Remarques sur les fêtes dont la date varie d’une année à l’autre
et sur les différents calendriers en usage sur la planète
Les dates de nombreuses fêtes religieuses varient d’une année à l’
autre, et ce, pour différentes raisons. À
l’instar de Pâques, certaines fêtes, notamment celles des religions orientales, sont fonction de phénomènes
célestes comme les solstices ou, le plus souvent, les phases de la lune.
Depuis des siècles, les êtres humains et les civilisations divisent le temps en mois et en années, un procédé
culturel qui se base sur la position des astres dans le ciel, essentiellement le soleil (équinoxe, solstice) et la
lune (croissante, décroissante, pleine, nouvelle). Ce rapport au ciel n’est pas sans lien avec
sociétés humaines à la nature, et beaucoup de fêtes sont associées
aux cycles saisonniers (printemps,
automne, mousson) ou ont une origine agricole (semailles, récoltes).
Selon les cultures, l’année se divise en mois solaires, en mois lunaires ou en mois luni-solaires. Le calendrier
solaire, qui est basé sur la course du soleil dans le ciel, compte 365 jours, regroupés arbitrairement en mois,
généralement 12. Le calendrier lunaire, quant à lui, suit les cycles de la lune (d’une durée de 29,5 jours).
Bien qu’il soit en phase avec la nature (ses mois comptant 29 ou 30
jours), il ne pourra jamais totaliser
365 jours. Le calendrier luni-solaire tente, par l’ajout périodique de jours ou de mois, de synchroniser les
mois lunaires avec l’année solaire.
Les pays européens utilisent depuis longtemps des calendriers solaires : en 46 avant Jésus-
César introduit le calendrier julien, en usage jusqu’
à l’introduction du calendrier grégorien par le pape
Grégoire XIII, en 1582. Ce calendrier est le plus utilisé sur la planète aujourd’hui et il
sert à déterminer la
date de la plupart des fêtes chrétiennes. Néanmoins, les fêtes de certaines Églises chrétiennes orthodoxes
sont encore célébrées en fonction du calendrier julien
et sont donc décalées par rapport au calendrier
grégorien.
Un calendrier lunaire, le calendrier hégirien, est utilisé pour déterminer la date des fêtes musulmanes. C’est
l’observation à l’œil nu du premier croissant de la nouvelle lune qui marque le début de chaque mois. La
« nuit du doute » désigne ainsi la dernière nuit du mois lunaire au cours de laquelle on peut, ou non,
observer la nouvelle lune. Si un fin croissant de lune est visible à l’ouest, avant les dernières lueurs du jour,
le nouveau mois commence, sinon, une journée s’ajoute au mois courant. Toutefois, selon les endroits, la
nouvelle lune n’est pas toujours visible en même temps, ce pourquoi les calendriers et les
certaines fêtes peuvent varier d’une journée d’un pays à l’autre. La nuit du doute est plus spécifiquement
connue pour déterminer le début du mois du Ramadan et sa fin, 29 ou 30 jours après.
On comprend donc la difficulté qu’il y a à transposer les dates d’un calendrier à un autre, surtout qu’en
Inde et en Asie de l’Est, plusieurs calendriers religieux se superposent localement. C’
pourquoi le Nouvel An se célèbre à différents moments selon les religions et les pays (
tableau à la page suivante). Le début de la nouvelle année coïncide parfois avec l’équinoxe du printemps,
signe du renouveau de la
nature. Bien que les calendriers chrétien et bouddhiste se basent respectivement
sur la vie de Jésus et celle du Bouddha, et que le calendrier juif souligne les moments historiques du peuple
juif, tous les calendriers, même lorsqu’ils commémorent des mani
festations divines, restent intimement
liés aux cycles de la nature, points d’appui des civilisations agricoles.
On note, par ailleurs, que le nombre utilisé pour désigner l’année en cours varie aussi selon les religions.
C’est que les calendriers religieux (ou les religions elles-mêmes) n’
ont pas été institués à la même époque
ou n’utilisent pas, pour marquer l’année 0 ou l’année 1, les mêmes repères (ex. : l’
apparition historique de
Jésus, du Bouddha ou de Mohammed).
La DSAEI tient à remercier M. Frédéric Castel, géographe, historien et religiologue, pour sa précieuse contribution à
l’élaboration de ce calendrier interculturel et citoyen.
2