Sarah ayant obtenu gain de cause, nous
voyons Ismaël errer sur l’épaule d’Hagar dans
le désert de Bersabée (8). Sur le point de mourir
de soif, Dieu intervient qui le sauve et le pro-
tège. (9) Poursuivant leur route, Sarah et son fils
arrivent au désert de Parân où ils s’installent.
Devenu homme, sa mère le donne en mariage
à une Égyptienne, comme elle.
La tradition sacerdotale montre Ismaël aux
côtés d’Isaac pour ensevelir leur père dans la
grotte de Makpéla (10). Elle précise aussi com-
ment naquit d’Ismaël « la grande nation », à
l’image « d’un onagre d’homme » (11).
Comme à Nahor et à Jacob-Israël, douze fils
« princes » de douze tribus, lui sont attribués
(12). À cette descendance d’Ismaël est attri-
buée toute la région occupée par les Arabes en
direction d’Achchour, auxquels se mêleront les
Édomites.
Ismâ’îl dans la tradition islamique
Dans le Coran il est dit de lui : « Il fut sincère
en sa promesse et fut apôtre et prophète. Il or-
donnait à sa famille la prière et l’aumône et il
fut agréé devant son Seigneur » (19, 54ss.). À
trois autres reprises il est fait mention de lui
mais en compagnie d’autres saints de l’anti-
quité. Ainsi, en 38, 48 II est mentionné avec
Élisée (al-Yasa') et Dhu 1-Kifi comme « un
parmi les meilleurs » et, dans la sourate 21, 85
avec Idrîs et Dhu 1-Kifi comme « un parmi les
constants que Dieu fit entrer dans sa miséri-
corde ». Et dans la sourate 6,86, il est dit
d’Ismâ’îl, d’Élisée, de Jonas et de Loth que
«Dieu a placé chacun d’eux au-dessus du
monde ».
Il est notoire que nulle part dans le Coran il
n’existe de lien direct entre Ismâ’îl et Ibrâhîm
(Abraham). Bien plus, le Coran indique que
c’est Jacob et non Ismâ’îl qui est cité comme
fils d’Abraham à côté d’Isaac (19,49 ; 21,72 ;
29,27 ; 6,84 ; 11,71).
Le lien qui est établi entre Abraham et
Ismâ’îl se situe au niveau de la Ka’ba, lorsqu’il
s’est agi de faire de celle-ci un lieu de pèleri-
nage et le centre de la pure foi monothéiste (2,
125 et 127,9). Un autre fait attire l’attention,
c’est que, dans la mesure où Isaac est nommé,
c’est à Ismâ’îI que la priorité est donnée
comme fils d’Abraham (14,39 ; 2,132 ss ;
2,136 ; 3,84 ; 2,140 ; 4,163). À remarquer ce-
pendant que, en ce qui concerne le sacrifice
projeté sur la montagne, il n’est pas précisé,
dans le Coran, s’il s’agit d’Isaac ou d’Ismâ’îl.
Dans la sourate 14, 35-41, qui est de la pé-
riode médinoise, Abraham se fait le défenseur
de la sécurité du territoire sacré de la Mecque
et loue Dieu de lui avoir donné Ismâ’îl et Ishâq
en dépit de son âge avancé. Ce qui montre que
Ismâ’îl avait un rôle secondaire dans la légende
coranique ayant trait à la fondation et à la pu-
rification du culte de la Ka’ba.
Il est frappant aussi de constater qu’il
n’existe pas pour Ismâ’îl de lien entre les Israé-
lites et les Arabes. Ismâ’il n’est considéré que
comme le fils d’Abraham. Dans 2, 133, il est
cité avec Abraham et Isaac comme l’un des
« pères » de Jacob.
Si le Coran est avare de détails, les commen-
taires du Coran, les « histoires des prophètes »
(qiçaç l-anbiyâ') de Tha’labi (13), donnent par
contre des détails sur le rôle joué par Ismâ’îl
dans la construction de la Ka’ba et dans l’or-
ganisation des cérémonies du pèlerinage.
Selon la tradition islamique, Abraham accom-
pagne Hagar et son fils dans le désert jusqu’à
la Mecque. C’est là qu’il les abandonne pour
retrouver sa femme Sarah.
Référence : 2Da17 ** cf. le glossaire PaTer version 1.1 - mis en ligne : 05/2012
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