SL – 37 – 12 juin 2016 – 3e dimanche après la Trinité – I Timothée 1, 12-17 – Yves Kéler
A. 1. Deux lectures aujourd’hui concernant le ministère de
l’évangile et son message de réconciliation :
a) une concernant le ministère de Jésus : « Nul n’est prophète en
son pays », montrant la difficulté
b) une concernant le ministère de St Paul, adressée à
Timothée : « J’étais un persécuteur, mais j’ai obtenu
miséricorde, et Dieu m’a établi dans le ministère. »
Ces deux lectures mettent le doigt sur les difficultés du ministère, en
même temps qu’elles posent la question :
2. « Quelle est la fonction du ministère ? »
L’envoyé du Christ annonce d’abord le salut par Jésus et appelle à
entrer dans l’Eglise du Christ. Ceci vaut pour les gens de l’extérieur,
les païens disons-nous, et ceux de l’intérieur qu’il faut toujours à
bouveau amener à une foi vivant.
Mais une partie importante du ministère est la réconciliation, celle
que Dieu fait avec les hommes et celles que font les hommes entre
eux. Le point est essentiel, car la brouille, le conflit sinon la guerre
sont des éléments permanents de la nature humaine dans les
rapports entre les individus et les peuples. Et les hommes
désobéissent à Dieu et sont en conflit avec lui. Il est donc fondamental
de débloquer cette situation.
Deux exemples : Jésus dit : « Si tu veux faire ton offrande, et que tu
es brouillé avec ton frère, va d’abord te réconcilier avec lui, puis viens
présenter ton offrande. St Paul dit aux mariés : « Les époux doivent se
réconcilier. » La brouille qui mène à la rupture et au divorce doit être
éliminée, et les mariés doivent se réconcilier. Ces deux paroles sont
des volontés de Dieu.
Et le même Paul dit : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » c’est un
ordre, pas une simple proposition, ce qui en montre l’importance.
B. Pour exemple de la réconciliation, St Paul se propose
Il est né à Tarse, colonie grecque et romaine.
Son père avait trois nationalités : juive, grecque, romaine.
Du coup lui aussi, de naissance, et il en était fier.
Il parle couramment l’hébreu, l’araméen et le grec.
Il a été à l’école à Jérusalem, chez Gamaliel, maître réputé.
Peut-être est-il riche, en tout cas il connaît beaucoup de monde.
Homme de valeur donc, un homme fier, un homme dur qui deviendra
un fanatique juif contre les chrétiens.
Il a approuvé la lapidation d’Etienne et a voulu persécuter les
chrétiens de Damas.
Mais, dit St Paul lui-même, Dieu m’a transformé :
Il m’a rendu aveugle sur le chemin de Damas.
Il m’a rendu la lumière physique et spirituelle.
Il m’a donné une vie nouvelle.
Il a fait la paix avec moi.
Il m’a forcé à faire la paix avec lui.
Ainsi Paul a cessé la guerre avec Dieu et Jésus et s’est réconcilié
avec eux. Il est devenu un homme nouveau. Au lieu de combattre
Dieu, il a travaillé avec Dieu et pour Dieu.
C. Comment cela a-t-il été possible ?
1. C’est d’abord un effet de la grâce de Dieu :
Paul n’avait rien mérité d’autre que la colère de Dieu. Mais Dieu et
Jésus sont amour. Paul n’a pas demandé que Jésus vienne à lui sur
le chemin de Damas. Dieu a envoyé son Fils sur le chemin.
Et moi ? Je ne suis pas St Paul !
Mais écoutez l’évangile : « Le bon berger laisse les 99 brebis pour
chercher celle qui est perdue. »
Et combien de gens disent : « Dieu ne vient pas chez moi, ni
Jésus. » Si, ils viennent : il faut les laisser venir, pas les renvoyer.
Dimanche 12 juin 2016
3e dimanche après la Trinité
I Timothée 1, 12-17
La parole de la réconciliation