance contre le pillage. En cas de nécessité, le préfet peut faire appel à des moyens zonaux (zone de défense Sud-Est) ou nationaux. ✗ Au niveau communal C'est le maire, détenteur des pouvoirs de police, qui a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. A cette fin, il prend les dispositions lui permettant de gérer la crise et peut, si nécessaire, faire appel au préfet représentant de l'Etat dans le département. Règles Eurocode 8 : de nouvelles règles parasismiques Les normes de construction parasismique EC8 (Eurocode 8) vont remplacer les normes PS 92 utilisés actuellement, et ceci pour trois raisons : ✗ - les connaissances scientifiques évoluent sans cesse et il est normal que les compétences en matière de construction parasismique se soient développées depuis les normes PS 92 datant d'une quinzaine d'années. L'application de nouvelles normes permet de faire profiter les maîtres d'ouvrages des dernières innovations ; Au niveau individuel Afin d’éviter la panique lors de la première secousse sismique, il convient de s'organiser pour mieux faire face en attendant les secours. Il faut notamment prévoir un kit, composé d'une radio avec ses piles de rechange, d'une lampe de poche, d'eau potable, des médicaments urgents, des papiers importants, de vêtements de rechange et de couvertures. Une réflexion préalable sur les itinéraires d'évacuation, les lieux d'hébergement complétera cette organisation. - les règles EC8 sont des normes européennes, qui permettent donc une harmonisation des règles parasismiques avec les pays voisins ; 54 Cartographie du risque sismique dans le département 55