la première et la seconde période (p = 0,01), alors que l’ob-
servance avec les précautions de contact était de 76 % durant
la première période et celle du port de gants universel de 87 %
durant la seconde (p < 0,001). Il n’y avait pas de différence
pour l’acquisition d’entérocoques résistants à la vancomycine
(ERV, 20 et 14 %), ni pour l’acquisition de SARM (5,7 et 5 %).
En revanche, le taux d’IAS a augmenté durant la seconde
période pour les septicémies (6,2 à 14,1 pour 1 000 jours/cathé-
ter), les infections urinaires (4,3 à 7,4) et les pneumopathies
(0 à 2,3). Ces données plaident donc en faveur de l’hygiène
des mains et de précautions ciblées sur les porteurs de BMR,
plutôt que du port de gants.
Deux méthodes d’hygiène des mains ont été comparées dans
deux services de réanimation néonatale, avec tirage au sort de
la méthode durant 22 mois : lavage des mains avec un savon
à la chlorhexidine ou SHA (Larson E, New York, États-Unis,
abstract 14). Après ajustement sur la durée de surveillance, le
poids à la naissance et le service, il n’y avait pas de différence
de taux d’IAS entre les deux périodes. En revanche, l’état des
mains des infirmières était significativement amélioré durant
l’utilisation des SHA, mais l’hygiène des mains rapportée par
les soignants restait très faible, inférieure à trois fois par heure.
Cette étude montre a contrario que l’important est moins le
choix du produit que l’augmentation d’observance obtenue
avec les SHA : il n’est pas surprenant qu’aucune réduction des
taux d’IAS n’ait été obtenue avec une observance aussi faible.
SARM HOSPITALIER
Le portage de SARM par le personnel de soins est encore mal
connu. Dans des services en situation d’épidémie prolongée,
environ 5 % du personnel de soin est trouvé porteur de SARM
un jour donné. Cette prévalence peut être plus élevée, allant
jusqu’à 20 ou 30 %, chez les soignants prenant en charge des
patients très colonisés, par exemple dans les unités de brûlés.
La prévalence chez le personnel semble associée à celle consta-
tée chez les malades, comme l’a récemment suggéré une publi-
cation française (Eveillard M et al. Infect Control Hosp Epi-
demiol 2004;25:114-20). Enfin, ce portage semble transitoire
à partir d’une seule étude déjà ancienne (Cookson B et al.
J Clin Microbiol 1989;27:1471-6). L’équipe du Johns Hopkins
Hospital (Johnston CP, Baltimore, États-Unis, abstract 54) a
surveillé les acquisitions de SARM tous les mois durant 6 mois
chez 200 soignants travaillant dans des services dont les
patients étaient prélevés pour le SARM à l’admission, puis une
fois par semaine. La prévalence à l’admission était impres-
sionnante : 33 % dans l’unité prenant en charge les patients
VIH positifs et entre 21 et 28 % en réanimation médicale. Mal-
gré ce taux très élevé, la prévalence chez les soignants était de
2 %, et seules 5 acquisitions ont été observées. Les auteurs ont
conclu à un faible risque d’acquisition de SARM, qu’il soit
communautaire ou hospitalier chez les soignants dans des hôpi-
taux en situation endémique, à la condition de respecter les pré-
cautions standard. Voici une étude supplémentaire qui montre
que le portage de SARM par le personnel et son impact sur
l’épidémie hospitalière doivent faire l’objet d’évaluations com-
plémentaires, mais elle est sans doute d’un faible poids épidé-
miologique.
Plusieurs techniques de dépistage rapide du SARM sont main-
tenant utilisées, qu’elles soient non commercialisées (Fran-
çois P et al. J Clin Microbiol 2003;41;254-60) ou déjà dispo-
nibles sur le marché (Huletsky A et al. Clin Infect Dis 2005;40:
976-81). Cependant, une seule a, à ce jour, testé ces méthodes
rapides par PCR en situation clinique, avec des résultats incer-
tains : pas d’efficacité dans le service de réanimation chirurgi-
cale et possible efficacité associée à l’isolement préventif dans
le service de réanimation médicale de l’hôpital de Genève
(Harbarth S et al. Crit Care Med 2006;10:R25). La méthode
commercialisée IDI a été évaluée à l’hôpital d’Ottawa
(Conterno LO, Ottawa, Canada, abstract 56) pendant deux
périodes de six mois durant lesquelles 8 à 10 000 dépistages
ont été réalisés. Avec la méthode PCR, les coûts ont augmenté
de 43 %, en même temps que le nombre de nouveaux cas de
SARM dépistés à l’admission passait de 5 à 6,3 pour
1 000 admissions. L’incidence des cas de SARM est restée
stable durant les deux périodes, mais le nombre de journées en
précautions de contact a quasiment doublé. Les auteurs ont
conclu que l’augmentation des coûts durant la période avec
PCR pourrait être bénéfique du point de vue financier si cette
méthode permettait de se passer de celle par culture classique,
et si l’observance du dépistage à l’admission passait au-dessus
des 61 % observés. Une étude qui s’ajoute à d’autres dans le
domaine de l’hygiène hospitalière et qui montre que la tech-
nologie n’est éventuellement utile que comme mesure d’ap-
point du respect des mesures d’hygiène.
À l’hôpital de Hanovre (Chaberny IF, Hanovre, Allemagne,
abstract 55), le doublement du nombre de cas de SARM en
deux ans a conduit à la mise en place d’un dépistage à l’ad-
mission dans les unités de réanimation. La comparaison des
six premiers mois de 2004 et de 2005 montrait que la propor-
tion de cas importés parmi l’ensemble de SARM passait de 59
à 78 %, et qu’une réduction de 50 % des cas d’infections
acquises était obtenue (0,19 à 0,09 cas pour 100 patients) dans
l’ensemble de l’hôpital.
L’hôpital de Pittsburgh (Muto CA, Pittsburgh, États-Unis,
abstract 67) a mis en place un programme de contrôle du
SARM en réanimation médicale en 2002, puis des infections
liées au cathéter dans l’ensemble des réanimations 18 mois
plus tard. Pour juger de l’impact éventuel du programme
cathéter sur les taux de SARM, les auteurs ont comparé la
La Lettre de l’Infectiologue - Tome XXI - n° 4 - juillet-août 2006
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RÉUNIONS
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