No. 135 mars 2013
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l’étranger. Le fait que la science démontre clairement les avantages du géni
génétique vert et qu'il contribuerait à la « stratégie de qualité » mentionnée ne
semble intéresser personne. Les faits ne sont pas importants, mais plutôt
l’attitude sceptique de la population face à une technologie peu connue. Même
si on laisse passer ainsi des chances concrètes.
Sources : De nouvelles plantes génétiquement modifiées procurent des avantages, Académies
suisses des sciences, Communiqué de presse, 19. 03. 2013; Gentechnisch veränderte
Nutzpflanzen und ihre Bedeutung für eine nachhaltige Landwirtschaft in der Schweiz, (en
allemand avec une préface et un résumé en français), Académies suisses des sciences ( 2013),
Lettre ouverte au Conseil national et au Conseil des États : non à une interdiction insidieuse du
génie génétique dans l’agriculture suisse, Académies suisses des sciences,, 28. 02. 2013; Lettre
ouverte de quelques parlementaires aux Académies suisses des sciences concernant la culture
de plantes génétiquement modifiées dans l’agriculture suisse (www.verts.ch), 18. 3. 2013.
Sécurité
alimentaire
Vingt ans de recherche sur les composants de plantes OGM
Comment évaluer la sécurité d’aliments obtenus par la biotechnologie mo-
derne, et comment la comparer à celle des aliments conventionnels ? L’OCDE a
présenté il y a 20 ans « l’équivalence en substance », un principe qui repré-
sente aujourd’hui un élément important des processus d’autorisation.
L’équivalence en substance part du principe que tout aliment nouveau est
comparable aux aliments conventionnels en ce qui concerne le risque, si la
composition est équivalente. Depuis, plusieurs pays ont effectué dans le cadre
de processus d’autorisation un grand nombre d’études sur la composition
d’aliments OGM. Des différences inattendues, voire préoccupantes, n’ont ja-
mais été observées. Deux chercheurs américains résument les connaissances
actuelles dans leur article actuel paru dans le « Journal of Agricultural and
Food Chemistry », et se posent la question de savoir si ces études coûteuses
sont toujours justifiées.
Beaucoup de plantes conventionnelles contiennent des matières toxiques.
Ainsi, la racine de manioc, aliment de base dans les pays tropicaux, contient
de l’acide cyanhydrique – sans préparation particulière cet aliment peut être
toxique. Les haricots poseraient également des problèmes si on les consom-
mait crus, car ils contiennent de la phaséoline, une protéine toxique inactivée
par la cuisson. Lors de programmes de culture classique pour améliorer des
qualités spécifiques des plantes, il est arrivé que la quantité de substances
nocives ait également augmenté, p.ex. pour les pommes de terre ou le céleri.
Des recherches sur les plantes obtenues par culture conventionnelle ont dé-
montré que les composants peuvent varier fortement selon les variétés et les
conditions de croissance.
L’éventail des compositions possibles pour les plantes conventionnelles dé-
passe largement la variabilité observée chez les plantes OGM. Tel est par
exemple le résultat d’une analyse de 148 plantes OGM effectuée par l’agence
américaine des produits alimentaires FDA, ou d’une autre analyse de 189
plantes (y compris des plantes à plusieurs propriétés transgéniques) menée
par les autorités japonaises. En outre, 80 analyses indépendantes de re-
cherche fondamentale concluent que la composition des OGM ne se distingue
pas fondamentalement des plantes conventionnelles. Par conséquent, la
crainte que des modifications indésirables de la composition des plantes OGM
puissent avoir un effet sur la sécurité n'est pas justifiée.
Les deux auteurs de l’étude montrent l'énorme travail que nécessite l'étude de
la composition de nouvelles variétés OGM. De nouvelles recommandations
émises par l’Autorité européenne de sécurité des aliments EFSA prévoient pour