1. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT Lioresal Intrathecal 0

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Résumé des caractéristiques du produit
1.
DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT
Lioresal Intrathecal 0,05 mg/1 ml solution injectable ou pour perfusion
Lioresal Intrathecal 10 mg/5 ml solution injectable ou pour perfusion
Lioresal Intrathecal 10 mg/20 ml solution injectable ou pour perfusion
2.
COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Une ampoule de Lioresal de 1 ml contient 0,05 mg de baclofène (0,05 mg/ml).
Une ampoule de Lioresal de 5 ml contient 10 mg de baclofène (2 mg/ml).
Une ampoule de Lioresal de 20 ml contient 10 mg de baclofène (0,5 mg/ml).
Excipients :
Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) par dose de 100
microgrammes, ce qui veut dire qu’il est fondamentalement ‘sans sodium’.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
3.
FORME PHARMACEUTIQUE
Solution injectable/pour perfusion, pour utilisation intrathécale.
Solution limpide, incolore.
4.
DONNÉES CLINIQUES
4.1
Indications thérapeutiques
Lioresal Intrathecal est destiné aux patients souffrant de spasticité chronique sévère résultant
d’un traumatisme, d’une sclérose en plaques ou d’autres atteintes de la moelle épinière, qui ne
répondent pas à un traitement oral par spasmolytiques (y compris le baclofène per os) et/ou
aux patients qui présentent des effets indésirables inacceptables avec les doses orales actives.
Lioresal Intrathecal est efficace chez les patients souffrant de spasticité cérébrale résultant par
exemple d’une paralysie cérébrale, d’un traumatisme crânien ou d’une hémorragie cérébrale.
Patients pédiatriques
Lioresal Intrathecal est indiqué chez les patients de 4 à < 18 ans souffrant de spasticité
chronique sévère d’origine cérébrale ou spinale (associée à un traumatisme, une sclérose en
plaques ou d’autres atteintes de la moelle épinière) qui ne répondent pas aux spasmolytiques
administrés oralement (parmi lesquels le baclofène oral) et/ou qui présentent des effets
indésirables inacceptables avec les doses orales efficaces.
4.2
Posologie et mode d’administration
Posologie
Lioresal Intrathecal est destiné à l’administration de doses tests en bolus unique, via une
ponction lombaire ou via un cathéter introduit dans l’espace sous-arachnoïdien, et au traitement
chronique lors duquel une solution de baclofène est administrée par voie intrathécale à l’aide
d’une pompe implantable qui libère la solution de manière continue.
Étant donné que la dose thérapeutique efficace varie fortement d’une personne à l’autre, la
posologie optimale doit être établie individuellement. La phase de test initiale est suivie d’une
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période de titration individuelle très minutieuse de la dose, avant que ne commence le
traitement d’entretien.
Des études randomisées et contrôlées, conduites par Medtronic Inc. avec le système de
perfusion SynchroMed®(EL) ont démontré l’efficacité de Lioresal Intrathecal. Une expérience
complémentaire a été acquise avec le système de perfusion Infusaid ®. Tous deux sont des
systèmes d’administration implantables : un réservoir rechargeable est implanté au niveau
sous-cutané, le plus souvent dans la paroi abdominale. Ces systèmes sont reliés à un cathéter
intrathécal qui circule de manière sous-cutanée jusqu’à l’espace sous-arachnoïdien. D’autres
pompes, dont l’efficacité pour l’administration intrathécale de baclofène a été prouvée, peuvent
également être utilisées.
L’administration intrathécale de baclofène au moyen d’un système d’administration
implantable ne doit être effectuée que par un médecin disposant des connaissances et de
l’expérience nécessaires. Le fabricant des pompes doit fournir des instructions spéciales
pour l’implantation et la programmation de la pompe et/ou le remplissage du réservoir, et ces
instructions doivent être strictement respectées.
Phase de test
Avant de passer aux perfusions continues de baclofène intrathécal, les patients doivent – au
cours d’une phase de test – présenter une réponse positive à une dose test intrathécale. Pour
déclencher une réponse, on administre habituellement une dose test de baclofène en bolus via
une ponction lombaire ou un cathéter intrathécal. La dose test initiale habituelle atteint 25 ou 50
microgrammes et est augmentée par paliers de 25 microgrammes à au moins 24 h d’intervalle,
et ce jusqu’à l’obtention d’une réponse qui se maintient au moins 4 à 8 heures. La dose doit être
administrée en 1 minute au moins.
À cet effet, des ampoules faiblement concentrées de 0,05 mg/ml sont disponibles.
Lors de l’administration de la première dose, du matériel de réanimation sera à portée de main.
Une réponse positive au traitement signifie une diminution significative du tonus musculaire
et/ou de la fréquence et/ou de la sévérité des spasmes.
La sensibilité au baclofène intrathécal est très variable. On a observé des symptômes de
surdosage sévère (coma) chez un patient adulte après une dose test unique de 25
microgrammes.
Si une dose test de 100 microgrammes ne permet toujours pas d’induire une réponse, cette
dose ne sera plus augmentée. Ces patients n’entrent pas en ligne de compte pour des
perfusions intrathécales continues. Néanmoins, dans certains cas (p.ex. les patients
souffrant de spasticité avec une composante dystonique), une perfusion continue de doses
allant jusqu’à 900 microgrammes/jour est nécessaire pour obtenir une réponse chez ces
patients.
Phase de titration de la dose
Après confirmation de la réponse positive aux doses tests de Lioresal Intrathecal, les perfusions
intrathécales sont mises au point en utilisant des systèmes d’administration adaptés.
La dose quotidienne totale de Lioresal Intrathecal avec laquelle on débutera le traitement après
l’implantation atteint deux fois la dose test qui a permis de générer une réponse clinique
favorable. Cette dose sera administrée au cours d’une période de 24 heures, sauf si l’effet induit
après l’injection en bolus s’est maintenu pendant plus de 12 heures. Dans ce cas, la dose
quotidienne initiale sera identique à la dose utilisée lors de la phase de test, et elle sera
administrée en l’espace de 24 h.
La dose ne doit pas être augmentée au cours des 24 premières heures. Par la suite, la dose
sera augmentée lentement et quotidiennement, jusqu’à l’obtention de l’effet désiré. Afin d’éviter
un surdosage possible, les doses ne seront augmentées chaque fois que de 10-30 %. En cas
d’utilisation de pompes programmables, la posologie ne sera augmentée qu’une fois toutes
les 24 heures. Pour les pompes non programmables reliées à des cathéters de 76 cm
assurant un débit de 1 ml/jour, il est recommandé d’évaluer la réponse au traitement toutes
les 48 heures. Si une augmentation significative de la dose quotidienne ne permet pas
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d’induire un effet clinique, il convient de vérifier le fonctionnement de la pompe et la
perméabilité du cathéter.
L’expérience avec des doses supérieures à 1000 microgrammes/jour est plus limitée.
Tant au cours de la phase de test qu’après l’implantation, lors de la phase de titration de la
dose, les patients doivent être surveillés de près, dans une unité complètement équipée, avec
le personnel nécessaire. Du matériel de réanimation doit être immédiatement accessible, en
cas de survenue éventuelle d’effets indésirables potentiellement mortels ou très sévères. Pour
limiter les risques au cours de la phase péri-opératoire, les implantations des pompes ne
doivent être effectuées que dans des centres expérimentés.
Traitement d’entretien
Le but clinique consiste à maintenir un tonus musculaire le plus normal possible et à limiter la
fréquence et la sévérité des spasmes, sans provoquer d’effets indésirables intolérables. Dès
lors, on utilisera la dose la plus faible possible, qui donne une réponse adéquate. En raison
d’une réponse décroissante au traitement ou d’une progression de la maladie, les patients
recevant un traitement chronique ont progressivement besoin de doses plus élevées pour
conserver une réponse optimale à long terme. Dans la majorité des cas, la dose se stabilise
après 1,5 à 2 ans de traitement.
Afin d’assurer un contrôle adéquat des symptômes, la dose quotidienne peut être augmentée
graduellement de 10-30 %, en adaptant le débit de la pompe et/ou la concentration de Lioresal
Intrathecal dans le réservoir. La dose quotidienne peut également être réduite de 10-20 % si le
patient présente des effets indésirables. La brusque nécessité d’une augmentation
substantielle de la dose doit faire suspecter une complication potentielle au niveau du
cathéter (pli ou déplacement) ou un mauvais fonctionnement de la pompe.
Les doses d’entretien pour les perfusions continues de longue durée de baclofène intrathécal
varient de 10 à 1200 microgrammes/jour. Chez la plupart des patients, la dose d’entretien
adéquate atteint 300-800 microgrammes/jour.
Environ 5 % des patients sous traitement prolongé deviennent insensibles à des doses plus
élevées. Ceci peut être dû à l’apparition d’une non-réponse au traitement. L’expérience est
insuffisante pour donner des recommandations claires en cas de non-réponse au traitement. Ce
phénomène a déjà été traité en milieu hospitalier par le biais d’une interruption temporaire du
traitement, lors de laquelle l’administration de Lioresal Intrathecal est lentement réduite au
cours d’une période de 2 à 4 semaines, pour passer à d’autres formes de traitement de la
spasticité (p.ex. l’administration intrathécale de sulfate de morphine sans conservateur). Après
cette période, la sensibilité au Lioresal Intrathecal peut être rétablie : le traitement sera alors
repris à la dose initialement utilisée pour la perfusion continue et il sera suivi d’une phase de
titration, afin d’éviter un surdosage.
Des contrôles cliniques réguliers restent nécessaires pour déterminer la dose requise, pour
contrôler le fonctionnement du système d’administration et pour évaluer les effets indésirables
possibles ou les infections.
Une attention particulière doit être apportée en cas de passage du Lioresal Intrathecal à la
morphine ou inversement.
Populations spécifiques
Population pédiatrique
Phase de test
La dose test initiale administrée par ponction lombaire chez les patients de 4 à < 18 ans
devrait être de 25-50 microgrammes/jour, en fonction de l’âge et du poids de l’enfant. Chez
les patients qui ne présentent pas de réponse, on peut augmenter la dose par paliers de 25
microgrammes/jour toutes les 24 heures. La dose test maximale ne doit pas dépasser
100 microgrammes/jour chez les patients pédiatriques.
Phase de titration de la dose
Pas d’adaptations proposées.
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Traitement d’entretien
Chez les enfants de 4 à < 18 ans, présentant une spasticité d’origine cérébrale ou spinale, la
dose d’entretien initiale pour une perfusion continue à long terme de Lioresal Intrathecal
varie de 25 à 200 microgrammes/jour (dose médiane : 100 microgrammes/jour). La dose
quotidienne totale tend à augmenter au cours de la première année du traitement, ce qui
explique que la dose d’entretien doit être adaptée en fonction de la réponse clinique
individuelle. L’expérience avec des doses supérieures à 1000 microgrammes/jour est limitée.
La sécurité et l’efficacité de Lioresal Intrathecal dans le cadre du traitement d’une spasticité
sévère d’origine cérébrale et spinale chez les enfants de moins de 4 ans n’ont pas été
établies (voir rubrique 4.4 « Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »).
Insuffisance rénale
Aucune étude n’a été menée avec Lioresal Intrathecal chez des patients insuffisants rénaux.
Étant donné que le baclofène est principalement éliminé par les reins sous forme inchangée,
il est conseillé de le prescrire avec une attention particulière aux patients présentant une
insuffisance rénale.
Insuffisance hépatique
Aucune étude n’a été menée avec Lioresal Intrathecal chez des patients insuffisants
hépatiques. Aucun ajustement posologique n’est recommandé chez ces patients dans la
mesure où le foie ne joue pas un rôle significatif dans la métabolisation du baclofène après
administration intrathécale. De ce fait, l’exposition systémique au médicament n’est pas censée
être impactée par une insuffisance hépatique.
Patients âgés
Plusieurs patients âgés de 65 ans et plus ont été traités par Lioresal Intrathecal au cours
d’essais cliniques sans qu’une augmentation des risques n’ait été observée en comparaison
aux patients plus jeunes. Des problèmes spécifiques à cette classe d’âge ne sont pas attendus
puisque la détermination de la dose est individuelle.
Arrêt du traitement
Excepté en cas d’urgence, lors d’un surdosage, le traitement sera arrêté graduellement, en
diminuant lentement les doses. L’administration de Lioresal Intrathecal ne peut être arrêtée
brutalement (voir rubrique 4.4 « Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »).
Spécifications d’administration
Les ampoules de Lioresal de 10 mg/5 ml et 10 mg/20 ml ont spécialement été conçues pour
être utilisées avec les pompes à perfusion.
Les concentrations spécifiques qui doivent être utilisées dépendent de la dose quotidienne
totale nécessaire ainsi que de la vitesse minimale de perfusion de la pompe. Veuillez consulter
les recommandations spéciales dans le manuel d’utilisation du fabricant.
Schéma d’administration
Lioresal Intrathecal est le plus souvent administré au moyen d’une perfusion continue,
immédiatement après l’implantation. Une fois que le patient est stabilisé du point de vue de la
dose quotidienne et du statut fonctionnel, on peut – si la pompe le permet – passer à un mode
d’administration plus complexe pour mieux contrôler la spasticité à différents moments de la
journée. Ainsi, chez les patients présentant davantage de spasmes nocturnes, par exemple, on
peut augmenter la vitesse de perfusion horaire de 20 %. Les modifications du débit doivent être
programmées environ 2 heures avant l’effet clinique souhaité.
Recommandations pour l’utilisation / la manipulation
Lioresal Intrathecal est destiné à l’injection intrathécale et aux perfusions intrathécales
continues, comme l’indiquent les modalités d’administration des systèmes de perfusion.
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Chaque ampoule n’est destinée qu’à un usage unique. Toute fraction non utilisée doit être jetée.
Ne pas congeler. Ne pas stériliser par la chaleur.
Stabilité
On a démontré que Lioresal Intrathecal conserve sa stabilité pendant 90 jours dans le système
implantable SynchroMed® (EL), et pendant 28 jours dans la pompe Infusaid®.
Dans la mesure du possible, les médicaments parentéraux doivent être examinés avant leur
administration, à la recherche de particules solides et d’une coloration.
Modalités de libération
La concentration qui doit être utilisée spécifiquement dépend de la dose quotidienne totale
nécessaire ainsi que de la vitesse minimale de perfusion de la pompe. Veuillez consulter les
recommandations spécifiques dans le manuel d’utilisation du fabricant.
Instructions pour la dilution
Pour les patients qui ont besoin d’autres concentrations que 50, 500 ou 2000
microgrammes/ml, Lioresal Intrathecal doit être dilué de manière aseptique au moyen d’une
solution stérile de chlorure de sodium pour préparations injectables, sans agent
conservateur.
Systèmes d’administration
Plusieurs systèmes de libération de médicaments ont été utilisés pour l’administration
prolongée de Lioresal Intrathecal, notamment le système de perfusion Medtronic SynchroMed ®
(EL) et le système Infusaid®. Tous deux sont des systèmes d’administration implantables munis
de réservoirs rechargeables qui sont implantés, sous anesthésie générale ou locale, sous la
peau ou sous les fascias, le plus souvent dans la paroi abdominale. Ces systèmes sont reliés à
un cathéter intrathécal qui circule de manière sous-cutanée jusqu’à l’espace sous-arachnoïdien.
De plus amples détails au sujet de ces systèmes d’administration peuvent être obtenus auprès
des firmes suivantes :
- Medtronic Belgium NV/SA – Burgemeester E. Demunterlaan 5, 1090 Bruxelles, Belgique.
Tél. : 02/456 09 00. Fax : 02/460 26 67.
- Strato/Infusaid Inc. : Pfizer Hospital Products Group - 1400 Providence Highway Norwood, MA 02062 – États-Unis. Tél. : 00 1 617 769 5310. Fax : 00 1 617 769 0072.
Avant d’utiliser d’autres systèmes, il faut s’assurer que les spécifications techniques, y compris
la stabilité chimique du baclofène dans le réservoir, répondent aux exigences relatives à
l’utilisation intrathécale de Lioresal.
4.3
Contre-indications
Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.
Le médicament ne doit pas être administré par voie intraveineuse, intramusculaire, souscutanée ni épidurale.
4.4
Mises en garde spéciales et précautions d’emploi
Encadrement médical
Le système de pompe ne peut être implanté tant que la réponse du patient aux injections en
bolus de Lioresal Intrathecal et/ou à la titration de la dose n’a pas été évaluée adéquatement.
Étant donné les risques associés à une administration initiale ainsi qu’à la titration de Lioresal
Intrathecal (dépression globale des fonctions du SNC, collapsus cardiovasculaire et/ou
dépression respiratoire), ces processus doivent être effectués sous surveillance médicale et
dans une unité bien équipée. Les instructions mentionnées à la rubrique « Posologie et mode
d’administration » doivent être suivies scrupuleusement. En cas de symptômes potentiellement
mortels ou de surdosage sévère, il faut disposer d’un matériel de réanimation immédiatement
accessible. Les médecins doivent être expérimentés dans le traitement chronique par perfusion
intrathécale.
Suivi des patients
Après l’implantation chirurgicale de la pompe, le patient doit être surveillé de près, surtout
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pendant la phase initiale d’utilisation de la pompe et à chaque adaptation du débit de la pompe
et/ou de la concentration de baclofène dans le réservoir. Cette surveillance stricte est
nécessaire jusqu’à ce que la réponse du patient à la perfusion soit acceptable et
raisonnablement stable.
Il est nécessaire que le patient, les médecins qui en sont responsables, ainsi que toutes les
personnes impliquées dans les soins du patient soient correctement informés des risques de ce
type de traitement. Toute personne impliquée dans le traitement et les soins du patient doit être
informée des symptômes de sur- et de sous-dosage, des procédures à suivre en cas de sur- et
de sous-dosage, et des soins nécessaires à domicile, en ce qui concerne la pompe et le site
d’injection.
Phase de test
Lors de l’administration initiale des doses tests, il est capital de surveiller attentivement la
fonction respiratoire et la fonction cardiovasculaire du patient, surtout chez les patients souffrant
d’affections cardiopulmonaires et d’une faiblesse des muscles respiratoires, ainsi que chez les
patients traités simultanément par des médicaments du groupe des benzodiazépines ou par
des opiacés, et qui présentent donc un risque accru de dépression respiratoire.
Étant donné qu’une infection systémique peut interférer avec l’évaluation de la réponse du
patient au bolus intrathécal de baclofène, les patients doivent être indemnes de toute infection
avant la phase de test de Lioresal Intrathecal.
Implantation de la pompe
Avant l’implantation de la pompe, les patients doivent être indemnes de toute infection, car la
présence d’une infection peut augmenter le risque de complications chirurgicales. Par
ailleurs, une infection systémique complique la détermination de la dose adéquate. Une
infection locale ou un positionnement inadéquat du cathéter peuvent également entraîner
l’interruption de la libération du médicament, avec une possibilité d’arrêt brutal de
l’administration de Lioresal Intrathecal, associé à l’apparition de symptômes (voir
« Interruption du traitement »).
Remplissage du réservoir
Le remplissage du réservoir doit être effectué par du personnel entraîné et parfaitement
qualifié, en respectant les instructions du fabricant de la pompe. Les intervalles de
remplissage doivent être calculés avec soin pour éviter que le réservoir ne se vide
complètement, ce qui entraînerait une exacerbation de spasticité sévère ou l’apparition de
phénomènes potentiellement mortels de sevrage de Lioresal Intrathecal (voir « Interruption
du traitement »).
Le remplissage doit être effectué dans des conditions d’asepsie rigoureuses pour éviter toute
contamination microbienne ainsi que toute infection grave du SNC. Tout remplissage ou
toute manipulation du réservoir médicamenteux doivent être suivis d’une période
d’observation, en fonction de la situation clinique.
Une extrême prudence est recommandée lors du remplissage d’une pompe implantée
possédant un port d’accès direct au cathéter intrathécal. Une injection directe dans le
cathéter, via ce port d’accès, peut provoquer un surdosage mettant en jeu le pronostic vital.
Remarques relatives à l’adaptation de la dose
Pour prévenir une faiblesse marquée et des chutes, Lioresal Intrathecal sera utilisé
prudemment lorsqu’une certaine spasticité est nécessaire pour soutenir la station debout et
l’équilibre pendant la marche, ou dans les autres cas lors desquels la spasticité est
fonctionnelle. Il peut être important de conserver un certain degré de tonus musculaire et
d’autoriser des spasmes occasionnels afin de soutenir la circulation sanguine et de prévenir
l’apparition potentielle de thromboses veineuses profondes.
Tout traitement par spasmolytique oral en cours doit si possible être interrompu afin d’éviter un
éventuel surdosage ou des interactions non désirées. De préférence, ceci sera fait avant le
début des perfusions de baclofène, et sous surveillance médicale stricte. Toutefois, on évitera
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une diminution brutale ou l’arrêt des spasmolytiques concomitants durant un traitement
intrathécal chronique par baclofène.
Les patients doivent être particulièrement vigilants lors de la conduite de véhicules, de la
manipulation de machines dangereuses ainsi que de l’exercice d’activités rendues dangereuses
en cas de baisse d’attention.
Précautions concernant les patients pédiatriques
Chez les patients dont la spasticité est due à un traumatisme crânien, il est recommandé de
ne pas débuter le traitement à long terme par Lioresal Intrathecal tant que les symptômes de
spasticité ne sont pas stabilisés (c’est-à-dire au moins un an après le traumatisme).
Les enfants doivent avoir une masse corporelle suffisante pour permettre l’implantation d’une
pompe pour perfusion chronique. L’utilisation de Lioresal Intrathecal chez les patients
pédiatriques ne peut être prescrite que par des spécialistes possédant les connaissances et
l’expérience requises. On dispose de données cliniques très limitées en ce qui concerne la
sécurité et l’efficacité de Lioresal Intrathecal chez les enfants de moins de 4 ans.
Précautions concernant des populations de patients spécifiques
Chez les patients présentant une anomalie de circulation du liquide céphalorachidien, la
diffusion du médicament et, partant, la distribution de l’activité spasmolytique, peuvent être
perturbées.
Les patients souffrant d’affections psychotiques, de schizophrénie, d’états confusionnels
ou de la maladie de Parkinson doivent être traités prudemment par Lioresal Intrathecal et
doivent être maintenus sous surveillance attentive, étant donné qu’on a observé une
aggravation de ces affections lors de l’administration orale de Lioresal.
On prêtera une attention particulière aux épileptiques, parce que des crises d’épilepsie
peuvent survenir occasionnellement en cas de surdosage ou lors de l’arrêt de Lioresal
Intrathecal. Ceci peut également se produire chez des épileptiques recevant un traitement
d’entretien avec des doses thérapeutiques.
On administrera Lioresal Intrathecal avec prudence aux patients présentant des antécédents de
dysréflexie autonome. La présence de stimuli nociceptifs ou l’arrêt brutal de Lioresal
Intrathecal risquent de provoquer un épisode de dysréflexie autonome.
Le baclofène sera administré avec prudence aux patients souffrant d’insuffisance
cérébrovasculaire ou respiratoire, parce que ces situations peuvent s’aggraver par le
baclofène.
Étant donné que la biodisponibilité du médicament administré par voie intrathécale est
nettement plus faible par rapport à une prise orale, des interactions avec des maladies sousjacentes indépendantes du système nerveux central sont peu vraisemblables.
Toutefois, sur la base d’observations faites après un traitement par administration orale de
baclofène, une certaine prudence est conseillée chez les patients ayant des antécédents
d’ulcères gastro-duodénaux ou d’hypertonie sphinctérienne existante.
Insuffisance rénale
Des effets neurologiques indésirables graves ont été observés suite à l’administration de
baclofène par voie orale à des patients insuffisants rénaux, aussi une grande vigilance est-elle
recommandée lors de l’administration de Lioresal Intrathecal à des patients présentant une
insuffisance rénale.
Patients âgés > 65 ans
Les patients âgés peuvent être plus susceptibles de présenter des effets indésirables avec le
Lioresal oral pendant la phase de titration, et cela pourrait être également le cas avec Lioresal
Intrathecal. Cependant, pour autant que les doses soient titrées individuellement, il est peu
vraisemblable que des problèmes particuliers surviennent lors du traitement de patients âgés.
Interruption du traitement
7/16
L’arrêt brutal de l’administration de Lioresal Intrathecal, quelle qu’en soit la cause, s’est manifesté sous la forme d’une exacerbation de la spasticité, de prurit, de paresthésies et
d’hypotension, et a entraîné des séquelles comprenant un état d’hyperactivité avec
des spasmes rapides incontrôlés, une hyperthermie et des symptômes comparables
à ceux du syndrome malin des neuroleptiques (SMN), comme un état de confusion
mentale et une raideur musculaire. Dans de rares cas, il a conduit à des crises d’épilepsie/un état de mal épileptique, une rhabdomyolyse, une coagulopathie, une défaillance multiviscérale et le décès. Tous les patients recevant un traitement par baclofène intrathécal présentent un risque potentiel de sevrage.
Les patients et leurs soignants doivent être informés de l’importance du respect des rendezvous pour le remplissage de la pompe ainsi que des signes et des symptômes de sevrage de baclofène, en particulier les symptômes qui apparaissent précocement dans
le cadre d’un syndrome de sevrage.
Dans la plupart des cas, les symptômes de sevrage sont apparus dans les quelques heures
suivant l’interruption du traitement par baclofène intrathécal. Des motifs fréquents d’une
interruption brutale d’un traitement intrathécal par baclofène sont un mauvais fonctionnement
du cathéter (en particulier, des déconnexions), un volume trop faible dans le réservoir de la
pompe et l’épuisement de la batterie de la pompe ; dans certains cas, une erreur humaine
était la cause du problème, ou elle y a contribué. Pour éviter toute interruption brutale de
l’administration intrathécale de baclofène, il est recommandé de surveiller attentivement la
programmation et le suivi du système de perfusion, le planning et les procédures concernant
le remplissage du réservoir de la pompe, ainsi que les alarmes. En cas de syndrome de
sevrage avec baclofène par voie intrathécale, il est conseillé de restaurer le traitement par
baclofène par voie intrathécale au même dosage ou à un dosage proche de celui qui était
administré avant l’interruption du traitement. Néanmoins, si la restauration du traitement par
voie intrathécale est retardée, un traitement par des agonistes GABAergiques tels que le
baclofène par voie orale ou entérale, ou l’administration de benzodiazépines par voie orale,
entérale ou intraveineuse peut permettre d’éviter une réaction mortelle. La seule
administration de baclofène par voie orale ou entérale ne doit pas être considérée comme
suffisante pour endiguer le syndrome de sevrage avec le baclofène par voie intrathécale.
Il est extrêmement important de suivre scrupuleusement les instructions du fabricant
en ce qui concerne l’implantation et la programmation de la pompe et/ou le
remplissage du réservoir de la pompe.
Nodule inflammatoire à la base du cathéter implanté
Des cas de nodules inflammatoires à la base du cathéter implanté et pouvant entraîner une
détérioration neurologique ont été rapportés. Les symptômes les plus fréquents associés
avec les nodules inflammatoires sont : 1) une diminution de la réponse thérapeutique
(aggravation de la spasticité, récidive d’une spasticité auparavant bien maîtrisée, symptômes de
sevrage, faible réponse aux doses importantes, aux administrations plus fréquentes ou aux
fortes augmentations de dose), 2) des douleurs, 3) un déficit/dysfonctionnement neurologique.
Les patients sous traitement intrathécal doivent faire l’objet d’une surveillance clinique
accrue à la recherche de nouveaux signes ou symptômes neurologiques, en particulier en
cas d’administration de médicaments ou de mélanges préparés en pharmacie contenant des
opioïdes. Chez les patients présentant de nouveaux signes ou symptômes neurologiques
laissant penser à une inflammation, il est conseillé d’envisager une consultation
neurologique étant donné que de nombreux symptômes d’inflammation présentent des
similitudes avec les symptômes que les patients interprètent comme une spasticité sévère
due à leur pathologie. Un examen par imagerie est parfois nécessaire pour confirmer ou
exclure le diagnostic de nodule inflammatoire.
4.5
Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions
Interactions suspectées en raison desquelles une utilisation simultanée est déconseillée.
Lévodopa/inhibiteur de DDC
8/16
L’utilisation simultanée de Lioresal et de lévodopa/d’un inhibiteur de DDC a entraîné
l’augmentation du risque d’effets secondaires tels que des hallucinations visuelles, confusions,
céphalées et nausées. Des aggravations des symptômes parkinsoniens ont également été
rapportées. Une vigilance accrue est donc conseillée en cas d’administration de Lioresal par
voie intrathécale à des patients sous traitement par lévodopa/inhibiteur de DDC.
Interactions constatées et à prendre en considération.
Anesthétiques
L’utilisation simultanée de baclofène par voie intrathécale et d’anesthétiques généraux
(notamment le fentanyl et le propofol) peut augmenter le risque de troubles cardiaques et
d’AVC. Une vigilance accrue est donc conseillée en cas d’administration d’anesthétiques à des
patients sous traitement par Lioresal par voie intrathécale.
Nous avons trop peu d’expérience dans l’utilisation combinée de Lioresal Intrathecal et de
médicaments systémiques pour pouvoir en prévoir les interactions spécifiques, néanmoins il est
estimé que la faible exposition systémique au baclofène après une administration intrathécale
peut réduire les interactions pharmacocinétiques.
Si possible, il faut arrêter l’administration orale simultanée de spasmolytiques afin d’éviter un
surdosage possible ou des interactions non désirées. De préférence, ceci sera fait avant le
début des perfusions de Lioresal Intrathecal, et sous surveillance médicale stricte. Toutefois, on
évitera une diminution brutale ou l’arrêt des spasmolytiques concomitants durant un traitement
chronique par Lioresal Intrathecal.
L’utilisation concomitante de morphine et de Lioresal Intrathecal a été à l’origine d’hypotension
chez un patient. On ne peut exclure une dyspnée ou d’autres symptômes touchant le système
nerveux central avec cette association.
Un traitement concomitant avec d’autres médicaments administrés par voie intrathécale a été
testé de manière limitée et on connaît peu de choses au sujet de la sécurité de ce type
d’association.
Les effets dépresseurs de l’alcool et d’autres substances sur le système nerveux central
peuvent s’additionner aux effets de Lioresal Intrathecal.
Un traitement concomitant par baclofène oral et par antidépresseurs tricycliques peut
potentialiser l’effet de Lioresal et entraîner une hypotonie musculaire marquée. Il faudra en tenir
compte lors de l’utilisation de Lioresal Intrathecal.
Comme un traitement simultané par Lioresal oral et antihypertenseurs peut provoquer une
chute de la tension artérielle, il peut être nécessaire de contrôler la tension artérielle et
d’adapter la dose des antihypertenseurs.
En cas d’administration simultanée de Lioresal et de lévodopa, il existe un risque d’aggravation
des effets indésirables habituels de la lévodopa (confusion mentale, hallucinations, agitation).
4.6
Fertilité, grossesse et allaitement
Femmes en âge de procréer
Il n’y a pas de mention particulière concernant les femmes en âge de procréer.
Grossesse
Les données concernant l’utilisation de Lioresal Intrathecal chez la femme enceinte sont
limitées. Après l’administration par voie intrathécale de Lioresal, de petites quantités de
baclofène ont été détectées dans le plasma de la mère. Les études menées sur des animaux
ont montré l’existence d’une toxicité pour la reproduction (voir rubrique 5.3). Lioresal Intrathecal
ne doit pas être administré pendant la grossesse, sauf si les bénéfices potentiels sont
supérieurs aux risques éventuels pour le fœtus.
Allaitement
Chez les mères traitées oralement par des doses thérapeutiques de baclofène, la substance
9/16
active passe dans le lait maternel, mais en quantités tellement faibles qu’aucun effet néfaste ne
peut être attendu chez le nourrisson.
Après l’administration par voie intrathécale de Lioresal, de petites quantités de baclofène ont
été détectées dans le plasma de la mère. C’est pourquoi on ne s’attend pas à trouver du
baclofène dans le lait maternel, et aucune recommandation particulière n’est formulée.
Fertilité
Les études conduites sur des animaux ont montré qu’il est improbable que l’administration
par voie intrathécale de baclofène ait un effet négatif sur la fécondité dans des conditions
cliniques pertinentes.
4.7
Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Chez certains patients traités par Lioresal Intrathecal, des effets de dépression du système
nerveux central tels que de la somnolence ou une sédation ont été observés. D’autres effets
indésirables peuvent survenir tels qu’ataxie, hallucinations, diplopie et symptômes de sevrage.
Les patients doivent faire preuve de prudence lors de la conduite de véhicules ou de l’utilisation
de machines dangereuses, ainsi que lors de la pratique d’activités qui deviennent dangereuses
si la vigilance est réduite.
4.8
Effets indésirables
Les réactions fréquemment observées lors de l’administration de Lioresal Intrathecal sont :
somnolence, hypotonie musculaire, dépression, convulsions, hypotension et diarrhée.
Les effets indésirables observés dans le cadre d’études cliniques et de données postmarketing sont rapportés (tableau 1) selon les classes de systèmes d’organes MedDRA. Au
sein de chaque classe de systèmes d’organes, les effets indésirables sont classés par ordre
de fréquence décroissante. Au sein de chaque catégorie de fréquence, les effets
indésirables sont présentés par ordre de sévérité décroissante. En outre, la catégorie de
fréquence correspondante pour chaque effet indésirable se base sur la convention suivante
(CIOMS III) : très fréquent (≥1/10) ; fréquent (≥1/100, <1/10) ; peu fréquent (≥1/1000,
<1/100) ; rare (≥1/10 000, <1/1000) ; très rare (<1/10 000) ; indéterminé (ne peut être estimé
sur la base des données disponibles).
Tableau 1
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Peu fréquent
Déshydratation
Affections psychiatriques
Fréquent
Dépression, anxiété, agitation
Peu fréquent
Tentative de suicide, idées suicidaires, hallucinations,
paranoïa, euphorie
Indéterminé
Dysphorie
Affections du système nerveux
Très fréquent
Somnolence (surtout pendant la phase de test)
Fréquent
Convulsions, céphalées, dysarthrie, vertiges / étourdissements,
sédation, léthargie, insomnies, état confusionnel, paresthésies,
confusion / désorientation
Peu fréquent
Ataxie, troubles de la mémoire, nystagmus
Les convulsions et les céphalées concernent plus souvent les
patients atteints de spasticité d’origine cérébrale que d’origine
spinale.
Affections oculaires
10/16
Fréquent
Affections cardiaques
Peu fréquent
Affections vasculaires
Fréquent
Peu fréquent
Diplopie, vue troublée, troubles de l’accommodation
Bradycardie
Hypotension
Hypertension, thrombose veineuse profonde, bouffées de
chaleur, pâleur
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquent
Dépression respiratoire, pneumonie, dyspnée
Indéterminé
Bradypnée
Affections gastro-intestinales
Fréquent
Diarrhée, vomissements, nausées, constipation, diminution de
l’appétit, bouche sèche, salivation accrue
Peu fréquent
iléus, dysphagie, hypogeusie
Les nausées et les vomissements concernent plus souvent les
patients atteints de spasticité d’origine cérébrale que d’origine
spinale.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Fréquent
Œdème du visage et œdèmes périphériques, urticaire, prurit
Peu fréquent
Hyperhidrose, alopécie
Affections musculo-squelettiques et systémiques
Très fréquent
Hypotonie musculaire (surtout pendant la phase de test – effet
transitoire)
Fréquent
Hypertonie musculaire
Affections du rein et des voies urinaires
Fréquent
Rétention urinaire, incontinence urinaire
La rétention urinaire concerne plus souvent les patients
atteints de spasticité d’origine cérébrale que d’origine spinale.
Affections des organes de reproduction et du sein
Fréquent
Dysfonction sexuelle
Troubles généraux et anomalies au site d’administration
Fréquent
Fièvre, asthénie, douleur, frissons
Peu fréquent
Hypothermie
Rare
Phénomènes de sevrage potentiellement mortels après l’arrêt
brutal de l’administration du médicament (voir « Interruption
du traitement »)
Les effets indésirables dus au système d’administration (nodule inflammatoire au niveau de
la base du cathéter, déplacement du cathéter avec complications éventuelles, infection locale, méningite, surdosage dû à une manipulation erronée du système) ont été mentionnés
et dans certains de ces cas, un lien de causalité avec le baclofène ne peut être exclu (voir
rubrique « Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »).
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est
importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament.
Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via :
Agence fédérale des médicaments et des produits de santé
Division Vigilance
EUROSTATION II
Place Victor Horta, 40/40
B-1060 Bruxelles
11/16
Site internet : www.afmps.be
e-mail : [email protected]
4.9
Surdosage
Une attention particulière est nécessaire pour reconnaître à tout moment les symptômes de
surdosage, surtout pendant la phase de test initiale et pendant la phase de titration de la
dose, mais aussi à chaque reprise du traitement par Lioresal Intrathecal après une
interruption.
Les symptômes de surdosage peuvent se manifester brusquement ou très progressivement.
Symptômes
Les symptômes de surdosage sont : hypotonie musculaire excessive, somnolence,
étourdissements, vertiges, sédation, crises d’épilepsie, perte de conscience, ptyalisme,
nausées et vomissements.
Un surdosage sévère provoque une dépression respiratoire, des apnées et un coma.
Causes possibles
Un surdosage sévère peut survenir par exemple suite à la libération accidentelle du contenu du
cathéter lors des tests de perméabilité / du positionnement. Des erreurs de programmation, des
augmentations trop rapides de la dose et un traitement concomitant par du baclofène par voie
orale sont d’autres causes possibles de surdosage. Il faut également envisager une possibilité
de défectuosité de la pompe.
Traitement
Il n’existe pas d’antidote spécifique pour le traitement du surdosage de baclofène intrathécal,
mais les mesures suivantes doivent le plus souvent être mises en œuvre :
1. Vidanger le plus rapidement possible la pompe de la solution de baclofène résiduelle
2. Les patients présentant une dépression respiratoire doivent être intubés, si nécessaire,
jusqu’à l’élimination du médicament.
Si une ponction lombaire n’est pas contre-indiquée, on envisagera de prélever 30 à 40 ml de
liquide céphalorachidien, au cours de la phase débutante de l’intoxication, afin de réduire la
concentration de baclofène dans le LCR.
5.
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
5.1
Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : spasmolytique à point d’impact spinal, code ATC :
M03BX01.
Le baclofène inhibe la transmission réflexe mono- et polysynaptique dans la moelle épinière, via
une stimulation des récepteurs GABA-β. Le baclofène est un analogue chimique du
neurotransmetteur inhibiteur qu’est l’acide gamma-aminobutyrique (GABA).
En cas d’affections neurologiques accompagnées de spasmes de la musculature squelettique
(par exemple tetanos), l’administration de baclofène entraînera tant une diminution des
concentrations musculaires réflexes qu’une diminution marquée de l’intensité des spasmes
douloureux, hyperréflexie, trismus et clonus. Le baclofène favorise la mobilité du patient,
augmente son autonomie et facilite la kinésithérapie. Le baclofène n’a aucune influence sur
l’excitabilité neuromusculaire. Il a une action antinociceptive.
Le baclofène exerce une action inhibitrice globale sur le système nerveux central, entraînant
une sédation, de la somnolence ainsi qu’une dépression respiratoire et cardiovasculaire.
Lioresal Intrathecal peut être considéré comme une alternative aux interventions
neurochirurgicales invasives.
12/16
L’administration intrathécale directe de baclofène permet un traitement de la spasticité au
moyen de doses au moins 400 à 1000 fois moindres que celles nécessaires en cas
d’administration orale.
Bolus intrathécal
L’effet débute le plus souvent 1/2 h à 1 heure après l’administration d’une dose intrathécale
unique, l’effet spasmolytique étant maximal environ 4 h après l’administration. L’effet dure
environ 4 à 8 h. Le début de l’effet, sa durée et la réponse maximale peuvent varier
individuellement, en fonction de la dose et de la sévérité des symptômes, ainsi que du mode et
de la vitesse d’administration.
Perfusion continue
L’effet spasmolytique du baclofène se manifeste 6 à 8 h après le début de la perfusion, l’effet
étant maximal dans un délai de 24 à 48 h.
5.2
Propriétés pharmacocinétiques
En raison de la lente circulation du LCR et du gradient de concentration du baclofène entre
le LCR lombaire et le LCR cisternal, les paramètres cinétiques observés dans ce liquide tel
que décrit ci-dessous doivent être interprétés à la lumière d’une très grande variabilité intraet inter-patients.
Résorption
La perfusion directe dans le liquide céphalorachidien permet d’éviter le processus de
résorption, et assure un contact direct entre la substance et les récepteurs de la corne
dorsale de la moelle épinière, via adsorption.
Distribution
Après une injection en bolus intrathécal unique / une perfusion de courte durée, le volume de
distribution varie de 22 à 157 ml. Ceci a été calculé sur la base des concentrations mesurées
dans le liquide céphalorachidien. Des perfusions intrathécales continues avec des doses
quotidiennes de 50 à 1200 microgrammes ont donné des concentrations de baclofène dans
le liquide céphalorachidien lombaire pouvant atteindre 130 à 1240 ng/ml à l’état d’équilibre.
Sur la base de la demi-vie dans le liquide céphalorachidien, les concentrations à l’état
d’équilibre sont atteintes après 1 à 2 jours. Au cours d’une perfusion intrathécale, les
concentrations plasmatiques ne dépassent pas 5 ng/ml, ce qui indique que le baclofène ne
franchit que très lentement la barrière hémato-encéphalique.
Élimination
La demi-vie d’élimination dans le liquide céphalorachidien varie de 1 à 5 h après une injection
en bolus intrathécal unique / une perfusion de courte durée de 50 à 136 microgrammes de
baclofène. La demi-vie d’élimination du baclofène à l’état d’équilibre n’a pas été déterminée.
Tant après une injection en bolus unique qu’après des perfusions continues, la pompe étant
placée au niveau lombaire et sous l’arachnoïde, la clairance dans le liquide céphalorachidien
atteint environ 30 ml/h.
Après une perfusion intrathécale continue, on observe, à l’état d’équilibre, un gradient de
concentration de baclofène de l’ordre de 1,8:1 et 8,7:1 (moyenne 4:1) entre le liquide
céphalorachidien lombaire et ventriculaire. Ceci est cliniquement important, puisque cette action
limitée sur les centres cérébraux permet de traiter efficacement la spasticité dans les membres
inférieurs, avec un effet minime sur les membres supérieurs, et avec moins d’effets indésirables
touchant le système nerveux central.
Populations spécifiques
Patients âgés
Il n’existe pas de données pharmacocinétique chez les patients âgés après administration de
Lioresal Intrathecal.
13/16
Lorsqu’une dose unique est administrée sous forme orale, les données indiquent que les
patients âgés présentent un processus d’élimination plus lent, mais une exposition systémique
similaire au baclofène par rapport aux jeunes adultes. Néanmoins, l’extrapolation de ces
résultats à des traitements à doses multiples laisse penser qu’il n’y a pas de différence
significative d’un point de vue pharmacocinétique entre les jeunes adultes et les patients plus
âgés.
Patients pédiatriques
Les concentrations plasmatiques mesurées chez l’enfant se situent à 10mg/ml ou en dessous.
Insuffisance hépatique
Il n’existe pas de données pharmacocinétiques concernant les patients insuffisants hépatiques
après administration de Lioresal Intrathecal. Néanmoins, le foie ne jouant pas un rôle important
dans le métabolisme du baclofène, il est peu probable que les paramètres pharmacocinétiques
soient affectés de manière significative sur le plan clinique chez les patients souffrant
d’insuffisance hépatique.
Insuffisance rénale
Il n’existe pas de données pharmacocinétiques concernant les patients insuffisants rénaux
après administration de Lioresal Intrathecal. Le baclofène étant principalement éliminé par les
reins sous forme inchangée, une accumulation de la substance sous forme inchangée ne peut
pas être exclue chez des patients souffrant d’insuffisance rénale.
5.3
Données de sécurité préclinique
Les données non-cliniques ne montrent aucun risque particulier pour l’être humain. Ces
données proviennent d’études conventionnelles conduites dans le domaine de la toxicité en
administration répétée et en génotoxicité.
Une étude conduite sur des rats auxquels le produit a été administré pendant 2 ans par voie
orale a montré que le baclofène n’est pas cancérigène. Chez les rates, une augmentation dosedépendante de l’incidence des kystes ovariens a été constatée et, dans une moindre mesure,
des glandes surrénales hypertrophiées et/ou hémorragiques.
D’après les résultats des études orales effectuées sur les rats, l’administration de baclofène par
voie intrathécale n’aura probablement pas d’influence sur la fécondité ou sur le développement
pré et post-natal. Le baclofène n’est pas tératogène chez les souris, les rats ni les lapins pour
des doses administrées au moins 34 fois plus élevées que les doses maximales administrables
par voie intrathécale en mg/kg. Lioresal administré par voie orale accroît l’incidence
d’omphalocèle (« rupture du nombril ») chez les fœtus de rates ayant reçu 135 fois la dose
maximale en mg/kg administrée à l’être humain par voie intrathécale. Cette anomalie n’a pas
été observée chez les souris ni les lapins. L’administration de Lioresal par voie orale ralentit la
croissance fœtale (ossification) en dosages qui étaient également toxiques pour les femelles
fécondées chez les souris, les rats et les lapins. Après avoir été administré en haute dose par
voie intrapéritonéale, le baclofène a entraîné un élargissement du corps vertébral chez les
fœtus rats.
6.
DONNÉES PHARMACEUTIQUES
6.1
Liste des excipients
Chlorure de sodium
Eau pour préparations injectables
14/16
6.2
Incompatibilités
De manière générale, les ampoules de Lioresal destinées à l’administration intrathécale ne
doivent pas être mélangées avec d’autres solutions injectables/pour perfusion. Pour les
patients qui ont besoin d’autres concentrations que 50 microgrammes/ml, 500
microgrammes/ml ou 2000 microgrammes/ml, Lioresal Intrathecal peut cependant être dilué,
dans des conditions rigoureuses d’asepsie, à l’aide d’une solution stérile de chlorure de
sodium pour préparations injectables, sans agent conservateur.
Le dextrose est incompatible avec le baclofène, étant donné la survenue d’une réaction
chimique entre les deux composants.
6.3
Durée de conservation
Lioresal Intrathecal 0,05 mg/1 ml, solution injectable/pour perfusion : 3 ans
Lioresal Intrathecal 10 mg/5 ml, solution injectable/pour perfusion : 3 ans
Lioresal Intrathecal 10 mg/20 ml, solution injectable/pour perfusion : 5 ans
6.4
Précautions particulières de conservation
À conserver à une température ne dépassant pas 30 °C.
6.5
Nature et contenu de l’emballage extérieur
Ampoules en verre incolore, verre de type I, selon la Ph. Eur. Conditionnements : 1 ampoule.
6.6
Précautions particulières d’élimination et manipulation
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation
en vigueur.
7.
TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ
Novartis Pharma SA
Medialaan 40
B-1800 Vilvoorde
8.
NUMÉRO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ
Lioresal Intrathecal 0,05 mg/1 ml solution injectable/pour perfusion : BE174212
Lioresal Intrathecal 10 mg/5 ml solution injectable/pour perfusion : BE174203
Lioresal Intrathecal 10 mg/20 ml solution injectable/pour perfusion : BE174194
9.
DATE
DE
PREMIÈRE
L’AUTORISATION
AUTORISATION/DE
RENOUVELLEMENT
DE
Date de première autorisation : 2 Avril 1996
Date du dernier renouvellement : 9 Janvier 2013
10.
DATE DE MISE À JOUR DU TEXTE
05/2014
15/16
Date de l’approbation : 05/2014
16/16
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