DOSSIER PEDAGOGIQUE Titre du spectacle : ANI

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DOSSIER PEDAGOGIQUE
Titre du spectacle : ANI-maux
Compagnie région : Bourgogne
Mise en scène : Jean-Philippe Naas
Interprètes : Aude de Rouffignac et Hervé Walbecq
L’histoire : 3 contes
Il y a un milliard d’années, la température était si froide aux pôles,
que les pensées gelaient au-dessus des têtes, ce qui posait beaucoup de problèmes.
Pour pouvoir penser tranquillement, il fallait se rendre dans les pays chauds.
Là, on avait enfin le droit d’être un gros hypocrite.
En plus avec un peu de chance, on pouvait voir une baleine traverser la jungle
sur ses deux petits pieds.
Car à cette époque, la baleine (qui s’appelait Ba Leine) était de taille
très modeste et cherchait, de toute la vigueur de ses deux petits pieds,
un endroit pour grossir.
Et puis, c’était le bon temps ou des orchestres de grenouilles jouaient
dans la gueule des crocodiles...
Le choix des histoires et leurs mises en scène
A la lecture du recueil d’Alberto Moravia, j’ai retenu quatre histoires, selon plusieurs critères. Tout
d’abord celles qui me plaisaient le plus. Ensuite, celles qui selon moi pouvaient être adaptées au
théâtre. Pour des questions de durée et de cohérence du spectacle, je n’ai gardé que trois
histoires.
Dans mon idée première de mise en scène, je voulais traiter les trois histoires selon des modes de
jeu différents. Je pensais avoir recours au théâtre d’objets ou au théâtre d’ombres.
Nous avons commencé à “mettre en jeu” l’histoire de Mor Se et An Guille, en gardant une forme
très proche du conte. Pour la deuxième histoire Ba Leine et Ci Gogne, le théâtre d’ombres
initialement prévu a été abandonné. La rupture avec l’histoire précédente aurait été trop brutale.
Techniquement, il fallait trouver un système d’accroche de l’écran, et imaginer bénéficier de
bonnes conditions d’occultation dans les salles. Il restait la piste du théâtre d’objet. Mais avec le
traitement de la première histoire, la scénographie s’était précisée : un drap, des oreillers, un
espace assez dépouillé. Je ne voyais pas comment faire apparaître des objets. Nous avons donc
tout simplement utilisé les oreillers pour le lac et le promontoire et les mains des comédiens pour
représenter les personnages.
Pour la troisième histoire, celle de Croco Dile et A Vocette, j’ai proposé un style de jeu plus
dynamique, tout en rupture, où les comédiens passent du rôle de conteur au personnage très
rapidement.
L’ordre des histoires n’a pas changé depuis le début des répétitions. L’histoire de Mor Se est selon
moi la plus complexe, celle de Croco Dile, la plus ludique. Il m’a donc semblé évident de
commencer par Mor Se et de finir par Croco Dile.
Genre théâtral (développer historique si intérêt)
Conte théâtralisé
La situation
Un frère et une soeur.
Un lit.
Le soir.
Pas envie de dormir.
On se raconte des histoires.
Toujours les mêmes,
celles que l’on connaît par coeur.
L’oeuvre sur laquelle le spectacle est basé, genre littéraire, auteur, année, nationalité,
options de présentation au public
Le spectacle est librement inspiré de 3 nouvelles tirées du livre “Quand les pensées gelaient dans
l’air” d’Alberto Moravia publié à l’Ecole des Loisirs.
Thèmes développés :
Les protagonistes de ces histoires sont des animaux, mais leurs aventures, leurs
difficultés à vivre parlent bien évidemment de l’homme.
Rapports entre les personnages : amitié, sincérité, méchanceté, la solitude, les sentiments par
rapport à soi et aux autres
Intérêt pédagogique :
Travail sur le texte : la musicalité des mots et leur sens
Travail sur le corps, les émotions, sur ce qu’il raconte, sur sa puissance évocatrice
Rapport scène / salle : la proximité est indispensable / rapport frontal de plein pied
Spectacle interactif ? Non
Public concerné : Scolaire à partir de 5 ans / Tout public
Rencontre possible comédiens / public : OUI si demande
Scénographie : Jean-Philippe NAAS
Création lumière : Tristan Vuillermoz et Vincent Gredin
Création sonore : choix musicaux Jean Philippe Naas
Costumes / Décor : Nathalie Martella
Processus de création :
- Travail à partir d’improvisation sur le texte
- Travail sur le corps et ce qu’il raconte
- Mise en espace des textes à partir du corps
Note d’intention
J’avais envie de débarrasser le plateau de tous les artifices et de revenir à l’élémentaire du
théâtre, de faire confiance à la parole et au plaisir du jeu.
Je voulais tenter cette aventure, voir si aujourd’hui les enfants peuvent être émus avec cette
simplicité.
Tout naturellement un mouvement s’est exercé vers le conte.
J’avais lu les contes d’Alberto Moravia et ils recelaient selon moi un fort pouvoir de jeu. Les
protagonistes de ces histoires sont des animaux, mais leurs aventures, leurs difficultés à vivre
parlent bien évidemment de l’homme.
Je voulais en même temps échapper au conte pour “trouver” le théâtre. J’ai choisi de mettre en
scène deux comédiens. A deux on peut jouer, l’un peut commenter le jeu de l’autre... Une
personne seule ne permet pas d’exprimer la contradiction.
Je me suis adressé aux enfants à peu près comme à des adultes, avec les musiques, les couleurs
que j’aime, sans chercher à leur plaire.
Il ne s’agissait pas non plus de faire jouer des enfants à des adultes, mais simplement d’être dans
le plaisir du jeu du comédien qui s’apparente finalement assez justement au plaisir de l’enfant qui
joue.
Et du coup, il suffit d’un drap bleu pour représenter la mer...
La question de la compréhension
Dès le début des répétitions et encore maintenant après les premières représentations des
personnes s’interrogent sur la compréhension des histoires par les enfants. Beaucoup de texte,
des mots compliqués semblent des obstacles pour certains adultes.
Je ne pense pas. Selon moi les enfants ont d’autres modes de compréhension que les adultes,
plus sensitifs. Si un ou plusieurs mots leur échappent, le sens général de l’histoire leur parvient.
Pour moi c’est important de montrer, de faire entendre aux enfants des choses différentes de
celles qu’ils ont l’habitude d’entendre. C’est en tirant vers le haut qu’on peut les aider à grandir.
La compagnie : compagnie en attendant...
Activité de la compagnie
Création et diffusion de spectacles pour le jeune public et le tout public
Jean-Philippe Naas
Après des études d’histoire de l’art et de gestion de la culture, Jean-Philippe Naas travaille pour
différentes structures culturelles avant de rejoindre en tant qu’administrateur la compagnie
l’Artifice, dirigée par Christian Duchange. En février 2001, il est assistant à la mise en scène sur le
spectacle Le pire du troupeau, né d’une commande d’écriture passée à Christophe Honoré. En
décembre 2001, il crée son premier spectacle ANI-maux, inspiré de contes d’Alberto Moravia, et
fonde la compagnie en attendant…Un an plus tard, c’est l’adaptation d’une nouvelle de Marguerite
Yourcenar : Comment Wang-Fô fut sauvé, un spectacle qui mêle le théâtre d’ombres à un travail
théâtral profondément lié au corps. Très vite suivent L’ombre d’Emma et Acorps, où s’affirme la
recherche de passerelles entre théâtre, danse et théâtre d’ombres. Dans la continuité de son
travail, en 2006, il crée Même pas mort ! et des jours plus vastes et plus intenses.
Aude de Rouffignac
Comédienne, Aude de Rouffignac a suivi sa première formation en théâtre, chant et danse aux
Ateliers du Samovar. Elle intègre ensuite le cours Florent dans les classes d’Eric Ruff et de
Philippe Berling. Elle engage avec ce dernier de nombreux projets professionnels (Au rêve de
gosse de Valetti, Peer Gynt, d’Ibsen…). De 1997 à 2005, elle poursuit son parcours comme
permanente au Théâtre Granit, Scène Nationale de Belfort. Elle y joue notamment Le terrier
d’après F.Kafka dans une mise en scène de Jean Lambert-Wild. Parallèlement, elle assiste
François Rancillac à la mise en scène de Bastien Bastienne suite et fin d’après Mozart. Très
engagée dans les actions de sensibilisation, elle encadre régulièrement des classes à Pac et des
ateliers. Depuis 2002, elle intervient dans tous les projets de la compagnie en attendant.. que ce
soit en tant qu’interprète ou comme assistante à la mise en scène.
Hervé Walbecq
Après une maîtrise de Lettres à l’université Paris IV Sorbonne, Hervé Walbecq décide d’”assumer”
sa passion pour le théâtre. De 1995 à 1997, il suit les cours de théâtre du conservatoire du IXeme
arrondissement et créé avec un groupe de comédiens la Cie du Souffleur. Il complète sa formation
à l’occasion de stages avec A. Mnouchkine, J.Pommerat, P.Chéreau, A. Delbée... Il travaille avec
de nombreuses compagnies parisiennes (Cie In Cauda en 2002, Théâtre du Nord Ouest en 2003,
le Théâtre du soleil en 2004). .En 2001, il interprète le rôle de Chino dans le pire du troupeau de
C.Honoré et fait la connaissance de Jean-Philippe Naas. En décembre 2001, il joue dans ANImaux le premier spectacle de la compagnie en attendant...
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