Introduction
Introduction
Depuis plus de 40 ans, la puissance des ordinateurs ne cesse d’augmenter de
pair avec leur consommation électrique. Cette consommation massive en énergie
électrique est une problématique grandissante, qui devient aujourd’hui un critère
à prendre en compte lorsque l’on dimensionne la taille d’un calculateur. En ef-
fet, le coût en énergie dépensée pour le fonctionnement et le refroidissement des
équipements informatiques d’un centre de calcul devient plus élevé que son coût
d’acquisition. De plus, la facture due aux coûts engendrés par le fonctionnement
d’un centre de calcul n’est pas le seul problème, les limitations liées à la produc-
tion et à l’acheminement de l’énergie sont elles aussi présentes. Trouver des moyens
pour minimiser la consommation maximale d’énergie de ces systèmes sans dégra-
der leur performance est la clef pour que leur puissance de calcul puisse continuer
à croître.
En outre, les limitations physiques du silicium le composant principal des pro-
cesseurs sembles être atteintes, ce qui impose une augmentation de la puissance
globale des calculateurs par l’expansion du nombre de cœurs et de processeurs
pour former des grappes de calcul (Cluster). Les unités de calculs sont, au sein
d’un ordinateur, les éléments qui consomment le plus d’énergie. On parle de 38%
à 48%, ce qui en fait des acteurs importants dans les postes à prendre en consi-
dération pour réduire la consommation énergétique dans le domaine du calcul à
haute performance (HPC [1]). L’ordonnanceur répartit toutes les tâches de calcul
à exécuter au sein du calculateur sur l’ensemble des cœurs, cet élément a donc une
vision d’ensemble sur ce qui se passe au sein de la grappe et c’est aussi de lui que
dépend le rendement du calculateur. Par conséquent, agir sur le composant logiciel
qui pilote l’ensemble des cœurs d’un centre de calcul est nécessairement un moyen
de minimiser l’énergie consommée. Dans ce rapport nous présenterons un état de
l’art sur l’ordonnancement de tâches pour minimiser la consommation maximale
d’énergie d’un ordinateur.
C’est dans ce contexte que s’inscrit ce travail en partenariat avec le CEA
(Commissariat à l’Énergie Atomique). Le CEA-DAM (Direction des applications
militaires du CEA [2]) possède un centre de calcul récemment inauguré nommé
TERA-100 [3] à ce jour le plus puissant d’Europe et le 6éme [4] au rang mondial.
Ce supercalculateur est composé de 4 370 serveurs intégrant pas moins de 17 480
processeurs (environ 140 000 cœurs), 300 Téraoctets (To) de mémoire et 20 Péta-
octets (Po) de capacité de stockage pour une puissance de 1,05 pétaflops 1et une
consommation électrique globale estimée à 7MW2.
Pour commencer, nous aborderons le fonctionnement global d’une grappe de
calcul. Puis nous nous intéresserons aux différents algorithmes permettant de ré-
partir les travaux à effectuer au sein du calculateur. Pour finir, nous évoquerons
les méthodes utilisées pour évaluer la consommation d’un calculateur, le modèle
énergétique d’un processeur et les différents moyens utilisables pour réduire la
consommation en énergie d’une grappe de calculateurs.
1Un million de milliards d’opérations par seconde sur des flottants (plus d’opérations en une
seconde que la population mondiale ne pourrait faire en 48 heures, à raison d’une opération par
seconde et par personne).
2Capacité de production de deux éoliennes terrestres grand format.
Florent Reynier 2