N°02 07/03/2016 Edition Pomme – Poire Limousin Bulletin disponible sur http://limousin.synagri.com Recevez le Bulletin de votre choix gratuitement sur simple demande à [email protected]. Ce qu'il faut retenir Poirier http://limousin.synagri.com www.draaf.aquitainelimousin-poitoucharentes.agriculture.gouv.fr Stade B (BBCH 51) pour les variétés Conférence et William’s en tous secteurs. Psylle du poirier : intensification des pontes et début des éclosions. Pommier Stade A (BBCH 00) dominant pour toutes les variétés en tous secteurs. Tavelure : premières projections des spores observées, pas de risque de contamination tant que le végétal ne montre pas de pointe verte (stade B – BBCH 51). Réduction de l’inoculum par broyage des feuilles. Acarien rouge : période propice à la prognose. Chancre à nectria : conditions développement du champignon. Anthonomes et xylébores : reprise d’activité à venir avec la hausse des températures moyennes. Animateur filière Sandra CHATUFAUD FREDON Limousin [email protected] Directeur de publication Dominique GRACIET, Président de la Chambre Régionale d'Agriculture Aquitaine Limousin Poitou-Charentes Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 [email protected] climatiques peu favorables au Supervision DRAAF Service Régional de l'Alimentation Aquitaine– Limousin-Poitou-Charentes 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention « extrait du bulletin de santé du végétal Arboriculture fruitière ALPC N°02 du 07/03/2016 » Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Limousin Arboriculture fruitière – N°02 du 7 mars 2016 1/7 Poirier Stade phénologique Les bourgeons des variétés Conférence et William’s montrent un début de gonflement en tous secteurs. Code BBCH Stade Description Photo 0 = Repos hivernal 00 A BOURGEON D’HIVER (dormance) Les bourgeons sont fermés et recouverts de leurs écailles protectrices. 5 = Apparition de l’inflorescence 51 B GONFLEMENT DES BOURGEONS Premier gonflement visible du bourgeon floral; les écailles ont des taches claires et s’allongent. --Psylle du poirier (Cacopsylla pyri) Observations du réseau Les dernières observations, réalisées le 7 mars, font état de nombreux œufs sur bois sur nos parcelles de référence à Pompadour, Voutezac et St-Cyr-La-Roche (19), avec en moyenne 6 à 10 œufs par organe (27 à 43 % occupés). La majorité des œufs observés est de couleur orange vif, ce qui laisse présager d’importantes éclosions dans les prochains jours. En secteurs précoces (Saint-Cyr-La-Roche), on observe, sur la pointe des bourgeons gonflés et/ou sous les premières écailles, des larves au stade L1 (3 % d’organes occupés). De l'apparition des boutons floraux à l'apparition des premières fleurs, les larves de psylles sont cachées dans les corymbes. Larve de psylle du poirier (Crédit Photo : S.CHATUFAUD – FREDON Limousin) Vous pouvez donc réaliser des observations à la loupe au verger afin de déceler le stade dominant qui renseigne sur le passage d'une génération à l'autre. Œufs de psylle du poirier (Crédit Photo : S.CHATUFAUD– FREDON Limousin) Caractères distinctifs : larves jeunes L1, L2, L3 : taille plus petite, couleur jaunâtre, ébauches alaires petites et séparées ; larves âgées L4, L5 : plus grande taille, couleur brunâtre, superposition des ébauches alaires. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Limousin Arboriculture fruitière – N°02 du 7 mars 2016 2/7 Seuil indicatif de risque 10 % de pousses occupées par des œufs ou des larves pour 100 pousses observées. Evaluation du risque – psylle du poirier : La période actuelle est celle de l’intensification des pontes et du début des éclosions. Les températures maximales annoncées inférieures ou égales à 10°C durant les 5 prochains jours devraient être peu favorables aux pontes et à l’incubation des œufs. Mesures prophylactiques Le développement de ce ravageur est favorisé par une forte croissance végétative, il est donc indispensable de réaliser une taille raisonnée. La faune auxiliaire du verger (punaises prédatrices) nécessaire à la réduction des populations de psylle doit être préservée en évitant notamment des broyages injustifiés de l’enherbement. Sur les parcelles à problèmes, il est possible d'utiliser de l’argile blanche comme barrière physique. En effet cette argile blanche naturelle très fine et exempte de fer n'est pas létale mais irritante et répulsive pour les psylles adultes. Elle perturbe ainsi le dépôt d'œufs et peut permettre de ralentir la prolifération des psylles. --Tavelure (Venturia inaequalis) Cf chapitre Pommier Pommier Stade phénologique Stade A « repos hivernal » généralisé à l’exception de certains cas, en secteurs et variétés précoces (Braeburn, Gala), sur coteaux bien exposés, où des bourgeons au stade B « début de gonflement » ont été observés. Code BBCH Stade Description Photo 0 = Repos hivernal 00 A BOURGEON D’HIVER (dormance) Les bourgeons sont fermés et recouverts de leurs écailles protectrices. 5 = Apparition de l’inflorescence 51 B GONFLEMENT DES BOURGEONS Premier gonflement visible du bourgeon floral; les écailles ont des taches claires et s’allongent. --Tavelure (Venturia inaequalis) Observations du réseau Les températures relativement douces de cet hiver ont été favorables à la maturation des périthèces de tavelure. Les premiers périthèces mûrs (16 à 40 %) ont donc été observés depuis le 15/02 par INVENIO sur les feuilles de St-Yrieix-La-Perche (87), par COOPLIM sur celles d’Orgnac-Sur-Vézère (19) et par la FREDON sur celles d’Allassac (19). Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Limousin Arboriculture fruitière – N°02 du 7 mars 2016 3/7 Cycle biologique Source : INRA Périthèces mûrs et spores libres (Crédit Photo : FREDON Limousin) Des contrôles biologiques de projections compléteront la modélisation et seront réalisés sur les sites d'Objat (19), Saint-Yrieix-La-Perche (87) et Orgnac-sur-Vézère (19), grâce à un capteur de spores placé sur un lit de feuilles tavelées non traitées. Evaluation du risque - tavelure : Des projections de spores, en quantité très faible, pourront avoir lieu lors des prochaines pluies. Un risque de contamination est à craindre dès lors que la pointe verte du bourgeon est apparente (stade B : début du gonflement). Actuellement ce sont les variétés à débourrement précoce qui sont à surveiller. Les conditions, nécessaires à la contamination, sont rappelées dans le tableau ci-dessous : Température moyenne 7°C 8°C 10°C 11°C 12°C 13°C 15°C 18°C Durée d'humectation 18h 17h 14h 13h 12h 11h 9h 8h Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Limousin Arboriculture fruitière – N°02 du 7 mars 2016 4/7 Mesures prophylactiques L'élimination des feuilles en hiver, par aspiration ou par broyage, réduit l’inoculum tavelure et donc l’importance des projections à venir. Le broyage est à privilégier par rapport à « l’extraction » des feuilles de la parcelle car il maintient la matière organique sur place. Il permet d'accélérer la décomposition des feuilles. L'efficacité du processus est directement dépendante de la qualité du broyage qui doit être très fin et effectué en conditions sèches. Il convient également d’éliminer, autant que possible, les feuilles « piégées » dans les filets. Si tant est que les conditions climatiques s’y prêtent (temps sec), il est encore possible de procéder aux opérations de broyage des feuilles afin de réduire l’inoculum tavelure et donc l’importance des projections à venir. --Chancre européen (Nectria galligena) Le chancre à Nectria est à l’origine de dégâts parfois importants provoquant ainsi la mortalité de rameaux ou de charpentières et occasionnant aussi des pourritures sur fruits. Ces chancres peuvent également être des abris pour des ravageurs tels que les pucerons lanigères. Eléments de biologie Le champignon se conserve pendant l'hiver sous forme de périthèces, petites granulations rouges qui apparaissent dans les anfractuosités des chancres âgés et sous forme conidienne (mycélium blanchâtre) dans les jeunes chancres. Les ascospores et les conidies sont libérées de la fin d’hiver à l’automne lors des épisodes pluvieux. La température favorable à la contamination se situe entre 14 et 16°C et l'arbre doit rester humide au moins 6 heures avant la pénétration de l'agent pathogène. L'existence de plaies sur les arbres (taille, gonflement des bourgeons, fissure de l'écorce due au gel ou à la grêle, cicatrice foliaire) conditionne l'apparition de chancres mais également des conditions climatiques favorables (températures douces et pluies), des sols lourds, battants et froids. (Crédit Photo : S.CHATUFAUD – FREDON Limousin) Périodes de sensibilité En parcelles sensibles, c'est à dire ayant déjà des chancres à Nectria, le stade B « début de gonflement » marque le début de la période à risque de contamination. Evaluation du risque – chancre européen : Soyez vigilant sur les parcelles contaminées ayant atteint le stade B. Le risque est faible avec les températures actuellement basses. Mesures prophylactiques Lors de la taille, couper et supprimer les rameaux atteints afin de réduire l'inoculum de ce champignon et de limiter ainsi sa propagation. --Acarien rouge (Panonychus ulmi) L’acarien rouge (Panonychus ulmi) passe l’hiver à l’état d'œufs, près des bourgeons, au niveau des rides et des empattements principalement sur le bois de deux ans. Evaluation du risque – Acarien rouge : Le risque est plus important sur les parcelles fortement occupées l’an passé par des acariens rouges et/ou présentant une faible population d’auxiliaires. Sur ces parcelles, il est nécessaire d’évaluer l’inoculum. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Limousin Arboriculture fruitière – N°02 du 7 mars 2016 5/7 Seuil indicatif de risque Déterminer le niveau d'infestation de votre parcelle en réalisant la « prognose hivernale » : 40 % des bourgeons porteurs de plus de 10 œufs viables d’acariens rouges. La prognose : déceler précocement l'apparition des problèmes liés aux ravageurs En hiver, la prognose permet d’évaluer le niveau des populations d'œufs d’acariens rouges de chaque parcelle mais aussi de noter la présence des formes hivernantes des autres ravageurs (œufs de pucerons, cochenilles…), c’est un indicateur pour la gestion des parcelles lors de la campagne à venir. --Anthonome du pommier (Anthonomus pomorus) L’anthonome du pommier est un charançon, c’est-à-dire un coléoptère à tête prolongée par un long rostre et des antennes coudées. Le vol débute dès que les températures maximales sont de 10 à 12°C avec une température moyenne de 7 à 8°C. Ce charançon pond (photo 2) dans les fleurs à l'intérieur des bourgeons, au stade B-C. Les fleurs ne s'épanouissent pas et prennent l'aspect caractéristique de « clou de girofle » (photo 3). Sources : Photo 1 et 2 : http://www.cliniquedesplantes.fr/ - Photo 3 : http://www7.inra.fr/ Les dégâts peuvent aller d’un simple éclaircissage à une absence totale de récolte en cas d’attaque massive ou une récolte avec un taux important de fruits déformés. Observations du réseau Les parcelles concernées par ce ravageur en 2015 doivent faire l’objet d’un suivi régulier dès le début du stade B. La méthode la plus simple consistera à réaliser des frappages : une pièce de tissu clair (40 cm x 40 cm) permet de recueillir les insectes lorsque l’on frappe les branches. Seuil indicatif de risque : 30 adultes pour 100 battages. Evaluation du risque – Anthonome : La reprise d’activité des anthonomes se fera avec la hausse des températures moyennes. --Xylébores Ces insectes xylophages (= mangeurs de bois) sont des coléoptères appartenant à plusieurs espèces. L’espèce la mieux connue sur feuillus est le xylébore disparate (Anisandrus dispar) : Xylophage strict, il s’attaque à de nombreuses essences. Sa couleur varie du noir au brun foncé brillant et sa taille de 3,2 à 3,6 mm (pour les femelles). Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Limousin Arboriculture fruitière – N°02 du 7 mars 2016 6/7 Eléments de biologie Sur les branches et les troncs, on constate des trous de 1 à 2 mm de diamètre. Le forage des galeries a pour effet d’entraver la circulation de la sève et d’entraîner la mort de l’arbre ou des organes atteints. Les insectes attaquent principalement des arbres déjà affaiblis mais peuvent aussi atteindre des arbres bien portants lors des situations de forte pression. Le xylébore hiverne dans la galerie où il s'est métamorphosé. La femelle prend son essor au printemps, lorsque la température diurne dépasse 18°C. Evaluation du risque – Xylébores : Les températures annoncées jusqu’au 14/03 sont peu propices aux émergences. Mesures prophylactiques Il est important de supprimer l’ensemble des branches atteintes et d’observer régulièrement les troncs et les branches principales des arbres afin de détecter les premières attaques. De plus, il est également recommandé d’arracher et supprimer les arbres dépérissants. Dans les situations à forte pression, et mené conjointement avec un bon contrôle cultural (c’est un point essentiel), il est possible de recourir à du piégeage massif. Ce dispositif comprend la pose de huit pièges en croisillon rouges avec un flacon d’alcool éthylique à 48° dénaturé à l’éther par hectare. Il nécessite un entretien minimum : Rechargements en liquide attractif hebdomadaires (bihebdomadaires si on utilise un gélifiant mélangé à l’alcool) ; Raclage puis réengluage des plaques après chaque vol significatif. Si vous envisagez de lutter contre ce ravageur via cette méthode, pensez à installer vos pièges dès à présent. Prochain bulletin le jeudi 17 mars 2016 Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Arboriculture Fruitière du Limousin sont les suivantes : FREDON, la Chambre d’agriculture de Corrèze, la Chambre régionale d’agriculture ALPC, INVENIO, COOPLIM, LIMDOR, MEYLIM, SICA du Roseix, la Coopérative fruitière de Pompadour et le CFPPA de Saint-Yrieix-La-Perche. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Aquitaine-Limousin–Poitou-Charentes dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire). " Action copilotée par les ministères chargés de l'agriculture et de l’environnement, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ". Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Limousin Arboriculture fruitière – N°02 du 7 mars 2016 7/7