VIVRE_DÉCEMBRE 2005_35
d’un langage commun. Un effort particulier est donc nécessaire
pour bien communiquer. Médecins ou radiologues doivent
expliquer exactement ce qu’ils veulent faire, physiciens et
informaticiens doivent traduire leurs problèmes en langage
clair. C’est pourquoi nous organisons des réunions chaque
mardi, de 17 h à 19 h, dans un esprit très peu formel. »
Une méthode appliquée début 2006
Associer la recherche fondamentale et la recherche clinique
permet d’obtenir des résultats plus rapidement. Ainsi,
deux méthodes de chauffage : les ultrasons focalisés et
les radiofréquences (voir encadré p. 33), sous contrôle
IRM, ont été testés sur des souris, des rats, des lapins puis
sur des porcs. Des souris génétiquement modifiées ont
ALe laboratoire vit au rythme de la multiplication des cultures de cellules
humaines tumorales ou saines et des bactéries Escherichia coli porteuses
de gênes à introduire dans les animaux.
ALa Ligue contre le cancer
a participé au fonctionne-
ment de l’animalerie
où vivent les 4 500 souris
nécessaires aux
expérimentations.
AToutes les données issues de l’IRM
sont ensuite traitées et observées
sur ordinateur.
été créées pour visualiser facilement l’effet de ces méthodes
de chauffage (voir encadré p. 34). Six patients ont été
traités par radiofréquence depuis novembre 2004 pour
une tumeur au foie, une seule
récidive est apparue.
Le CCPPRB (Comité consultatif de protection des per-
sonnes dans la recherche) et le ministère de la Santé vien-
nent de donner leur accord pour l’utilisation des ultra-
sons focalisés pour traiter les tumeurs du sein.
«L’appli-
cation commencera début 2006,
dès que les radiologues se
sentiront à l’aise avec cette technique », annonce Chrit
Moonen. Le laboratoire développe d’autres méthodes de
thérapies localisées, sans ablation, toujours visualisées
par IRM. Une compétence désormais reconnue dans le
monde entier. PIERRICK BOURGAULT
UNE
ÉQUIPE PLURI-
DISCIPLINAIRE
« Pour nous, il est très
important d’associer la
recherche fondamentale et
la recherche clinique dans une
même équipe. » Chrit Moonen
réunit autour de lui une
vingtaine de chercheurs,
ingénieurs et doctorants.
Plusieurs médecins et
chefs de service du CHU,
comme Jean Palussière,
Nicolas Grenier ou
Hervé Trillaud, les rejoignent
une ou deux demi-journées
par semaine.