Système éducatif

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ENSEIGNEMENT
Concours
CONCOURS
2 014 / 2 015
NOUVEA
U
CRPE
Professeur
des écoles
Système éducatif
déontologie
droits et devoirs
école primaire
éthique
fonction publique
grands pédagogues
liberté et laïcité
L’essentiel en 50 fiche
s
Connaissances indispens
ables
du programme
QCM de validation des
connaissances
Index des notions et tab
leau
de correspondances
admis
concours de l ’ enseignement
Professeur des écoles
Système éducatif français
Fonctionnement de l’école
primaire
Épreuve orale CRPE
Ouvrage coordonné par Marc Loison
Maître de conférences en histoire, didactique de l’histoire
et histoire de l’éducation, membre titulaire du CREHS (EA 4027)
de l’université d’Artois
Dominique Catteau
Professeur honoraire agrégé de philosophie
Sommaire
Votre concours, votre métier
6
Introduction
FICHE
FICHE
FICHE
FICHE
1
2
3
4
Déontologie
Droit
Devoir
tableau des (principaux) droits et devoirs
14
16
18
20
Partie 1 |  La déontologie et l’éthique du professeur fonctionnaire
au quotidien
Les notions-clés de l’arrêté du 1er juillet 2013
FICHE
FICHE
FICHE
5 profession, métier, professeur
6 Enseignant, maître
7 Compétences
23
26
29
Droits et devoirs généraux des enseignants
FICHE
FICHE
FICHE
FICHE
FICHE
FICHE
FICHE
FICHE
8
9
10
11
12
13
14
15
Droit au respect
L’autorité
Le respect des enfants
sécurité des élèves
Exemplarité
Égalité des chances
ouverture aux parents
obéissance à la hiérarchie
32
34
38
42
46
49
53
57
Le devoir d’enseigner (les programmes)
FICHE
FICHE
FICHE
FICHE
16
17
18
19
Liberté et responsabilité pédagogique
Devoir de polyvalence
Éduquer le futur citoyen
Éducation (à la) morale
60
63
67
71
soMMAIrE
|
3
FICHE 4
FICHE 4
TABLEAU DES (PRINCIPAUX)
DROITS ET DEVOIRS
Droits
Devoirs
Le citoyen
Voir partie 2
– Liberté
– Égalité
– respect des lois
– respect des personnes
– respect des opinions
– respect des biens
Le fonctionnaire
Voir partie 2
– Garantie de subsistance
– Droit de grève, de retrait,
de syndicalisation
– Garantie de protection
juridique
obéissance à sa hiérarchie,
dans le cadre de l’intérêt général
L’enseignant
Voir partie 1
– Liberté et responsabilité
pédagogique
– Droit au respect de la part
des parents et de sa hiérarchie
Vis-à-vis des enfants
– Autorité
– ponctualité
– sécurité
– respect des personnalités,
du statut d’élève, de la vie privée
– Exemplarité
– Disponibilité aux plus démunis
Vis-à-vis des parents
– Explication de ses méthodes
– Confidentialité
Vis-à-vis de sa hiérarchie
– obéissance
– réserve
20
|
IntroDUCtIon
p A r t I E
1
La déontologie 
et l’éthique 
du professeur 
fonctionnaire 
au quotidien
yyArrêté du 1er juillet 2013 – JO du 18 juillet 2013 (extraits)1
Les professeurs et les personnels d’éducation, acteurs du service public
d’éducation
En tant qu’agents du service public d’éducation, ils transmettent et font
respecter les valeurs de la République. Ils agissent dans un cadre institutionnel et se réfèrent à des principes éthiques et de responsabilité qui
fondent leur exemplarité et leur autorité.
1. Faire partager les valeurs de la République
– Savoir transmettre et faire partager les principes de la vie démocratique
ainsi que les valeurs de la République : la liberté, l’égalité, la fraternité ;
la laïcité ; le refus de toutes les discriminations.
– Aider les élèves à développer leur esprit critique, à distinguer les
savoirs des opinions ou des croyances, à savoir argumenter et à respecter
la pensée des autres.
2. Inscrire son action dans le cadre des principes fondamentaux du système éducatif et dans le cadre réglementaire de l’école
– Connaître la politique éducative de la France, les principales étapes de
l’histoire de l’école, ses enjeux et ses défis, les principes fondamentaux
du système éducatif et de son organisation en comparaison avec d’autres
pays européens.
– Connaître les grands principes législatifs qui régissent le système éducatif, le cadre réglementaire de l’école et de l’établissement scolaire, les
droits et obligations des fonctionnaires ainsi que les statuts des professeurs et des personnels d’éducation.
1. Nous avons repéré en gras les points essentiels de cet arrêté.
Les 14 compétences exigées du professeur des écoles sont indiquées dans l’introduction
de l’ouvrage. On s’y reportera utilement ainsi qu’à l’arrêté du 1er juillet 2013 paru dans le
Bulletin Officiel n° 30, 25 juillet 2013.
FICHE 5
LES NOTIONS-CLÉS DE L’ARRÊTÉ DU 1er JUILLET 2013 – 1
PROFESSION, MÉTIER, PROFESSEUR
1.  Exemples
Profession de foi, métier : plombier, menuisier, ouvrier spécialisé, avocat,
magistrat, archéologue, chercheur, enseignant.
2. D
  éfinition
Activités manuelles ou intellectuelles, d’abord à finalité économique (assurant un revenu : un salaire ou des honoraires), mais aussi à finalité personnelle (épanouissement de la personnalité) et collective (utilité commune).
3.  Étymologie
y
« Profession » et « professeur » ont la même origine latine : professio (de
profiteor), déclaration (publique) au-devant de…
y
« Métier », vient du latin ministerium, la charge ou l’office qui incombe à
un inférieur, un plus petit (minor, minus).
Termes
Termes opposés
Termes voisins
Termes connexes
Professorat
recherche
Enseignement
Éducation Instruction,
formation
Élève
Disciple
Professionnel
Amateur, bricoleur
spécialiste
Artisan, ouvrier,
industriel, libéral
5.  Explication
y
Profession et professeur sont donc étymologiquement le même mot, et
pourtant ils n’ont plus le même sens. Dans les deux cas, il s’agit d’avouer
quelque chose devant un public. De là, on peut avouer ou déclarer publiquement qu’on a une certaine foi (profession de foi en matière de religion), mais
aussi qu’on est chargé ou qu’on se charge soi-même d’une capacité professionnelle particulière (je fais profession d’être un menuisier de qualité).
Enfin, on peut se présenter comme spécialiste de la profération en public (si
je suis capable de professer, je peux devenir professeur).
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
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23
FICHE 5
4. A
  nalyse
y
La rencontre du professorat avec le professionnalisme implique obligatoirement que le professorat est présenté comme un métier à part entière, c’està-dire qui s’apprend :
– soit par habituation ou accoutumance manuelle ou corporelle : le tour de
main, acquis peu à peu à force de répétitions bien guidées ;
– soit par exercice de l’intelligence.
y
À noter que dans les deux cas, cette connotation professionnelle du professorat inclut l’idée nécessaire d’une formation méthodique ou scolaire, de
préférence exclusive du hasard des apprentissages de l’autodidacte.
y
À noter également que le chercheur et le professeur définissent deux professions radicalement différentes, même si accessoirement le même individu
peut partager son temps sur les deux tâches. Le professeur énonce en public
ce qu’il sait (ou croit savoir), ce qui fait qu’il organise logiquement son enseignement à l’avance grâce à la maîtrise de sa discipline : en revanche, le chercheur ne sait pas ce qu’il va trouver (éventuellement), et donc s’aventure
toujours plus ou moins de façon imprévue et parfois illogique. Cette différence essentielle est, à la base, à la fois de ce que l’enseignement des disciplines appellera la transposition didactique, et de l’invention d’une méthode
d’apprentissage tout à fait particulière où l’élève est mis au mieux dans la
situation du chercheur, la situation-problème.
FICHE 5
6.  Application particulière
y
Notre tradition occidentale a tiré de là qu’il y a deux grands types de professions : les professions manuelles et les professions intellectuelles, réputées
étanches les unes aux autres, donc exigeant des types de formation foncièrement différents et générant des types de spécialistes profondément distincts.
Même les professeurs sont dits tantôt des intellectuels (dans l’enseignement
général), tantôt des manuels (voués à l’enseignement technique ou professionnel).
y
Étonnamment, profession et métier sont devenus synonymes à partir d’origine très différentes. Le métier a longtemps désigné la machine (c’est-à-dire
un mécanisme de dignité essentiellement inférieure à celle de l’artisan, qui
remplit une certaine fonction dans l’élaboration d’un produit du travail) sur
laquelle l’ouvrier travaille pour composer son ouvrage : par exemple, le
métier à tisser. Puis il en est venu à désigner tout type de travail effectué par
un ouvrier (celui qui réalise une œuvre) spécialiste, d’où toute profession,
même intellectuelle.
24
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LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
FICHE 7
LES NOTIONS-CLÉS DE L’ARRÊTÉ DU 1er JUILLET 2013 – 3
COMPÉTENCES
1.  Exemples
Un tribunal, un juge, ou encore un médecin, un chirurgien, etc. Incompétent
peut être dit, entre autres, d’un chef d’entreprise, d’un conseiller bancaire ou
d’un homme politique, etc.
2. D
  éfinition
La compétence désigne la capacité de quelqu’un à mener une affaire, ou par
extension une action, correctement jusqu’à son terme. Elle relève donc d’une
habileté particulière, et est toujours du domaine de l’action, et pas seulement
de l’intention ou de la virtualité.
3.  Étymologie
Vient du latin competentia : la convenance ou la conjonction, substantif
dérivé du verbe competo (cum-peto) : tendre ensemble au même point, donc
au même but. À noter que « compétition » vient de la même origine.
Terme
Termes opposés
Termes voisins
Termes connexes
Compétence
Incompétence
Incapacité
programme
Habileté
Don, savoir-faire
Aptitude
référentiel
5.  Explication
y
La compétence est toujours liée à une profession, et en même temps à une
ou plusieurs actions (réelles, produisant un effet) qui sont censées la rendre
manifeste. Donc, dans le cadre d’une profession donnée, la compétence doit
donner lieu à des actions réussies.
y
En tant que telle, la compétence aura les grandes caractéristiques de toute
action sensée. Et inversement. Pour mieux la cerner, il est plus facile de la
définir d’abord négativement : qu’est-ce qu’une incompétence professionnelle ? Celle qui mène à une action ratée. Mais il y a plusieurs façons de rater
une action :
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
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29
FICHE 7
4. A
  nalyse
FICHE 7
– lacune la plus fondamentale, on peut ne pas savoir ce qu’on veut faire. Soit
une incertitude sur le but poursuivi, vers lequel on tend ;
– on peut encore ne pas avoir la volonté de le faire, c’est-à-dire assez de
persévérance et de ténacité pour aller jusqu’au bout de ce à quoi on tend, sans
céder au découragement devant les obstacles rencontrés. Relâchement de la
manière d’agir ;
– on peut enfin ne pas savoir s’y prendre, ce qui comprend à nouveau les
différents sens du fait de mal maîtriser les moyens à mettre en œuvre pour
arriver au but :
- ou bien on ne maîtrise pas assez sa propre spécialité professionnelle
(= manque de connaissances) ;
- ou bien on a les connaissances, mais on ne sait pas s’en servir, c’est-àdire les appliquer à une situation concrète (= connaissances trop théoriques) ;
- ou enfin, on les applique d’une manière mécanique ou entêtée parce
qu’on ne sait pas prendre en compte le contexte dans lequel on doit agir
d’une manière adaptée aux exigences de la situation (= connaissances inadaptées ou application aveugle).
y
À l’endroit, toute compétence exige donc conjointement :
– une claire conscience du but qu’on poursuit,
– une volonté solide d’aller jusqu’au bout,
– le « savoir-s’y-prendre », qui implique de maîtriser suffisamment les
connaissances requises, d’avoir la capacité d’en tirer des applications pratiques, et d’adopter l’attitude qui permet de le faire d’une manière adaptée
aux circonstances.
Qu’il manque un seul élément, et on sera accusable d’incompétence.
6.  Application particulière
y
Depuis quelques décennies, la logique des compétences a envahi la
réflexion des théoriciens de l’éducation et la pratique des enseignants, sous
l’influence de la pédagogie nord-américaine, elle-même influencée fortement par les techniques de gestion des ressources humaines (ainsi scandaleusement nommées) dans les entreprises. Pour faire simple : qu’importe à
un DRH qu’un candidat à un poste possède une foule de connaissances s’il
ne sait pas s’en servir d’une manière réelle, efficace et rentable dans son travail, donc s’il n’est pas competent (selon le terme américain), c’est-à-dire
capable de dépasser ses concurrents ?
30
|
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
y
Le souci du rendement appliqué à l’enseignement a donc généralisé l’utilisation de ce nouveau critère d’évaluation, réputé plus objectif et plus précis :
– pour les élèves, en faisant remplacer les carnets de notes par des livrets de
compétences. On cherche alors, non plus d’abord ce que l’élève sait, mais ce
qu’il sait faire. Car s’il sait faire, cela se voit par des effets réels, donc objectivement observables (du moins en principe) et doit permettre ainsi d’individualiser fortement les évaluations, et donc de repérer plus précisément les
lacunes effectives de chacun afin de mieux leur adapter les remèdes ;
– pour les professeurs, en remplaçant les programmes (de connaissances
théoriques) par des référentiels de compétences (effectivement inspirés,
parfois directement, par les entreprises), qui articulent tout logiquement les
connaissances (nécessaires pour enseigner), les capacités (de les faire effectivement passer chez les élèves) et les attitudes (dans lesquelles au quotidien se
manifestent les connaissances et les capacités précédentes).
FICHE 7
La compétence professionnelle d’un enseignant consiste essentiellement
à savoir faire passer son enseignement de manière réelle, donc efficace,
chez ses élèves.
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
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31
FICHE 10
DROITS ET DEVOIRS GÉNÉRAUX DES ENSEIGNANTS – 3
LE RESPECT DES ENFANTS
1.  Exemples
Respect de la nature, respect des anciens, respect du Code de la route, etc.
2.  Définition
Le respect consiste à accorder la valeur qui revient à chacun, en vertu de son
être ou de sa nature propre, de son comportement ou de ses actes, de sa situation ou de sa fonction, ou enfin de la loi. L’irrespect refuse de reconnaître
et prétend toujours plus ou moins amoindrir, ou même renier, cette valeur.
3.  Étymologie
Vient du latin, respectus, le regard en arrière, la réflexion, et de là, la considération. Quand je vois les choses ou les autres au premier coup d’œil, je ne
perçois pas forcément leur vraie valeur ; en revanche, quand j’y réfléchis à
deux fois, je dois bien leur reconnaître ce à quoi je n’avais peut-être pas fait
attention.
FICHE 10
4.  Analyse
Terme
Termes opposés
Termes voisins
Termes connexes
Respect
Mépris
Insolence, incivilités
violence
Égard
Considération
reconnaissance
En vertu de…
Au nom de…
5. E  xplication
y
Si les enfants ont droit au respect des adultes, donc d’abord de leurs propres
parents puis de leurs enseignants, c’est précisément en vertu de leur nature
d’enfant. En tant que tel, l’enfant est dans une situation d’infériorité vis-à-vis
des adultes, infériorité aussi bien physique que morale (mentale ou psychologique). Par nature (naissance), l’enfant est dépendant de l’adulte à tout point
de vue, il a un besoin absolu de lui pour pouvoir survivre (nourriture et entretien), puis grandir (en taille et en forces) et s’épanouir en véritable être humain
(langage et culture). Sans l’aide de l’adulte, l’enfant est condamné soit à l’état
38
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LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
sauvage (Victor de l’Aveyron), soit à périr. Son éducation (reçue des adultes)
consistera toujours à lui permettre de conquérir peu à peu son indépendance
correspondante sur tous les plans, c’est-à-dire à lui apprendre en toutes choses
à se passer progressivement des adultes. Tous les adultes ont donc vis-à-vis des
enfants le devoir supérieur de respecter leur infériorité. Pour les enseignants,
cela fait partie de leur déontologie « descendante » (voir fiche 1) et les oblige à
ne jamais profiter ni abuser de leur supériorité d’aucune manière.
y
Le respect des élèves va prendre une triple forme, dont les aspects différents
ne sont pas toujours reconnus de manière égale.
1. Bien entendu, tout enseignant doit d’abord, et avant toute chose, un respect inconditionnel à l’intégrité personnelle, donc physique et psychologique de tous ses élèves. Il n’est guère utile d’insister, mais on peut rappeler
que la moindre pratique pédophilique constitue la faute professionnelle la
plus grave et sans doute la plus irréparable, aussi bien pour l’enfant traumatisé pour toujours, que pour l’enseignant condamné dans son métier, sinon
dans sa vie elle-même. À tel point même que tout enseignant intègre doit
toujours scrupuleusement veiller à ne pas laisser insinuer sur son comportement le plus petit soupçon de ce genre. Par exemple, il (ou elle) ne doit jamais
oublier de ne jamais rester seul avec un ou une élève dans une salle fermée.
La simple rumeur va toujours trop vite et même quand on est parfaitement
innocent, ses conséquences sont effroyables.
Le respect de l’intégrité physique oblige aussi les professeurs à ne jamais avoir
recours aux brimades corporelles, si anodines et parfois si justifiées qu’elles
puissent paraître.
Au nom de la prudence la plus élémentaire, il évitera tout geste corporel
déplacé : ni apparence de caresse, ni coup d’aucune sorte.
2. L’enseignant doit de toute évidence respecter la personne privée de son
élève. De même que ce respect est toujours exigible pour lui de la part de ses
élèves, cette exigence ne prend son sens que si on la réciproque. Cela signifie
d’abord respecter les croyances et les opinions (cf. l’arrêté du 19 décembre
2010 : « il respecte et fait respecter la personne de chaque élève, (…) il resLA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
|
39
FICHE 10
y
Le devoir absolu de respect des élèves constitue donc le verso de l’autorité
des professeurs. Si l’enseignant (auctor, voir fiche 9) est dans la classe pour
faire grandir ses élèves de toutes les manières (en connaissances, intelligence,
autonomie physique et mentale), c’est donc forcément du même coup qu’il doit
d’abord respecter leur état d’infériorité en reconnaissant qu’ils ont absolument
besoin de lui justement pour grandir, c’est-à-dire pour tout ce qui précède.
FICHE 10
pecte et fait respecter la liberté d’opinion »). Bien entendu un enseignant
n’a jamais le droit de se moquer ni de laisser les autres élèves se moquer
d’un enfant pour une raison physique (handicap, tic, obésité, bégaiement,
vêtement, etc.). Pas davantage l’enseignant ne peut oublier que derrière les
opinions et croyances de chacun de ses élèves, il y a l’éducation reçue à la
maison de ses parents et de sa famille. Ce qui doit toujours suffire à lui rappeler la fondamentale innocence de l’enfant, c’est-à-dire cette évidence que
l’enfant ne peut jamais être tenu pour responsable d’une opinion qu’il répète,
même si d’aventure, et surtout si, celle-ci devait lui paraître aberrante. De
toute façon, et d’un point de vue plus général, de quel droit un professeur
pourrait-il se poster comme juge d’une éducation familiale ?
3. Enfin et surtout, le professeur doit respecter le statut d’élève de chacun des
enfants qui lui sont confiés dans sa classe. C’est-à-dire ne jamais oublier que
l’élève est à l’école exactement pour apprendre et que, s’il doit apprendre, c’est
non moins exactement parce qu’il ne sait pas, ou ne sait pas faire. La faiblesse
du niveau d’un enfant ne saurait jamais lui être reprochée, sauf à contredire
le sens même du métier de professeur. Si l’élève est faible, ou même s’il est
paresseux, c’est la preuve qu’il a besoin de son enseignant encore plus que les
autres. Il serait donc absurde de le rabrouer, de le moquer ou de le dénigrer
pour cette raison, ce serait renier la justification de sa tâche professionnelle.
On ne peut se lasser de le répéter, surtout à tous les enseignants qui aiment
à se plaindre entre eux du manque de réceptivité ou du manque de travail
de leurs élèves : « Après tout ce que je leur ai seriné, ils ne savent pas encore
que… etc. ». C’est leur définition même d’élève qui en fait des enfants qui
ne savent pas encore, et c’est justement pour ça qu’ils ont encore un besoin
immense de leur professeur. Que celui-ci soit donc logique avec lui-même !
Qu’il se réjouisse de leurs lacunes, et surtout qu’il fasse son métier, c’est-àdire qu’ils les fassent travailler avec une patience à toute épreuve.
Peut-être est-ce le sens profond qu’il convient d’accorder à cet extrait de l’arrêté du 19 décembre 2010 : le professeur « est attentif au projet de chacun ».
6.  Application particulière
Selon le même texte, « il veille à la confidentialité de certaines informations
concernant les élèves et leurs familles ». C’est le fameux secret professionnel
que l’enseignant, dans le cadre de son métier, doit aussi respecter même si,
parfois, cette même exigence se trouve infléchie en secret partagé. Notamment dans le cas du signalement d’un enfant en danger de maltraitance.
40
|
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
L’enseignant doit systématiquement un respect absolu à tous ses élèves,
dans la mesure où, par définition, ils sont inférieurs à lui et dépendants
de lui à tout point de vue, c’est-à-dire ne jamais attenter, si peu que ce
soit, à leur intégrité personnelle, physique, psychologique et même intellectuelle.
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
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41
FICHE 10
Le signalement de maltraitance
La nouvelle notion de secret partagé indique bien que même un secret
professionnel doit désormais, depuis la loi de protection de l’enfance de
2007, pouvoir être échangé entre les professionnels concernés (enseignants, médecins, etc.) dans le souci de garantir au mieux l’intérêt de
l’enfant bien entendu.
La procédure officielle suit depuis la loi de 2007 la progression suivante.
Devant le risque de sévices psychologiques, physiques ou sexuels, l’enseignant doit avertir dans l’ordre le plus naturel :
– son directeur d’école ;
– son IEN ;
– puis, en commun, le service concerné du conseil général (service social
départemental de promotion de la santé en faveur des élèves).
Cette instance décidera les premières mesures : suivi et aides sociales ou
financières à la famille, et en cas de soupçon d’une plus grande gravité
insoluble de manière amiable, signalement au procureur et à la justice,
qui prendra alors les décisions ad hoc.
FICHE 21
DEVOIR DE CONNAÎTRE LE FONCTIONNEMENT
DE L’ÉCOLE PRIMAIRE – 2
CONNAÎTRE L’ESSENTIEL DES CADRES
DE MISE EN ŒUVRE DES PROGRAMMES
Pour l’essentiel la mise en œuvre des programmes de l’école primaire est
soumise à trois directives officielles majeures :
– le socle commun ;
– les trois cycles ;
– le projet d’école.
y
Il s’y trouve présenté « le contenu impératif de la scolarité obligatoire ».
C’est dire qu’il trace l’ensemble des savoirs et savoir-faire qu’il convient de
transmettre à tous les enfants entre 6 et 16 ans, soit à la fois à l’école primaire
et, approximativement, au collège. C’est donc l’ensemble des connaissances
dont tout élève doit être pourvu au minimum avant de sortir éventuellement
du système éducatif national.
y
Les finalités du socle commun tournent autour de trois axes :
– la formation intellectuelle ;
– l’accession à la liberté et à la responsabilité ;
– la capacité de se former pendant toute la vie.
Le tout pour garantir aux enfants d’être préparés au mieux à la société qui
les attend aujourd’hui.
y
Il donne lieu à des évaluations nationales périodiques :
– une en fin de cycle 2, centré sur la maîtrise de la lecture et de l’écriture ;
– une en fin de cycle 3, centré sur la maîtrise de la grammaire, de la conjugaison et du calcul.
y
Il comporte 7 piliers :
1 – Maîtrise de la langue française
Insistance particulière sur l’acquisition de la lecture, et sur la maîtrise de la
grammaire. Recommandation nette en faveur de la mémorisation et de la
récitation, des dictées et des leçons de grammaire.
2 – Pratique d’une langue vivante étrangère
Objectif : faire atteindre le niveau A2 (du « Cadre européen commun de référence pour les langues ») à 16 ans, et le niveau A1 à la fin de l’école primaire.
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
|
77
FICHE 21
1.  Le socle commun (JO du 12 juillet 2006)
3 – Mathématiques et culture scientifique et technologique
Apprentissage de la rigueur et de la précision de la pensée, et goût des sciences.
Insistance sur le calcul mental.
4 – Maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication
Préparer à un « usage sûr et critique », réfléchi et efficace de l’outil informatique. Objectif : le B2i (Brevet Informatique et Internet) à la fin de la scolarité
obligatoire.
5 – Culture humaniste
Fournir des repères géographiques, historiques, littéraires, artistiques et
religieux (y compris laïques) pour aider à comprendre ce qu’est la culture
française et européenne et d’où elle vient.
6 – Compétences sociales et civiques
Respect de soi et des autres, règles de la démocratie, sens de l’intérêt général
et sentiment d’appartenance collective.
7 – Autonomie et initiative
Apprendre à définir un projet, à le préparer en équipe et à prendre des décisions et des risques.
2. L  es trois cycles du primaire : selon les nouveaux programmes
de l’école primaire (juin 2008)
FICHE 21
(Voir le tableau de la fiche 17)

L’école maternelle
Tout tourne fondamentalement autour d’apprendre à dire (les noms des
choses, des sensations, des sentiments, des émotions, du vécu, des nombres,
etc.), c’est-à-dire à parler sa langue maternelle d’une façon compréhensible
par tous, acquisition de vocabulaire et maîtrise de la syntaxe.
Insistance sur la découverte du respect des autres et l’habituation aux règles
de civilité.

Cycle des apprentissages fondamentaux
Tout tourne autour de lire/écrire (l’alphabet, les syllabes, les mots, les textes
courts, les nombres et les opérations). Apprentissage conséquent des mesures
des grandeurs spatiales et des durées temporelles.
Sensibilisation à une langue étrangère.
Participation à la vie collective, premières responsabilités, réflexion sur les
exigences de la vie en commun à l’aide de maximes.
78
|
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
Cycle des approfondissements
Tout tourne autour de comprendre (un texte à lire ou à produire, un problème
à résoudre, le temps et l’espace des hommes, la nature qui nous environne,
etc.). Pour l’essentiel, l’enfant apprendra à distinguer une connaissance
rationnelle ou une hypothèse scientifique d’une croyance religieuse.
Il découvrira les valeurs, qui donnent un sens à la vie en commun.
y
Initialement défini par la loi d’orientation de 1989, il incarne par excellence
la volonté de mettre « l’élève au centre du système éducatif », ici dans sa
dimension collective.
y
Son sens est en effet de permettre d’appliquer les exigences générales des
programmes nationaux à la réalité particulière du terrain (forcément local)
où ceux-ci seront mis en œuvre. Il s’agit donc de tenir compte des besoins
particuliers (des populations d’élèves), des difficultés propres (des enfants
du lieu concerné) et des atouts et des moyens disponibles à tel ou tel endroit.
En vertu de ces derniers, le conseil d’école (voir fiche 22) choisit librement
de mettre l’accent sur des objectifs (définis pour 3 ou 5 ans) ciblés de la façon
la plus précise possible, et clairement évaluables.
Tout relève donc du double souci de s’adapter au mieux et d’agir efficacement.
y
Dans les nouveaux programmes de l’école primaire de juin 2008, le projet
d’école inclut le souci supplémentaire d’assurer la continuité des enseignements entre les différents cycles du primaire, et entre le cycle 3 et le collège.
LA DÉontoLoGIE Et L’ÉtHIQUE DU proFEssEUr…
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79
FICHE 21
3.  Le projet d’école
ENSEIGNEMENT
CONCOURS
2 014 / 2 015
Concours Professeur des écoles
Système éducatif
Mettez toutes les chances de votre côté !
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