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trés globulaires et plaquettaires, ainsi que de plasma
frais congelé. Le patient décédait d’une hémorragie
intra cérébrale authentifié par un examen tomodensito-
métrique.
COMMENTAIRES
Les cancers de la prostate représentent 25% des causes
néoplasiques de CIVD. Le mécanisme du déclenche-
ment est mal connu, mais il peut être favorisé par des
actes traumatiques (biopsie, sondage évacuateur) [4]
ou thérapeutiques (utilisation de strontium-8 [7]. La
coagulopathie pourrait résulter de la production de sub-
stances procoagulantes et notamment du TNF [6]. La
gravité du pronostic impose une prise en charge rapide.
Le traitement doit avoir une action sur le volume tumo-
ral et sur les anomalies de la crase. Il est classique
d’utiliser les oestrogènes par voie parentérale qui ont
une action favorable en 3 à 6 jours ainsi que les ago-
nistes de LH-RH associés à des anti-androgènes péri-
phériques [3]. Le kétoconazole et la chimiothérapie
semblent donner de bons résultats [5, 8]. L’acide amino
caproïque pourrait être utilisée en deuxième intention
[2].
L’association cancer de la prostate/CIVD est observée
classiquement dans le cas d’une maladie non traitée,
méconnue ou traitée localement sans traitement hor-
monal. Deux observations ont été publiées dans le cas
de cancers hormono-indépendants [8]. Si le risque
d’aggravation d’une CIVD existe à l’initiation d’un
traitement hormonal par agoniste de la LH-RH par
l’élévation transitoire de la sécrétion androgénique, il
n’a pas été décrit de coagulopathie apparaissant sous
traitement anti hormonal bien conduit [1]. Le décès
peut survenir en quelques jours, du fait de la gravité du
syndrome hémorragique, malgré le début immédiat du
traitement anti-hormonal. En cas d’efficacité du traite-
ment symptomatique du syndrome hémorragique per-
mettant d’attendre le délai d’action (1 à 2 semaines) du
traitement hormonal anti-tumoral, une période de
rémission de deux ans peut être obtenue puis la pro-
gression survient au stade d’échappement au traite-
ment hormonal [1]. Des études complémentaires
devraient déterminer l’approche thérapeutique optima-
le.
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laire disséminée associée au cancer de la prostate. Rev. Med. Int.,
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management of disseminated intravascular coagulation due to pros-
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py of a disseminated intravascular coagulation due to metastatic
acute independent prostate cancer. J. Urol., 2000, 163, 248.
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SUMMARY
Prostate cancer presenting in the form of disseminated intra-
vascular coagulation
Prostate cancer can be complicated by disseminated intravascu -
lar coagulation. The severity of this complication justifies rapid
medical treatment. The authors describe the case of a man in his
seventies presenting with disseminated purpuric lesions due to
disseminated intravascular coagulation. Prostate cancer was
documented concomitantly. The clinical course was rapidly
unfavourable despite endocrine therapy and blood transfusions.
The mechanism of disseminated intravascular coagulation in
prostate cancer has not been clearly elucidated, but appears to
be related to release of procoagulant substances during certain
diagnostic or therapeutic procedures. The severity of the pro -
gnosis justifies rapid introduction of endocrine therapy, which is
not immediately effective. It can help to achieve a period of
remission if the haemorrhagic syndrome is controlled. Further
studies may help to improve therapeutic management.
Key-Words: prostate cancer, disseminated intravascular coagu -
lation, endocrine therapy
P. Vantaux et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 68-69