des fidèles chrétiens (11%) ou juifs (9%). Toutefois, en prenant en compte les répondants qui identifient cette
volonté chez une partie des pratiquants, ce sont trois Français sur dix (30%) qui estiment que toutes les
religions cherchent à imposer leurs règles à la société française. Ces avis globalement critiques à l’égard des
religions sont plus fréquemment répandus parmi les sympathisants de Gauche (41%) et chez les personnes
déclarant ne se reconnaître dans aucune religion (40%).
L’islam fait également l’objet de jugements plus critiques que les autres religions quant à l’importance que ses
fidèles attribueraient aux lois de la République française : selon 63% des personnes interrogées, les musulmans
accorderaient davantage d’importance à leurs valeurs religieuses qu’aux lois de la République. 9% estiment au
contraire que les pratiquants de l’islam accordent davantage d’importance à la loi, tandis que 25% estiment que
ces deux sources normatives se valent à leurs yeux. Une nouvelle fois, il s’agit de représentations fortes
spécifiquement associées à l’islam : symétriquement, seuls 15% des Français considèrent que les juifs accordent
plus d’importance à leur religion qu’aux lois, quand cette proportion est de 8% concernant le christianisme.
Quand bien même la question ne portait pas sur un éventuel « conflit de loyauté » entre religion musulmane et
lois de la République, les réponses des Français esquissent une représentation de l’islam comme une religion
essentiellement « politique », tout particulièrement aux yeux des personnes âgées, des sympathisants de la
Droite et surtout du Front National, mais aussi du point de vue des catholiques.
La plupart des Français souhaitent que l’État n’apporte pas de soutien financier aux institutions
musulmanes, que ce soit en matière d’enseignement privé ou concernant les lieux de culte
Cette perception globalement négative de l’islam, notamment par rapport aux autres monothéismes, nourrit
chez les Français une double attente à l’égard de l’État. Première attente : que les pouvoirs publics n’apportent
pas de soutien financier aux institutions musulmanes.
Ainsi, seuls 29% des Français se déclarent favorables à ce que l’État finance les dépenses de fonctionnement
des écoles privées musulmanes, quand 69% y sont opposés – alors qu’il s’agit de la règle en vigueur pour les
établissements privés sous contrat. Ajoutons toutefois que les avis sont loin d’être unanimement positifs pour
les écoles privées de confession juive (38% favorables, 59% opposés) ou chrétienne (47% favorables, 50%
opposés). Au total, près d’un Français sur deux (49%) se déclare opposé à ce que l’État finance les dépenses de
fonctionnement des écoles privées religieuses, quelle que soit la religion concernée. Cette réserve à l’égard de