AIRE DE PAYSAGE
11.0 Le mont Royal
Patri-Arch 11.0.2
Février 2003
d’Outremont et la colline de Westmount. C’est le 3 octobre 1535 que l’explorateur
malouin Jacques Cartier attribue l’appellation « mont Royal » alors qu’il visite pour la
première fois le village iroquois d’Hochelaga. En 1643, Maisonneuve y érige une
croix de bois pour rappeler que la jeune colonie a survécu à la menace des
inondations. Une croix illuminée de 30 mètres de hauteur évoque depuis 1924 le
geste du fondateur de Montréal. » (Commission des biens culturels, 2000 : 16).
L’aire de paysage du mont Royal comprend 3 grands parcs qui correspondent à trois
unités de paysages distinctes. Le cimetière protestant Mont-Royal, conçu en 1852,
fait partie de l’arrondissement d’Outremont. Il a été suivi de près par le cimetière
catholique Notre-Dame-des-Neiges, aménagé en 1855. Enfin, le parc du Mont-
Royal, inauguré en 1876, est le plus grand parc public de Montréal. Cette aire de
paysage, au centre même de cette étude, constitue un refuge naturel pour les
citadins.
« C’est le poumon vert de la région de Montréal qui permet à ses résidants de
conserver le contact avec la nature en plein cœur d’une zone fortement urbanisée.
Lieu de loisir et de détente, il est aussi une réserve écologique par la grande variété
d’espèces végétales et animales qui s’y trouvent. Les vues sur la montagne ou
prises de son sommet sont au cœur de l’iconographie montréalaise. Symbole dans
le paysage de l’île de Montréal, la montagne rappelle le passage des fondateurs
d’ailleurs souligné par la croix lumineuse. Elle offre également une concentration
exceptionnelle de biens patrimoniaux architecturaux. » (Commission des biens
culturels, 2000 : 17).
B.2 Principales phases d’édification
Les premiers habitants connus de la montagne furent vraisemblablement les
Amérindiens du village d’Hochelaga. Jusqu’en 1800, les flancs du mont Royal
restèrent relativement intacts, mais ils perdirent leur belle verdure à partir du XIXe
siècle, avec l’établissement de communautés religieuses, d’institutions publiques et
de riches bourgeois ainsi qu’avec l’établissement des premiers cimetières-jardins.
Les cimetières Mont-Royal et Notre-Dame-des-Neiges ont respectivement été
ouverts en 1852 et 1855. Dès 1863, la population montréalaise commence à
s’intéresser à la conservation du reste de la montagne lorsqu’on découvrit, avec
stupeur, qu’un des propriétaires terriens avait déboisé son terrain pour en faire du
bois de chauffage (Pinard (6), 1995 : 140-155). La décision de créer un grand parc
urbain germa alors chez les politiciens de l’époque et le parc fut officiellement
inauguré en 1876. Le parc a été dessiné par l’architecte paysagiste américain
Frederick Law Olmstead, considéré comme le père de l’architecture de paysage en
Amérique depuis qu’il avait conçu le célèbre Central Park de New York.
La destinée de l’aire de paysage du mont Royal est donc arrêtée depuis la deuxième
moitié du XIXe siècle. Les deux cimetières et le parc du Mont-Royal se sont
développés depuis avec l’ajout de nouveaux bâtiments à diverses époques.