HIVERS FROIDS
De la possibilité qu’un réchauffement global entraîne un refroidis-
sement de l’Europe
Vendredi, 19 Novembre 2010 14 :04
D’après les résultats d’une étude réalisée par l’Institut Postdam pour la Re-
cherche sur l’Impact Climatique, le changement climatique pourrait entraîner
des hivers plus froids dans les régions du nord.
Vladimir Petoukhov, principal auteur de l’étude, a déclaré que la fonte de la
mer de glace dans l’Arctique entraînait un réchauffement régional des couches
inférieures de l’air et pourrait conduire à des anomalies dans les courants atmo-
sphériques, provoquant un refroidissement global des continents du nord :
« Ces anomalies pourraient multiplier par trois la probabilité d’hivers extrê-
mement froids en Europe et au nord de l’Asie » a-t-il déclaré. « Les hivers assez
rudes que l’on a connus ces dernières années, comme l’année dernière ou celui
de 2005/2006 n’entrent pas en conflit avec le tableau général du réchauffement
climatique mais viennent plutôt le compléter ».
Vladimir Petoukhov, dont l’étude est intitulée « Un lien entre la diminution de
la mer de glace Barents-Kara et les hivers extrêmement froids dans les continents
du nord », a déclaré dans un communiqué qu’un réchauffement de l’air au-dessus
de la Mer Barents-Kara semblait entraîner des vents d’hiver froids en Europe.
Le Groupe Intergouvernemental d’experts des Nations Unies sur l’Evolution
du Climat (GIEC) a déclaré qu’une augmentation des températures mondiales
entraînerait davantage d’inondations, de sécheresses, de canicules, et l’augmen-
tation du niveau des mers.
Les chercheurs ont basé leurs suppositions sur des simulations informatiques,
se concentrant sur la mer Barents-Kara au nord de la Norvège et de la Russie
où une réduction importante de la glace a été observée dans l’hiver froid euro-
péen de 2005-2006. Ces surfaces de mer dépourvues de glace perdent une grande
quantité de chaleur dans l’atmosphère habituellement froid et venteux. Les cher-
cheurs ont alimenté l’ordinateur avec des données, en réduisant progressivement
la couverture de la mer de glace dans l’est Arctique de 100% à 1% afin d’analyser
la sensibilité relative de la circulation atmosphérique en hiver.
Les simulations des scientifiques révèlent une réponse plutôt prononcée et
non linéaire des températures de l’air et des vents aux changements subis par la
mer de glace. On passe ainsi d’un réchauffement à un refroidissement puis à un