
C’estseulementlorsqu’unindividusubitunstress etqueson système immunitaire estdysrégulé que
l’on peut attendre uneffetinverse par l’hypnose (19). En 1981, l’apprentissage de la relaxation et
d’imagerie mentale chezdes patientes amontré une augmentation de la survie par rapportàlasur-
vie habituellementretrouvée (patientes volontaires) (20). En 1989, les mêmes résultatssontobser-
vés chezungroupe de patientes suivipouruncancer dusein métastatique(21). Pources 2études,
les paramètres biologiques n’ontpas étéétudiés. Un plusgrand nombre de lymphocytes cyto-
toxiques Tseraitcorrélé à une durée de survie supérieure chezles femmes quiontuncancerdusein
métastatique. Depuis quelques années, on saitqu’il yaune régulation dusystème immunitaire par
le système neuroendocrinien. Les réponsesimmunespourraientêtre diminuées par de nombreux
stress ayantunimpactpsychologiquenégatif. Le stress psychologiquechezles patientes atteintes
d’uncancer(inclut la dépression) peut conduire à une augmentationdelaprogression tumorale et
une diminution de la fonctionimmune àlafois chezl’animal etl’homme(22). Al’inverse, l’absence
de stress chezles patientes quiontuncancer mais quinesontpas déprimées etayantunbon envi-
ronnementsocial etunbon supportémotionnel estcorrélée avec une augmentation de l’activitédes
cellules NK etune moins grande invasion tumorale de ganglions lymphatiques. Des études récentes
montrentquel’hypnose tend àaméliorer le bien-être mental etle nombre de cellules immunitaires.
Les bénéfices seraientplusimportantsnotammentquand son utilisation estprolongée par des
séances d’auto-hypnose (23,24).
PROPOSITION D’UNE SEANCE D’HYPNOSE AVANT UNE CHIRURGIE LOURDE
ET/OU INVALIDANTE EN CANCEROLOGIE
En 2007, l’hypnose aétéintroduiteauCentre anticancéreux René GauducheauàNantes. La pre-
mière utilisation estl’hypnosédation aubloc opératoire. Les chirurgies concernées sontessentielle-
mentl’exérèse de tumeurs dusein avec ousans prélèvementde ganglions sentinelles, la pose de sites
implantables, l’ablation de nodules cutanés métastatiques. La mise en place de cettetechniques’est
faitefacilement,avec une bonne acceptation dupersonnel médical (anesthésistes etchirurgiens) et
paramédical. Devantl’enthousiasme de l’équipe mais aussi des patientsetla constatation d’effets
bénéfiques des opérés en post-opératoire, l’idée estvenuedeproposer aux patients, ne pouvantpas
bénéficier d’intervention soushypnose, une séance d’hypnose avantl’intervention afin de peut-être
obtenir les mêmes effets en post-opératoire. La proposition de ce nouveautype de prise en charge a
étéaccueillie très favorablementpar l’équipe chirurgicale etpar l’ensemble dupersonnel, soucieux
d’une approche globale etde l’amélioration de la qualitédulien avec les patients. Ontétéégalement
perçusl’importance etl’intérêtd’unlangage utilisantdes termes positifs etencourageantsdans le
but essentiel de mobiliser les ressources personnelles, de mieux gérer l’anxiétéetla douleuret
d’améliorer le ressenticorporel etle bien-être global.
La chirurgie estsouventle premier acted’unpatientatteintd’uncancer etconstitueparfois, comme
la chirurgie dusein, le traitementcuratif. La prise en charge de ces patientsestdonc unmomentpri-
mordial dans la prise de conscience de la maladie etpeut conditionner toutelapériode quisuitpen-
dantvoire après la maladie. Les études récentes etconnues pourune prise en charge par hypnose en
préopératoire concernentle cancer dusein. En 2006, l’équipe américaine de Lang trouveunbéné-
fice surl’anxiétéetla douleurchezles femmes quisubissentune macrobiopsie dans le groupe hyp-
nose (comparée augroupe attention empathiquestructurée etrelaxation) (23). En 2007,
Montgomerypropose une brèveinterventionhypnotiquede15minutes avantune biopsieouune
tumorectomieetconstateune moindre consommationdes produitsanesthésiques per-opératoire
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