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Concernant la quatrième raison, les observations de Marie Ménoret l’amènent à penser que si
le directeur ou la directrice de thèse s’est déplacé(e) personnellement pour faire le service
après-vente, il faut qu’il y ait des arguments très solides en face pour lui résister.
c. Donc dans ce contexte, pour les recrutements d’enseignants-chercheurs, le consensus est
assez difficile à obtenir. Ce qui va contribuer à l’emporter c’est bien-sûr le dossier mais c’est
aussi d’une part, la conviction du rapporteur, et puis d’autre part, la demande du département
et les besoins du laboratoire d’accueil. C’est-à-dire qu’en matière d’enseignement la
candidature se fait auprès d’un département qui aura des besoins pédagogiques spécifiques et
en matière de recherche elle est rattachée à un laboratoire qui aura décidé d’un certain nombre
d’axes de recherche. Enfin il ne faut pas négliger l’importance de l’engagement dans le travail
administratif. En effet, les personnes qui recrutent sont toujours très intéressées de savoir que
leur futur collègue voudra bien s’engager dans ce type de tâches.
d. Il ne faut pas oublier que le profil est parfois compliqué. Ainsi, à côté des aspects
systématiques, un peu rigoureux, il y a aussi un certain nombre de facteurs qui vont
relever d’appréciations plus pointillistes, plus « micro », plus contingentes mais ce ne
sont pas des contingences qui sont sans rapport avec la réalité du poste.
Marie Ménoret présente l’exemple de la dernière commission à laquelle elle a participé. Le
profil était assez compliqué à gérer, et pour les gens du département, et pour les évaluateurs
puisque c’était un profil sociologie du travail et sociologie de la santé. Evidemment, il y a eu
là des discussions assez importantes pour savoir comment allait être appréhendé un très bon
dossier en sociologie du travail mais qui ne développait pas de perspective en sociologie de la
santé ou l’inverse. Evidemment, dans de ce type de circonstances, le compte-rendu du
rapporteur, n’est pas déterminant mais est important. Dans cet exemple, la personne recrutée
était finalement une personne avec un profil sociologie de la santé, mais ce qui l’avait
emporté c’est avant tout que ses recherches présentaient un intérêt pour un des axes du
laboratoire. Il est donc important de souligner qu’il ne faut pas envoyer le même dossier pour
chaque candidature mais que chaque dossier doit être travaillé en fonction du poste proposé.
2) Concernant la question des publications pour un poste en sociologie de la santé, les
revues à comité de lecture qui comptent sur le sujet c’est d’abord Sciences sociales et santé et
puis on arrive assez vite aux revues anglophones : Sociology of health and illness, Social
science and medicine, Social history of medicine, etc.
De fait il y a peu de doctorants qui publient à ce stade là de leur carrière dans ces revues donc,
d’après Marie Ménoret, il ne faut peut-être pas perdre de vue l’expérience de l’enseignement
dans la mesure où celle-ci peut aider la commission à arbitrer en face d’un dossier ou de deux
dossiers dont la qualité construit de la controverse.
Par ailleurs, si il y a beaucoup de temps entre la soutenance et la candidature, en général, on
attend du candidat ou de la candidate qu’il ait un nombre de publications qui rendent compte
de ce temps passé entre la fin de la thèse et sa candidature.
Pour une thèse qui aura été remarquée à travers ce que les rapporteurs auront lu des rapports
de thèse, l’exigence est moins forte concernant le nombre des publications.
• Baptiste Coulmont
1) Il présente le « Wiki audition », mis en place en 2007. C’est un suivi du processus de
recrutement en sociologie par lequel tous les candidats peuvent accéder à la composition des
comités de sélection, aux dates d’examens des dossiers, aux dates des auditions par la
commission. Pour récupérer les informations, les personnes usent de leurs réseaux au sein des
différentes universités. C’est en effet un travail de « pirate » dans la mesure où une partie des
commissions n’aime pas donner ce genre d’information.