Nation
EL MOUDJAHID 5
Vendredi 9 - Samedi 10 Septembre 2016
JOURNÉE
INTERNATIONALE DE
L’ALPHABÉTISATION
IQRAA, la
bonne école
Après Constantine, Ouargla et
Jijel, c’est au tour de la wilaya de
Tizi-Ouzou de pouvoir compter dans
son territoire un centre d’Alphabéti-
sation, de formation et d’insertion des
femmes (AFIF), inauguré, avant-hier,
à l’occasion de la célébration de la
journée internationale de l’Alphabé-
tisation qui coïncide, depuis 1966,
avec le 8 septembre de chaque année.
Fruit du partenariat entre l’associa-
tion IQRAA et l’opérateur de télé-
phonie mobile, Ooredoo, ce nouvel
acquis concrétise en réalité la mise en
œuvre de la convention de partenariat
signée entre les deux parties en fé-
vrier 2013. Celle-ci prévoit notam-
ment l’aménagement et l’équipement
des AFIF en équipements technolo-
giques ainsi que l’accompagnement
d’IQRAA dans de nombreux projets
futurs dans le domaine de la lutte
contre l’analphabétisme. « Nous te-
nons à exprimer toute notre gratitude
aux autorités de la wilaya de Tizi-
Ouzou pour leur contribution à
l’aboutissement de ce nouveau projet
de centre d’alphabétisation destiné
aux femmes de la région. Cette infra-
structure socio-pédagogique conti-
nuera à assurer une insertion sociale
et professionnelle efficace aux
femmes grâce aux programmes d’al-
phabétisation et d’apprentissage qui
y seront dispensés, en collaboration
avec le ministère de la Formation et
de l’Enseignement professionnels et
celui de l’Education nationale. Je re-
mercie également notre fidèle parte-
naire Ooredoo pour avoir honoré ses
engagements par son soutien indéfec-
tible et sa précieuse contribution dans
la concrétisation du 4eprojet AFIF à
travers le financement de son équipe-
ment et sa dotation en outils de com-
munication technologiques
modernes », a indiqué la présidente
de l’Association algérienne d’alpha-
bétisation, Aïcha Barki, lors d’une cé-
rémonie marquée par la présence,
entre autres, du wali de Tizi-Ouzou,
Brahim Merad, et des ambassadeurs
d’Ooredoo tels Madjer, Belloumi et
Morsli. Doté des équipements péda-
gogiques et d’apprentissage néces-
saires mis à disposition par Ooredoo,
le nouveau centre d’alphabétisation,
de formation et d’insertion des
femmes de Tizi-Ouzou « offrira aux
femmes de la région les connais-
sances pratiques à même de contri-
buer à leur autonomie et à
l’amélioration de leur vie familiale et
sociale ». Il est à le 4edu genre après
ceux d’El Khroub (Constantine), de
Temacine (Ouargla) et d’Ouled Yahia
Khadrouche (Jijel), inaugurés entre
2009 et 2015. Ainsi, le partenariat
jugé « stratégique » entre Ooredoo et
l’association IQRAA se consolide à
nouveau par l’ouverture de cet éta-
blissement à travers lequel, Ooredoo
réaffirme, selon un communiqué de
presse, sa dimension d’entreprise
« citoyenne » qui « encourage » les
initiatives visant à « promouvoir »
l’apprentissage, le savoir et la
connaissance au sein de la société al-
gérienne. L’aboutissement de cet im-
portant projet socio-éducatif garantira
incontestablement des retombées
« positives » sur la population. Oore-
doo rappelle que son partenariat avec
IQRAA s’est déjà concrétisé par de
nombreuses opérations au profit de
cette association, notamment à tra-
vers la contribution financière pour la
réalisation et la dotation en équipe-
ments pédagogiques des trois précé-
dents Centres AFIF, la célébration
des 20 ans de l’association IQRAA
en 2011, le financement d’une étude
relative à l’expérience algérienne
dans la lutte contre l’analphabétisme
durant les 50 ans d’Indépendance ou
encore l’instauration du Prix Oore-
doo d’Alphabétisation récompensant
des personnes et des institutions
ayant contribué à la lutte contre
l’analphabétisme et à la promotion du
savoir. S. A. M.
Des chercheurs ont insisté, jeudi
dernier à Oran, sur le lancement
d’une enquête nationale pour établir
un état des lieux de l’analphabétisme
en Algérie, lors d’une table ronde sur
"les politiques de l’alphabétisation en
Algérie : état des lieux et perspec-
tives". Lors de cette rencontre orga-
nisée par le Centre de recherche en
anthropologie sociale et culturelle
(CRASC) en partenariat avec
l’UNESCO Algérie à l’occasion de la
journée mondiale de la Lutte contre
l’analphabétisme, célébrée cette
année sur le thème "Lire le passé
pour écrire le futur", ils ont souligné
l’importance de multiplier les études,
les recherches et les enquêtes pour
cerner ce phénomène complexe
qu’est l’analphabétisme.
Les statistiques les plus récentes
datent de 2008, elles ont été faites
dans le cadre du recensement de l’Of-
fice national des statistiques (ONS).
Le taux d’analphabétisme avoisinait
les 22% selon cet organisme, alors
que des statistiques moins officielles
(celle de l’association "Iqraa") esti-
ment qu’il a baissé à 14% en 2015, a
indiqué le consultant expert en édu-
cation et formation auprès de
l’UNESCO, Lakhdar Baghdad. Ce
spécialiste, qui a occupé pendant de
longues années des postes de respon-
sabilité dans le domaine de l’éduca-
tion, a indiqué que l’analphabétisme
est différemment répandu avec des
wilayas très touchées citant l’exem-
ple de Djelfa qui comptaient en 1998
plus de 47% d’analphabètes et d’au-
tres beaucoup moins dont Alger avec
un taux de 1%). Ce décalage néces-
site d’étudier le phénomène d’une
manière adaptée, ce qui permettra
d’apporter des réponses et les solu-
tions appropriées, a-t-il suggéré. M.
Baghdad a, par ailleurs, estimé que la
stratégie nationale d’alphabétisation
tracée par le gouvernement algérien
2007 n’a pas atteint son objectif final,
qu’est l’éradication de ce phénomène
en 2016, soulignant qu'il y a une par-
tie de la population, notamment les
femmes, qui demeure encore tou-
chée. Pour lui, il est indispensable de
prendre en charge les analphabètes de
la tranche d’âge 16-25 ans et de s’as-
surer que tous les enfants intègrent
l’école et y restent au moins jusqu’à
l’âge de 12 ans. Dans ce même ordre
d'idées, le chercheur Mohamed Mi-
liani du CRASC et l'université Oran 1
s’est désolé de l’absence de régle-
mentation qui sanctionne les parents
qui ne scolarisent pas leurs enfants.
"Depuis 2008, la loi stipule que
l’école est obligatoire pour tous les
enfants jusqu’à l’âge de 16 ans, mais
il n’y aucun texte qui prévoit des
sanctions contre les parents qui n’ap-
pliquent pas cette loi", s’est-il ex-
clamé. La prise en charge dans des
centres spécialisés des enfants souf-
frant d’un handicap mental ou mo-
teur, représentant un nombre
important parmi les illettrés est aussi
indispensable pour baisser le taux
d’analphabétisme, ont estimé les in-
tervenants.
Une expérience unique en Algérie
La stratégie nationale d’alphabé-
tisation, issue des orientations du Pré-
sident de la République, est une
expérience unique en Algérie, a es-
timé le responsable de l’annexe de
l’Office national d'alphabétisation et
d'enseignement pour Adultes de
Djelfa. "Le succès de cette stratégie
est reflété par les chiffres réalisés sur
le terrain, représentés par 3.550.000
apprenants, inscrits dans les cours
d’alphabétisation, dont près de
2.200.000 ont été libérés du joug de
l’analphabétisme", a souligné Kamel
Kherbouche, à la faveur de la journée
mondiale de l’Alphabétisation, célé-
brée officiellement, cette année, à
Djelfa, élue wilaya pilote pour le suc-
cès de ladite stratégie. Il a, également,
soutenu que le succès de "ce pro-
gramme national de lutte contre
l’analphabétisme, lancé en 2007,
pour prendre fin l’année en cours, est
le fruit de l’implication de toutes les
institutions de l’Etat et de tous les
partenaires concernés par ce fléau".
M. Kherbouche, a, néanmoins, souli-
gné que la "fin de la période de mise
en œuvre de cette stratégie ne signifie
nullement l’arrêt des efforts de lutte
contre l’analphabétisme, mais seule-
ment une halte pour son évaluation et
pour faire le bilan des acquis réalisés,
avec les partenaires concernés". Il
s’agira, également, de relever le défi
de l’élaboration de programmes au
diapason des nouvelles technologies
de l’information et de la communica-
tion, a-t-il ajouté. Après avoir réussi
à réduire son taux d’analphabétisme
à 12,33%, l’Algérie compte aller de
l’avant en lançant la mise en œuvre
d’un programme de développement
durable, allant jusqu’à l’horizon
2030, en accord avec les conventions
mondiales et régionales signées, par
elle, en la matière, notamment au titre
de la décennie 2014-2024, désignée
comme la décennie arabe d'alphabé-
tisation, et autres recommandations
onusiennes. Un représentant du mi-
nistère de l’Education nationale a pris
part à la célébration de cette journée,
coïncidant avec le cinquantenaire de
la journée internationale de l'Alpha-
bétisation, instituée par l’Unesco, et
marquée par la tenue d’une exposi-
tion thématique mettant en exergue le
bilan chiffré de la stratégie nationale
de lutte contre l’analphabétisme, en
Algérie, en général, et à Djelfa de
façon particulière. APS
ALPHABÉTISATION
Une enquête nationale pour un état des lieux
«Le secteur a mobilisé tous
les moyens nécessaires
en infrastructures, équi-
pements techniques et scientifiques,
et encadrement, pour assurer une
bonne prise en charge de toute la de-
mande nationale pour la rentrée »,
tels sont les propos tenus par le mi-
nistre de la Formation professionnels,
M. Mohamed Mebarki, jeudi à l’Ins-
titut de la formation professionnelle
d’El Biar.
Le ministre, qui s’est exprimé lors
d'une réunion avec les directeurs de
wilaya pour examiner la situation du
secteur à la veille de cette rentrée pré-
vue le 25 septembre en cours, a indi-
qué qu’elle sera marquée par
l’introduction de nouvelles spéciali-
tés dans le cadre de la carte pédago-
gique élaborée récemment par son
département. En effet, M. Mebarki a
affirmé que les mesures étaient adop-
tées pour adapter la formation aux be-
soins du marché du travail en
concertation avec les différents par-
tenaires aux niveaux central et local.
Il a, d’ailleurs, souligné la néces-
sité de diversifier les formations dis-
pensées et de mettre en place des
centres de proximité itinérants pour
la formation à distance au profit des
wilayas du Sud et des Hauts Plateaux.
La nomenclature des filières de
formation est actualisée régulière-
ment au niveau des établissements
d'ingénierie pédagogique en coordi-
nation avec différents secteurs écono-
miques, a-t-il ajouté.
En s’adressant aux directeurs des
48 wilayas présents, le ministre a in-
sisté sur l'impératif de développer la
formation par apprentissage et de
créer des centres d'excellence dans
les filières importantes tels l'agricul-
ture, l'électronique, le bâtiment et les
technologies d'information et de
communication.
420.000 postes pédagogiques
disponibles
Evoquant la rentrée profession-
nels, le ministre a précisé que l'offre
globale pour l'année 2016-2017 pré-
voit 424.000 postes de formation
dont 17.600 concernent les établisse-
ments privés de formation profes-
sionnelle.
« L'offre englobe 296.000 postes
de formation diplômante (70% par
rapport à l'offre) et 128.000 postes de
formation qualifiante (30% par rap-
port à l'offre) », a-t-il indiqué ajoutant
que la formation par apprentissage re-
présente 52% par rapport à la forma-
tion diplômante et 37% par rapport à
l'offre globale alors que la formation
résidentielle et la formation à dis-
tance représentent respectivement
26% et 2% par rapport à l'offre glo-
bale. Des moyens supplémentaires
sont également prévus notamment la
mise en fonctionnement de 15 éta-
blissements et de 66 équipements
technico-pédagogiques, la mise en
activité de 1.393 formateurs recrutés
et ayant terminé leur formation péda-
gogique, la programmation de 134
équipements technico-pédagogiques
à réceptionner à partir de décembre
2016, l'entame de la procédure d'ac-
quisition de 200 équipements desti-
nés aux nouvelles spécialités et la gé-
néralisation de l'utilisation des TIC.
Soulignant que toutes les wilayas ont
élargi leur offre en termes de spécia-
lités, M. Mebarki a appelé à poursui-
vre la décentralisation des filières
sollicitées (audiovisuel, arts et indus-
tries graphiques, maintenance auto-
mobile).
Mebarki a rappelé que la promo-
tion de l'apprentissage constitue un
objectif majeur et qu'à l'issue des 15
conférences tenues sur le sujet, en
2015, et des objectifs fixés « il s’agit
d'atteindre 60% des effectifs inscrits,
en formation diplômante est ce dans
un délai de trois 3 ans », a-t-il dit.
Adapter la formation aux besoins
de l’économie
Le ministre a, notamment insisté
sur la diversification des offres de
formation et expliqué que cette me-
sure intervient dans le cadre de la mo-
dernisation et de l'actualisation des
méthodes pour répondre de manière
efficace aux besoins du développe-
ment économique et en priorité aux
besoins de la conjoncture écono-
mique actuelle. « Je vous demande
d'accorder une attention particulière
dans le suivi et la gestion de ce mode
de formation qui répond, mieux, aux
besoins de l'entreprise, et facilite
l'employabilité des jeunes formés.
D'ailleurs, ce mode est privilégié de
par le monde », a-t-il dit en s’adres-
sant à l’ensemble des directeurs.
Outre l'ouverture d'une nouvelle aca-
démie CISCO au niveau du centre
d'excellence de Bou Ismail (wilaya
de Tipasa), il est également prévu la
poursuite de la prise en charge des
besoins en formation exprimés dans
le cadre de la mise en œuvre des
conventions en particulier la conven-
tion-cadre conclue avec le ministère
de l'Agriculture, du Développement
rural et de la Pêche au sujet des cen-
tres d'excellence dans les wilayas de
Biskra, Bouira, Khenchela, Oran, El
Oued , Mascara et Ain Defla. M. Me-
barki a tenu à préciser que la création
de ces centres d’excellence s’inscri-
vait dans le cadre de la nouvelle po-
litique économique visant à
diversifier l’économie nationale et à
développer l’agriculture, l’industrie
et le tourisme comme alternatives
aux hydrocarbures dont les prix enre-
gistrent leur plus bas niveau depuis
des mois.
Le responsable a, par ailleurs, ap-
pelé à associer le partenaire social à
la réalisation des objectifs du secteur
à travers "le dialogue et la concerta-
tion" indiquant que cette démarche a
montré ses vertus puisqu'elle a faci-
lité la prise en charge des problèmes
posés par les travailleurs et a permis
de consolider un climat social serein.
Le ministre a préconisé l'amélio-
ration du niveau de formation profes-
sionnelle pour une ressource humaine
de qualité. « Nous devons développer
une main-d'œuvre de qualité comme
alternative à la richesse naturelle pour
satisfaire les besoins de l'économie et
doter le marché de compétences pro-
fessionnelles ».
Sarah A. BENALI CHERIF
FORMATION ET ENSEIGNEMENT PROFESSIONNELS
M. Mebarki : « Une rentrée
sous le signe de la QUALITÉ »
n Introduction de nouvelles spécialités et filières.
Ph : Wafa