Communiqué de presse
Natixis : le projet « Atlas » visant à délocaliser les activités
informatiques au Portugal (600 emplois concernés) témoigne de
l’irresponsabilité sociale de la banque à l’ADN pourtant mutualiste
L’ensemble des organisations syndicales et le Comité Central d’Entreprise de Natixis
s’interrogent sur les réelles motivations, la stratégie, la réalité économique et
l’évaluation pertinente des risques liés à ce projet
L’option France n’a pas fait l’objet d’une analyse poussée alors qu’elle reste la
solution la plus viable pour l’entreprise
Paris, le 16 septembre 2016 L’ensemble des organisations syndicales et le comité Central
d’Entreprise de Natixis dénoncent une attitude irresponsable de la banque en termes de solidarité
nationale mais également de responsabilité sociale. Outre le fait que Natixis applique une stratégie
contraire à sa politique RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) et aux valeurs qu’elle
prône, les organisations syndicales et le CCE s’étonnent qu’elle aille jusqu’à se détourner même de
son ADN de banque mutualiste à fort ancrage local. Pire, les raisons économiques invoquées restent
encore à démontrer. L’optimisation des coûts mais surtout les risques encourus sur la mise en œuvre
de cette stratégie de délocalisation au Portugal sont à étudier de près.
Projet « Atlas » ou la suppression de 600 emplois en France au profit du Portugal.
Rappel des faits.
Le projet Atlas présenté au CCE de Natixis a pour objectif de faire réaliser une économie sur les coûts
informatiques du groupe de l’ordre de 4% au maximum, avec une estimation chiffrée à 27 millions
d’euros par an d’économie en choisissant le site de Porto. La mise en œuvre de ce plan se traduirait
par les mouvements d’effectifs suivants :
- Le remplacement d’équivalent temps plein (ETP) de 600 prestataires externes par des internes au
sein d’une nouvelle entité du Groupe Natixis qui serait localisée au Portugal (soit la suppression de
600 emplois en France).
- Une diminution du recours aux prestataires externes de150 personnes.
- L’annonce de la création de 150 postes en interne au sein de la DSI France.
Au total, c’est à l’horizon 2019, la non reconduction de contrats prestataires représentant 900 emplois
à plein temps.
Les raisons invoquées sont l’optimisation des coûts, la concentration des activités sur le cœur de
métier et l’accroissement de la flexibilité organisationnelle afin d’augmenter la performance et la
compétitivité internationale de la banque du groupe BPCE.
Un projet contraire à la politique RSE de Natixis et surtout à son ADN de banque
mutualiste
- Natixis met en avant sa politique de responsabilité sociétale Consciente de sa
responsabilité sociale et environnementale, Natixis met en œuvre une politique de développement
durable qui vise à diminuer son impact sur l'environnement, participer au progrès social et s'ouvrir
sur la société civile. Cette politique s'applique tant dans ses métiers que dans son fonctionnement,
avec une implication toujours plus forte des collaborateurs. » source site web Natixis) mais n’en
respecte pas les principes fondamentaux : les femmes et les hommes ainsi que le
maintien de ses activités nécessaires au bon maillage territorial.
- Natixis est profondément ancrée dans les territoires. Oublier cet ancrage, c’est oublier son
histoire, ses valeurs, son rôle et ses devoirs de banque mutualiste.
Un parti-pris flagrant dans les analyses réalisées menant à une décision stratégique
surprenante
A la lecture des documents communiqués au CCE par la Direction et des éléments
complémentaires fournis toujours en cours d’étude, il apparaît de façon flagrante que la
localisation en région des services informatiques (Bordeaux, Nantes, Caen, Reims,
Toulouse…) n’a jamais été une option. Et la raison économique, critère numéro un pour
optimiser les coûts, est tout aussi discutable : les données à disposition montrent une
économie de 27 millions d’euros en externalisant les emplois à Porto…l’économie serait de 15
millions d’euros en implantant l’activité en Province. Et encore, les subventions et autres aides
restent à identifier. Surtout en régionalisant les activités liées aux services informatiques, on
éviterait tout risque opérationnel.
Ces points suffisent à nous interroger sur la bonne conduite des décisions stratégiques prises
par la direction.
Une absence de patriotisme économique à dénoncer
Enfin, alors que le pays est tous les jours durement touché par les suppressions d’emplois, il
semble invraisemblable que Natixis, sauvée de la faillite par l’état et donc par les
contribuables français (7,8 milliards d’euros en 2009), ne daigne pas considérer son propre
pays dans sa politique d’optimisation des coûts ! Au-delà d’un manquement à la solidarité
nationale, il y a là un mode de gouvernance plus que dénonçable et critiquable. Rappelons
par ailleurs que Natixis a bénéficié de 7,9 millions d’euros en 2015 au titre du CICE (Crédit
d’Impôt et Compétitivité Emploi).
Porte-paroles :
CCE de Natixis : Nicolas Getti
CFDT : Jean Luc Donore
CFTC : Jean Noel Tribolo
CGT : François Duchet
SNB : Laurent Jacquel
UNSA : Isabelle Viel
Contacts presse :
Agence Gen-G Appalaches
Laurence Gabriel 01 44 93 83 67 06 07 30 68 59 laurence.gabriel@gen-g.com
Patricia Attar 01 44 93 83 66 06 25 792 795 patricia.attar@gen-g.com
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