La guerre contre l’Union soviétique fut foncièrement différente de toutes les guerres modernes
européennes et elle se distingua des autres guerres que la Wehrmacht allemande mena durant
la Seconde Guerre mondiale ailleurs en Europe. Ce fut une guerre qui était non seulement faite
à une autre armée, mais aussi à une partie de la population civile. Il était prévu d’assassiner la
population juive, de décimer les civils non-juifs par la famine et la terreur et de les astreindre aux
travaux forcés. Ces procédés criminels ne peuvent nullement être considérés comme les
conséquences d´une escalade des hostilités, car ils furent d’emblée partie intégrante des plans
de campagne.
Toutefois, les options stratégiques ne constituèrent qu’un des facteurs qui déterminèrent ce qui
fut accompli concrètement au cours de l’occupation de l’Est par les Allemands. Chaque cas
particulier porte l’empreinte des conditions spécifiques dans lesquelles s’est déroulé tel ou tel
acte, soumis en outre aux influences du moment et caractérisé par les types de comportement
des acteurs respectifs.
Les lois et coutumes de la guerre et le droit international de l’époque comportaient un certain
nombre de principes reconnus par la communauté internationale qui étaient censés être
respectés lors de tout conflit armé. Ainsi la population civile et les prisonniers de guerre devaient
jouir d’une protection particulière. Bien que les lois et coutumes de la guerre autorisent à
prendre des mesures profondément inhumaines et bien qu’elles n’aient pas prévu de
réglementation pour toutes les éventualités, la ligne de démarcation entre acte licite et acte
illicite était clairement tracée.
L’exposition „Crimes de la Wehrmacht. Dimensions de la guerre d’extermination 1941 - 1944“,
en se référant aux lois et coutumes de la guerre et au droit international alors en vigueur, entend
montrer dans quelle mesure la Wehrmacht participa aux crimes perpétrés lors de la Seconde
Guerre mondiale sur les théâtres de guerre en Europe de l’Est et du Sud-est. Elle distingue six
dimensions de la guerre d’extermination: le génocide des juifs soviétiques; la décimation des
prisonniers de guerre soviétiques; la guerre par la faim; la déportation aux travaux forcés;
la guerre contre les partisans; les représailles et les exécutions d’otages.
L’exposition montre dans quelle mesure la Wehrmacht contribua activement ou passivement aux
forfaits. La recherche historique ne permet jusqu’alors pas d’évaluer le nombre des soldats et
officiers allemands impliqués. Par contre, l’exposition fournit des documents sur le comportement
d’individus dans des situations concrètes. La section „marges de décision“ démontre que la
guerre d’extermination ne participe pas d’une dynamique abstraite, mais de l’interaction de
décisions échelonnées et de responsabilités individuelles.
INTRODUCTION