souffre encore d’un manque de standardisation. Cette
liaison requiert la présence de multimères de haut PM
et un site de liaison au collagène intact. Il est plus
sensible que le VWF:Rco àlaperte de multimères de
haut PM. Il est donc complémentaire du VWF:Rco,
mais n’est pratiqué que rarement en première
intention ;
•dosage du FVIII (FVIII:C), généralement mesuré par
technique chronométrique. Dans tous les types de
maladie de Willebrand, le taux de FVIII est au moins
aussi élevé que le taux de VWF:Ag, excepté dans le
type 2N où il yaune anomalie d’interaction du VWF
avec le FVIII ;
•étude des rapports VWF:Rco/VWF:Ag et
FVIII/VWF:Ag :ondispose parfois également du rap-
port VWF:CB/VWF:Ag. Elle permet normalement de
distinguer une anomalie qualitative d’une anomalie
quantitative. Les seuils discriminatifs (0,6 ou 0,7)
sont encore discutés.
—Tests discriminatifs et spécialisés
Ils permettent la classification du type et du sous-type
de maladie de Willebrand et sont pratiqués dans les
laboratoires de référence :
•RIPA ( ristocetin induced platelet agregation):il s’agit
d’agrégation plaquettaire en présence de différentes
concentrations de ristocétine. L’intérêt majeur de ce
test est de mettre en évidence une augmentation
d’affinité du VWF pour la GpIb dans le type 2B ;
•étude de la répartition des multimères du VWF dans
le plasma et les plaquettes :elle fait appel àune
technique complexe et difficile àstandardiser ;
•étude de la capacité du facteur Willebrand àselier
au facteur VIII (VWF:FVIIIB) :elle mesure l’affinité
du VWF pour le FVIII. Ce test doit être systématique-
ment réalisé lorsque le rapport FVIII/VWF:Ag est
inférieur à0,5 pour différencier une maladie de
Willebrand de type 2N (VWF:FVIIIB abaissé) d’une
hémophilie A(VWF:FVIIIB normal) ;
•tests de liaison du VWF àlaGPIb plaquettaire :ces
tests sont utilisés pour distinguer les variants avec
diminution de l’affinité pour la GPIb (type 2A et 2M)
de ceux avec augmentation de l’affinité (type 2B). Ils
sont également utilisés pour distinguer le type 2N de
la pseudo-maladie de Willebrand (thrombopathie
avec augmentation de l’affinité de la GPIb pour le
VWF) ;
•dosage du propeptide (ELISA) :ilest le reflet du taux
de synthèse de VWF. Des taux bas sont retrouvés
dans les formes constitutionnelles, contrastant avec
un taux normal ou élevé dans le syndrome de
Willebrand acquis ;
Guide des analyses spécialisées
•anticorps anti-facteur Willebrand :ils sont détectés
chez 7à10 %des patients ayant un déficit total
(type 3) traités par des concentrés de facteurs de
VWF. Ces anticorps sont polyclonaux et inhibent la
liaison du VWF aux plaquettes ;
•analyse moléculaire du gène du VWF :les anomalies
moléculaires responsables du type 3oudecertains
types 2ont été bien documentées ces dernières
années. Les anomalies moléculaires responsables du
type 1sont toujours en cours d’analyse dans deux
grandes études multicentriques en Europe et au
Canada. La classification des variants moléculaires
reste débattue et il s’avère que la distinction entre cer-
tains variants de type 2, un type 1est difficile. Les
mutations et polymorphismes du gène du VWF sont
répertoriés au niveau d’une base de données acces-
sible sur Internet :http://www.sheffield-ac.uk/vwf.
Classification
Celle qui est actuellement en vigueur aété publiée par
le «sous-comité VWF »del’ISTH en 1994. Elle est en
cours de révision. Cette classification est clinique et a
pour but de faciliter la prise en charge thérapeutique.
Elle repose sur le phénotype du patient et reste parfois
difficile. Trois types sont définis (tableau 4).
Traitement
Dans la majorité des cas, la symptomatologie est modé-
rée et le traitement ne sera nécessaire que lors d’un trau-
matisme important ou d’un geste chirurgical. Les
différents types de la maladie ne répondent pas de
manière identique aux deux grandes thérapeutiques
spécifiques disponibles :ladesmopressine (1-déamino-
8-D-arginine vasopressine ou dDAVP [Minirin
®
]) ou
les concentrés de VWF.
—Desmopressine
Elle entraîne une augmentation rapide et transitoire des
taux de VWF et FVIII qui sont libérés des comparti-
ments cellulaires de stockage. Les différents types de la
maladie ne répondent pas de manière identique
(tableau 5).
Elle est généralement contre-indiquée chez l’enfant de
moins de 2ans. Il est indispensable de tester son effica-
cité par la réalisation d’un test thérapeutique. Les para-
mètres biologiques dont l’étude est recommandée par
l’ISTH (juin 2004) sont résumés dans le tableau 6. Ils
permettent d’évaluer l’efficacité et la demi-vie du VWF
libéré. Dès la deuxième administration, on observe une
diminution de la réponse de 30 %etunépuisement de
la réponse en quelques jours (phénomène de tachy-
phylaxie).