La découverte du neutron et du positon, en thiiblant le

28
PHYSIQUE ET MICROPHYSIQUE
NOUVELLE CONCEPTION
DU
NOYAU
La
découverte du neutron et
du
positon, en thiiblant le
nombre des particules matérielles élémentaires
que
nous
con-
naissions,
a
naturellement beaucoup élargi le champ des
possi-
bilités en ce qui concerne
la
structure des noyaux atomiques.
Avant la découverte du neutron, nous l’avons
vu,
nos con-
naissances
nous
avaient conduits, en utilisant les (deux sortes
de particules élémentaires dont nous disposions,
à
considérer
le noyau comme un assemblage généralement tr& stable de
protons et d’électrons
:
cette opiiiion paraissait confirmée par
divers faits et notamment par l’aptitude cp’ont certains corps
radioactifs naturels (les
seuls
connus
à
cette époque)
à
se
désintégrer en &nettant des électrons
sous
forme de rayons
p.
Néanmoins l’hypothèse cue les noyaux d’atomes sont formés
de protons et d’électrons donnaient lieu
à
un certain nombre
de diffiruliés. En voici une des
plus
importantes. La Méca-
nique ondulatoire avait permis de mettre en relation les alter-
nanres d’intensité que l’on constate dans les raies des spectres
de bande 6mis par
les
molécules biatomiqiies d’~ corps sim-
ple avec le nombre de constituants que renferme
le
noyau de
l’atome de ce corps simple. En appliquant ces conclusions
à
la
molkciile d’Azote,
on
en déduisait que le noyau d’Azote doit
contenir iin nombre pair de constituants.
Or
l’atome d’Azote
a
un ndre atomique
égaJ
à
7
et un
poids
atomique égal
à
14.
I1
est aisé d’en conclure que, si le noyau d’azote est formé
d’électrons et de protons, il doit contenir
14
protons et
7
élec-
trons,
re
q7ii fait au total
21
conetitnants, nombre impair en
contradiction avec la prévision precédente.
,4
la
suite de
la
découverte du neutron,
M.
Heisenberg a pro-
posé
line conception nouvelle de
la
constitution des noyaux,
LES PARTICULES
ÉLÉMENTAIRES
DE
LA
MATIÈRE
29
conception qui est aujourd’hui g6néralcrnen
t
adopt&. Elle
consiste
i
admettre que
le
noyau de l’atome
est
îoiine
de
protoiis
et
de
neutrons,
c’est-à-dire par des assem1)lages des
deux types
de
parlicules lourdes. S’il en est ainsi, le
noyau
de
nombre atoniiqiie
N
et
de poids atomique
P
(entier) doit
contenir
N
protons et
P-N
Neutrons, comme
011
le
voit faci-
lement. Avec ces hypothèses, on parvient
i
éviter
les
objcc-
tions auxquelles se heurtait l’ancienne
image
des
noyaiix
for-
més
de
protons
et
d’électrons. Par exemple,
le
noyau d’Azote
de nombre atomique
7
et
de poids atomique
14
doit mainte-
nant être considéré comme
formé
de
7
protons ct de
7
nei~troiià,
ce qui faii
un
nombre total de
14
constitiiaiits,
nombre
pair
en accord avcc
les
prévisions de
la
R4&aiiic[iie
oiidulaioirc.
Mais
avec
1
’Iiypotli&se
d’HeiseiilIerg, comment peut-on
expliquer
clue
les
radioélériients natiirels et certains radio-
éléments artificiels émettent des électrons iiégaiifs
lors
de leur
désintégration,
tandis
que par ailleurs d’autres radioéléments
artificiels éinettcnt
des
positons
?
A cette question,
on
donne
nujourd’liui
la
réponse suivante
:
les neutrons peuvent se
transîormcr
en
protons avec émission
ti’nii
élcctroii iiégatiE et
les
protoiis
peuvent
se
transîornier cii neutrons avec émissioii
d’un électron positif.
Ce
sont
de telles traiisîorrnations
qui
s’opèrent dans les
noyarix
des radioéléments quand
ils
émettent
des rayons négatifs
ou
des rayons
p+
positiîs.
Le
proton
et
le
neutroii nous apparaissent donc niaiiiteiiant coniine
deux
états diffbrents d’une même particule lourde qu’on appelle
anjoi~rd’liui
N
nucléon
»,
l’un
des états étant chargé positi-
vement et l’autre neutre.
On
voit ici reparaître encore
la
dissymbtrie caractéristique gui lie l’électricité positive
i
la
masse.
On
poiirrait bien imaginer l’existence
d’iiii
proton
négatif ayant même masse que le
proton
ordiiiaii-e avec iiiic
charge égale et de signe contraire
:
il serait
la
particule inverse
du
proton
ordinaire, comme I’électroii positif
es1
la
particule
inverse de l’électron ordinaire. Mais ce proton négatif,
il
30
PHYSIQUE
ET
MICROPHYSIQUE
paraît ne
pas
exister
ou
du moins, s’il existait,
sort
apparition
devrait être bien exceptionnelle
puisqu’on
lie
l’a
jarnais encore
niis en évidriice.
Et,
dans
les
interac:tioiis qui se joiieiît lîabi-
tuellement
à
l’intérieur des noyaux atomiques, c’est au neutron,
et
non
à
cet hypothétique proton négatif, que le proton positif
est intimement
relié.
Ainsi, pour les particiiles lourdes, c’est
l’électricité positive
qui
joue seule un rôle tandis que,
pour
les particules Iégkres, l’électricité négative
a
au
contraire,
1111
rôle prédominant, l’électron négatif étant stable
et
I’électroii
positif n’ayant qu’uiîe existence transitoire.
Ces conceptions nouvelles sur les relatioiis
dii
proton
et du
neutron conduisent
à
une conséquence
qu’il
est important de
souliguer. Dans
la
théorie quantique de 1’~niissioii et de
I’ahsorption
du
rayon~îement,
on
savait
déjà
depuis
la
théorie
de
Bohr qu’une particule électrisée légère, telle
que
l’électron,
est susceptible d’émettre
ou
d’absorber un qiiantuni de rayon-
nement, un plioton, en changeant brusquement d’état.
Et
voici
maintenant
qu’on
eii arrivait
à
se dire
:
a
de mibme qu’une
particule légère peut en changeant d’état émettre
ou
absorher
cette particule ultra-légère qu’est le plioton, de
menie
la
par-
ticule lourde qu’est le nucléon doit pouvoir, en changeant
d’état,
émettre ou absorber ces particules légères que sont les
électrons
et
les positons
1).
Cette idke, si intéressante par
sa
forme même, allait bientôt, nous le verrons, jouer un rôle
très iniportant dans nos théories du
noyau.
LES
INTERACTIONS
ENTRE
LES
CONSTITUANTS
DU
NOYAU
T,andis que s’élaboraient ces conceptions nouvelles,
on
seii-
tait
la
nécessité de développer une théorie des iateractions
eiitre
protons
et
neutrons susceptible de rendre coiiipte de
la
1 / 3 100%

La découverte du neutron et du positon, en thiiblant le

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !