Conseils et suggestions
– La théorie des translations de Wegener (1912) a donné lieu à
des débats qui menèrent à l’abandon de la théorie malgré des
arguments convaincants de Wegener : il manquait un moteur à la
mobilité horizontale des continents.
– À la théorie des ponts continentaux (doc. 1) avancée par Émile
Haug (et E. Suess), Wegener répond par l’impossibilité physique
pour le SIAL de s’enfoncer dans le SIMA de densité plus importante.
Cet argument se retournera contre Wegener : si le SIMA est plus
rigide que le SIAL, alors celui-ci ne peut se déplacer à sa surface.
– Les données sismiques enregistrées à la fin du XIXe siècle prou-
vent que les parties internes du globe sont solides. Selon les détrac-
teurs de Wegener, cet état physique du globe est incompatible avec
la mobilité des continents. Pourtant, dans la dernière édition de son
livre « La genèse des continents et des océans », Wegener évoquait
déjà la viscosité et non pas la rigidité des matériaux internes
– Comme demandé par le nouveau programme de Première S,
les données sismiques ne sont pas appréhendées ici pour établir
la structure interne du globe et mettre en évidence des zones de
discontinuités profondes. En d’autres termes, on ne cherche plus à
établir le modèle PREM – qui est un modèle récent – mais à replacer
dans l’histoire du modèle de la tectonique des plaques l’apport de
l’étude des ondes sismiques. Dans cette unité, ces données témoi-
gnent de l’état solide du globe et, dans l’unité 3, de la distinc-
tion entre la croûte océanique et la croûte continentale. Plus loin
(chapitres 2 et 3), les ondes sismiques permettent de distinguer
la lithosphère de l’asthénosphère et de mettre en évidence le phé-
nomène de subduction via la technique de tomographie sismique.
– Une modélisation analogique est possible (voir p. 81) : elle utilise
un logiciel (Audacity par exemple, logiciel libre). De nombreux
serveurs académiques présentent des protocoles d’enregistrements
d’ondes sismiques. Une modélisation numérique de la propagation
des ondes sismiques dans les parties internes du globe est égale-
ment possible : on peut par exemple utiliser le module « Modèle
Terre » du logiciel Sismolog.
L’abandon de la théorie de la dérive des continents [pp. 78-79 du manuel de l’élève]
2
UNITÉ
Connaissances du programme Capacités et attitudes mises en œuvre dans l’unité
• Ces idées se heurtent au constat d’un état solide de la quasi-totalité
du globe terrestre établi, à la même époque, par les études sismiques.
L’idée de mobilité horizontale est rejetée par l’ensemble de la commu-
nauté scientifique.
• Comprendre les difficultés d’acceptation des premières idées de mobilité.
• Réaliser et exploiter des modélisations analogique et numérique pour
établir un lien entre propagation des ondes sismiques et structure
du globe.
Exploitation des documents par les activités
➊ Doc. 1 et 2 (Confronter des arguments). Pour les adversaires
de Wegener (les « fixistes »), les ponts continentaux expliquent les
corrélations transatlantiques des faunes et flores et invalident la
théorie de la dérive des continents. Pour les partisans de celle-ci
(les « mobilistes »), les ponts continentaux sont physiquement
impossibles en raison de la différence de densité du SIAL et du
SIMA.
➋ Doc. 3 A 4 (Mettre en relation des informations). Le doc. 4
explique que les ondes S ne se propagent pas dans les liquides. Or,
l’enregistrement à Postdam, du séisme du Japon, montre que des
ondes S ont traversé les zones profondes du globe (doc. 3). C’est
la première preuve que le manteau n’est pas liquide, mais solide.
➌ Doc. 5 (Utiliser un modèle numérique). La modélisation
montre que les ondes S se propagent dans les couches de sur-
face (la « croûte ») et mais aussi dans les couches internes (ici, le
« manteau ») de la Terre. Celles-ci sont donc solides. Cette rigidité
est difficilement compatible avec le déplacement horizontal des
continents (mais également incompatible avec l’effondrement des
ponts continentaux).
➍ Doc. 6 (Saisir des informations). Compte tenu de la rigidité
de la croûte et du manteau, le déplacement horizontal des conti-
nents requiert une force très importante, susceptible de déplacer
des masses continentales. Wegener avait envisagé des forces
insuffisantes et tout à fait inadaptées. C’est la raison du rejet de
la théorie de la dérive des continents. [NB : en 1928 (alors que
Wegener est encore vivant), les travaux d’A. Holmes évoquent la
possibilité d’une mobilité horizontale des continents par des forces
de convection internes].
➎ en conclusion (Communiquer en rédigeant une synthèse).
Il s’agit pour l’élève de reprendre les différents éléments présentés
ci-dessus : discussion de la mobilité possible des continents, verti-
cale (théories des ponts continentaux) ou horizontale (dérive des
continents) ; apport de données sismiques nouvelles quant à la
structure interne de la Terre, insuffisance du modèle de Wegener,
auquel il manque des forces expliquant le déplacement des masses
continentales à la surface d’une Terre rigide.
Thème 2 – ChapiTre 1
20
Conseils et suggestions
– L’un des éléments clé de la controverse présentée dans les
unités précédentes est la dualité continents-océans. Mais, au début
du XXe siècle, les océans sont méconnus. L’essor de l’exploration
océanographique et en particulier de la prospection sismique en
milieu océanique va contribuer à partir des années 1950 à établir
le contraste géologique entre continents et océans.
– L’avancée des connaissances sur la structure et la composition de
la croûte océanique va permettre après-guerre, de relancer l’hypo-
thèse mobiliste. De ce point de vue, il est intéressant de montrer
aux élèves que comme souvent en sciences, les progrès techniques
permettent l’évolution des idées.
– Cette unité vise à établir le contraste entre la croûte océanique
et la croûte continentale par l’analyse des données sismiques. La
connaissance de la technique de sismique réfraction n’est pas exi-
gible. L’élève doit cependant comprendre comment cette technique
met en évidence des couches de roches de nature différentes, les
interfaces entre ces couches constituant des réflecteurs des ondes
acoustiques (voir aussi un exemple de sismique réflexion p. 116).
– Pour connaître la différence entre sismique réflexion et sismique
réfraction, on peut se reporter au site de l’IFREMER : www.ifremer.
fr/drogm_uk/Realisation/Vulgar/Sismique/sismic.htm
– La modélisation présentée p. 81 illustre la différence de vitesse de
propagation des ondes (semblables aux ondes P) dans deux maté-
riaux de densité variable (granite et plâtre). Cette modélisation
peut être réalisée en classe. Les capteurs piézométriques peuvent
être reliés soit à un système EXAO (avec un capteur voltmètre), soit
à la carte son de l’ordinateur en utilisant un logiciel d’acquisition
(Audacity, par exemple, libre de droit).
La découverte du contraste océans-continents [pp. 80-81 du manuel de l’élève]
3
UNITÉ
Connaissances du programme Capacités et attitudes mises en œuvre dans l’unité
• La différence d’altitude observée entre continents et océans reflète
un contraste géologique Les études sismiques et pétrographiques permet-
tent de caractériser et de limiter deux grands types de croûtes terrestres
[…]
• Concevoir une modélisation analogique et réaliser des mesures à l’aide
de dispositifs d’expérimentation assistée par ordinateur de propagation
d’ondes à travers des matériaux de nature pétrographique différente.
• Comprendre comment des observations fondées sur des techniques
nouvelles ont permis de dépasser les obstacles du bon sens apparent.
– Les copies d’écran présentées dans le doc. 3 ont été
zoomées de façon à pouvoir lire les temps d’arrivée des
ondes et répondre à la question 1.
Exploitation des documents par les activités
➊ Doc. 1 à 3 (Calculez des vitesses et mettre en relation des
données).
Granite, v = 1,4 km.s-1 ; plâtre, v = 1, 08 km.s-1.
En estimant la vitesse de propagation des ondes par la technique
de sismique réfraction dans différentes couches (doc. 2) de la
croûte océanique et en comparant ces vitesses à celles mesurées
en laboratoire sur différents matériaux (doc. 3), on peut détermi-
ner la nature pétrographique des matériaux constitutifs de la croûte
océanique.
➋ Doc. 2, 4 et 5 (Mettre en relation des données chiffrées).
La couche 1 représentée dans le doc. 2 est la colonne d’eau qui
surmonte la croûte océanique. La couche 2 est constituée de
sédiments : ce sont les sédiments océaniques. La couche 3 est
vraisemblablement constituée de basaltes et de gabbros ; C’est la
croûte océanique.
➌ en conclusion (Communiquer en rédigeant une synthèse).
À partir des années 1950, des campagnes d’exploration océano-
graphiques vont permettre de caractériser la croûte océanique en
particulier grâce à l’étude sismique (technique de sismique réfrac-
tion). En effet, les ondes sismiques se propagent plus rapidement
dans les roches de la croûte océanique que dans celle de la croûte
continentale. Le contraste océan-continent est donc avéré.
Thème 2 – ChapiTre 1 21
Les roches de la croûte océanique [pp. 82-83 du manuel de l’élève]
4
UNITÉ
Connaissances du programme Capacités et attitudes mises en œuvre dans l’unité
• Les études sismiques et pétrographiques permettent de caractériser et
de limiter deux grands types de croûtes terrestres : une croûte océanique
essentiellement formée de basalte et de gabbro.
• Observer à différentes échelles, de l’échantillon macroscopique à la lame
mince, les roches des croûtes océanique
(…)
SVT 1reS © Éditions Belin 2011 SVT 1reS © Éditions Belin 2011