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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 25 May 2017
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Ce problème se pose depuis plus de 60 ans pour les microorganismes de la célèbre formation de Gunflint
(Canada), âgés de 1,88 milliards d'années. Ces derniers représentent un des cas les plus anciens et mieux
préservés de fossiles microbiens, et leur découverte historique en 1965 a initié la recherche des traces de vie
précoce sur Terre. Ces microfossiles pourraient représenter des bactéries capables de produire de l'oxygène
par photosynthèse ou encore des bactéries non photosynthétiques qui métabolisaient par exemple de la
matière organique et/ou du Fer.
Photographie au microscope optique de différents microfossiles dans les cherts (roches faites de quartz :
SiO2) de Gunflint (Canada). Barre d'échelle = 5 micromètres.© Kevin Lepot
Ces microfossiles de la formation de Gunflint ont fait l'objet d'une nouvelle étude à nano-échelle par une équipe
de chercheurs de l'Université de Lille - CNRS (Laboratoire d'océanologie et de géosciences ; Unité matériaux et
transformations ; Institut d'électronique, de microélectronique et de nanotechnologie), et de l'Université
de Liège (Laboratoire de Paléogéobiologie-Paléobotanique-Paléopalynologie, Département de Géologie,
UR GEOLOGY), en collaboration avec les universités de Harvard, Anvers, et du Saskatchewan, grâce à des
subventions de recherche française (CNRS-INSU et Conseil Régional du Nord-Pas de Calais), belge (FNRS
et BELSPO IAP PLANET TOPERS), européenne (ERC StG ELiTE, European Regional Development Fund,
et FP7-ESMI), et américaine (NASA Astrobiology Institute).
Les résultats, publiés dans Nature Communications(1), ont tout d'abord permis de discriminer différentes
espèces (ou différents types) de fossiles en montrant la préservation de structures cellulaires que la
microscopie conventionnelle ne permettait pas de distinguer clairement. Les nano-analyses chimiques et
cristallographiques ont montré que des nano-cristaux ferrugineux se trouvent systématiquement à l'intérieur
des cellules fossiles de certaines espèces, (et pas dans ou sur les parois cellulaires), alors que d'autres
espèces en sont dépourvues. Le fer n'est pas concentré sur et dans les parois cellulaires.