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Intoxication
et sevrage brutal
de baclofène
Emmanuel GENET - DCEM4
CAPTV de Nancy
Le 29/02/12
Cas : descriptif
Patient de 36 ans.
 Traité par son médecin généraliste
par Lioresal (baclofène) dans le cadre
d’un sevrage éthylique selon la
méthode hors AMM d’Olivier
Ameisen.
 Schéma débuté en Juin 2011 à
10mg*2/j avec augmentation
progressive (paliers de 10mg).

Cas : entrée

Consultation début Janvier :
280mg/j.
 Surdosage clinique : hyperexcitabilité.
  Réduction à 250mg/j.


Consultation du 23/01/2012 :
350mg/j (augmentation du patient).
 Surdosage franc : état maniaque.
  patient adressé en psychiatrie.

Cas : en psychiatrie

Symptomatologie :
Agitation aiguë.
 Troubles du jugement et du
comportement.
 Vociférations, attitude menaçante.


Prise en charge :
Arrêt brutal du baclofène.
 Introduction de neuroleptiques.

Cas : évolution (psychiatrie)

Symptomatologie le 25/01/2012 :

Confusion, hyperthermie, hypotonie
Arrêt des neuroleptiques (syndrome
malin débutant ?).
 Transfert au SAU puis en
réanimation.

Cas : réanimation

Symptomatologie :
Confusion, délire, agitation,
hypersudation.
 Absence de signe d’anormalité cardio,
pulmonaire, digestive.
  hypnovel, bromocriptine

Cas : évolution (réa)

Du 28 au 30/01/2012 :
Hyperthermie continue.
 Pas de signe infectieux.
 Délire et agitation ne cèdent pas.


Du 31/01 au 03/02/2012 :
Évolution favorable avec régression
progressive des symptômes.
  Transfert en psychiatrie.

Cas : retour en psychiatrie
Patient coopérant, calme.
 Souvenir des jours précédents.
 Sortie précoce avec suivi en CMP.
 Traitement allégé pour favoriser la
compliance.

Chronogramme
hôpital
domicile
' 11
juin
2011
juil.
août
sept.
oct.
nov.
déc.
Baclofène : 20mg/j
janv.
2012
domicile
févr.
' 12
280 350 STOP
psy
réa
janv.
2012
psy
févr.
Today
hyperexcitabilité
maniaque
Hypnovel
Bromcriptine
Nozinan
neuroleptiques
Arrêt baclofène
appel CAPTV
confusion
délire
hyperthermie
Baclofène : généralités
Lioresal ou génériques.
 Myorelaxant,
 Posologies de 30 à 75mg/j et jusque
100-120mg/j en hospitalisation.
 Montée et arrêt progressifs pas paliers
10 à 15mg d’1 à 2 semaines.
 Myorelaxant, agoniste GABA.
 Pic sérique en 2 à 4h, demi-vie 3 à 4 h.

Remarque

Cas particulier ici :
Prise de très grandes doses de
baclofène pour sevrage éthylique,
hors AMM. [1][2]
 Hors des effets indésirables usuels
(hypotonie essentiellement).
 Patient à la personnalité vulnérable
psychiatriquement .

Effets indésirables

Généralement à l’initiation du
traitement et spontanément résolutifs :
Somnolence, faiblesse / douleurs
musculaires, nausées.
 Xérostomie, hypotension, vertiges,
troubles respiratoires / digestifs,
céphalées, insomnies, confusion.
 Accès maniaque ou dépressif,
tremblements, troubles de la vue,
hallucination, cauchemars.

Surdosages
Rares cas décrits de coma : lors de
l’utilisation intrathécale avec une
insuffisance rénale associée [3], ou
par os par surdosage volontaire. [4]
 CAP de France 2003-2007 : 95 cas
dont 36 symptomatiques : 6 comas, 5
convulsions avec une dose seuil de
gravité à 200mg. [5]

Syndrome de sevrage

Sont rapportés : [6] [7]
 Etats confuso-oniriques, hallucinations
auditives, tactiles ou visuelles,
confusion, agitation, désorientation,
troubles de la conscience, insomnie,
amnésie, anxiété.
 Hypertonie, hyperthermie, troubles de
l'humeur, tachycardie, crises
d'épilepsie, tremblements.
Syndrome de sevrage

Sevrage brutal de baclofène à larges
doses : reports de cas.
Délire plus fréquent à partir d’1 à 2
semaines de traitement. [6]
 Délais d’apparition de 1 à 4 jours. [6]
 Symptômes dès la baisse d’1 tiers de
la dose usuelle.
 Délire et hallucinations, hyperthermie,
tachycardie, spasticité sont
couramment retrouvés. [6][11][12]
 Il existe un risque vital. [6]

Syndrome de sevrage

Prise en charge :
La réintroduction de baclofène et le
traitement le plus efficace, dès 25%
de la dose avant arrêt les effets sont
visibles. [6][8][9][10]
 L’utilisation de traitements alternatifs
de type benzodiazépines, propofol,
dantrolène ou tizanidine s’avèrent
efficaces en tant que traitements
complémentaires uniquement. [13]

Conclusion
Traitement de sevrage éthylique hors
AMM, sans étude achevée,
déconseillé par l’AFSSAPS. [14]
 Effets indésirables peu connus à de
telles doses per os. Vraisemblable
augmentation des effets notés rares
habituellement.

Conclusion
Sevrage brutal impossible, sans
traitement de substitution connu.
Décroissance progressive.
 Prise en charge adaptée : reprise du
traitement par baclofène et
décroissance progressive.

Bibliographie

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[1] Ameisen O. Treatment of alcohol-use disorders. Lancet 2009; 373: 1519
[2] Ameisen O, de Beaurepaire R. Suppression de la dépendance à l’alcool et de
la consommation d’alcool par le baclofène à haute dose : un essai en ouvert. Ann
Med Psychol, 2010;168:159-62.
[3] Su W, Yegappan C, Carlisle EJF, Clase CM, Reduced level of consciousness
from baclofen in people with low kidney function, BMJ, 2009;339:b4559.
[4] George W. Paulson, Overdose of Lioresal, Neurology, 1976;26(11):1105.
[5] Comité de coordination de toxicovigilance : Groupe de travail « Médicament »,
Cas d'exposition au baclofène : données des centres antipoison et de
toxicovigilance, 2003-2007 - Rapport fait à la demande de l'Afssaps, Août 2009.
[6] Leo RJ, Baer D, Delirium Associated With Baclofen Withdrawal: A Review of
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Psychosomatics, 2005;46(6):503–507.
[7] Grenier B, Mesli A, Cales J, Castel JP, Maurette P, Severe hyperthermia
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Bibliographie
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[10] Peng CT, Ger J, Yang CC, Tsai WJ, Deng JF, Bullard MJ, Prologed severe
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[11] Muirhead W, Jalloh I, Vloeberghs M, Status dystonicus resembling the
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[12] Fernandes P, Dolan L, Weinstein SL, Intrathecal baclofen withdrawal
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[13] Ross JC, Cook AM, Stewart GL, Fahy BG, Acute intrathecal baclofen
withdrawal: a brief review of treatment options, Neurocrit Care, 2011;14:103-8
[14] AFSSAPS, Utilisation hors AMM du baclofène dans le traitement de l’alcoolodépendance, Juin 2011.
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