DM1 - MP*1

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MP*1-2016/2017
DM1
D’après Concours Centrale-Supélec 2005
PHYSIQUE Filière MP
Ce problème propose d’étudier divers modèles de l’atome qui se sont succédés au cours des
deux derniers siècles. Dès la fin du XIXe siècle, des expériences ont mis en évidence la notion
d’atome contenant une charge positive ainsi qu’une charge négative, celle-ci identifiée
comme étant constituée d’électrons de charge e et de masse me . On connaît aussi le nombre
de masse A caractéristique de chaque espèce.
Les valeurs numériques demandées seront calculées avec les données suivantes :
1
= 9.109 𝑆𝐼
4𝜋𝜀
𝑜
Masse de l’électron :
Charge élémentaire :
Célérité de la lumière dans le vide :
Constante de Planck :
Masse d’un atome de nombre de masse A :
me  9,1  1031 kg
e  1,6  1019 C
c  3  108 m s 1
h  6,63  1034 SI
mat  A  1,67  1027 kg
Partie I - Le modèle de Thomson
En 1904, le physicien anglais Sir Joseph John Thomson (1856-1940) propose le modèle
suivant pour l’atome d’hydrogène :
• Il est constitué d’une sphère de centre 𝑂 et de rayon 𝑎.
• La charge positive 𝑒 de l’atome est répartie uniformément dans le volume intérieur de cette
sphère.
• La sphère est supposée fixe dans un référentiel galiléen propre à l’étude, auquel on associe
  
le repère orthonormé direct O, ex , e y , ez  .
• L’électron se déplace librement à l’intérieur de la sphère ; on repère par sa position et on

note r  OM son vecteur position.
• On néglige l’interaction gravitationnelle devant l’interaction électromagnétique.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ avec k 
On montre que la force ressentie par l’électron s’exprime par 𝑓⃗ = −𝑘𝑂𝑀
e2
40 a 3
.
I.A - Pourquoi nomme-t-on aussi le modèle de J.J. Thomson « modèle de l’électron
élastiquement lié à l’atome » ?
I.B - Mouvement de l’électron
I.B.1) Montrer que le mouvement de l’électron est plan.
I.B.2) La loi de force précédente définit un modèle, analogue à trois dimensions de
l’oscillateur harmonique, connu sous le nom d’oscillateur spatial. On se place dans le
  
référentiel cartésien O, ex , e y , ez  et on prend pour l’électron les conditions initiales suivantes :






on suppose qu’à 𝑡 = 0, r0  r0ex et v0  v0ez où ex est le vecteur unitaire de l’axe Ox et ez le
vecteur unitaire de l’axe 𝑂𝑧.
Quel est la plan de la trajectoire ?
En projetant la loi de la quantité de mouvement appliquée à l’électron sur le repère cartésien,
donner les équations du mouvement de l’électron.
I.B.3) Montrer que cette trajectoire est une ellipse et tracer son allure, le plan de figure étant le
plan de la trajectoire.
I.B.4) Quelle est la période du mouvement en fonction de me et k ?
I.B.5) En prenant 𝑎 = 0,1 𝑛𝑚, calculer la fréquence du mouvement.
  
I.B.6) On se place, dans cette question uniquement, dans le cas particulier où r0  v0  0 . Quel
est le mouvement de l’électron ? Donner un exemple d’analogie mécanique.
Partie II - Du modèle de J.J. Thomson à celui de Rutherford
II.A - Invalidation du modèle de Thomson par l’expérience de Rutherford
L’expérience réalisée en 1911 par le physicien anglais Rutherford a été l’une des étapes les
plus importantes dans l’histoire de la physique atomique. L’expérience consiste à bombarder
une mince feuille d’or avec les particules  émises par un corps radioactif. On constate que
ces particules  ressortent de la feuille métallique, certaines étant déviées : on dit qu’elles
sont diffusées. Quelques rares particules sont même rétrodiffusées, c’est-à-dire qu’elles sont
déviées d’un angle supérieur à 90 degrés. On se place dans le référentiel du laboratoire,
supposé galiléen, où la feuille est fixe.
On étudie, pour le moment, la diffusion d’une particule  en 𝑀 par un atome cible B . La

particule  , de masse ma , arrive de l’infini avec une vitesse v0 (voir figure) et un paramètre
d’impact b (distance minimale à laquelle elle passerait à côté de B en l’absence de toute
interaction). L’atome cible B possède une masse mb telle que mb  ma . On supposera
l’image cible immobile.
On néglige toute interaction gravitationnelle. L’énergie
potentielle d’interaction entre la particule  et l’atome
cible B , distants de r , est électrostatique et de forme a
priori quelconque : on la note W r  et elle est prise nulle à
l’infini.
II.A) On suppose, comme à l’époque, que la partie
essentielle de la masse de l’atome est liée à sa charge
positive. Une particule  est un atome d’hélium ionisé, portant deux charges élémentaires
positives et de nombre de masse égal à 4. Expliquer pourquoi on peut considérer le
mouvement des particules  comme étant insensible à l’interaction avec les électrons de
l’atome B . On proposera un raisonnement qualitatif faisant abstraction de la présence du
noyau.
II.B- Invalidation du modèle de Thomson
On se propose de montrer que l’existence de particules rétrodiffusées invalide le modèle de
Thomson. Pour ce faire, on peut se contenter de trouver une majoration de l’angle maximal de
déviation prévu par ce modèle. Le rayon de l’atome est a  0,1nm .
II.B.1) En utilisant le modèle de Thomson, la particule  perçoit une force électrostatique
2𝑍𝑒 2
maximale 𝐹𝑚𝑎𝑥 = 4𝜋𝜀
𝑜𝑎
2
en r  a ; évaluer numériquement Fmax .
II.B.2) On donne la vitesse de la particule  incidente : v0  1,6  107 m s 1 . On suppose que la
force Fmax s’applique constamment dans l’atome B à la particule  afin de la faire dévier et
on suppose cette force électrique dirigée suivant 𝑒⃗𝑦 . Pour évaluer numériquement une
majoration de l’angle de déviation maximale possible, on s’intéresse à l’angle de déviation
lorsque −∆𝑥 = 2𝑎. Appliquer la loi de la quantité de mouvement à la particule 𝛼 et en
déduire la valeur de l’angle de déviation correspondante.
II.B.3) En pratique, la feuille d’or utilisée comportait environ 400 plans atomiques successifs.
Conclure quant à la validité du modèle de Thomson.
II.C - Confrontation du modèle de Rutherford à l’expérience
Rutherford propose dans son modèle, par rapport au modèle de Thomson, une répartition
différente de la charge positive Ze : Celle-ci se trouve maintenant dans un noyau quasiponctuel autour duquel gravitent les électrons. On se place dans le référentiel galiléen du
laboratoire où l’atome B est fixe.
II.C.1) Pourquoi parle-t-on de modèle planétaire ?
2𝑍𝑒 2
II.C.2) La particule 𝛼 subit de la part du noyau une force électrique 𝐹⃗ =
⃗⃗𝑟 , avec
2𝑢
𝑢
⃗⃗𝑟 =
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐵𝑀
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗|
|𝐵𝑀
4𝜋𝜀𝑜 𝑟
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗| . Montrer que l’énergie potentielle d’interaction de la particule  avec
et 𝑟 = |𝐵𝑀
l’atome B , dans le modèle de Rutherford, est de la forme W r   K / r . On précisera
l’expression de K .


II.C.3) Soit r  BM le vecteur position de la particule  . On pose v 


dr
dt





, p  ma v et l  r  p .
Montrer que le moment cinétique l , exprimé en B , de la particule  , est constant. Quelle(s)
conséquence(s) en déduit-on pour sa trajectoire ?
II.C.4) Quelle est la nature de la trajectoire suivie par la particule ? Pourquoi ? (Aucun calcul
n’est demandé). La représenter.
II.C.5) On peut se passer de l’équation de la trajectoire suivie par la particule  pour calculer
⃗⃗ = 𝑝⃗ × 𝑙⃗ + 𝑚𝛼 𝐾 𝑟⃗.
son angle de déviation en utilisant l’intégrale première du mouvement 𝐿
𝑟
Montrer que ce vecteur est bien une constante du mouvement.
𝑟⃗
II.C.6) Exprimer en fonction des données de l’énoncé 𝑝⃗𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 , 𝑙⃗𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 et (𝑟)
⃗⃗𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 .
l’expression de 𝐿
II.C.7) Exprimer en fonction des données de l’énoncé
𝑟⃗
𝑝⃗𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 , 𝑙⃗𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 et ( )
en introduisant 𝜑 l’angle de
𝑟 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙
𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙
y
𝜑
⃗⃗𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙𝑙 .
déviation ; en déduire l’expression de 𝐿
II.C.8) Démontrer la relation liant le paramètre d’impact 𝑏
à l’angle de déviation  (défini entre 0 et  ) : b 
; en déduire
x
B

K
avec  
.
tan  / 2
ma v02
II.C.9.a) Exprimer l’énergie mécanique de la particule 𝛼 ainsi que son moment cinétique en
utilisant les données de l’énoncé, en déduire une relation ne faisant intervenir que r(t) et 𝑟̇ (𝑡)
et des données de l’énoncé.
II.C.9.b) Quelle est la valeur de 𝑟̇ correspondant à la plus petite distance d’approche rm du
noyau par une particule  ? Estimer la valeur de rm pour une particule  d’énergie cinétique
incidente de 5,3 MeV .
Partie III - Modèle semi-quantique de Bohr
Avant de s’intéresser à la structure de l’atome, on avait déterminé que chaque atome (sous le
coup d’une excitation) était capable de rayonner une onde électromagnétique (parfois
appartenant au spectre visible). Pour l’atome d’hydrogène, les longueurs d’onde
caractéristiques de ces rayonnements vérifient la loi expérimentale de Balmer-Rydberg :
 1
1
1 
 RH  2  2 
 np
p 
n
Où n et p sont des
(1)
entiers ( n  p ) et RH est la constante de Rydberg. On souhaite retrouver
théoriquement ce résultat en s’intéressant à l’atome d’hydrogène. On suppose que l’électron
𝑒2
subit de la part du noyau une force électrique 𝐹⃗ = −
⃗⃗𝑟
2𝑢
4𝜋𝜀𝑜 𝑟
III.A - Quantification et condition de Bohr
III.A.1) Dans le modèle de Rutherford, il est possible d’envisager une trajectoire circulaire de
rayon R de l’électron autour du noyau fixe. Calculer la vitesse v correspondant à cette orbite
et en déduire la période T de rotation de l’électron sur cette orbite en fonction de  0 , me , e et
R.
III.A.2) Montrer que la force électrique ressentie par l’électron dérive d’une énergie
potentielle que l’on explicitera. En déduire l’énergie mécanique E .
III.A.3) On numérote par deux entiers n et p deux orbites circulaires distinctes d’énergies
mécaniques respectives En et E p . On note Ln et L p les moments cinétiques respectifs par
 1
1 

 L2n L2p 


rapport au noyau. Montrer que E p  En  Y 
est une constante que l’on explicitera en fonction de e ,  0 et me .
III.A.4) En tenant compte de résultats connus en 1913 (théorie du corps noir, théorie de l’effet
photoélectrique), Bohr a pu poser la relation bien connue aujourd’hui : E p  En  h np entre
énergie et fréquence. De plus, il a posé la condition de quantification du moment cinétique
suivante pour les orbites circulaires L  n (où   h /2 est la constante réduite de Planck).
Montrer que ces deux relations permettent de retrouver l’égalité (1). En déduire une
expression de la constante de Rydberg RH en fonction de  0 , me , e , c et  . Faire
l’application numérique.
Y
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