Communiqué de presse
Découverte d’une inclusion surprenante
dans la météorite d’Isheyevo
Une étrange inclusion dans la météorite d’Isheyevo vient d’être découverte
par une équipe du Muséum et de l’INSU-CNRS associée aux Universités de
Lille et Grenoble. Cette inclusion, minéralogiquement primitive et riche en
matière organique, présente des excès d’azote lourd les plus élevés jamais
mesurés en laboratoire. Cette découverte remettrait en cause les modèles
actuels de formation du système solaire. Les résultats sont publiés cette
semaine dans la revue PNAS.
Une équipe du Laboratoire de Minéralogie et Cosmochimie du Muséum (UMR 7202
MNHN/CNRS) associée à des chercheurs de l’Université de Florence (Italie), du
Laboratoire de structures et propriétés de l’état solide
1
et du Laboratoire de planétologie
de Grenoble
2
, rapporte, dans un article à paraître cette semaine dans les PNAS, la
découverte d’une étrange inclusion dans la météorite d’Isheyevo. La minéralogie de cette
inclusion (silicates anhydres de magnésium et de fer) est semblable à celle de certaines
micrométéorites antarctiques ou stratosphériques. Elle pourrait indiquer une origine
cométaire. Cependant, cette inclusion mesure ~ 0.5 mm et donc a un volume 30000 fois
plus élevé que les micrométéorites.
Des mesures réalisées avec la NanoSIMS
3
ont permis de montrer que cette inclusion,
nommée PX18, a une composition isotopique de l’azote (proportion des divers isotopes de
l’azote) extrêmement variable. Elle est, en particulier, 4 fois plus riche localement en azote
lourd (
15
N) par rapport à la composition isotopique de la Terre. Cet enrichissement est le
plus grand jamais observé dans la matière extraterrestre. Les zones riches en
15
N
correspondent à de la matière organique. Ces enrichissements en
15
N permettront aux
chercheurs de mieux comprendre les mécanismes de formation de la matière organique
des météorites. Il est possible que des phénomènes complexes d’irradiation par le
protosoleil (ancêtre du soleil) aient engendré cette composition isotopique anormale. La
découverte de cette inclusion pose de nombreux problèmes aux modèles actuels de
formation du système solaire.
1
UMR 8008 CNRS/Université des Sciences et Technologies de Lille/Ecole nationale supérieure de chimie de Lille
2
UMR 5109 CNRS/Université Joseph Fourier
3
INSU-CNRS, hébergée au Muséum national d’Histoire naturelle
Au centre : inclusion PX18 (contour mis en évidence en rouge) vue au
microscope électronique à balayage à haute résolution
(Crédit : Omar Boudouma, Université Paris VI, et Giacomo Briani, LMCM).
Autour : images NanoSIMS montrant les enrichissements en azote lourd - les
points jaunes sont les plus enrichis en
15
N
(Crédit : LMCM).
Référence
Giacomo Briani, Matthieu Gounelle, Yves Marrocchi, Smail Mostefaoui, Hugues Leroux,
Eric Quirico, and Anders Meibom. Pristine extraterrestrial material with unprecedented
nitrogen isotopic variation. PNAS, 15 juin 2009.
Contact presse Muséum
Estelle Merceron y 01 40 79 54 40 ymerceron@mnhn.fr
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