subissant une amputation auraient un examen du pied incomplet. En outre, selon une étude,
sur 23 sujets amputés sous le genou, 22 n'avaient jamais été informés de l'intérêt des
mesures préventives ou d'un traitement précoce.
Comment éduquer et qui devrait le faire ?
Le but de l'éducation est de modifier le comportement du patient quant à sa propre prise en
charge et d'augmenter son observance quant aux conseils sur les soins des pieds (c'est à dire
la prescription de chaussures). De plus, les patients diabétiques devraient identifier leurs
problèmes potentiels de pied et prendre alors la bonne décision (c'est à dire rechercher
l'aide d'un professionnel). L'éducation doit être simple, pertinente, logique et répétée. En
outre, les médecins et autres professionnels de santé devraient être éduqués
périodiquement et leur capacité de traiter le diabète renforcée, afin d'améliorer les soins
donnés aux sujets à haut risque podologique.
Actuellement, les données sont insuffisantes pour savoir quelle(s) technique(s) utiliser.
L'effet d'une séance d'éducation a été évalué dans deux études, donnant des résultats
contradictoires. Il a été montré que des séances d'éducation sur les soins des pieds sous
forme de conférences amélioraient les connaissances mais avaient peu d'effet sur une
véritable prise en charge personnelle de leurs pieds par les patients. Les programmes dont le
but est d'augmenter la motivation et les aptitudes et au cours desquels l'éducation est
délivrée en plusieurs séances dans le temps, semblent plus prometteurs. Ces programmes
aboutissent à des comportements plus appropriés des patients vis-à-vis de leurs pieds et,
comme le montre une étude, à une diminution du nombre de problèmes de pied nécessitant
un traitement.
Dans le meilleur des cas, l'éducation fait partie d'un programme global portant sur les pieds
et représente l'effort de toute un équipe, à la fois dans le public et à l'hôpital. Idéalement,
cette équipe doit être présente à la fois dans les centres de soins primaires et les structures
hospitalières spécialisées. L'éducation doit faire partie intégrante de tout contact avec le
patient au sujet de son diabète, notamment chez le patient à haut risque.
Dans de nombreux pays, les acteurs de soins primaires, les infirmières en contact avec les
diabétiques et les podologues devraient prodiguer l'éducation. Les techniques utilisées
dépendront des particularités locales. L'accent doit être mis plus sur une éducation
participative que sur une éducation normative, ex cathedra. Bien qu'existe un grand nombre
de techniques éducatives, il est probable que l'approche la plus efficace comprenne un
mélange de méthodes audio-visuelles, d'apprentissage actif et de lecture. En outre,
l'éducation peut être donnée à la fois en sessions individuelles et collectives. L'écrit devrait
être renforcé chaque fois par l'oral. Des brochures devraient être utilisées comme
complément à l'éducation personnelle.
L'éducation devrait être ciblée vers certains groupes et là où les budgets sont limités,
spécifiquement vers les sujets à haut risque. Des approches particulières sont nécessaires
pour les patients âgés qui, en raison de leur déficit visuel et de leur mobilité réduite, ne sont
pas toujours physiquement capables d'examiner leurs pieds quotidiennement. Dans ce cas,
l'aide d'un membre de la famille ou de professionnels de santé doit être envisagée. Le profil
socio-économique et culturel doit être également pris en compte quand, par exemple, des
chaussures sont conseillées ou prescrites. Il faut souligner qu'il est essentiel d'évaluer si le
patient a bien compris tous les messages, s'il est motivé pour agir et a les aptitudes
suffisantes pour se soigner lui-même.
En conclusion, il est très vraisemblable que l'éducation, faite d'une manière structurée et
organisée, a de la valeur dans la prévention des problèmes du pied chez le diabétique. Dans