Ainsi, sous l'effet de la pression du milieu, de la concurrence entre êtres vivants et du hasard, la diversité des populations change au cours des générations. L'évolution correspond à la transformation des populations qui résulte de ces différences de survie et du nombre de descendants. 1- De l'évolution des populations à l'évolution des espèces TP3- activité 2- les salamandres californiennes a- La création de nouvelles espèces Des individus appartenant à une population peuvent migrer, s'installer sur un nouveau territoire et/ou simplement être séparés par une barrière géographique (chaîne de montagnes, glaciers, élévation du niveau de la mer, océan entre 2 continents ou 2 îles…) rendant difficile la reproduction sexuée entre deux membres de la population de départ. Les deux populations de la même espèce ainsi formées évoluent différemment: au fil des générations, les différences génétiques s'accumulent (certains allèles disparaissent au profit d'autres allèles sous l'effet de la dérive génétique et de la sélection naturelle; des mutations différentes surviennent…). Au-delà d'un certain seuil de différences, deux individus de chaque population (issue de la population initiale) ne pourront plus se reproduire entre eux, car ils ne reconnaîtront plus le chant nuptial (ex: oiseaux, grenouilles léopard p.60), leurs périodes de reproduction sont décalées ou encore l'accouplement est impossible, ne donne aucun descendant ou leurs descendants sont stériles (= isolement reproducteur). L'isolement reproducteur conduit à un isolement génétique (les modifications génétiques ne peuvent être transmises d'une population à l'autre). Chaque population constitue désormais une espèce distincte. Cela conduit à la formation d'une nouvelle espèce autrement dit à une spéciation. b- La disparition d'une espèce Une espèce disparaît si tous les individus meurent sans avoir eu de descendants (ex: dodo sur l'île Maurice doc. 3 p. 63 Nathan, thylacine en Australie p. 61 Belin, dingo en Australie) ou si l'isolement génétique et reproducteur cesse (ex: ours polaire et ours brun). On dit qu'il a extinction de l'espèce. L'existence d'une espèce est donc limitée dans le temps. Rond = individu isolement reproducteur et génétique Flèche = croisement et descendance SCHEMA PROPOSANT UNE DEFINITION DE L’ESPECE SUR LA BASE DE LA THEORIE DE L’EVOLUTION 2- La notion d'espèce TP3 – activité 3 a- La définition de l'espèce Deux individus appartiennent à la même espèce si : Ils se ressemblent plus entre eux qu’ils ne ressemblent aux individus des autres espèces. Critère phénétique (phénotypique) - définition typologique - Ils peuvent effectivement ou potentiellement se reproduire entre eux et engendrer une descendance viable et féconde dans des conditions naturelles. Critère biologique de l’espèce b- Des limites floues La définition de l'espèce est délicate et peut reposer sur des critères variés qui permettent d'apprécier le caractère plus ou moins distinct de deux populations (critères phénotypiques, interfécondité, etc.). Cependant, ces critères ne sont pas toujours totalement fiables: -le critère de ressemblance (phénotypique) n'est pas valable ou discutable dans le cas du dimorphisme sexuel (la femelle et le mâle présentent alors un aspect différent ex: faisan, papillon Orgya recens…). Cependant toutes les femelles de l'espèce se ressemblent entre elles et tous les mâles de l'espèce se ressemblent entre eux! - le critère d'interfécondité (biologique) n'est pas valables pour : les espèces fossiles (difficile d'étudier des croisements!) les espèces séparées géographiquement mais qui peuvent se reproduire et avoir une descendance (=hybrides) fertile. les hybrides (fertiles ou non) qui existent parmi les animaux et plus souvent chez les végétaux. Le concept d'espèce s'est modifié au cours de l'histoire de la biologie, au gré des découvertes. Aujourd'hui, une espèce peut être considérée comme une population d'individus suffisamment isolés génétiquement des autres populations. Elle n'est définie que durant un laps de temps fini. Une nouvelle espèce apparaîtra donc lorsqu'un nouvel ensemble d'individus s’individualise, autrement dit si une population s’individualise. l'espèce est une réalité statistique, collective et que c'est dans cette optique que la spéciation peut être envisagée On peut citer à ce propos G. Lecointre, professeur au Museum National d’Histoire Naturelle : « dans la nature il n’y a pas d’espèces : il n’apparait que des barrières de reproduction. Les espèces, c’est nous qui les créons à partir d’un modèle théorique » (Revue Espèces – n° 1 – septembre 2011)