2Lemodèle
2.1 Modèle en change flexible
Les ingrédients du modèle sont ceux utilisés dans la plupart des modèles
de la nouvelle macroéconomie ouverte. Ici on utilise plus précisément le
cadre d’analyse statique de Sutherland [2004a]5, qui lui même s’inspire
d’Obstfeld et Rogoff [2002]. On considère un modèle à une période
représentant un monde constitué de deux pays, l’un noté H("home") et
l’autre F("foreign"),quisontdemêmetailleetdemêmestructure. Ce
monde est habité par un continuum d’agents indicés sur [0,2] qui sont des
consommateurs-producteurs produisant chacun un bien différencié. Les agents
du pays H, et donc aussi les biens produits de ce pays, sont indicés sur [0,1[,
et ceux du pays Fsur [1,2] . Considérons un agent hdu pays H. Sa fonction
d’utilité est
U(h)=C(h)1−ρ
1−ρ+χlog M(h)
P−KY (h)(1)
Dans l’équation (1) ,C estunindicedeconsommationdéfini à partir des
consommations des différents biens et le paramètre ρ>0représente l’aversion
relative pour le risque, le cas limite ρ=1correspondant à log C(h).M(h)
désigne la quantité de monnaie du pays Hque l’agent hdétient et Pl’indice
de prix à la consommation qui correspond à l’indice de consommation C, le
coefficient χ>0représentant le poids relatif attribué à la détention réelle
de monnaie. Y(h)désignelaquantitédebienhque l’agent produit, et le
terme KY (h)correspond à la désutilité de produire Y(h).Pour simplifier,
on a considéré une fonction linéaire6,etlecoefficient K>0est alors égal
5Il peut donc être utile de préciser davantage la manière dont la présente analyse en
diffère. Sutherland [2004a] analyse les gains de coordination mais ne compare pas,
comme on le fait ici, union monétaire et change flexible. De plus, il n’introduit pas de
chocs de mark-up dans l’analyse mais seulement des chocs de productivité (dans un autre
papier Senay et Sutherland [2003] ont introduit des chocs de mark-up et comparent un
système de change fixe à d’autres règles simples comme celui de maintenir le niveau des
prix ou le revenu nominal constant, mais ceci a été réalisé dans un modèle où aucun gain
de coordination n’existe, et où les règles simples considérées ne permettent pas d’atteindre
la politique optimale). Par ailleurs, son analyse de base, pour lesquels sont seuls présentés
les résultats analytiques, se limite au cas où l’aversion relative pour le risque est égale
à1.Comme on l’a indiqué, la question de la stabilité de l’équilibre non-coopératif n’est
pas évoquée de sorte qu’une partie des équilibres qu’il considère ne sont pas stables au
sens considéré ici. En revanche, il introduit différents degrés d’intégration financière entre
pays, qu’il compare, alors qu’ici on se limite, comme le fait Pappa (2004), au cas où il y
a complète intégration financière.
6Une telle hypothèse correspond par exemple à celle de Corsetti et Pesenti [2001],
Obstfeld et Rogoff [2002] ou à l’analyse de base de Sutherland [2004]. Les résultats
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