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Société des Sciences Naturelles
de la Charente-Maritime
Mercredi 5 novembre 18h
Présidence de P. Miramand
1936° séance
- 75 participants -
Conférence :
Les Hirondelles de France,
Biologie et Conservation
animée par
Jean Sériot
Réseau Français d’Ornithologie (RFO)
Les Hirondelles, un groupe d’oiseaux aux origines lointaines 30 à 35 millions d’années, présentes sur tous les continents en
raison de la dérive des continents (théorie de Wegener). Un groupe présentant deux sous-familles : les pseudochélidons et
la grande famille des hirondelles.
En France se rencontrent trois genres avec cinq espèces :
L’hirondelle rustique, polytipique, espèce cosmopolite avec de 1 à 5 millions de couples,
L’hirondelle des fenêtres, polytipique, caractéristique de l’ancien monde, 1 million de couples,
L’hirondelle des rivages, polytipique, cosmopolite, avec un effectif plus restreint 50 000 à 100 000 couples,
L’hirondelle rousselinne de l’ancien monde, polytypique, présente en Sud-est et en Corse, elle niche dans les
falaises, 90 à 100 couples,
L’hirondelle des rochers, monotypique, distribution restreinte, présente dans les massifs rupestres Sud-Est de la
France, 1000 à 10 000 couples.
Un oiseau ayant une silhouette caractéristique, il présente des formes et des couleurs différentes, une tête avec de grands
yeux, une queue adaptée au mode de chasse, la queue d’Aronde est un attribut sexuel secondaire et témoigne de l’état de
santé, le plumage est luisant et changeant. Le mâle et la femelle se ressemblent. La mue est un phénomène hormonal
complexe qui débute après la reproduction, est suspendue pendant la migration. Les oiseaux présentant des aberrations de
plumage sont supposés hybrides, parfois des hirondelles peuvent être totalement ou partiellement albinos en lien avec les
radiations ou des phénomènes naturels.
De grandes migratrices avec des quartiers d’hiver différents selon l’origine des oiseaux : la rustique vient de l’ouest de
l’Afrique, la rousselinne de l’est de l’Afrique, l’hirondelle des fenêtres au-dessus des forêts tropicales. Plus l’oiseau niche au
Nord plus il va au Sud, elle peut effectuer un voyage de 300 à 450 km par jour, certaines parcourent 12 000 km de
l’Angleterre au Sud de l’Afrique. Des retours sont enregistrés dès le début du mois de mars, ils se font par vagues
successives. Elles s’installent dans les milieux qui leur conviennent.
La prise de possession d’un territoire est faite par les mâles les plus âgés puis les femelles, le territoire est une surface plus
ou moins réduite qui se précisera avec l’approche de la reproduction, de quelques mètres carrés à quelques centimètres
carrés, la surface peut se réduire en fonction de l’installation du couple, le territoire du nid n’a pas de signification d’ordre
alimentaire.
Certaines hirondelles sont plutôt solitaires mais assez sociables, d’autres sont très grégaires. Chez les grégaires, la colonie
est familiale, elle déclenche la reproduction. Elles cohabitent avec d’autres espèces d’oiseaux.
La reproduction est un comportement marqué par la fidélité, fidèle au site de reproduction, au nid, au couple (relatif et
veuvage : une femelle pond des œufs de plusieurs mâles, si la femelle meurt le mâle attire une autre femelle, refait le nid,
fait disparaître les œufs de la première nichée) La plupart des espèces sont aptes à se reproduire le printemps suivant leur
naissance.
Situation des nids :
Hirondelle rustique : à l’abri avec souvent des animaux domestiques,
Hirondelle des fenêtres : dehors à l’extérieur sous une gouttière, va dans les granges, entre en conflit avec la
rustique,
Hirondelle des rivages : un terrier dans le sable,
Hirondelle des rochers : le long d’une falaise,
Hirondelle rousselinne : sous une voûte.
La construction des nids : les hirondelles sont des « maçons et terrassiers hors pair », utilisant de 1040 à 1070 boulettes de
terre, 2000 radicelles, parcourant des distance considérables 1500m, les deux parents participent mais plus la femelle, le
temps de construction variant de 3 à 4 jours pour une restauration et de 5 à 18 jours pour une construction.
Les hirondelles font de une à deux nichées parfois trois, rarement trois en montagne, la première ponte a lieu la première
décade d’avril puis à la deuxième décade de juin, 55 jours séparent deux pontes, la première ponte compte cinq œufs c’est
la plus importante. La taille et le poids des œufs différent selon l’espèce, ils sont de forme elliptique, de couleur rosée avec
des taches brunâtres (rustique) un œuf par jour la femelle commence à couver à l’avant dernier, la couvaison est de 14 à 18
jours.
28 rue Albert 1er – 17000 La Rochelle. Tél. : 05.46.31.87.17 [email protected]
Fondée en 1836 – Reconnue d’utilité publique depuis 1852 – Agréée au titre de l’environnement-département de la Charente-Maritime
www.societesciences17.org
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de la Charente-Maritime
L’éclosion se fait en une demi-journée à une journée et demie avec 80 % de succès, les petits sont nus et aveugles pour
une masse de 1,3g à 2,5g, ils grandissent relativement vite. Pendant 2 à 3 jours les parents mangent les fientes puis les
jettent, ensuite les poussins défèquent en dehors du nid. Le poussin met 11 jours à ouvrir les yeux et 15 jours pour
reconnaître les parents. Le nourrissage est essentiellement assuré par les femelles, un poussin est nourri en moyenne 9 fois
en une heure, ce qui représente 115 à 120 nourrissages journaliers avec une masse de 7g d’insectes, près de 7000 proies.
Au bout de trois semaines ils sont aptes à voler mais restent dépendants des adultes, la première sortie du nid est difficile.
La reproduction est éprouvante : la femelle passe de 25g à moins de 20g, c’est une caractéristique physiologique.
L’alimentation des hirondelles est spécialisée, exemple : mouches pour la rustique, moustiques pour la rivage.
Les records de survie pour la rustique est de 15 ans, 14 ans pour l’hirondelle des fenêtres, la survie moyenne étant de
quatre ans.
Les hirondelles se reproduisent tôt, elles ont une forte fécondité mais une faible espérance de vie. Il faut 5,97
jeunes/an/couple avec 85,7% de mortalité pour stabiliser la population.
Les causes de mortalité sont soit naturelles avec les prédateurs et intempéries, ou liées aux activités humaines : tirs,
pesticides ou les maladies.
La rousselinne est dans la liste rouge, les hirondelles rustique et de fenêtre sont gravement menacées, en 15 ans l’une perd
30 à 50% de ses effectifs, l’autre près de 80%.
Elles sont protégées par la loi, mais les possibilités pour les aider sont minimes, le seul moyen de protection est une action
ecocitoyenne.
Actuellement des déplacements de population sont observés comme la rousselinne qui amorce un voyage vers le Nord ou
la rupestre qui s’adapte aux habitats humains.
Le conférencier n’omet pas de conclure sa présentation en rappelant légendes, mystères et belles histoires liés aux
hirondelles…. ces hirondelles qui, croyait-on jusqu’en 1845, passer l’hiver au fond des lacs …qui, en Egypte sont le symbole
d’une résurrection, chez nous l’approche d’une naissance………
Un merci très chaleureux, à Jean Sériot, pour le partage de ses observations et découvertes, pour une présentation pleine
d’enthousiasme devant une assemblée conquise.
Martine Gachignard
secrétaire
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