Table ronde 4 - Publications et recrutements

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Table ronde n°4 – Publications et communications : Comment sont-elles
appréhendées au moment des recrutements à des postes académiques ?
Cette table-ronde, animée par Florian Voros, voulait faire le point sur l’articulation entre
publications et processus de recrutement dans la recherche académique. Elle rassemblait
Marie Ménoret, sociologue, qui participe régulièrement à des comités de sélection
universitaires, Baptiste Coulmont, sociologue, fondateur du « wiki audition » et membre du
CNU, Sophie Houdart, anthropologue, membre de la commission 38 du Cnrs.
• Marie Ménoret précise que ce qu’elle va dire s’appuie sur son expérience
personnelle et que c’est un point de vue parmi d’autres possibles sur ces questions. Depuis 10
ans, elle a été sollicitée régulièrement pour faire partie de comités de sélection en sociologie,
notamment (mais pas exclusivement) sur des postes fléchés en sociologie de la santé.
1) Une commission est composée de plusieurs membres et il va falloir trouver un
consensus. Or il est rare que ce consensus s’impose naturellement autour d’une candidature
ou autour d’un dossier.
a. Dans ces conditions, qu’est-ce qui va faire consensus ? Une qualité de candidature qui va
s’imposer d’une manière telle qu’elle n’interfère pas avec aucune des raisons pour
lesquelles chacun des membres de la commission est là.
Quelles sont les raisons les plus habituelles d’être dans un comité, c’est-à-dire de se déplacer,
parfois de devoir lire jusqu’à une trentaine de dossiers plus ou moins bons alors qu’on
pourrait faire quelque chose de plus intéressant ? Les raisons de participer à une telle
commission peuvent être diverses et variés mais ont des conséquences sur la façon ou sur les
façons dont un dossier va être traité et évalué.
- La première raison, qui n’est pas la plus habituelle : le membre de la commission est là
par politesse, pour répondre à la demande d’un collègue qu’il avait lui-même sollicité
dans d’autres circonstances.
- Une deuxième raison, qui n’est pas la plus courante non plus, est d’y participer pour
pouvoir inscrire cette participation, puisque nous sommes dans une période d’extrême
évaluation, dans le bilan de ses activités.
- Une troisième raison va être de défendre le champ. Défendre le champ ça veut dire
défendre ce que l’on considère comme étant de la « bonne sociologie », et cela pourra
aller jusqu’à défendre ce que l’on considère comme « une bonne sociologie de la
santé ».
- Une quatrième raison va être de défendre un candidat précis.
Ces quatre raisons, qui ne sont pas exhaustives et qui ne s’excluent pas, permettent de cerner
ce qui peut faire obstacle à un bon dossier.
b. Entre deux bons dossiers, qu’est-ce qui va faire la différence ?
Les raisons 1 et 2, surtout si elles sont les uniques motivations du membre de la commission,
ont un impact important sur la qualité du rapport qui pourra être fait sur votre dossier. Mieux
vaut en effet ne pas avoir affaire à un tel rapporteur qui souvent va risquer d’évaluer et de
défendre votre dossier sans conviction particulière et même parfois avec une certaine
désinvolture. Or, cela se voit en commission.
Sur la troisième raison : la notion de « bonne sociologie ». Etant donné que c’est une question
assez complexe, des points de vue antagonistes vont peut-être trouver à s’exprimer sur un
dossier. Celui-ci pourra, en dépit de sa qualité, devenir extrêmement controversé et être
considéré par certains membres de la commission comme très bon et par d’autres comme
mauvais.
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Concernant la quatrième raison, les observations de Marie Ménoret l’amènent à penser que si
le directeur ou la directrice de thèse s’est déplacé(e) personnellement pour faire le service
après-vente, il faut qu’il y ait des arguments très solides en face pour lui résister.
c. Donc dans ce contexte, pour les recrutements d’enseignants-chercheurs, le consensus est
assez difficile à obtenir. Ce qui va contribuer à l’emporter c’est bien-sûr le dossier mais c’est
aussi d’une part, la conviction du rapporteur, et puis d’autre part, la demande du département
et les besoins du laboratoire d’accueil. C’est-à-dire qu’en matière d’enseignement la
candidature se fait auprès d’un département qui aura des besoins pédagogiques spécifiques et
en matière de recherche elle est rattachée à un laboratoire qui aura décidé d’un certain nombre
d’axes de recherche. Enfin il ne faut pas négliger l’importance de l’engagement dans le travail
administratif. En effet, les personnes qui recrutent sont toujours très intéressées de savoir que
leur futur collègue voudra bien s’engager dans ce type de tâches.
d. Il ne faut pas oublier que le profil est parfois compliqué. Ainsi, à côté des aspects
systématiques, un peu rigoureux, il y a aussi un certain nombre de facteurs qui vont
relever d’appréciations plus pointillistes, plus « micro », plus contingentes mais ce ne
sont pas des contingences qui sont sans rapport avec la réalité du poste.
Marie Ménoret présente l’exemple de la dernière commission à laquelle elle a participé. Le
profil était assez compliqué à gérer, et pour les gens du département, et pour les évaluateurs
puisque c’était un profil sociologie du travail et sociologie de la santé. Evidemment, il y a eu
là des discussions assez importantes pour savoir comment allait être appréhendé un très bon
dossier en sociologie du travail mais qui ne développait pas de perspective en sociologie de la
santé ou l’inverse. Evidemment, dans de ce type de circonstances, le compte-rendu du
rapporteur, n’est pas déterminant mais est important. Dans cet exemple, la personne recrutée
était finalement une personne avec un profil sociologie de la santé, mais ce qui l’avait
emporté c’est avant tout que ses recherches présentaient un intérêt pour un des axes du
laboratoire. Il est donc important de souligner qu’il ne faut pas envoyer le même dossier pour
chaque candidature mais que chaque dossier doit être travaillé en fonction du poste proposé.
2) Concernant la question des publications pour un poste en sociologie de la santé, les
revues à comité de lecture qui comptent sur le sujet c’est d’abord Sciences sociales et santé et
puis on arrive assez vite aux revues anglophones : Sociology of health and illness, Social
science and medicine, Social history of medicine, etc.
De fait il y a peu de doctorants qui publient à ce stade là de leur carrière dans ces revues donc,
d’après Marie Ménoret, il ne faut peut-être pas perdre de vue l’expérience de l’enseignement
dans la mesure où celle-ci peut aider la commission à arbitrer en face d’un dossier ou de deux
dossiers dont la qualité construit de la controverse.
Par ailleurs, si il y a beaucoup de temps entre la soutenance et la candidature, en général, on
attend du candidat ou de la candidate qu’il ait un nombre de publications qui rendent compte
de ce temps passé entre la fin de la thèse et sa candidature.
Pour une thèse qui aura été remarquée à travers ce que les rapporteurs auront lu des rapports
de thèse, l’exigence est moins forte concernant le nombre des publications.
•
Baptiste Coulmont
1) Il présente le « Wiki audition », mis en place en 2007. C’est un suivi du processus de
recrutement en sociologie par lequel tous les candidats peuvent accéder à la composition des
comités de sélection, aux dates d’examens des dossiers, aux dates des auditions par la
commission. Pour récupérer les informations, les personnes usent de leurs réseaux au sein des
différentes universités. C’est en effet un travail de « pirate » dans la mesure où une partie des
commissions n’aime pas donner ce genre d’information.
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Ce dispositif est très utile aux candidats pour avoir toutes les informations quelques semaines
à l’avance, notamment au moment des résultats. Connaître les dates de sélection de dossiers
ou d’auditions permet, par exemple, de ne pas attendre une réponse inutilement. C’est aussi
intéressant d’avoir le nom des personnes auditionnées parce que cela permet de cerner le
profil que la commission a choisi d’auditionner. Enfin, c’est utile de connaître ses concurrents
pour préparer une audition relative à celle des autres candidats. C’est enfin utile d’avoir le
classement parce que ça permet parfois de remettre en cause l’idée que le classement était fait
d’avance.
Tout le monde peut anonymement participer à enrichir le wiki.
2) Baptiste Coulmont rappelle par ailleurs qu’il est membre de la section 19 : sociologie /
démographie du CNU. C’est cette section qui va donner la qualification qui permet de
candidater sur les postes de maître de conférences. Les années précédentes, les ¾ des
candidats sociologues étaient qualifiés. Et les candidats qui venaient d’autres disciplines
(anthropologie, sciences politiques…) étaient qualifiés pour la moitié.
•
Sophie Houdart.
1) Remarques préalables :
a. Une commission est élue pour quatre ans. Celle-ci est dans sa quatrième année. Au début
d’une commission, les membres de la commission peuvent, avec une très petite marge de
liberté, établir leurs propres règles de fonctionnement en interne. Il est donc demandé à
chaque nouvelle commission de réfléchir aux critères de sélection et d’évaluation avec
lesquels elle va fonctionner, et il est demandé de rendre public ces critères sur le site du Cnrs.
b. Contrairement à ce qui se passe pour les recrutements de MCF, le comité national ne
recrute pas un collègue, et n’a pas d’intérêt à recruter telle ou telle personne. Les souhaits
d’affectations du candidat ne sont pas du tout pris en compte au moment de l’examen du
dossier.
c. Chiffres de l’an dernier : 4 postes en CR2, 4 postes en CR1. 160 candidatures pour les
postes en CR2.
d. Le jury est un jury d’admissibilité et pas un jury d’admission. C’est la direction du Cnrs
qui, à l’intérieur du classement, choisit la personne à recruter. Chaque année il y a des
surprises et des personnes classées premières peuvent ne pas être finalement recrutées.
e. Chaque dossier est étudié par deux rapporteurs. Le rapport finalisé n’est établi que pour les
personnes retenues ce qui fait que les personnes écartées n’ont pas de retour officiel sur leur
candidature.
f. Une réforme est en cours qui va instituer une pré-sélection des candidats sur dossier. Tous
les candidats ne seront plus reçus en audition.
g. Trois candidatures possibles en CR1, illimité en CR2 et il n’y a plus de critères d’âge.
2) Critères de cette commission. La section 38 ne regarde pas le facteur d’impact, ne compte
pas le nombre de communications et est sensible au fait de ne pas trop standardiser ou trop
rigidifier les critères d’évaluation. En conséquence, ceux-ci peuvent paraître manquer de
« prise » pour les candidats. C’est un choix délibéré de la commission d’ouvrir au maximum
et de refuser toute rigidité dans les critères d’évaluation. Elle souhaitait par ailleurs faire en
sorte que l’ensemble des critères retenus qui sont rendus publiques soient non-exhaustifs.
Pour la commission un dossier doit d’abord être évalué pour lui-même et ensuite par rapport
aux autres dossiers. La commission a une position assez critique vis-à-vis de l’utilisation un
peu mécanique des critères bibliométriques. Elle est convaincue que ce que l’on mesure au
travers des indicateurs bibliométriques c’est autre chose que la qualité scientifique. Celle-ci ne
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se dit pas au travers du nombre de publications. En section 38, si vous multipliez le nombre
d’article avec le même type de données, ça sera repéré tout de suite donc cela n’a aucun
intérêt, il vaut mieux deux bons articles dans leur contenus que dix articles qui portent
presque tous sur la même chose.
3) L’effacement de la distinction CR1/CR2. La distinction entre CR1 et CR2 qui a été
pendant très longtemps très claire est de plus en plus difficile à maintenir. Etant donné le
nombre de candidats et le faible nombre de postes, la commission doit évaluer des dossiers
pour des postes de CR2 qui pourraient être des dossiers de CR1.
En CR2, là où la pression est la plus forte, il y a donc des dossiers de poids très différents
puisqu’il y a des candidats qui viennent juste de soutenir leur thèse et qui déposent leur
candidature avec pas ou très peu d’articles et un projet de recherche qui est très proche de la
thèse et puis d’autres candidatures où il y a un livre, une dizaine de publications et un projet
de recherche déjà très élaboré. La commission actuelle a souhaité vraiment tenter de maintenir
coûte que coûte la distinction entre CR1 et CR2. Les recrutements de ces dernières années
montrent qu’il y a des gens qui sont passés après leur thèse, donc il ne faut pas perdre espoir.
4) Le dossier de CR2. Un dossier de CR2 ne nécessite pas un nombre si important de
publications et de communications. Ce que l’on va juger c’est l’originalité de votre
proposition en tant que projet de recherche, la manière dont vous allez montrer comment vous
allez pouvoir rebondir par rapport à ce que vous avez fait dans la thèse. C’est vraiment ça qui
va compter et la commission n’attendra pas de vous que vous ayez publié dix articles. En
revanche, en anthropologie, la prise empirique du terrain reste fondamentale à ce stade.
4) En CR1, les choses vont se dire un peu différemment et on attend de pouvoir voir, entre le
temps de la thèse et votre candidature, comment vous avez continué à travailler. Donc les
publications, on va regarder leur nombre et leur qualité.
5) Les publications et la variété des supports de diffusion du savoir. On s’intéresse avant
toute chose à la qualité des publications qui va être évaluée par la lecture directe des deux
rapporteurs, et notamment par le premier rapporteur. Les deux rapporteurs lisent les articles,
lisent la thèse autant qu’ils peuvent, lisent le rapport de thèse qui compte comme une pièce
importante. La commission 38 donne aussi une importance aux petites publications
nécessaires à la vie scientifique : recensions, vulgarisation, et va aussi prendre en compte
l’activité scientifique qui va pouvoir se déployer sur des supports différents, ce peut être un
documentaire, un disque, un film, l’animation d’un site web, des choses comme cela. On ne se
focalise donc pas que sur les publications mais sur toutes les manières de diffuser du savoir.
•
Questions et remarques des participants
Quel est le « poids » de l’audition ?
Baptiste Coulmont : A l’université on recrute quelqu’un qui va enseigner. Quelqu’un qui ne
finit pas ses phrases, quelqu’un qui ne regarde pas ses collègues, quelqu’un qui a des
problèmes d’élocution, c’est certain que son audition ne sera pas favorable et ne conduira pas
à un consensus très fort. Pour les auditions auxquelles j’ai participé, j’ai trouvé que c’était
important, il y avait des personnes que je n’avais pas envie de revoir comme collègue après
l’audition.
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Sophie Houdart : Moi je dirais que pour le Cnrs c’est très important. C’est d’ailleurs pour
cela, même si la commission est divisée sur ce point, que moi je suis très opposée à la présélection sur dossier. Même si je sais que c’est éprouvant pour les candidats de se présenter
d’années en années devant le jury, je pense qu’il se passe des choses décisives au moment des
auditions. Cela va de pair avec le dossier écrit. Vous entendre, vous rencontrer, c’est un point
très important, à tel point que l’année dernière on a voulu accorder plus de temps à l’audition,
donc ce n’est plus 10mn/10mn, vous avez désormais 15mn pour parler et il y a plus de dix
minutes d’échange.
Qu’est-ce qui est lu ?
BC : Pour les candidatures de maître de conférences, il y a une limitation du nombre de
publication que l’on peut joindre, je crois que c’est la thèse plus deux ou trois documents.
Donc ça limite.
SH : Une des recommandations est de mettre le maximum de pièces en version électronique
sur le site car tous les membres de la commission peuvent y accéder et farfouiller dans les
articles, etc.
Qqn dans la salle : Dans les dossiers pour le Cnrs, il y a une fiche résumé, et c’est très
important parce que c’est souvent la seule pièce qui est vraiment lu par les personnes qui ne
sont pas vos rapporteurs. Il faut donc bien la travailler.
Hiérarchie implicite et renommée des revues ?
SH : Evidemment, il y a des revues renommées, et en même temps, on connaît parce que l’on
cherche nous-mêmes à y publier, les machines qu’il y a derrière, donc oui, ça compte, mais ce
n’est pas tout. Un conseil serait de diversifier au maximum les lieux dans lesquels vous
publiez. Si vous publiez tout le temps dans la même revue, on va se dire qu’il y a anguille
sous roche.
BC : Sur la renommée des revues oui, mais il y a aussi la renommée du jury de thèse.
Quel est le « poids » de l’ouvrage en nom propre ?
SH : Ne vous dites pas que vous ne pouvez pas candidater en CR2 si vous n’avez pas de livre.
Vous pouvez vous faire repérer bien avant d’avoir publié un livre. Même si effectivement les
livres comptent pour nous, et restent quelque chose d’important, une contribution majeure, je
dirais que ce n’est pas vrai en CR2.
Marie Ménoret : C’est toujours difficile de répondre sur des questions précises mais que je
comprends parce qu’elles vous engagent terriblement, mais je pense à plusieurs cas, sur
lesquels on réfléchissait et effectivement, si il y avait un livre, c’était mentionné comme un
critère potentiellement discriminant.
Le post doc est-il pris en compte ou non ?
MM : Dans le champ de la sociologie de la santé, beaucoup de thésards font des post-doc donc
c’est devenu un critère mais ce n’est pas le seul et il n’est pas déterminant.
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SH : Au Cnrs, le post-doc peut compter dans la mesure où il manifeste de votre activité. C’est
pour cela que l’on a fait valoir des critères sans nécessairement les hiérarchiser, parce que si
vous partez sur un post-doc après votre thèse et que vous vous lancez sur un terrain et bien on
sait que vous n’allez pas pouvoir publier pendant ce temps, donc cette année là vaut bien
quelques publications parce que ce n’est pas un temps d’écriture.
Est-ce que si on n’a jamais enseigné c’est rédhibitoire ?
BC : Cela importe effectivement parce qu’on a besoin de quelqu’un qui soit opérationnel en
septembre. J’ajoute que pour l’enseignement, il y a le filtre de la qualification par les sections
du CNU et l’enseignement fait partie des critères qui jouent beaucoup pour la qualification.
MM : Oui, il est important d’insister là-dessus, pour le recrutement d’un enseignant chercheur,
la question est cruciale.
SH : Pour le Cnrs, l’enseignement compte aussi. La commission va être amenée à recruter des
gens qui vont animer le champ de la recherche scientifique et cela passe beaucoup par
l’enseignement et la diffusion orale. Donc si vous avez enseigné cela est pris en compte de
manière positive dans l’évaluation.
Quel est l’impact des évaluations de l’Aeres sur l’intérêt des membres des commissions pour
les publications ?
SH : Oui ça commence à jouer. On va souhaiter recruter quelqu’un qui va avoir une habitude
de publication régulière.
MM : J’ai vu ça très nettement évoluer dans le choix des profils en sociologie de la santé, il
est évident que cette question croise celle de l’axe des labos : Quel axe du laboratoire le
candidat va renforcer ? Avec quel potentiel de publications ?
Quel est le poids des rapporteurs et comment sont répartis les dossiers entre les différents
rapporteurs ?
BC : Concernant la cuisine des rapporteurs, savoir comment les dossiers sont répartis, ça
dépend des départements et à Paris 8, ça dépend en plus du président de la commission, ça
dépend de qui est dans le bureau des enseignants ce jour là pour aider à la répartition des
dossiers sachant que l’on essaye de faire deux choses : donner les dossiers à des gens qui ne
connaissent pas le candidat, on envoie la liste une liste candidats/rapporteurs et on demande
aux collègues de dire s’ils ont un problème. Les candidats sont très peu nombreux à demander
leur rapport. Je n’ai pas de conseils particuliers à donner aux candidats si ce n’est à demander
de manière systématique les rapports pour forcer les collègues à bien travailler, ce qui est utile
pour tout le monde.
SH : Il y a deux rapporteurs par dossier et l’on s’est fixé comme règle, autant qu’on le peut,
d’avoir un rapporteur qui est sur le thème ou l’aire culturelle, et l’autre rapporteur qui n’a rien
à voir. Il faut rappeler qu’avant tout on recrute un anthropologue, même si le poste est colorié
ou fléché, donc votre dossier doit pouvoir être lu par n’importe qui même s’il n’est pas
spécialiste de vos questions. Avant la distribution des dossiers, les gens se manifestent pour
dire s’ils peuvent ou ne peuvent pas évaluer le dossier parce qu’il y a un conflit d’intérêt.
C’est le bureau de la commission qui répartit les dossiers des candidats. D’une année sur
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l’autre, on essaie de faire en sorte que l’un des deux rapporteurs ait été rapporteur du dossier
l’année précédente afin de pouvoir garder la mémoire du dossier du candidat et juger de
l’évolution.
Une question inspirée de la circulaire Guéant, est-ce qu’il y a des critères de nationalité au
Cnrs ?
BC : Il n’y a pas de condition de nationalité à l’université, ni au Cnrs.
Au Cnrs, peut-on avoir accès aux raisons de l’échec et à son évaluation. ?
SH : Matériellement c’est impossible. On en reparle avec la réforme de la pré-sélection.
L’idée étant que si on fait une pré-sélection, tous les candidats refusés ensuite à l’audition
auraient un rapport. En revanche de très nombreux membres de la commission acceptent de
faire un retour sur les dossiers s’ils sont contactés.
Au Cnrs, est-ce que d’une année sur l’autre on doit proposer le même projet ?
SH : Le projet peut être le même, mais il faut qu’il évolue. Attention, en revanche, à ne pas
changer complètement de projet chaque année, cela ne fait pas très sérieux.
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