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IUFM DE BOURGOGNE
Concours de recrutement Professeur des Ecoles
La discussion
philosophique à
l’école primaire : un
nouvel enjeu
pédagogique ?
Angéla CASANOVA
Année 2006 M.Durand
N° dossier: 0401014K
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« …La philosophie […] on a grand tort de la
peindre inaccessible aux enfants…Puisque la
philosophie est celle qui nous instruit à vivre, et
que l’enfance y a sa leçon, comme les autres âges,
pourquoi ne le lui communique-t-on pas ? […]On
nous apprend à vivre quand la vie est passée. Cent
écoliers ont pris la vérole avant que d’être arrivés
à leur leçon d’Aristote, de la tempérance. […]Otez
toutes ces subtilités épineuses de la Dialectique, de
quoi notre vie ne se peut amender, prenez les
simples discours de la philosophie, sachez les
choisir et traiter à point : ils sont plus aisés à
concevoir qu’un conte de Boccace. Un enfant en
est capable, au partir de la nourrice, beaucoup
mieux que d’apprendre à lire ou à écrire. La
philosophie a des discours pour la naissance des
hommes comme pour la décrépitude »Montaigne,
Essais I, 26, « De l’institution des enfants »
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SOMMAIRE
Introduction ……………………………………………………………….….p.5
I) Qu’est-ce que la philosophie à l’école primaire ?
1.1) La philosophie peut-elle être abordée avec des élèves de cet âge ?
................p.7
1.2) Quelle est la spécificité du débat philosophique ?
1.2.1)Discussion et mode de pensée particuliers……………………………....….….p.9
1.2.2) Quelles sont les approches possibles du débat?........................................ ...............p.11
II) Quels sont les objectifs et les compétences en jeu dans la
pratique de la discussion philosophique ?
...........................................p.15
2.1) Vers une meilleure maîtrise du langage et de la langue française.............
p.16
2.2) Vers une initiation à la vie démocratique et à la citoyenneté……….
p.17
2.3) Des apprentissages d’ordre cognitif ayant une incidence sur toutes les
disciplines
………………………………………………………………….….p.19
2.4) Des habiletés qui dépassent le cadre scolaire………………………...
p.20
III) Quelles expériences sur le terrain ?
3.1) Stage en pratique accompagnée
3.1.1) Description de la classe……………………………………………… ……p.21
3.1.2) L’organisation de l’atelier…………………………………………….....p.22
3.1.3) Le choix des questions abordées……………………………… ……… ...p.23
3.1.4) Déroulement des séances……………………………………….……......p.24
3.2) Le premier stage en responsabilité
3.2.1) Présentation générale de la classe………………………………………..p.28
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3.2.2) Organisation de l’atelier
3.2.2.1) L’organisation spatiale…………………………………….……….p.29
3.2.2.2) Le rôle des élèves………………………………………….………..p.30
3.2.2.3) Le rôle de la maîtresse…………………………………….………...p.31
3.2.3) Déroulement des séances
3.2.3.1) Le choix des questions…………………………………….………...p.31
3.2.3.2) Le premier débat………………………………………….………..p.33
3.2.3.3) Le second débat…………………………………………..………..p.36
3.3) Le deuxième stage en responsabilité
3.3.1) Présentation générale de la classe………………………………. ……….p.38
3.3.2) Organisation de l’atelier………………………………………...……….p.39
3.3.3) Déroulement des séances
3.3.3.1) Les séances en décloisonnement…………………………..…………..p.40
3.3.3.2) Le quart d’heure philo...….………………………… ………….…...p.42
IV) Quelle analyse faire de ces expériences ?
4.1) Quelles questions pédagogiques engendre la mise en œuvre du débat ?........................p.44
4.2) Quel bilan faire de ces expériences ?
4.2.1) Les réussites……………………………………………………...……..p.46
4.2.2) Les difficultés perçues : et si c’était à refaire…………………...……….…p.47
4.3) Petite réflexion critique sur cette pratique…………………………...………...p.50
Conclusion……………………………………………………………...…… p.51
Bibliographie………………………………………………………………... p.53
Annexes……………………………………………………………………….p.55
Résumé…………………………………………………………………….....p.65
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Introduction
Les programmes de l’école primaire de 2002 ont défini des priorités en matière
d’éducation, dont les domaines de « la Maîtrise de la Langue » et du « Vivre Ensemble »
semblent être au cœur. Ainsi, il me semble intéressant d’articuler ces orientations
ministérielles à une pratique pertinente et adéquate. C’est pourquoi travailler dès le cycle II,
sous forme de débats argumentés et codifiés, centrés à la fois sur ce qui touche à l’expression
d’une parole et d’une pensée et sur ce qui a trait à la socialisation, me semble propice à un
enrichissement à définir pour les différents partis.
Cependant, l’idée d’une approche « philosophique » du débat semble devoir faire
l’objet d’une explicitation. En effet, il peut paraître ambitieux, voire pour certains utopique,
de vouloir engager avec des élèves de moins de dix ans une réflexion habituellement réservée
à des élèves de classe de Terminale. Certes, l’argument avancé pour défendre cette position
est la mise en avant de la complexité des concepts mobilisés et de la maturité tant
intellectuelle que psychologique nécessaire à un exercice abouti de la pensée. Pourtant, il
semble essentiel de rapporter le fait que nombre de chercheurs et de pédagogues se sont
intéressés à cette question, en proposant des pratiques adaptées à cet âge et une théorisation de
celles-ci. De ces études, dont la mise en œuvre sur le terrain apparaît encore aujourd’hui
minoritaire, résulte la mise au jour de démarches pédagogiques qui ont une incidence tant sur
les compétences des élèves, que sur la vie de classe et la conception de son enseignement par
le maître.
Choisir de mener une réflexion sur ce thème et de la mettre en exercice lors de mes
stages se justifie alors par plusieurs facteurs. Tout d’abord, sensibilisée à cette question lors
de ma première année à l’IUFM, j’ai nourri un intérêt tout particulier pour ce qui touche aux
pratiques langagières orales. En effet, il me semble que ce domaine, jusque là trop négligé, est
porteur d’investigations et d’innovations pertinentes, comme l’a montré Blanche Benveniste.
En outre, étant moi-même très attachée au monde des Lettres et des Humanités par mon
parcours scolaire, il me semble cohérent de mettre ce goût au service d’un enseignement qui
n’en sera que plus légitime. Aussi, mon premier stage en pratique accompagnée, en classe de
grande section, m’a permis de conforter cette orientation initiale par le constat opéré du
potentiel existant chez les élèves : au cours de moments de langage, de lectures d’albums, j’ai
pu prendre conscience des capacités des élèves à se dégager, par moments, de l’anecdotique,
pour entrer dans l’expression d’une pensée réflexive construite ou de questions d’ordre
existentiel (Pourquoi meurt-on ? Pourquoi est-on tous différents ?).
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