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mai
1005
miques dans l’environnement peuvent af-
fecter le développement de l’embryon », fait
valoir un autre chercheur. Ainsi, l’ho rizon
des nouveaux possibles s’élargit-il comme
rarement.
La « règle des 14 jours » fut d’abord sim-
plement proposée, en 1979, par une struc-
ture éthique du gouvernement américain,
puis approuvée en 1984 au Royaume-Uni
par un comité ad hoc et, dix ans plus tard,
outre-Atlantique. Aujourd’hui, une douzaine
de pays se sont dotés de dispositifs législa-
tifs ou de directives encadrant ce domaine
d’activité et interdisant un développement
embryonnaire in vitro au-delà de 14 jours.
C’est notamment le cas des Etats-Unis, de
la Chine, de l’Inde, du Royaume-Uni, de
l’Australie, de l’Espagne, du Danemark ou
des Pays-Bas. Loin d’interdire la recherche
sur les embryons humains, cette réglemen-
tation définit bien souvent un espace tem-
porel où cette recherche devient, de fait,
permise.
Pour l’heure, il s’agit de travaux qui
por tent sur les mécanismes du développe-
ment de l’embryon humain ; des travaux
qui pourraient permettre d’améliorer les
chances de réussite des tentatives de fé-
condation dans le cadre d’une assistance
médicale à la procréation. Il faut aussi
compter avec l’obtention, à partir de ces
embryons, de « cellules souches embryon-
naires » qui pourraient contribuer au dé-
veloppement de nouvelles voies thérapeu-
tiques régénératrices. En Chine, des tra-
vaux sont aussi menés depuis peu sur des
embryons humains dont on modifie le pa-
trimoine héréditaire à partir de la nouvelle
technique, révolutionnaire, de « réédition
du génome humain ».
Le résultat des chercheurs britanni ques
soulève de manière très concrète la somme
des questions théoriques (et fantasmati-
ques) inhérentes au concept d’utérus arti-
ficiel. Les premières phosphorescences
sur le sujet datent d’un siècle, quand le
biologiste et généticien (britannique), John
Burdon Sanderson Haldane, élabora le
projet d’un dispositif permettant chez les
mammifères une grossesse extracorporelle,
la croissance d’un embryon puis d’un fœ-
tus en dehors du corps d’un organisme
femelle. Développé en 1923 sous forme
d’anticipation par Haldane,3 le concept
d’ectogenèse inspirera bientôt à Aldous
Huxley la clef de voûte de son chef-d’œu-
vre : « Le Meilleur des mondes » (1932).
Un siècle plus tard, la nouvelle pers-
pective de l’utérus artificiel dans l’espèce
humaine survient alors que se développe à
l’échelon international la pratique, contro-
versée, des locations d’utérus et celle, en-
core confidentielle, des greffes d’utérus.
Dans Le Monde, la philosophe et éthicien ne
canadienne, Françoise Baylis, nous rappelle
que Sir Robert Edwards, l’un des grands
pionniers de la fécondation in vitro, avait
suggéré que cette limite, plutôt que de 14,
devrait être de 21 jours.
Elle souligne aussi qu’en France, la loi
de bioéthique ne mentionne pas de limite
– mais qu’une recommandation du Comité
consultatif national d’éthique précise que
seul l’embryon préimplantatoire peut être
utilisé à des fins de recherche – ce qui
limi te à 7 jours sa mise en culture. Jus-
qu’alors, cette limite internationalement
reconnue importait peu, parce que les scien-
tifiques étaient incapables de conserver des
embryons humains vivants en dehors du
corps pendant plus de quelques jours.
Tel n’est plus le cas. « L’objectif de la
construction d’un consensus internatio-
nal devrait être de mieux faire concorder
la science et l’éthique à propos de la re-
cherche sur l’embryon humain » conclut la
philosophe canadienne. Sans être inacces-
sible, cet objectif semble s’éloigner chaque
jour un peu plus. Il nous faut, sans trop
tarder, lire « Le Meilleur des mondes ». Ou
le relire.
1 Shahbazi MN Selforganization of the human embryo
in the absence of maternal tissues Nat Cell Biol
epub ahead of print
2 Hyun I Wilkerson A Johnston J Embryology policy
Revisit the day rule Nature comment
3 Sur ce thème voir Haldane JBS Russel B Dédale et
Icare Paris éd Allia
lu pour vous
L’utilisation de bêta-agonistes à longue durée
d’action (LABA) pour le traitement de l’asthme
a été longuement débattue. Les études ont
montré que leur utilisation en monothérapie
était associée à une augmentation du nombre
de décès dus à l’asthme comparés au placebo.
La FDA a donc demandé des études supplé-
mentaires pour évaluer le traitement combiné
de LABA et de corticoïde versus un traitement
de corticoïde seul. Cette étude multicentrique
randomisée en double aveugle est une étude
de non-infériorité qui a comparé 11 679 patients
asthmatiques de degrés moyen à sévère, âgés
de plus de 12 ans, traités quotidiennement pour
un asthme depuis un an au moins et ayant eu
une exacerbation traitée par corticoïdes systé-
miques dans l’année écoulée (à l’exception des
30 derniers jours). Les participants étaient ran-
domisés dans un groupe fluticasone seule et
un groupe fluticasone combinée au salmété-
rol. Le suivi était de 26 semaines. Pendant la
durée de l’étude, le nombre de complications
sévères (hospitalisations, intubations ou dé-
cès) était identique dans les deux groupes. Le
risque d’exacerbation sévère de l’asthme (né-
cessitant des corticoïdes systémiques ou une
hospitalisation) était plus faible dans le groupe
bithérapie que dans le groupe fluticasone seule
(8 % vs 10 %).
Commentaire Cette étude confirme qu’il est
sûr et efficace d’ajouter un LABA chez les pa-
tients asthmatiques de degrés moyen à sévère,
insuffisamment contrôlés par un corticoïde
seul, à condition que la préparation soit com-
binée. Les limitations de cette étude sont la
courte durée du suivi et l’exclusion des patients
ayant eu une exacerbation mettant en jeu le
pronostic vital dans les 30 jours précédant
l’étude. Les résultats ne peuvent donc pas être
extrapolés à cette catégorie de patients.
Dr Elodie Saillen
Policlinique médicale universitaire
Lausanne
Stempel DA et al Serious asthma events with
fluticasone plus salmeterol versus fluticasone alone
NEngl J Med epub ahead of print
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Traitement de l’asthme les bêta
agonistes à longue durée d’action
sontils dangereux?
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