la competitivite des entreprises camerounaises par l`innovation

Par:
ETEKI ELOUNDOU Laurice Serge
Economiste Public, Expert en Gestion
De la Politique Economique (GPE)
Chargé d’Etudes Assistant au Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation
Mai2014
LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES
CAMEROUNAISES PAR L’INNOVATION
Lacompétitivitédesentreprisescamerounaisesparl’Innovation
RédigéparETEKIELOUNDOULauriceSerge Pagei
SOMMAIRE
SOMMAIRE .............................................................................................................................. i
RESUME EXECUTIF ............................................................................................................. ii
LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES ............................................ iv
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 7
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET REGLEMENTAIRE DE LA
COMPETITIVITE ................................................................................................................. 14
I.CADRE THEORIQUE DE LA COMPETITIVITE ....................................................................... 14
II. La compétitivité dans les entreprises camerounaises .................................................................... 18
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’INNOVATION
AU CAMEROUN ................................................................................................................... 25
I.Cadre théorique ............................................................................................................................... 25
II. Cadre de mise en œuvre de l’innovation au Cameroun ................................................................ 27
CHAPITRE III : INNOVATION COMME FACTEUR DE COMPETITIVITE DES
ENTREPRISES AU CAMEROUN ...................................................................................... 35
I. EN QUOI L’INNOVATION PEUT-ELLE ETRE UN FACTEUR DE COMPETITIVITEDES
ENTREPRISES AU CAMEROUN ? ................................................................................................ 35
II. ANALYSE DE LA RELATION ENTRE L’INNOVATION ET LA COMPETITIVITE DES
ENTREPRISES ................................................................................................................................. 38
CONCLUSION ....................................................................................................................... 49
BIBLIOGRAPHIE : ............................................................................................................... 50
TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 52
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RESUME EXECUTIF
La signature probable de l’Accord de Partenariat Economique (APE) entre le
Cameroun et l’Union Européenne d’ici le 1er octobre 2014 aura des impacts forts sur
l’économie camerounaise. Concrètement, selon le document produit par le MINEPAT,
d’après une étude du DSCE, « la simulation de l’impact de cet accord sans la mise en œuvre
de son volet développement et mise à niveau des entreprises locales montre des pertes
cumulées de recettes non pétrolières de 547,7 milliards sur la période 2010-2020, dont 459,6
milliards entre 2015 et 2020. Ce gap représenterait en moyenne 0,4% du PIB sur cette
dernière période, et cette situation aggraverait le besoin de financement de l’économie qui
passerait de 216,3 milliards en 2010, à 1 167,5 milliards en 2020 ». Le MINFI quant à lui,
évalue les pertes en termes de recettes fiscales à 1 330 milliards de perte cumulée en 2023 et
2470 milliards en 2030.
Le plan d’adaptation de l’économie camerounaise évalué à 2500 milliards, en
perspective à ces accords vise le renforcement du tissu économique à travers l’amélioration de
la compétitivité des entreprises camerounaises. En l’absence des recettes générées par les
droits de douanes, les pouvoirs publics sont dans la recherche de la solution la plus optimale,
c'est-à-dire celle qui permettra à l’Etat au mieux de maintenir le même niveau de recettes et de
poursuivre son plan d’investissement qui à terme, ferra du Cameroun un pays émergent à
l’Horizon 2035. Cette solution ne peut que résider soit dans l’élargissement de l’assiette
fiscale, soit dans l’agrandissement de la base fiscale. Toute chose restant égale par ailleurs.
La solution qui induira moins d’effets pervers est celle de l’élargissement de l’assiette
fiscale. Le secteur informel représente près de 80% de l’économie nationale. Si l’on veut
élargir l’assiette fiscale, il faudra à court et à moyen terme, faciliter la migration des 3 635
Unités de Production Informelles recensées lors de la deuxième Enquête sur l’Emploi et le
Secteur Informel (EESI 2 de 2010), vers le secteur formel. Mais la faible productivité et la
faible compétitivité des entreprises camerounaises (115e pays sur 148 au classement 2013 du
World Economic Forum ) ne peuvent pas leur permettre en l’état actuel de faire concurrence
avec les économies développées. Conséquence, si rien n’est fait dans le sens de renforcer cette
compétitivité, l’économie nationale sera paralysée et la croissance plombée du fait de
l’incapacité des entreprises nationales à créer plus de richesses et plus d’emplois.
Dans l’entreprise qui consiste pour les pouvoirs publics à renforcer la compétitivité
des entreprises camerounaises, l’une des solutions les plus optimales réside dans la culture de
l’innovation et son développement au sein des entreprises. L’innovation est un facteur de
compétitivité ; elle est un levier essentiel pour la croissance, l’emploi, l’investissement et la
consommation. L’innovation permet également d’enrayer l’intensification de la concurrence
par les prix, en mettant l’accent sur d’autres facteurs de différenciation. L’innovation est
l’arme de toute entreprise qui se lance dans la conquête des gains et de nouveaux marchés.
Une entreprise qui n’innove pas meurt. Tel pourrait être le sort réservé aux entreprises
camerounaises si elles ne se décident pas d’innover.
La pratique de l’innovation par les entreprises camerounaises n’est pas encore
développée, du fait non seulement de la faible culture de l’innovation au Cameroun, mais
aussi du fait des coûts élevés des activités de recherche-développement. D’après les résultats
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du recensement général des entreprises (RGE 2009), sur les 93 969 entreprises recensées au
Cameroun, 75% sont des Très Petites Entreprises (TPE), 19% des Petites Entreprises (PE),
5% des Moyennes Entreprises (ME), et 1% des Grandes Entreprises (GE)1. Lorsqu’on sait que
les pratiques des activités de recherche-développement au sein d’une entreprise sont fonction
de la taille de cette dernière et qu’au Cameroun 1% des entreprises sont dans la classe des
Grandes Entreprises, on peut comprendre aisément que la faible pratique de l’innovation par
les entreprises est due à la taille très petite de ces entreprises et donc ne disposent pas de
moyens pour mener la recherche-développement.
Si mener des activités de recherche-développement est coûteux pour les entreprises
camerounaises, on pourrait explorer une autre possibilité, celle d’exploiter les résultats de
recherche menées par les chercheurs camerounais qui à ce jour ont déjà mis en œuvre
plusieurs innovations qui pourraient de manière significative améliorer la compétitivité de ces
entreprises. D’après toujours le Recensement Général des Entreprises (RGE 2009), malgré
les efforts déployés par les pouvoirs publics pour vulgariser les résultats de la recherche, il
ressort que seulement 11% des chefs d’entreprises en font usage. Toutefois, l’agriculture est le
secteur qui vient en tête avec 76% des entreprises qui utilisent les résultats de la recherche.
Suivent l’extraction avec 30%, l’élevage avec 29%, l’électricité, gaz et eau avec 21% et les
industries alimentaires avec 17%. On voit bien là que ni la pratique de l’innovation au sein de
l’entreprise ou alors l’exploitation des innovations des chercheurs, rien ne semble
véritablement faire partir des habitudes des entrepreneurs camerounais. Il s’en suit donc une
faible productivité et par ricochet la faible compétitivité de ces entreprises qui mettent en mal
l’économie nationale et réduisent de ce fait les chances du pays d’atteindre les objectifs de
croissance.
Pourtant le rapport de l’étude sur la productivité du secteur informel menée par l’INS
en 2009 et qui portait sur 3 635 Unités de production Informelles, démontre à suffisance que
la productivité et la compétitivité des entreprises camerounaises réside dans leur capacité à
utiliser les résultats de la recherche. Les résultats de cette enquête montrent que le facteur
travail contribue de 47% dans la production, l’innovation de 31% et le capital seulement de
22%. Même si l’on note des légères différences, la situation est similaire dans les différents
secteurs ; la productivité globale des facteurs se situe au niveau de 10,5 c’est-à dire que, à
quantité égale de travail et de capital, les Unités de Production Informelle (UPI) qui utilisent
les innovations technologiques ont une production 10,5 fois supérieure. Une analyse par
secteur montre que ce niveau est deux fois plus élevé dans les secteurs du commerce et des
services (environ 20 fois)2. Preuve que la compétitivité d’une entreprise réside dans sa
capacité à innover.
En définitive, l’atteinte de l’émergence en 2035 réside dans la capacité du Cameroun à
faire de l’innovation le moteur de la compétitivité des entreprises et de l’économie nationale.
Ce n’est plus seulement un objectif stratégique, mais un impératif. Telle est la substance de
l’étude que nous avons menée. Au moment où toutes les forces nationales se mobilisent pour
l’amélioration de la compétitivité de l’économie camerounaise, nous espérons que ce travail
interpellateur, retiendra l’attention des pouvoirs publics.
1 INS, Recensement Général des Entreprises (RGE 2009)
2 EESI 2 2010
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LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES
APE: Accord de Partenariat Economique
APME : Agence des Petites et Moyennes Entreprises
AMD : Advanced Micro Device
ANOR: Agence de Normes et de la Qualité
ANRP : Agence Nationale de Radio Protection
ACEFA : Programme d’Amélioration de la Compétitivité des Exploitations
Familiale Agro-pastorales
BIT : Bureau Internationale du Travail
BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud
CARBAP : Centre Africain de Recherche sur le Bananier Plantain
CBF : Cameroon Business Forum
CNE : Centre National d’Education
CRRI : Centre Régional de Recherche et d’Innovation
CR&D : Centre de Recherche et Développement
DPAI : Division de la Promotion et de l’Appui à l’Innovation
DSCE : Document de stratégie pour la Croissance et l’Emploi
EESI 2 : Deuxième Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel
ETI : Enabling Trade Index
F CFA : Franc de la Coopération Financière en Afrique
FFOM : Forces/Faiblesses, Opportunités/Menaces
GE : Grande Entreprise
IBM : International Business Machines Corporation
IDE : Investissement Direct Etranger
IIAG : Indice IBRAHIM de la Gouvernance en Afrique
IPC DE TI : Indice de Perception de la Corruption de Tranparency International
IMD: Institute for Management Development
IMPM : Institut de recherches Médicales et d’Etudes des Plantes Médicinales
INC : Institut National de Cartographie
INS : Institut National de la Statistique
IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le développement
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
IRGM : Institut de Recherche Géologique et Minière
ME : Moyenne Entreprise
MINEPAT : Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du
Territoire.
MINFI : Ministère des Finances
MINRESI : Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation
MIPROMALO : Mission de Promotion des Matériaux Locaux
OAPI : Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle
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