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Premières STMG Histoire 1
Chapitre I La Révolution Industrielle
Introduction
I – Les révolutions industrielles et leurs conséquences
A - L'industrialisation
1 - La première révolution industrielle
a) Deux énergies : le charbon et la vapeur
b) Deux productions : le textile et la sidérurgie
2 - La deuxième révolution industrielle
a) Deux énergies : le pétrole et l’électricité
b) L’apparition de l’automobile et des biens de consommation
c) De nouvelles techniques de productions : le taylorisme et le fordisme
3 - La révolution des transports et de la communication
B - La croissance économique
1 - Les fluctuations de la croissance
2 - Une croissance inégale
3 – Le cas de la crise de 1929
a) Une crise aux conséquences importantes
b) Une tentative de solution : le New Deal
C - La transformation de la société
1 - Une société qui s'urbanise
2 - L'apparition des classes sociales
a) Les élites urbaines
b) La classe ouvrière
c) Les classes moyennes
II – L’Europe domine le monde
A –L’impérialisme européen
1 – Les causes de l’expansion
a) Démographiques
b) Techniques
c) Economiques
d) Spirituelles
e) Stratégiques
2 - Les étapes de l'expansion
a) Jusqu’en 1880 : des initiatives isolées
b) La compétition coloniale
B – Les empires
1 - L’empire britannique
2 - L’empire français
3 - Les autres empires
Premières STMG Histoire 2
Révolution industrielle : phase d'intense transformation de l'industrie,
caractérisée par l'utilisation de nouvelles techniques, le développement de
nouvelles branches d'activité et une forte croissance de l'activité.
Croissance économique : augmentation durable et irréversible de la production.
Elle s'accompagne de transformations dans l'organisation de l'économie.
Commonwealth : ensemble des pays associés à la Grande Bretagne
New Deal : « Nouvelle donne » : Politique menée par le président américain
Roosevelt, destinée à lutter contre la crise économique par un investissement de
l’Etat dans la vie économique et sociale.
Taylorisme : système d’organisation scientifique du travail consistant à
spécialiser chaque ouvrer à une tâche unique
Fordisme : Application des théories de taylor, avec le travail à la chaîne, associé
à une augmentation de salaire, afin de permettre à l’ouvrier de consommer et
éviter la crise par saturation du marché.
Premières STMG Histoire 3
Chapitre I La Révolution Industrielle
Introduction
Entre 1850 et 1940, l'Europe puis d'autres pays comme les Etats-Unis et le
Japon connaissent une formidable croissance économique grâce à
l'industrialisation de leur économie.
Ce phénomène, fondé sur deux révolutions industrielles importantes a
entraîné la transformation de la société. Face à l'apparition d'inégalités sociales,
de nombreuses réflexions ont été développées afin d'améliorer la société.
I – Les révolutions industrielles et leurs conséquences
A - L'industrialisation
La fin du XIX ème siècle est marquée par deux révolutions industrielles
qui ont permis une forte croissance de l'économie.
1 - La première révolution industrielle
a) Deux énergies : le charbon et la vapeur
Cette révolution industrielle concerne essentiellement le Royaume-Uni
dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Elle a été permise grâce aux
profits tirés de l'agriculture et du commerce et repose sur le charbon, la machine
à vapeur mise au point par James Watt en 1769.
Première locomotive à vapeur la Rockett de Stephenson
b) Deux productions : le textile et la sidérurgie
De nouvelles machines dans le secteur du textile, de la sidérurgie sont
développées. C'est l'apparition des " Pays noirs " comme le Pays de Galles.
Premières STMG Histoire 4
Cette révolution s'étend à d'autres pays beaucoup plus tardivement, au
milieu du XIXème siècle.
2 - La deuxième révolution industrielle
a) Deux énergies : le pétrole et l’électricité
Elle commence vers 1880 et repose sur des nouvelles sources d'énergie, le
pétrole et l'électricité.
b) L’apparition de l’automobile et des biens de consommation
C'est aussi l'époque du développement de l'automobile, de la chimie, des
machines-outils. Mais apparaissent aussi les produits électroménagers.
c) De nouvelles techniques de productions : le taylorisme et le fordisme
L’ingénieur théorise le principe de l’organisation scientifique du travail
consistant à confier à chaque ouvrier une tâche unique. Ford applique ce
principe en créant le travail à la chaine. Il associe cela à une augmentation de
salaire, permettant à l’ouvrier de consommer. Cette technique permet de
diminuer largement les coûts de fabrication.
Une chaîne de
montage chez Ford
3 - La révolution des transports et de la communication
Les transports modifient les relations commerciales en permettant des
échanges plus lointains. De plus de nouvelles routes commerciales, avec le
percement des canaux de Suez (1869) et de Panama (1914) raccourcissent les
distances.
Il y a l'essor :
 du rail : première liaison transcontinentale aux Etats-Unis en 1869,
Transsibérien en 1904
 de la navigation maritime
 de l'automobile et la naissance de l'aviation.
En outre de nouveaux moyens de communication comme le télégraphe (de
Morse) et le téléphone (de Bell) modifient les relations.
B - La croissance économique
1 - Les fluctuations de la croissance
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Durant la période 1850-1939, la conjoncture économique est favorable
malgré des crises. Les périodes de forte croissance (4% en France) ont lieu de
1860 à 1873 et de 1896 à 1914 et sont liées à : l'abondance monétaire avec la
découverte de mines d'or (Californie, Alaska), l'industrialisation avec de fortes
productivités, les progrès techniques…

Les périodes de crise sont de 1873 à 1896, " La Grande
Dépression " et à partir de 1929 avec le krach de Wall Street. Les raisons des
difficultés sont : des surinvestissements, des krachs boursiers, des pénuries de
financement…
 Sur la longue durée (50 à 60 ans), on observe un cycle dit de
Kondratieff théorisé en 1926 : une phase A correspond à une période
d’expansion (augmentation des prix, de la production, de l’emploi, des salaires,
des profits…), une phase B correspond à une période de dépression (stagnation
ou baisse de ces indices). Chacune des 2 phases dure 20 à 30 ans. Il y a ainsi une
succession de phases de prospérité liées à l’innovation et à leur diffusion et de
phases de dépression : disparition et apparition de nouvelles techniques
2 - Une croissance inégale
 selon les secteurs : le pétrole concurrence le charbon, boom de
l'automobile.
 selon les régions : industrialisation intense aux Etats-Unis et en Europe
de l'Ouest et moindre en Russie.
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3 – Le cas de la crise de 1929
a) Une crise particulièrement grave
En 1929, tous ces facteurs liés à une spéculation inconnue
jusqu’alors et une surproduction importante aboutissent à une crise
particulièrement violente aux conséquences internationales profondes.
- Entre 1927 et 1929 multiplication par deux du cours des actions
alors que la production n’augmente que de 13 % => on achète des actions à
crédit, on s’endette, on spécule (on peut emprunter 90 % de la somme)
Or, l’essor économique s’essouffle : les investisseurs s’inquiètent.
Mardi 22 octobre 1929, retournement de tendance
Jeudi 24 octobre : « jeudi noir » : effondrement des marchés
 les épargnant retirent leurs capitaux des banques qui ne peuvent
récupérer l’argent prêté : faillite de 640 banques en 1929, 1300 en
1930, 2200 en 1931…
 les survivants ne prêtent plus => plus d’investissement ni de
consommation
 chute des prix => augmentation du chômage => chute de la
consommation => augmentation des stocks
 la crise nourrit la crise…
- crise sociale
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- L’augmentation du chômage plus la chute des cours pour les
agriculteurs entrainent le développement des soupes
populaires, les expulsions des populations…
 on fait la queue pour avoir du ait alors que des stocks sont détruits
ailleurs.
 La crise s’étend au reste du monde
b) Une tentative de solution : le New Deal
Aux USA, le président Roosevelt élu en 1932 tente d’établir ce système
dans un pays farouchement attaché au libéralisme : c’est le New Deal.
L’Etat protège les revenus des agriculteurs : Agricultural Adjustment Act
=> augmentation des cours
Lutte contre l’érosion
Fixe des quotas aux entreprises
Finance des grands travaux : Tennessee valley Authority par ex.
Création en 1935 d’une sécurité sociale.
Mais en 1941, le pays n’est pas encore vraiment sorti de la crise.
Cette crise aura des conséquences pour les régimes allemand italien et
japonais et favorise la montée vers la guerre. En effet, ces pays dépourvus de
colonies, ne pouvant plus vendre à l’extérieur à cause du renforcement des
barrières douanières, n’ayant donc plus de capitaux pour acheter ce qui leur est
nécessaire font le choix de la conquête.
Complétez le graphique avec les termes : Dans les cercles et rectangles :
Etat, augmentation du revenu donc du pouvoir d’achat, reprise de la production,
baisse du chômage, dette, grands travaux, impôts et taxes
Le long des flèches (sur les pointillés) : finance, rembourse, emprunte
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C - La transformation de la société
1 - Une société qui s'urbanise
Malgré la diminution de la natalité dans les grands pays industriels, la
population s'accroît fortement grâce au recul de la mortalité.
L'industrialisation et la présence des usines dans les villes. La population
rurale, attirée par les emplois urbains décline donc et le seuil de 50% de citadins
est franchi dans l'ensemble des pays industriels entre 1850 et 1940. Les
conditions de vie en milieu urbain sont difficiles avec des loyers élevés, des
logements médiocres.
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Néanmoins de nombreux progrès sont faits avec l'amélioration des
Premières STMG Histoire 10
transports
urbains,
l'apparition
du
gaz
puis
de
l'électricité.
Une cité ouvrière
2 - L'apparition des classes sociales
a) Les élites urbaines
Les élites urbaines avec la bourgeoisie financière et industrielle disposent du
pouvoir économique, politique et culturel et mènent une vie mondaine.
b) La classe ouvrière
Les ouvriers, de plus en plus nombreux, passent du travail à domicile au travail à
l'usine, prennent conscience d'appartenir à une classe malgré leur diversité
(ouvriers qualifiés, chef d'équipe) et affirment leur identité. Leurs conditions de
vie s'améliorent.
c) Les classes moyennes
Cette classe très diversifiée: artisans, employés, fonctionnaires, professions
libérales se regroupe autour de valeurs communes. Ce sont des cols blancs qui
ont des ambitions pour leurs enfants et attachent une grande importance à
l'éducation.
Premières STMG Histoire 11
II – L’Europe domine le monde
Bénéficiant d'une incontestable supériorité technique, militaire et financière,
l'Europe se lance dans la deuxième moitié du XIXe siècle dans un processus
d'expansion planétaire aux formes multiples. Elle exporte ses hommes, ses
marchandises et ses capitaux et entreprend la conquête de l'Afrique et d'une
grande partie de l'Asie et de l'Océanie.
On parle d’impérialisme européen. Le mot impérialisme vient du latin
imperium, équivalent de dominatio : domination absolue.
A –L’impérialisme européen
1 – Les causes de l’expansion
a) Démographiques
Continent regorge d'hommes : de 1850 à 1914, près de 50 millions
d'Européens partent vers les pays neufs, attirés principalement par les EtatsUnis, mais aussi par le Brésil, l'Argentine ou les colonies de peuplement
britanniques (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada…). Italiens, Irlandais,
Slaves…
Ce mouvement de fond diffuse les langues, les cultures et les valeurs des
nations européennes.
b) Techniques
L'Europe tire aussi largement parti de sa maîtrise technique : les progrès
des moyens de transport et de communication, de la navigation à vapeur au
télégraphe, unifient l'espace mondial ; le percement des grands canaux
transocéaniques, Suez (1869) et Panama (1914), raccourcissent
spectaculairement les distances.
La supériorité militaire et les progrès de l'encadrement sanitaire des
colons (quinine contre le paludisme), constituent aussi des atouts décisifs.
c) Economiques
Il y a le but d’acheter les matières premières au prix le plus bas et de
s’octroyer un marché pour vendre les produits transformés => la division
internationale du travail l’avantage.
d) Spirituelles
Il y a la conviction largement partagée que les nations d'Europe ont une
responsabilité vis-à-vis de peuples «en retard», voire «inférieurs ».
e) Stratégiques
Il s’agit de s’assurer le contrôle des mers et des territoires : voies de passages…
2 - Les étapes de l'expansion
a) Jusqu’en 1880 : des initiatives isolées
L'expansion européenne avait marqué un temps d'arrêt au début du XIXe
siècle, avec l'indépendance des Etats-Unis (1783) et des anciennes colonies
espagnoles.
L'expansion est longtemps le fait d'initiatives isolées, les Etats répugnant à
s'engager, hormis quelques exceptions notables, comme la France, en Algérie
dès 1830, ou la Grande-Bretagne en Nouvelle-Zélande en 1840.
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b) La compétition coloniale
L'expansion change de nature vers 1880. Les rivalités grandissantes entre
puissances, les difficultés économiques entraînées par la Grande Dépression,
suscitent l'adoption de politiques résolument colonialistes.
Le Britannique Joseph Chamberlain et le Français Jules Ferry se font les
porte-parole d'une conquête plus systématique.
Alors que les Français mettent la main sur la Tunisie en 1881, les
Britanniques occupent l'Égypte en 1882 afin de contrôler la nouvelle route des
Indes ouverte par le canal de Suez.
A partir des années 1880, la compétition s’accélère et une vague
colonisatrice submerge l'Afrique.
Le partage colonial est achevé pour l'essentiel en 1914. Il s'est
accompagné de terribles violences contre les indigènes, les confiscations de
terres et les déplacements de peuples s'ajoutant aux massacres de la conquête et
a provoqué des heurts entre puissances.
B – Les empires
1 - L’empire britannique
En 1939, l'Empire britannique est de loin le plus important, tant par la
taille (30 millions de km') que par la population (500 millions d'habitants).
S'étendant sur les cinq continents, il comprend des territoires de
population blanche, les Dominions, associés à la Grande-Bretagne dans le cadre
du Commonwealth (créé en 1926, dans les statuts de l’Angleterre en 1931).
2 - L’empire français
L'Empire français s'étend sur 10 millions de km² et ne compte que 70
millions d'habitants. Il n'y a pas de colonie de peuplement, même si l'Algérie
comporte une forte minorité de population européenne et est, pour cette raison,
divisée en départements et rattachée directement à la métropole.
3 - Les autres empires
Les autres empires sont beaucoup plus petits, même si l'Italie a pu étendre
son domaine africain : Erythrée, Somalie (1882), Tripolitaine (1911), reste de la
Libye en 1920…par la conquête de l'Éthiopie en 1936.
Leur importance économique est très inégale, mais le Congo belge ou
l'Indonésie néerlandaise ont largement profité à leurs métropoles.
L'Exposition coloniale internationale de Vincennes en 1931 constitue
l'apogée de cette vision et place, tardivement, les empires au cœur de
l'imaginaire des Européens.
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Premières STMG Histoire 14
Chapitre II Deux guerres mondiales
I - La Première guerre mondiale
A – Les grandes phases de la guerre
1 – Les causes
a) Une Europe en deux camps
b) Un engrenage diplomatique
2 – La guerre de mouvement (1914)
3 – La guerre de positions (1915 – 1917)
4 – Le tournant de 1917
a) Les mutineries
b) L’entrée en guerre des Etats-Unis
c) Les conséquences de la Révolution russe
5 – Reprise de la guerre de mouvements (1918)
B – Une brutalité de masse
1 - La violence des combats
2 - La fatigue des corps et des esprits :
3 – Pour les civils : l’exemple du génocide arménien
C – Une guerre totale
1 – Un combat économique
2 – Un combat moral
3 – Un combat politique
D – Le bilan de la guerre
1 - La paix des vainqueurs
2 - Une nouvelle Europe, affaiblie
a) Un bilan humain et matériel terrible
b) D’importants changements de frontières
c) Les conséquences sociales
Mots importants
Armistice : Traité engageant le belligérant à cesser le combat, mais ce n’est
pas un traité de paix.
Triple entente : Angleterre, France, Russie
Triple Alliance : Allemagne, Autriche Hongrie (et théoriquement Italie, qui
bascule en 1915 aux côtés de l’Entente)
Nationalisme : Mouvement offensif, basé sur la soi-disant supériorité de sa
nationalité et des ambitions territoriales
Génocide : Extermination systématique d’un peuple en raison de ses origines,
race religion…
Mutinerie : Refus, dans l’armée, d’obéir aux ordres
Poilu : Nom donné aux soldats du front, souvent mal rasés, et valorisant aussi
le côté « viril » des combattants.
Premières STMG Histoire 15
Propagande : Ensemble d'actions psychologiques influençant la perception
des événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou
embrigader une population et la faire agir et penser d'une manière voulue
Tranchées : Fossé permettant au combat la circulation et le tir à couvert. (En
cas de guerre de position, les tranchées sont équipées de postes d'observation
et de commandement, d'abris et de boyaux les reliant à l'arrière ; elles
deviennent alors de véritables positions fortifiées.)
Guerre de mouvements : Conflit se déroulant pas une succession
d’offensives
Guerre de position : Conflit durant lequel les armées sont face à face et
lancent des attaques régulières sans obtenir de changement réel.
Front/arrière : Les combats armés se déroulent au front, mais les civils de
l’arrière participent aussi à la guerre en se mobilisant (production agricole,
industrielle, dons d’argent…).
Chronologie guerre de 14 - 18:
28 juin 1914 : Assassinat de l'héritier de l'empire austro-hongrois FrançoisFerdinand à Sarajevo
Août à décembre 1914 : Guerre de mouvement
3 août 1914 : L'empire allemand (Triple-Alliance) déclare la guerre à la France
(Triple-Entente).
6 au 9 septembre 1914 : Bataille de la Marne
1915 – 1918 : Guerre de position
1915 : Génocide des Arméniens
Février à décembre 1916 : Bataille de Verdun
27 février 1917 : Révolution à Petrograd. Nicolas II doit abdiquer.
24 au 25 octobre 1917 : Les Bolcheviks menés par Lénine s'emparent du
pouvoir en Russie
Décembre 1917 : Armistice de Brest Litovsk
Avril 1917 : Le président des Etats-Unis W. Wilson déclare la guerre à la
Triple-Alliance
1918 : Guerre de mouvement
11 novembre 1918 : Armistice signé à Rethondes
1919 : Traité de Versailles
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I - La Première guerre mondiale
La 1ere Guerre mondiale, entre 1914 et 1918, est le conflit le plus
meurtrier que les Français aient connu, c’est aussi la première guerre totale.
A – Les grandes phases de la guerre
1 – Les causes
a) Une Europe en deux camps
La guerre de 1914 éclate dans une Europe profondément divisée par les
rivalités nationalistes et coloniales.
Depuis la fin du XIXe, les tensions sont très fortes : la France veut par
exemple récupérer l’Alsace Loraine, que l’Allemagne a confisqué à la suite sa
victoire en 1870.
Un système d’alliances militaires oppose deux camps :
– la Triple Alliance (ou Triplice), celle des «empires centraux» : empire
allemand, Autriche-Hongrie, et au départ l’Italie.
– la Triple Entente : Royaume-Uni, France et Russie.
b) Un engrenage diplomatique
Dans le sud de l’empire d’Autriche Hongrie, les indépendantistes de
Bosnie Herzégovine sont soutenus par la Serbie qui veut récupérer cette région.
Lorsqu’à Sarajevo, ces indépendantistes assassinent, le 28 juin 1914,
Premières STMG Histoire 17
l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie, cette dernière déclare la guerre à la
Serbie le 28 juillet.
Il y a immédiatement un engrenage : la Serbie étant alliée à la Russie,
elle-même à la France et à la Grande Bretagne, tandis que l’Autriche Hongrie est
alliée à l’Allemagne. Dès le 4 août, à l’exception de l’Italie qui rentrera en
guerre en 1915 aux côtés de la France et de la Grande Bretagne, l’Europe est en
guerre.
Premières STMG Histoire 18
2 – La guerre de mouvement (1914)
Dans les pays concernés, la mobilisation s’effectue dans un climat de
résignation, mais chaque camp est persuadé de son bon droit et surtout que la
guerre sera rapide et victorieuse.
Durant l’été 1914, l’Allemagne envahit la Belgique pour attaquer la
France par le Nord. Une contre attaque permet de repousser l’invasion et à la fin
de l’année, le front se stabilise le long d’une ligne allant la Suisse à la mer du
Nord.
3 – La guerre de positions (1915 – 1917)
Des deux côtés les armées s’enterrent dans des tranchées d’où elles
lancent des attaques continuelles sans grands effets stratégiques mais causant
des milliers de morts.
Certaines batailles sont particulièrement meurtrières comme les offensives
françaises en Champagne et Artois en 1915 : 350 000 morts pour avancer de 4
km.
Surtout, de février à novembre 1916 la bataille de Verdun cause 375 000
morts français, 340 000 allemands et la bataille de la Somme en juillet 1916 fait
Premières STMG Histoire 19
plus d’un million de morts et de blessés (dont 400 000 britanniques).
4 – Le tournant de 1917
Trois événements modifient en profondeur l’évolution du conflit
a) Les mutineries
A la suite d’attaques particulièrement inutiles et meurtrières, de nombreux
soldats se mutinent notamment dans l’armée française. Un nouveau général en
chef, Pétain est nommé. Il est considéré comme le vainqueur de Verdun, et
comme un homme soucieux de soulager la vie des soldats. Il interrompt les
attaques inutiles.
b) L’entrée en guerre des Etats-Unis
Au départ, les Etats-Unis ne souhaitaient aucunement rentrer dans la
guerre, mais le blocus déclenché par l’Allemagne pour isoler ses adversaires
avait entrainé le torpillage de plusieurs navires allant vers l’Angleterre. De plus
un plan de l’Allemagne pour aider le Mexique à regagner des territoires
américains contre la livraison de marchandises avait été dévoilé. En avril 1917,
les USA entrent en guerre.
c) Les conséquences de la Révolution russe
En octobre 1917, les Bolcheviks dirigés par Lénine prennent le pouvoir en
Russie. Ils interrompent immédiatement la guerre et signent un armistice avec
l’Allemagne et l’Autriche Hongrie.
5 – Reprise de la guerre de mouvements (1918)
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Inquiets de l’entrée en guerre américaine, les Allemands reprennent les
offensives contre la France début 1918, mais ils ne parviennent pas à briser la
ligne de front.
L’arrivée des soldats américains permet de mener des contre offensives
qui aboutissent à la demande d’un armistice par l’Allemagne. Celui-ci est signé
le 11 novembre 1918 à Rethondes (forêt de Compiègne).
B – Une brutalité de masse
1 - La violence des combats
L’artillerie est l’arme qui a fait le plus de progrès techniques au début du
XXe siècle et provoque les plus grands ravages : les bombardements peuvent
durer plusieurs jours d’affilée en période d’offensive, ce sont de véritables
«orages d’acier». Ex : 60 millions d’obus sont utilisés pendant la bataille de
Verdun (février-juin 1916). 70 % des morts sont dus à l’artillerie. Elle tue
surtout les fantassins, ceux qui montent à l’assaut.
Des armes nouvelles ou perfectionnées sont utilisées pour le conflit : les
canons tirent plus loin des obus plus gros, les mitrailleuses, les gaz de combat,
utilisés pour la première fois par les Allemands à Ypres en Belgique en 1915, les
grenades, les lance-flammes…
Les avions sont encore peu utilisés au début du conflit, et surtout pour des
missions de reconnaissance. Toutefois le nombre d’avions de combat augmente
à partir de 1917. Les sous-marins sont pour la première fois utilisés avec un
impact significatif dans un conflit. Les chars d’assaut sont une innovation qui
permet la reprise de la guerre de mouvement en 1917.
Près d’un combattant sur 2 a été blessé au moins une fois. Les blessures
sont aussi bien physiques (amputations, «gueules cassées»…) que
psychologiques (et dans ce cas pas réellement prises en charge à l’époque).
Beaucoup de blessés agonisent sur le champ de bataille sans pouvoir être
secourus.
Plus de 15 % des Allemands et des Français mobilisés sont morts au
combat, dont 70 % tués par les bombardements. Un grand nombre de corps ne
seront jamais retrouvés, éparpillés par les bombardements.
2 - La fatigue des corps et des esprits :
Les soldats ne combattent pas constamment. Les tranchées, d’abord
improvisées en 1914, sont ensuite organisées en un vaste réseau défensif qu’il
faut créer, entretenir et réparer quand les bombardements en détruisent des
parties.
Plusieurs lignes de tranchées sont reliées entre elles par des boyaux ; la première
ligne est protégée par des barbelés ; des abris sont creusés.
Les conditions sont éprouvantes : manque total d’hygiène, froid et
humidité à la mauvaise saison, boue qui rend les déplacements fatigants.
Premières STMG Histoire 21
La prolifération des puces et des rats gêne le repos, abîme les rations
alimentaires ; ainsi que les ordures, voire les morceaux de cadavres, que les
bombardements font ressurgir de terre.
La contrainte de la discipline militaire est extrêmement sévère : refuser de
combattre, déserter, s’automutiler pour échapper à la mobilisation sont
sanctionnés du passage devant un tribunal militaire, et souvent condamnés de
mort.
Premières STMG Histoire 22
3 – Pour les civils : l’exemple du génocide arménien
Les Arméniens sont une minorité chrétienne présente dans l’Empire
ottoman. Ils sont persécutés dès le XIXe siècle en raison de leur religion et de
leur aspiration à l’autonomie.
Dès leur première défaite face aux Russes en janvier 1915, les Turcs
ottomans, qui sont entrés en guerre au côté de l’Allemagne, les accusent de
trahison et commencent à désarmer, torturer et massacrer les soldats
arméniens. À partir d’avril, des rafles ont lieu dans les villes puis, en mai, les
civils, notamment les femmes et les enfants, sont systématiquement déportés
dans les zones désertiques. Beaucoup meurent en route en raison des massacres
et de l’absence de vivres.
Le bilan humain est extrêmement lourd : 1 500 0 00 mo r t s : plus de
la moitié de cette population a péri. On parle d’un génocide puisque ce
massacre a été soigneusement préparé par l’État ottoman en vue de supprimer
cette population.
C – Une guerre totale
1 – Un combat économique
Tous les Hommes et toutes les ressources des pays sont engagés et
mobilisés pour obtenir la victoire. Dans tous les pays se met en place une
économie dirigée, sous le contrôle de l'État; des ministères de l'armement
apparaissent partout, qui utilisent largement les fonds tirés des emprunts
Premières STMG Histoire 23
nationaux afin de produire les matériels nécessaires aux combattants et de
financer la recherche pour des armes nouvelles (tanks, gaz, lance flamme…).
S’y ajoute la réquisition des ressources agricoles ou humaines des
colonies.
Pour la France, près de 600 000 « coloniaux » sont enrôlés dans l'armée
(tirailleurs sénégalais, marocains ou indochinois) et 230 000 remplacent les
ouvriers partis au front.
Les femmes remplacent progressivement les hommes à mesure que ces
derniers partent au front, et occupent des fonctions de production importantes
(notamment dans l'armement).
Les civils sont aussi appelés à financer la guerre : ils souscrivent aux
nombreux emprunts levés par les gouvernements.
L’économie est aussi une arme de guerre par l’établissement d’un blocus
maritime contre les empires centraux, auquel l’Allemagne réplique par la guerre
sous-marine contre les navires de commerce britanniques.
2 – Un combat moral
On mobilise les moyens d’information (surtout les journaux) qui
véhiculent la propagande officielle pour rassurer les Français de l’arrière sur la
vie au front. C’est le « bourrage de crânes » qui doit entretenir la haine de
l'ennemi et la foi dans la victoire.
3 – Un combat politique
Dans les pays en guerre les partis politiques et les syndicats interrompent
leurs oppositions pour travailler ensemble à la victoire : on parle d’ « Union
sacrée ».
D – Le bilan de la guerre
Premières STMG Histoire 24
1 - La paix des vainqueurs
Après la guerre les pays vainqueurs organisent une conférence de paix à
Paris de janvier 1919 à août 1920.
Seuls les représentants des pays vainqueurs y participent.
Les traités modifient la carte de l'Europe.
Le traité de Versailles (28 juin 1919) voit la création de la SDN, voulue par
le président américain Wilson, l'Allemagne perd 15 % de son territoire et ses
colonies. La France gagne l'Alsace -Lorraine et le couloir de Dantzig est détaché
au profit de la nouvelle Pologne.
L’armée allemande est limitée à 100 000 soldats. Enfin, l'article 231 du
traité établit la responsabilité allemande dans le déclenchement du conflit et
prévoit des réparations dont le montant sera de 135 milliards de marks or dont
52 % pour la France sans compter le charbon de le Sarre pour 15 ans et la
cession de tous les brevets.
Le traité de Saint germain en Laye (10 octobre 1919) :
L’Autriche-Hongrie disparaît, et ses anciens territoires forment désormais tout
ou partie de sept États, dont trois nouveaux: la Pologne, la Tchécoslovaquie, la
future Yougoslavie.
L’Italie obtient le Trentin et Trieste, mais se voit refuser la Dalmatie.
Par le traité de Sèvres (août 1920), la Turquie est privée de ses
possessions arabes qui sont confiées à l'Angleterre et à la France.
2 - Une nouvelle Europe, affaiblie
a) Un bilan humain et matériel terrible
Alors qu’elle dominait le monde jusqu’en 1914, l’Europe est affaiblie :
10 millions de morts au total (1,4 million de morts en France laissant 700
000 veuves, 800 000 orphelins, quasiment toutes les familles ont perdu
quelqu’un), 6 millions d’invalides (2,8 millions de blessés, 300 000 mutilés
français de guerre).
S’y ajoute une épidémie de grippe (« grippe espagnole ») qui fait 2
millions de morts en 1918-1919
Un désastre matériel et financier : Les régions touchées par les combats
sont complètement détruites ; ex : 220 000 maisons détruites, 2 millions d’ha
cultivés hors d’usage
Ce sont désormais les États-Unis qui dominent le monde : ils ont permis la
victoire de l’Entente et sont beaucoup moins touchés par la guerre.
La violence extrême du conflit marque profondément les Hommes du
XXe siècle. Le traumatisme reste profond, d’autant que les « gueules cassées »
sont là pour rappeler les horreurs de la guerre.
Premières STMG Histoire 25
Otto Dix Les joueurs de skat
b) D’importants changements de frontières
La guerre a d’abord eu comme conséquence la disparition des Empires
allemand, autrichien et russe, ce qui donne naissance à de nouveaux pays :
- Pologne
- Tchécoslovaquie
- Yougoslavie
- la Finlande et les pays baltes : Estonie, Lettonie, Lituanie
c) Les conséquences sociales
Les divorces sont nombreux dans les premières années d’après guerre.
Les anciens combattants se regroupent dans des associations, pour
défendre leurs droits (pensions d’invalidité etc…) et militent pour que cette
guerre soit vraiment la « der des ders ».
Les années 20 sont aussi celles des années folles : dans les villes, les cabarets
se multiplient, où danse et où on commence à écouter du jazz venu des EtatsUnis.
Premières STMG Histoire 26
EXERCICES
1 – Les lettres des soldats
Parole de poilus,
Les documents ci-dessous sont des lettres ou des témoignages personnels écrits
dans des carnets par des combattants français de la 1ère GM.
Extrait de carnet : La mobilisation
Dimanche 2 août
Premier jour de la mobilisation générale. Hier matin j'ai pris la résolution d'agir
en Français. Je rendais mes cartons à la Musique, quand je me suis retourné
machinalement sur la ville, la cathédrale vivait, et elle disait: « Je suis belle de
tout mon passé. Je suis la Gloire, je suis la Foi, je suis la France. Mes enfants qui
m'ont donné la Vie, je les aime et je les garde. » Et les tours semblaient s'élever
vers le ciel, soutenues seulement par un invisible aimant. Et Meyer me dit: «
Vois-tu des boulets dans la cathédrale ? »
J'ai été à l'infirmerie, Je serai du service armé et si on touche à la France, je me
battrai. Toute la soirée, des mères, des femmes sont venues à la grille. Les
malheureuses ! Beaucoup pleuraient, mais beaucoup étaient fortes. Maman sera
forte, ma petite mère chérie, qui est bien française, elle aussi ! J'ai reçu sa lettre
ce matin, dimanche.
Ici, je te confie un secret, carnet, elle contenait cette lettre, une lettre d'une jeune
fille qui aurait peut-être pu remplacer Thérèse un jour. Si je pars et si je meurs,
je prie ma petite mère de lui dire combien j'ai été sensible à sa lettre de Villers,
combien je l'ai appréciée dans sa droiture, dans son courage, dans sa grâce;
combien je la remercie des bonnes paroles que j'ai vraiment senties être d'une
amie. Je suis sorti ce matin prendre du linge, poser mon violoncelle chez
Barette. J'ai écrit à petite mère. Je ne peux pas écrire à tous, mais je pense
pourtant à tous nos amis.
Maurice Maréchal (célèbre musicien, Maurice Maréchal a survécu à la guerre. Il
avait 24 ans en 1914)
Questions :
Q1 : Quels sentiments animent les jeunes Français et les mères au moment
de la mobilisation générale ?
Q2 : Comment Maurice prépare-t-il son départ ? A qui pense-t-il ? Que
nous montre son attitude vis-à-vis du départ des combattants ?
Premières STMG Histoire 27
Texte 2. Lettre d’un combattant : Le 1er combat.
Mercredi 5 mai 1915
Chérie,
Voilà le baptême du feu, c'est chose tout à fait agréable, tu peux le croire,
mais je préférerais être bien loin d'ici plutôt que de vivre dans un vacarme pareil.
C'est un véritable enfer.
L'air est sillonné d'obus, on n'en a pas peur pourtant: nous arrivons dans
un petit village où se fait le ravitaillement; là, on trouve dans des casemates
enfoncées dans la terre les gros canons de 155; il faudrait que tu les entendes
cracher, ceux-là; ils sont à cinq kilomètres des lignes (…).
On sort du village à l'abri d'une petite crête, là commencent les boyaux de
communication; ce sont de grands fossés de 1 mètre de large et de deux mètres
de profondeur; nous faisons trois kilomètres dans ces fossés, après on arrive aux
tranchées qui sont assez confortables.
De temps en temps, on entend siffler quelques balles, les Boches nous
envoient quelques bombes peu redoutables; nous sommes à deux cents mètres
des Boches, ils ne sont pas trop méchants.
Je me suis promené à huit cents mètres sur une route, à peine si j'en ai
entendu deux siffler; nous avons affaire à des Bavarois qui doivent en avoir
assez de la guerre, ça va changer d'ici quelques jours.
Nous faisons des préparatifs formidables en vue des prochaines attaques.
Que se passera-t-il alors, je n'en sais rien, mais ce sera terrible car à tout ce que
nous faisons nous prévoyons une chaude affaire.
J'ai le cœur gros mais j'attends toujours confiant; nous prévoyons le coup
prévu avant dimanche. Si tu n'avais pas de mes nouvelles après ce jour, c'est
qu'il me sera arrivé quelque chose, d'ailleurs tu en seras avertie par un de mes
camarades.
Il ne faut pas se le dissimuler, nous sommes en danger et on peut prévoir
la catastrophe; sois toujours confiante malgré cela parce que tous n'y restent pas.
Alphonse (Neuf jours après avoir écrit cette lettre, Alphonse fut tué par un
obus.)
Questions :
Q1 : Quels sens pouvez-vous donnez à la phrase soulignée ?
Q2 : Utilisez le texte pour décrire l’univers du soldat lorsqu’il est au front.
Q3 : Dans quel état d’esprit l’auteur de la lettre est-il ?
Premières STMG Histoire 28
Les offensives : Ces trois lettres furent écrites par des soldats qui participèrent
aux grandes offensives françaises de 1915 en Champagne et en Artois puis à
celle allemande de Verdun en 1916.
1ère lettre :
« Le 26 juillet 1915
J'ai vu de beaux spectacles! D'abord les tranchées de Boches défoncées par notre
artillerie malgré le ciment et les centaines de sacs de terre empilés les uns audessus des autres; ça c'est intéressant.
Mais ce qui l'est moins, ce sont les cadavres à moitié enterrés montrant, qui un
pied, qui une tête; d'autres, enterrés, sont découverts en creusant les boyaux. Que
c'est intéressant la guerre! On peut être fier de la civilisation!
Pierre RULLIER »
2ème lettre :
« Juillet 1915
L'attaque du 9 a coûté (c'est le chiffre donné par les officiers) quatrevingt-cinq mille hommes et un milliard cinq cents millions de francs en
munitions. Et à ce prix, on a gagné quatre kilomètres pour retrouver devant soi
d'autres tranchées et d'autres redoutes.
Si nous voulons prolonger la guerre, il faudra renoncer à ces offensives
partielles et coûteuses, et reprendre l'immobilité de cet hiver. Je crois que dans
l'état de fatigue où sont les deux infanteries, c'est celle qui attaquera la première
qui sera la première par terre.
En effet, partout on se heurte aux machines. Ce n'est pas homme contre
homme qu'on lutte, c'est homme contre machine. Un tir de barrage aux gaz
asphyxiants et douze mitrailleuses, en voilà assez pour anéantir le régiment qui
attaque. C'est comme cela qu'avec des effectifs réduits les Boches nous tiennent,
somme toute, en échec. Car enfin nous n'obtenons pas le résultat désiré, qui est
de percer. On enlève une, deux, trois tranchées, et on en trouve autant derrière.
Michel LANSON »
3ème lettre :
« Verdun, le 15 juillet 1916, 4 heures, soir.
Je suis encore vivant et en bonne santé, pas même blessé alors que tous
mes camarades sont tombés ou blessés aux mains des Boches, qui nous ont fait
souffrir mille horreurs, liquides enflammés, gaz asphyxiant, attaques…
Premières STMG Histoire 29
Je suis redescendu de première ligne. Je ne suis qu’un bloc de boue (...).
J’ai eu soif, j’ai connu l’horreur de l’attente de la mort sous un tir de barrage
inouï. Je tombe de fatigue…je vais me coucher, au repos dans un village à
l’arrière où cela cogne cependant, voilà dix nuits que je passe en première
ligne. Demain, les autos emmènent le reste de mon régiment pour le reformer à
l’arrière, je ne sais encore où (..).
J’ai sommeil, je suis plein de poux, je pue la charogne des macchabées. Je
vous écrirai dès que je vais pouvoir. J’espère que le gros coup pour nous a été
donné. Bonne santé et vous embrasse bien affectueusement.
Georges. »
Georges Gallois a survécu à la 1ère GM mais est mort lors d’un bombardement
durant la 2de GM.
Question :
Q1 : Relevez le vocabulaire propre à la première guerre mondiale (« argot
de tranchée »).
Q2 : Quelles armes sont omniprésentes dans les lettres des soldats ? Que
pouvez-vous conclure sur la forme de la guerre ?
Q3 : Quelles sont les difficultés de la vie quotidienne dans les tranchées les
lettres mettent-elles en évidence ?
Q4 : Montrez que la mort est omniprésente dans l’esprit des combattants et
que survivre est une question de chance.
Premières STMG Histoire 30
II – La montée des totalitarismes en Europe dans l’entre deux guerres
A – De la Russie tsariste à l’URSS stalinienne
1 - La révolution d’octobre 1917 et ses conséquences
2 – Le totalitarisme stalinien
a) Priorité à l’industrie lourde
b) Terroriser
B - En Italie : le fascisme
1– Les causes de la montée du fascisme
a) Une crise sociale
b) la victoire mutilée
c) Naissance et essor du parti fasciste
2 – La prise de pouvoir
a) La « marche sur Rome ».
b) L’affaire Matteoti
c) Les lois fascistissimes
C – En Allemagne : le nazisme
1 – Apparition et développement du nazisme
a) Les difficultés de la République de Weimar
b) Le succès d’Hitler et du nazisme
c) L’entrée au gouvernement
2 - La mise en place rapide de la dictature en Allemagne
a) L’incendie du Reichstag
b) Suppression des partis et des syndicats
c) Les lois de Nuremberg et la nuit de cristal
D – Les mécanismes du pouvoir totalitaire
1 - Le culte du chef
2 - Le parti unique et l’Etat
3 - Le contrôle total de la population
4 - Le poids de la terreur
Totalitarisme : Le totalitarisme est une forme de dictature dans laquelle l’Etat
contrôle tout à la fois la politique, l’économie, la culture, la société
Fascisme : Idéologie révolutionnaire consistant à renverser le système bourgeois
pour établir une société dominée par un guide unique.
Bolcheviks : Mouvement révolutionnaire russe inspiré du marxisme, dirigé par
Lénine
Prolétariat : Ceux qui n’ont que leur bras comme richesse
République de Weimar : Système politique allemand qui nait en novembre
1918 et disparait en 1933 lorsqu’Hitler arrive au pouvoir.
NSDAP : Parti national socialiste des travailleurs allemands : nom du parti nazi
Premières STMG Histoire 31
Nuit des longs couteaux : Exécution des principaux chefs de la SA en
Allemagne du 29 au 20 juin 1934
Lebensraum : Espace vital revendiqué par Hitler
Lois de Nuremberg : en 1935, série de loi antisémites
Nuit de cristal : Le 9 novembre 1938, les quartiers juifs des villes allemandes
sont attaquées, les populations battues et les bâtiments détruits (notamment les
synagogues), à la suite de l’assassinat par un juif polonais à Paris, de Von Rath,
un diplomate allemand. Marque le début de la répression brutale contre les juifs.
Premières STMG Histoire 32
II – La montée des totalitarismes en Europe dans l’entre deux guerres
A – De la Russie tsariste à l’URSS stalinienne
1 - La révolution d’octobre 1917 et ses conséquences
Début 1917, les difficultés de l'économie paralysée par la guerre, la hausse
des prix, le chômage et la faim se font sentir dans les villes mal ravitaillées: la
multiplication des manifestations conduit le tsar à envoyer l'armée pour réprimer
les émeutes. Mais les soldats passent dans le camp des insurgés, et le tsar doit
abdiquer peu après (2 mars).
Le gouvernement provisoire de Kerensky, entend poursuivre la guerre, ce
qui le rend très impopulaire. Bientôt, le dirigeant bolchevique Lénine, tente
d'exploiter la situation. Le 25 octobre, il lance ses partisans à l'assaut du Palais
d'hiver, siège du Gouvernement. Les bolcheviks prennent le pouvoir, éliminant
leurs opposants.
La guerre civile dure trois ans et fait 10 millions de morts. En 1921, les
bolcheviks sont maîtres de la Russie. L’URSS est fondée en 1922, tandis que le
pouvoir est de plus en plus autoritaire au nom de la «dictature du prolétariat».
Lénine meurt en 1924. Trotski et Staline se disputent sa succession. Ce
dernier, en manœuvrant habilement les membres du bureau politique, parvient à
faire exiler Trotski, qu’il fait assassiner en 1940. En 1929, Staline dispose de
tous les pouvoirs.
2 – Le totalitarisme stalinien
a) Priorité à l’industrie lourde
Staline décide de planifier l’économie (plans quinquennaux préparés par
le Gosplan,) et de collectiviser les campagnes. Il confisque les terres des
paysans, regroupés dans des coopératives agricoles, les kolkhozes. 4 millions de
paysans riches (les « koulaks ») sont déportés dans des camps de travail en
Sibérie ou tués.
Dans l’industrie, l’Etat lance des défis aux ouvriers en prenant comme
modèle le mineur Stakhanov capable de réaliser en une journée 14 fois la norme
(il est en fait assisté par d’autres ouvriers) : c’est le stakhanovisme.
b) Terroriser
Une nouvelle police politique, le N.K.V.D., est instituée, dont le Goulag
est l’une des branches.
De 1936 à 1938 ont lieu les grands procès de Moscou qui éliminent tous
les anciens chefs bolcheviks opposés ou non aux méthodes de Staline. Ce sont
les « grandes purges ».
Cela a le double avantage de fournir une main d’œuvre gratuite au
Goulag, et de remplacer les cadres par un personnel, peut être pas très
compétent, mais d’une dévotion totale à Staline.
Premières STMG Histoire 33
Les grévistes peuvent être fusillés, ou les ouvriers qui ne remplissent pas
la norme (exigeant parfois 17 à 18 heures de travail /jour) peuvent être fusillés.
Pendant le « règne » de Staline, 3,7 millions de personnes furent
condamnées pour des crimes « contre-révolutionnaires », dont 600 000 à mort,
2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail. Le haut
encadrement de l'Armée rouge ne fut pas épargné, et subit une épuration qui
devait affaiblir l'URSS pendant le début de la Seconde guerre mondiale.
c) Séduire
Les jeunes doivent adhérer au Komsomol (jeunesse communiste). La
propagande célèbre partout la gloire de Staline, « Petit Père des Peuples ».
Ecrivains et artistes doivent obéir, sous peine d’être éliminés. C’est le
culte de la personnalité, que l’on rencontre dans tous les régimes totalitaires.
B - En Italie : le fascisme
1 – Les causes de la montée du fascisme
a) Une crise sociale
A la fin de la première guerre, les difficultés de la reconversion
économique, présentes dans toute l'Europe, débouchent en Italie sur une crise
sociale profonde qui ébranle les institutions politiques. La société italienne en
Premières STMG Histoire 34
est particulièrement affectée. Les ouvriers, appauvris, organisent de grandes
grèves qui culminent en 1920 avec le mouvement d'occupation des usines par
les salariés.
b) la victoire mutilée
En outre, le thème de la « victoire mutilée », développé par les
nationalistes, trouve un écho favorable dans l'opinion. Les Italiens obtiennent la
frontière qu'ils souhaitaient au Nord mais ils se voient refuser la Dalmatie au
nom du principe des nationalités mais aussi la ville de Fiume, pourtant peuplée
d'Italiens.
c) Naissance et essor du parti fasciste
Anciens combattants, nationalistes, couches sociales se sentant menacées
par la crise de 1919 se retrouvent dans un mécontentement qui n'exclut pas la
violence.
En mars 1919, Benito Mussolini provoque à Milan une réunion plutôt
composite de nationalistes de droite et de gens de l'ultra gauche.
Premières STMG Histoire 35
Cette réunion aboutit, le 23 mars 1919, à la création des « Fasci italiani di
combattimento », dont le programme est à la fois antiparlementaire et
anticapitaliste.
Le mot fascio (faisceau), visant à unifier des mouvements bien divers,
passe dans le vocabulaire politique courant.
D’abord révolutionnaire, le parti fasciste comprend son intérêt de se
rapprocher de la bourgeoisie qui le finance pour lutter contre les communistes et
réprimer les grèves.
Les fascistes, organisés en « squadre » (escadrons), font régner une
terreur contre révolutionnaire dans les campagnes et se présentent comme des
remparts forts ambigus de l'ordre.
2 – La prise de pouvoir
a) La « marche sur Rome ».
Durant le mois d'octobre 1922, les fascistes préparent une marche sur
Rome destinée à la prise du pouvoir.
Le 28 octobre, les squadristes, mal organisés, médiocrement armés, se
présentent devant la capitale. Sur les conseils des militaires, des milieux
industriels et de certains libéraux, le 30 octobre 1922, le roi Victor Emmanuel
III nomme Mussolini président du Conseil en espérant le contrôler et le
dominer.
b) L’affaire Matteoti
Lorsque le député socialiste Matteotti, qui avait promis de donner des
preuves du trucage des élections au profit des facistes disparait en 1924, les
députés d'opposition refusent de participer aux débats tant que la lumière n'est
pas faite sur cet enlèvement, qui est en réalité un assassinat.
Premières STMG Histoire 36
Caricature du journal clandestin « Il becco giallo » méttant en cause Mussolini
dans l’assassinat du député socialiste Giacomo Matteotti en 1924 par les
fascistes.
Mussolini réagit durement aux critiques suscitées par l'affaire Matteotti. Il
annonce devant l’assemblée qu’il en est effectivement responsable et qu’à partir
de cet instant tous ses opposants subiront le même sort.
c) Les lois fascistissimes
Durant deux ans, les fascistes font régner la violence dans le pays. Les
syndicats sont étroitement contrôlés, la presse est soumise à des mesures de
censure, de suspension.
A la fin clé l'année 1925 et en 1926, une série de lois institutionnalise ce
qui n'était jusque-là qu'une pratique.
Le fascisme émet la prétention d'être désormais l'unique expression de
l'État italien.
La loi du 24 décembre 1925, donne à Mussolini la totalité du pouvoir
exécutif.
En novembre 1926 une série de lois, dites de défense de l'État et qualifiées
de « fascistissimes » instaurent définitivement une dictature : création du délit
d'opinion, dissolution des partis politiques, suppression de journaux
d'opposition.
Le mandat des députés de l'opposition est aboli. Sous le contrôle de
l'O.V.R.A., police politique, les arrestations d'opposants politiques, spécialement
communistes, entraînent l'exil de nombreux antifascistes.
C – En Allemagne : le nazisme
1 – Apparition et développement du nazisme
Premières STMG Histoire 37
a) Les difficultés de la République de Weimar
La défaite allemande provoque l’abdication du kaiser Guillaume II qui refuse
d’assumer la signature de l’armistice et l’installation de la République de
Weimar (1918-1933), vite impopulaire : Elle accepte le Traité de Versailles, qui
humilie le pays. Or, selon la rumeur, ce sont les socialistes et les juifs qui sont
responsables de la défaite et non l’armée allemande.
b) Le succès d’Hitler et du nazisme
Le parti national-socialiste (ou nazi) créé en 1919 profite du
mécontentement croissant de nombreux Allemands du à la crise. Hitler en prend
vite la tête. Emprisonné pour une tentative de coup d’Etat en 1923, il écrit
« Mein Kampf » (Mon Combat), dans lequel il expose son programme :
- réaliser une Grande Allemagne, le IIIème Reich, qui rassemble toutes les
populations de langue allemande, c'est à dire l'Allemagne, l'Autriche, les
Sudètes, l'Alsace et Dantzig. A cela doivent s’ajouter des conquêtes destinées à
constituer un espace vital, dont les races inférieures (Slaves) seront réduites en
esclavage.
- n'accorder la nationalité allemande qu'aux habitants de sang allemand,
c'est à dire de race aryenne, supérieure à toutes les autres. Pour les Nazis, la race
est donc le fondement de la nation. Par conséquent, les juifs, responsables de
« souiller » les races supérieures, doivent en être exclus. Le parti N.S. est donc
un parti raciste et antisémite.
- Dans le domaine social, il prévoit des mesures en faveur des catégories
populaires.
c) L’entrée au gouvernement
Le pays est très touché par les répercussions de la crise américaine de
1929. Le Parti N.S connaît alors une envolée électorale; en 1932 tandis que 50 à
60% de la population active est touchée par le chômage, il devient le premier
parti d'Allemagne avec plus de 30% des voix et 1 million de membres.
Les sections d’assaut ou « S.A. » et la garde personnelle de Hitler, les
« S.S. » sèment la terreur en attaquant les bureaux des syndicats, des journaux
communistes et socialistes…Cela séduit les milieux financiers et une partie de la
classe politique avant tout inquiets du danger « rouge ».
Par peur des communistes qui progressent aux élections, la droite et le
centre (le Zentrum de Von Papen), soutenus par les milieux d’affaires (Krupp,
Siemens…) décident de passer une alliance avec Hitler: le 30 janvier 1933 le
président Hindenburg le nomme chancelier (premier ministre), sur les conseils
de certains partis, persuadés qu’une fois le communisme éliminé, Hitler sera
facile à manipuler.
2 - La mise en place rapide de la dictature en Allemagne
a) L’incendie du Reichstag
Hitler va accroître progressivement ses pouvoirs et éliminer les autres
partis les uns après les autres.
Principales étapes:
Premières STMG Histoire 38
Dès le 1er février Hitler fait dissoudre le reichstag et appelle à des
élections pour le 5 mars. Mais le 27 février, c’est l’incendie du reichstag. Le
Parti communiste est interdit après avoir été accusé d'avoir provoqué l'incendie.
Dans le même temps, un décret suspend les libertés individuelles.
b) Suppression des partis et des syndicats
En mars, après les élections, malgré l’interdiction du parti communiste, le
parti nazi ne reçoit que 44 % des suffrages. Mais Hitler réclame les pleins
pouvoirs pour 4 ans à l’assemblée : il les obtient par la menace avec 441 voix
contre 92.
En juin, le seul parti autorisé est le Parti N.S et les syndicats sont interdits.
Des autodafés sont organisés pour brûler les livres interdits.
Un autodafé
Les opposants commencent à être internés dans des camps de concentration.
Pour resserrer ses liens avec les industriels, Hitler fait assassiner les chefs
des S.A le 30 juin 1934 durant la nuit des "long couteaux", car ceux-ci
exigeaient des mesures contre les monopoles et favorables aux ouvriers.
La Gestapo, la police secrète qui dépend de la SS traquent les opposants.
Certains sont envoyés dans des camps de concentration
c) Les lois de Nuremberg et la nuit de cristal
L'antisémitisme au fil des années augmente d'intensité. Jusqu'en 1939,
l'objectif des nazis est de persécuter les juifs pour les pousser à quitter
l'Allemagne. Dès 1933, ils sont exclus de l'administration, puis de certaines
professions (médecins....) et mêmes de certains spectacles (cinéma, concerts.....).
En 1935, les lois de Nuremberg interdisent en particulier les mariages et
les relations sexuelles entre juifs et aryens.
Enfin : 9- 10 novembre 1938, la "nuit de cristal" inaugure une politique
de terreur et de confiscations des biens des juifs. En janvier 1941, Hitler
décidera l'extermination de toute la population juive d'Europe.
Premières STMG Histoire 39
D – Les mécanismes du pouvoir totalitaire
1 - Le culte du chef
Les dictateurs sont présentés comme des individus extraordinaires et font
l’objet d’un véritable culte.
Les portraits et les statues de Staline insistent sur sa bienveillance. Les
journalistes et les poètes parlent de lui comme d’une divinité.
Mussolini prend les traits d'un personnage surhumain. Il est infaillible et
sait tout faire.
Mussolini par Ambrosi
Premières STMG Histoire 40
Hitler est présenté comme le seul homme capable de sauver l’Allemagne
et son peuple
2 - Le parti unique et l’Etat
Dans les trois cas, obtenir un poste à responsabilités exige de posséder la
carte du parti. Ainsi, tout le personnel doit sa nomination et sa position au chef
de l’Etat lui-même et doit lui être totalement dévoué.
3 - Le contrôle total de la population
Les partis communistes, fascistes et nazis encadrent la population, de
l’école à l’usine. Les jeunes gens sont enrôlés dans des structures spécialisées :
comme les Komsomols en URSS, les fils de la Louve en Italie, ou la
Hitlerjugend en Allemagne.
Les jeunesses fascistes
Premières STMG Histoire 41
Les jeunesses hitlériennes
Les ouvriers sont placés sous la surveillance du parti : le portrait de
Staline est dans toutes les usines. En Allemagne, les syndicats sont remplacés
par le Deutsche Arbeitsfront (Front allemand du Travail).
Les loisirs ne doivent pas non plus échapper aux autorités. La radio, les
actualités, les films, les affiches géantes, diffusent une propagande intensive.
Les manuels scolaires sont révisés, les bibliothèques épurées et
l’information est censurée (autodafés en Allemagne).
Premières STMG Histoire 42
Un exercice de mathématique nazi
« Un aliéné coûte quotidiennement 4 marks, un invalide 5,5 marks, un
criminel 3 marks. Dans beaucoup de cas, un fonctionnaire ne touche que
4 marks, un employé 3,65 marks, un apprenti 2 marks.
1) Faites un graphique avec ces chiffres.
2) D’après des estimations prudentes, il y a en Allemagne environ
300.000 aliénés et épileptiques dans les asiles. Calculez combien coûtent
annuellement ces 300.000 aliénés et épileptiques.
3) Combien de prêts aux jeunes ménages à 1000 marks pourrait- on faire
si cet argent pouvait être économisé ?»
Un jeu nazi
La règle de “Juden Raus” est simple. Un plateau de bois représente six rues
d’une ville standard, bordées de commerces en tout genre tenus par des juifs. Le
joueur -un Aryen forcément -est doté d’un petit personnage, qui va se déplacer,
au fil du lancer de dés, dans cet espace, avec comme objectif d’atterrir dans une
de ces boutiques. Il s’agit de faire prisonnier son propriétaire - représenté par un
Premières STMG Histoire 43
cône grimaçant -, et de le ramener ensuite dans un “camp” «Chassez six juifs et
vous aurez gagné», explique le mode d’emploi
4 - Le poids de la terreur
Les populations sont terrorisées par le NKVD en URSS, l’OVRA en Italie
et la Gestapo en Allemagne.
En URSS, ce sont des ennemis de classe, persécutés au nom de la lutte des
classes (la dékoulakisation par exemple).
En Allemagne, ce sont les ennemis du Volk, qui mettent en péril la race
aryenne. Les persécutions antisémites aboutissent, en 1935, aux lois de
Nuremberg : impossibilité d’exercer de nombreuses professions, perte de la
citoyenneté allemande, port de l'étoile jaune, exclusion des lieux publics.
A partir de 1938, le régime s'engage dans une politique d’extermination
qui aboutit, pendant la guerre, à la solution finale.
Cette extermination systématique au nom de la race est une caractéristique
spécifique du nazisme, que l’on ne retrouve ni en URSS - même si le régime
connaît des poussées d’antisémitisme - ni en Italie, malgré l’adoption d’une
législation antisémite (Mussolini s’aligne sur la politique raciste d’Hitler à partir
de 1938).
Les systèmes concentrationnaires soviétique et nazi sont également
différents.
Le Goulag, malgré les conditions de vie déplorables des détenus, le travail
forcé et les exécutions sommaires, ne présente pas de chambres à gaz ou de
fours crématoires comme dans les camps d’extermination nazis.
En Italie, les opposants sont plutôt envoyés en exil dans les provinces
pauvres du Sud (on les appelle les «confinati»).
Premières STMG Histoire 44
III - LA SECONDE GUERRE MONDIALE
A – Les grandes phases de la guerre
1 – Les victoires de l’Axe
a) Les débuts de l’expansion nazie
* L’Anschluss (mars 1938)
* Les Sudètes et la Conférence de Munich (septembre 1938)
* La Pologne et le pacte germano soviétique
b) Les offensives victorieuses de l’Axe (1939 – 1942)
* La blitzkrieg
* Débuts de la guerre du Pacifiques (7 décembre 1941)
2 – 1942 – 1943 : le tournant de la guerre
* Le « Victory Program
* La maîtrise de la Méditerranée (octobre et novembre 1942)
* La contre offensive soviétique (février et juillet 1943)
3 - La victoire des alliés
a) Les débarquements en Europe
b) La capitulation allemande (8 mai 1945)
c) La fin de la guerre du Pacifique (2 septembre 1945)
B - Une guerre d’anéantissement
1 – Des millions de victimes civiles
2 – L’extermination des Juifs et des Tziganes
a) Des persécutions à l’extermination
b) La solution finale
C – Le bilan de la guerre
1 - Le conflit le plus meurtrier de l’histoire
2 – Des destructions matérielles gigantesques :
3 – Un monde nouveau
Mots importants
Blitzkrieg : Stratégie de « guerre éclair » combinant les chars et l’aviation.
Blitz : bombardement des villes britanniques
Anschluss : Annexion de l’Autriche en 1938
Solution finale : plan adopté par les nazis pour l’extermination totale des Juifs
d’Europe
Einsatzgruppen : unités qui se livrent à des massacres de Juifs, dans les
territoires conquis par l’Allemagne nazie, à l’arrière du front de l’Est.
Camps de concentration : à l’origine ce sont des prisons qui peu à peu
deviennent des lieux de mort lente par le travail et les privations.
Camps d’extermination : apparus en 1942 ils sont destinés à la destruction
systématique de façon industrielle.
Premières STMG Histoire 45
1er septembre 1939 L'armée allemande entre en Pologne. Français et
Britanniques mobilisent le lendemain et déclarent la guerre à l'Allemagne le 3.
10 juin 1940: L’Italie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne
14 juin : Les Allemands entrent dans Paris
17 juin 1940 : le maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français,
demande l'armistice. Le lendemain, depuis Londres, le général de Gaulle lance à
la B.B.C. un appel à poursuivre la guerre.
22 juin 1941 Déclenchement de l'opération Barbarossa : Hitler envahit l'Union
soviétique.
7 décembre 1941 Attaque aéronavale japonaise contre la flotte américaine du
Pacifique, basée à Pearl Harbor, dans les îles Hawaii. Les États-Unis entrent en
guerre contre le Japon (8 décembre) et l'Allemagne (11 décembre).
20 janvier 1942 Conférence de Wannsee, qui fixe le programme nazi
d'extermination des Juifs d'Europe, la « solution finale ».
23 octobre 1942 Déclenchement d'une contre-offensive britannique victorieuse
à El-Alamein, à l'ouest d'Alexandrie. L'Afrika Korps de Rommel est mis en
déroute.
8 novembre 1942 : Les Anglo-Américains débarquent au Maroc et en Algérie
(opération Torch).
2 février 1943 Capitulation allemande à Stalingrad, sur la Volga. L'avance
germanique à l'Est est définitivement stoppée.
10 juillet 1943 Débarquement allié en Sicile, qui entraîne la chute de Mussolini
(25 juillet). Le nouveau dirigeant italien, le maréchal Badoglio, entame les
négociations avec les Alliés.
6 juin 1944 Débarquement allié en Normandie (opération Overlord). Le front
de l'Ouest est ouvert.
15 août 1944 : Débarquement allié en Provence
4-11 février 1945 Conférence à Yalta entre Staline, Roosevelt et Churchill : les
futures frontières orientales de la Pologne et le principe des zones d'occupation
en Allemagne sont adoptés. L'Union soviétique s'engage à déclarer la guerre au
Japon dans les trois mois.
8 mai 1945 Capitulation sans condition du IIIe Reich à Berlin, quelques jours
après la prise de la ville.
6 août 1945 Explosion d'une bombe atomique américaine à Hiroshima, suivie
d'une seconde à Nagasaki le 9. Entre-temps, l'U.R.S.S. est entrée en guerre
contre le Japon (8 août).
2 septembre 1945 Signature de la capitulation sans condition de l'Empire
nippon : la Seconde Guerre mondiale est terminée.
Premières STMG Histoire 46
III - LA SECONDE GUERRE MONDIALE
La crise économique, l’idéologie des Etats totalitaires, l’Allemagne en
tête, sont parmi les causes de la seconde guerre mondiale. Celle-ci commence en
1939 après une multiplication des tensions dans les années précédentes.
Quelles sont les causes de la deuxième guerre mondiale ?
Comment expliquer la victoire puis la défaite des troupes de l’Axe ?
Pourquoi évoque-t-on une guerre d’anéantissement ?
A – Les grandes phases de la guerre
1 – Les victoires de l’Axe
a) Les débuts de l’expansion nazie
Premières STMG Histoire 47
* L’Anschluss (mars 1938)
Parmi les objectifs d’Hitler, le premier est la création d’une grande
Allemagne, intégrant tous les territoires de « race » allemande. En mars 1938,
l’armée allemande prend le contrôle de l’Autriche. C’est l’ « Anschluss » :
rattachement au Reich.
* Les Sudètes et la Conférence de Munich (septembre 1938)
Au nom du « principe des nationalités », Hitler réclame le rattachement
des Sudètes, territoire de Tchécoslovaquie peuplé de germanophones. Face à une
opinion largement hostile à une entrée en guerre, les représentants de la France
et de l’Angleterre, retrouvent Mussolini et Hitler à Munich (septembre 1938) et,
« pour sauver la paix », acceptent les exigences allemandes.
* La Pologne et le pacte germano soviétique
Dès lors, rien ne semble freiner les ambitions d’Hitler. Il signe un pacte de
non agression avec l’URSS en août 1939 qui comprend un accord secret sur le
partage de la Pologne et des Etats baltes entre les deux pays.
Le 1er septembre 1939, l’Allemagne pénètre en Pologne. La France et
l’Angleterre, lui déclarent la guerre le 3 septembre 1939. C’est le début de la
seconde guerre mondiale.
b) Les offensives victorieuses de l’Axe (1939 – 1942)
* La blitzkrieg
Les Allemands, utilisant la tactique de la guerre éclair (Blitzkrieg),
coordination entre la Panzerdivision (chars) et l’aviation, écrasent le pays
(bientôt partagé avec l’URSS) en moins d’un mois sans que les Alliés, entrés
officiellement en guerre, ne lui viennent en aide.
En avril et mai 1940 c’est au tour du Danemark et de la Norvège d’être
envahis par l’armée allemande.
Le 10 mai 1940 Hitler lance les attaques à l’Ouest. Les Pays-Bas et la
Belgique (neutres) sont rapidement battus.
En France, la percée des chars allemands à Sedan, par les Ardennes, rend la
situation désespérée. La France signe l’armistice le 22 juin 1940.
Pendant l’été 1940 s’engage la Bataille d’Angleterre (bataille aérienne
entre la Royal Air Force et la Luftwaffe, bombardements allemands sur Londres)
qui consacre la résistance héroïque du peuple britannique et de son premier
Premières STMG Histoire 48
ministre Winston Churchill. Hitler déclenche l’opération Barbarossa, le 22 juin
1941 : l’invasion de l’URSS. Dès octobre les soldats allemands sont à 100 km
de Moscou.
* Débuts de la guerre du Pacifiques (7 décembre 1941)
Le Japon, après avoir envahi la Chine et l’Indochine, poursuit sa politique
expansionniste en attaquant par surprise la flotte américaine à Pearl Harbor
(dans les îles Hawaï), le 7 décembre 1941, provoquant l’entrée en guerre des
États-Unis et la mondialisation du conflit.
Premières STMG Histoire 49
2 – 1942 – 1943 : le tournant de la guerre
* Le « Victory Program
Immédiatement, les Etats Unis développent une vaste industrie de guerre :
les jeeps, les barges de débarquement, les armes sortent par milliers des chaînes
de montage et ravitaillent les alliés.
* La maîtrise de la Méditerranée (octobre et novembre 1942)
La victoire britannique à El-Alamein en octobre 1942 bloque les possibilités
d’accès des Allemands au canal de Suez. Le 8 novembre 1942 les Américains
débarquent au Maroc et en Algérie (Opération Torch).
* La contre offensive soviétique (février et juillet 1943)
Stalingrad par son nom mais aussi en raison de sa position stratégique (sur
la route du pétrole du Caucase) doit absolument résister à l’assaut allemand.
Staline interdit aux combattants russes de reculer devant l’ennemi. Ceux
qui fuient sont fusillés. Soumis à cette résistance, souffrant du froid extrême et
de la faim, les Allemands sont finalement encerclés en novembre 1942 et
doivent se rendre en février 1943.
Les Russes ont perdu plus d’un million d’hommes et plus de 15 000
canons. Les pertes allemandes sont inférieures (500 000 morts). Mais la défaite,
Premières STMG Histoire 50
la première contre les Russes, va atteindre fortement le moral de l’armée
allemande. C’est le début de la reconquête russe et un tournant de la guerre.
3 - La victoire des alliés
a) Les débarquements en Europe
En juillet 1943 les troupes anglo-américaines débarquent en Sicile puis en
Italie. Mussolini est renversé et en septembre 1943 l'Italie capitule.
Le 6 juin 1944 les Alliés débarquent d’abord en Normandie permettant la
libération de Paris le 25 août 1944, puis en Provence le 15 août 1944.
b) La capitulation allemande (8 mai 1945)
A partir de 1943 l'Allemagne est bombardée constamment. Les Alliés
parviennent à franchir le Rhin en mars 1945. Sur le front Est, l’armée rouge
chasse les Allemands d’Europe centrale et orientale. Elle prend Berlin le 30 avril
1945, jour où Hitler se suicide dans son bunker. Les 7 et 8 mai 1945, à Reims
puis à Berlin, les Allemands capitulent.
c) La fin de la guerre du Pacifique (2 septembre 1945)
Dans le Pacifique, les victoires américaines de Midway (juin 42) et
Guadalcanal (déc. 42) permettent de renverser la situation, mais la résistance
Japonaise est acharnée et chaque ilot n’est conquis qu’au prix de milliers de
morts.
Les Américains ne parviennent à soumettre définitivement le Japon qu’avec
le lancement de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août
1945 (100 000 et 80 000 morts), contraignant l’empereur Hiro-Hito à capituler
le 2 septembre.
B - Une guerre d’anéantissement
Premières STMG Histoire 51
1 – Des millions de victimes civiles
La Seconde Guerre mondiale cause plus de 50 millions de morts, soit 5
fois plus que la Première Guerre mondiale. Les victimes civiles sont plus
nombreuses que les soldats tués au combat.
Les populations civiles ont participé au conflit car la mobilisation de
l’économie les a placées au service de l’effort de guerre.
Ce conflit a pu alors être présenté comme une guerre d’anéantissement :
l’objectif n’est plus seulement de vaincre l’armée de l’adversaire, il s’agit de
détruire l’ennemi pour remporter la victoire.
Des armes nouvelles sont mises au point : les V1 et V2 sont les tout premiers
missiles, utilisés à partir de juin 1944 par l’armée allemande. Dès 1942, les
Américains développent le «projet Manhattan», la bombe atomique, utilisée
pour la première fois en 1945.
Ce conflit a fait plus de victimes civiles que militaires. Les
bombardements de villes entières effacent la distinction entre le front et l’arrière
: ils visent des objectifs économiques et les civils dans le but de briser les
ressources morales et matérielles de l’ennemi, et aussi d’éviter des combats
terrestres très coûteux en soldats : le Blitz sur Londres, les destructions des villes
de Hambourg, Dresde, Tokyo… A cela s’ajoutent les massacres pour des raisons
idéologiques ou politiques.
Considérés comme des sous-hommes les Russes prisonniers meurent de
faim et de froid dans des camps. Sur 95 000 prisonniers allemands capturés
vivants par les Soviétiques à l’issue de la bataille de Stalingrad, seuls 5 000
survivent à la guerre. De même, sur 6 millions de prisonniers de guerre
soviétiques capturés vivants par les Allemands au cours de la guerre, plus de la
moitié meurent durant leur captivité.
Premières STMG Histoire 52
En Chine, les Japonais massacrent près de 300 000 civils à Nankin. Les
soviétiques exécutent les intellectuels et les officiers polonais (25 000 à
Katyn)… Dans l’Allemagne conquise par l’URSS les viols des femmes sont
systématiques.
2 – L’extermination des Juifs et des Tziganes
a) Des persécutions à l’extermination
Le génocide s’explique par l’idéologie raciste des nazis qui considéraient
ces peuples comme des sous races. .
L’Allemagne nazie dirigée par Hitler persécutait déjà les Juifs allemands
avant la guerre (cf chapitre précédent). Des Juifs d’Allemagne ont d’abord été
envoyés dans les camps de concentration, dits de la mort lente. Les ghettos
datent de 1940 et sont situés dans la partie polonaise du Grand Reich.
Après la conquête de la Pologne, des milliers de Juifs polonais meurent de
faim dans les ghettos où ils sont enfermés.
L’extermination systématique a réellement commencé en URSS en 1941.
Il s’agit alors de liquider les Juifs et les Tziganes qui s’y trouvent.
C’est la mission des SS des Einsatzgruppen (groupes d’interventions),
aidés par des auxiliaires locaux (Lituaniens, Ukrainiens…),
b) La solution finale
Les six camps d’extermination ouverts à partir de décembre 1941 sont
situés dans la partie polonaise du Grand Reich. Destinés à exterminer d’abord
les Juifs des ghettos, ils sont utilisés pour la solution finale décidée en janvier
1942, lors de la conférence de Wannsee.
Des millions de Juifs d’Europe sont alors déportés par trains entiers vers
ces camps dirigés par des S.S. La plupart des déportés sont ensuite assassinés
dans des chambres à gaz dès leur arrivée, leurs corps sont ensuite brûlés.
Ce génocide coûte la vie à plus de 5 millions de Juifs (fusillades,
extermination dans les camps ou morts dans les ghettos), soit plus de la moitié
des Juifs d’Europe. Plus de 200 000 Tziganes sont également exterminés, soit
environ un tiers d’entre eux
Le camp d’Auschwitz-Birkenau est le plus important camp de la mort nazi
: plus d’un million de personnes y sont mortes. C’est à la fois un camp
d’extermination et un camp de concentration : les déportés capables de travailler
sont réduits en esclavage et ils sont éliminés quand ils sont trop épuisés. Sur
environ 76 000 juifs de France déportés, souvent vers Auschwitz, seuls 2 600
ont survécu
C – Le bilan de la guerre
1 - Le conflit le plus meurtrier de l’histoire
Il a fait environ 50 millions de victimes, dont plus de la moitié de civils.
L’URSS est le pays qui a subi les plus lourdes pertes (plus de 26 millions de
morts), puis l’Allemagne et la Pologne (6 millions chacune) ; la France a perdu
environ un demi-million de personnes. Des millions de personnes ont été
déportées
Premières STMG Histoire 53
.
2 – Des destructions matérielles gigantesques :
Villes, réseaux de communication, industries, détruits par les combats et
les bombardements. Le potentiel agricole et industriel de l’Europe, surtout à
l’est, est fortement diminué.
Berlin 1945
3 – Un monde nouveau
L’Europe, ravagée et ruinée, a perdu son rôle de puissance mondiale.
Deux nouvelles puissances se détachent en 1945, les Etats-Unis et l’URSS.
Premières STMG Histoire 54
Dans les colonies, les mouvements indépendantistes se développent. Dans le
même temps, une nouvelle organisation est créée pour favoriser la paix dans le
monde : l’ONU.
Les responsables nazis capturés sont jugés à Nuremberg en 1945-46.
Premières STMG Histoire 55
EXERCICES
En vous appuyant sur l’analyse et la description des documents, montrez
que les deux camps mènent une guerre idéologique. En haut, affiches alliés,
en bas affiches allemandes.
Une guerre d’anéantissement
1 : Le cannibale, affiche britannique de 1941
2 : « Voilà ce qui attends vos femmes, Affiche
soviétique, 1943.
Doc 3 et 4 : Affiches allemandes imprimées et diffusées en France occupée en 1942.
Premières STMG Histoire 56
Chapitre III La République en France de 1870 à 1945
I - La III ème République.
A - Des débuts difficiles. (1870-1879)
1 - La défaite
2 - La commune de Paris (mars – mai 1871)
3 - Une majorité royaliste
B - La république s'affirme. (1879-1914)
1 - Les lois fondamentales
2 - Des crises politiques
3 - Le cas de l’affaire Dreyfus (1894 – 1906)
4 - La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat
C – La France d’une guerre à l’autre
1 – 1918 : Un terrible bilan
2 – La France des années trente : le Front populaire
a) Une situation de crise politique
b) La fondation du Front populaire
c) Le temps des réformes : les accords de Matignon
Conclusion
Mots importants
Chambre bleu horizon : nom donné » à l’Assemblée élue en 1920 composée en
majorité d’anciens combattants (le bleu horizon était la couleur de l’uniforme durant la
guerre).
SFIO : Section française de l’internationale ouvrière : parti socialiste français fondé en
1905 par Jean Jaurès.
SFIC : Section française de l’internationale communiste, deviendra le parti
communiste français. Fondée lors du Congrès de Tours de 1920 par une majorité des
socialistes.
Parti radical : parti centriste français
Ligue : organisation politique antiparlementaire, souvent violente, militant pour un
système autoritaire de type fasciste ou monarchiste.
Front populaire : Gouvernement formé par la coalition des communistes, des
socialistes et des radicaux en 1936.
Accords de Matignon : accords signés en 1936, entre le patronat et les syndicats
français, sous la responsabilité du gouvernement du Front populaire. Ces accords
prévoient une augmentation des salaires et un rôle accru des syndicats dans
l’entreprise.
Xénophobie : Haine de l’étranger
Union sacrée : Terme donné à l’union de tous les partis politiques durant la première
guerre mondiale.
Personnages importants : Jean Jaurès, Clémenceau, Léon Blum
Premières STMG Histoire 57
Chapitre III La République en France de 1870 à 1945
I - La III ème République.
A - Des débuts difficiles. (1870-1879)
1 - La défaite
La défaite contre la Prusse en 1870, entraîne l’abdication de Napoléon III
et la fin du Second Empire.
Un gouvernement provisoire proclame la Troisième République le
4 septembre 1870.
Le traité de paix franco-allemand, signé à Versailles le 26 février, est
confirmé par le traité de Francfort (10 mai 1871). La France doit rendre à
l'Allemagne l’Alsace et une large partie de la Lorraine. Elle doit également
payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or. Les troupes
allemandes occupent une partie de la France jusqu'à ce que le total des
indemnités soit versé en septembre 1873. Cela crée en France un esprit de
revanche qui ne sera pas étranger à la montée des tensions à la veille de 1914.
2 - La commune de Paris (mars – mai 1871)
La République est proclamée, le 4 septembre 1870, mais la France est
toujours en guerre.
Le gouvernement provisoire, replié à Versailles, décide de signer un
armistice.
Thiers le chef du gouvernement, conformément à la demande allemande,
veut désarmer Paris, qui vient de subir un siège très dur de l’armée prussienne.
Adolphe Thiers
La population se révolte contre cette idée et crée une commune (un
gouvernement révolutionnaire) qui va durer 9 mois et se lance dans des réformes
sociales importantes.
Thiers, lors de la "semaine sanglante" (du 21 au 28 mai) reprend le
contrôle de la capitale en menant une terrible répression.
Premières STMG Histoire 58
Exécution des communards
Paris après l’écrasement de la commune
3 - Une majorité royaliste
De 1871 à 1875, les royalistes sont majoritaires à l’Assemblée. Mais ils
sont divisés entre légitimistes (ceux qui veulent comme roi le petit fils de
Charles X, le comte de Chambord) et les Orléanistes (qui veulent comme roi le
fils de Louis-Philippe, le Comte de Paris).
Premières STMG Histoire 59
Le Président provisoire Mac-Mahon lui-même est légitimiste. Mais les
prétentions du comte de Chambord sont inacceptables (retour au drapeau blanc,
rétablissement d’une monarchie de droit divin…), si bien que les Orléanistes, et
les plus modérés des légitimistes, rejoignent les Républicains menés par Ferry et
Gambetta.
Une constitution républicaine est finalement adoptée en 1875. Elle met en
place un régime parlementaire.
B - La république s'affirme. (1879-1914)
1 - Les lois fondamentales
A partir de 1881, tandis que la Marseillaise devient l’hymne national, que
le buste de Marianne rentre dans les mairies et que le 14 juillet devient la fête
nationale, d'importantes lois sont votées :
- l'école devient gratuite, laïque et obligatoire
- la presse est libre
- on accorde le droit de réunion
2 - Des crises politiques
Des crises politiques secouent la République, mais elle tient bon:
Premières STMG Histoire 60
Ainsi, en 1889, les partisans du général Boulanger, qui rassemble autour
de lui tous les mécontents du régime, tentent un coup d’Etat qui échoue.
En 1894, des révolutionnaires assassinent le président Sadi Carnot quelques
mois après avoir lancé une bombe dans l’Assemblée nationale. Mais la crise qui
ébranle le plus profondément la République est l’affaire Dreyfus.
3 - Le cas de l’affaire Dreyfus (1894 – 1906)
1894 – 1906 : c’est l’affaire Dreyfus. Lorsqu’on découvre qu’il y a un
traître vendant des secrets militaires à l’Allemagne, on accuse le capitaine
Dreyfus, parce que Juif et que seul « un Juif peut trahir l’armée française ». La
découverte du vrai coupable n’y change rien. Il devra sa libération et sa
réhabilitation à la lutte acharnée menée par des intellectuels (Zola…) et certains
hommes politiques.
Premières STMG Histoire 61
Mais la France a été violemment déchirée entre les « antidreyfusards »
(souvent antisémites) qui estiment qu’à l’heure de la revanche contre
l’Allemagne, rien ne doit affaiblir l’armée française et la République, et les
« dreyfusards » qui pensent qu’en condamnant un innocent la République nie ses
principe mêmes, fondés sur les Droits de l’Homme..
4 - La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat
La République qui a su résister aux crises, est devenue assez forte pour
affronter un contre-pouvoir resté important, l’Eglise.
En 1901, la loi sur les associations permet à tous de créer une association
(et donc un parti politique), sauf aux groupes religieux qui doivent demander
une autorisation spéciale. En 1901, Waldeck-Rousseau fait voter une loi qui
autorisait toutes les associations, mais la loi ne s’applique pas aux congrégations
religieuses qui doivent demander une autorisation pour continuer à exister.
Le ministre des cultes, Emile Combes, fait fermer les écoles catholiques et
expulse les religieux. Enfin, en 1905, Aristide Briand fait voter la loi de
séparation de l'Eglise et de l’Etat, mettant ainsi fin au Concordat de 1801 qui
organisait les rapports entre l'Eglise et l'Etat. L'Eglise est alors indépendante et
l'Etat ne subvient plus à ses besoins financiers. Cette loi marque le triomphe de
la laïcité.
L'essentiel
Les débuts de la IIIe République sont difficiles, compte tenu du contexte
de sa mise en place (la guerre).
La Commune de Paris montre la mésentente entre la population parisienne
qui craint un retour à la monarchie et le nouveau gouvernement, dirigé par le
très conservateur Adolphe Thiers.
Ce n'est qu'en 1875 que la nouvelle République se dote d'une
Constitution, et au début des années 1880 le gouvernement républicain met en
place des lois importantes, comme la loi de séparation de l'Église et de l'État.
Mais parallèlement, des crises politiques émaillent la fin du 19e siècle, et
il faut attendre la première décennie du 20e siècle pour que le régime soit tout à
fait stabilisé.
A la veille de la guerre, les opposants à la République sont très rares, et le
débat principal ne porte plus sur le régime, mais sur l’allongement de la durée
du service militaire, alors que les tensions se multiplient entre les Etats
européens.
C – La France d’une guerre à l’autre
1 – 1918 : Un terrible bilan
Le bilan humain de la Première Guerre mondiale est particulièrement
lourd : on dénombre près d’un million et demi de victimes en France : on ne
compte plus les veuves et les orphelins de guerre. Des millions de blessés,
Premières STMG Histoire 62
d’amputés et de gazés sont recensés. Les anciens soldats les plus défigurés sont
surnommés les « gueules cassées ».
Le paysage français du Nord de la France est dévasté. Des villages entiers
ont disparu et les villes apparaissent comme des champs de ruine.
2 – La France des années trente : le Front populaire
a) Une situation de crise politique
Les hommes politiques semblent incapables de faire face à la crise
économique qui frappe la France depuis 1931 (hausse du chômage).
Cette situation favorise la montée de l'antiparlementarisme au sein de
l'opinion publique. D’autant plus que de nombreux députés sont soupçonnés
d’être corrompus.
Les Ligues sont des organisations d’extrême-droite opposées à la
République parlementaire et fascinées par le fascisme italien, instauré en 1922
par Mussolini, régime qui repose sur la dictature d'un parti unique et sur le
nationalisme.
La xénophobie (haine des étrangers) et plus particulièrement
l’antisémitisme (haine des Juifs) sont au cœur de leur discours. Elles recrutent
leurs adhérents parmi les anciens combattants, mais aussi parmi les personnes de
toute catégorie ruinées par la crise.
Le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire menée par les
ligues, marche vers l'Assemblée nationale et dégénère en violents affrontements
avec la police, qui font 15 morts et 1 500 blessés. Cet événement est vécu
comme une tentative de prise du pouvoir par les ligues.
b) La fondation du Front populaire
Le 12 février, communistes et socialistes organisent une contremanifestation : ils fraternisent et appellent à l'unité.
Les partis de gauche, divisés depuis 1920, décident de s'allier pour faire
face au danger fasciste et pour gagner les élections législatives de mai 1936.
Maurice Thorez (communiste), Léon Blum (socialiste) et Édouard Daladier
(radical) signent en janvier 1936 un programme commun dont le slogan est :
« Pour le pain, la paix, la liberté ».
Premières STMG Histoire 63
Le Front populaire remporte les élections législatives de mai 1936. À
l'issue de cette victoire, Léon Blum, leader de la SFIO, devient président du
Conseil ; c'est la première fois qu'un socialiste devient chef du gouvernement en
France.
L'arrivée du Front populaire au pouvoir provoque une vague de grèves
sans précédent à travers toute la France. Ces grèves dites « joyeuses » se
transforment en une véritable fête populaire. Il s’agit de montrer la
détermination des ouvriers pour obtenir les changements promis.
c) Le temps des réformes : les accords de Matignon
Léon Blum répond à cette attente en organisant des négociations entre
syndicats et patrons.
Le 7 juin 1936 sont signés les accords de Matignon. Ils prévoient une
hausse des salaires de 7 à 15 % et la reconnaissance des droits syndicaux dans
les entreprises.
À ces accords s'ajoute une loi sociale qui limite la durée du temps de
travail à 40 heures par semaine, sans baisse de salaire et qui instaure deux
semaines de congés payés par an. Ainsi, beaucoup d'ouvriers partent pour la
première fois de leur vie en vacances durant l'été 1936.
Léon Blum engage également la nationalisation des industries d'armement
et des chemins de fer avec par exemple la création de la SNCF.
Enfin, c’est le premier gouvernement à intégrer trois femmes comme
secrétaires d’Etat.
Conclusion
La crainte de voir les milieux d’affaires retirer leurs capitaux de France
alors même que la montée des tensions avec l’Allemagne exige la relance de
l’armement amène les radicaux à se rapprocher de la droite. Léon Blum doit
démissionner en juin 1937 et Daladier, nommé chef du gouvernement décide de
« remettre la France au travail », supprimant certaines avancées sociales liées au
Front populaire. Ce dernier a cependant été un gouvernement d’un type nouveau
par sa volonté de changer la société, par l’intégration de femmes dans l’exécutif
et si ses reformes sont interrompues, alors que se multiplient les tensions
internationales, elles seront de nouveau mises en avant après la seconde guerre
mondiale.
Premières STMG Histoire 64
II - La France de 1940 à 1945
A – La France de Vichy
1 – L'invasion allemande
2 - Naissance de l’Etat français
3 - La politique de Vichy
a) La Révolution nationale
b) La collaboration d’Etat
B - De la Résistance à la Libération
1 - Les débuts
2 - Les méthodes de la Résistance
3 - L’Unification de la Résistance
4 - La Libération
5 – Tracas, famine, patrouilles
L’essentiel
Mots importants :
France libre : Organisation dirigée depuis Londres puis Alger par de Gaulle
destinée à chasser l’occupant allemand par la Résistance et les forces françaises
libres. Ne pas confondre avec la zone libre (non occupée par les Allemands) où
se trouve le gouvernement de Vichy.
FFL : Forces françaises libres : armée française poursuivant la guerre contre les
Allemands et leurs alliés, notamment en Afrique du Nord, qui participeront au
débarquement.
FFI : Forces françaises de l’intérieur : ensemble des réseaux de résistance qui se
sont rassemblés au sein du CNR
CNR : Conseil national de la Résistance : organisme regroupant les chefs des
différents mouvements de résistance français, unifiés par Jean Moulin en mai
1943.
Ligne de démarcation : frontière entre la France occupée et la France non
occupée, jusqu’en novembre 1942.
Révolution nationale : Nom donné au programme de Vichy, consistant à
éliminer les valeurs républicaines.
Maquisards : Résistants regroupés dans les montagnes et les forêts.
GPRF : Gouvernement provisoire de la République française : premier
gouvernement de De Gaulle à la libération, en attendant de nouvelles élections.
Epuration : politique consistant à éliminer les collaborateurs au régime nazi.
On passe d’une épuration sauvage à une épuration légale.
Personnages importants : Philippe Pétain, Pierre Laval, Charles de Gaulle,
Jean Moulin
Premières STMG Histoire 65
II - La France de 1940 à 1945
A – La France de Vichy
1 – L'invasion allemande
Au terme d’une attente de plusieurs mois, appelée la « drôle de guerre »,
la France est envahie par les Allemands aux mois de mai et juin 1940. Elle ne
parvient pas à résister à l’offensive ennemie, forte d’un équipement militaire
perfectionné, amis surtout d’une stratégie offensive efficace (la Blitzkrieg).
L’armée française est contrainte de se replier.
Inquiétée par cette arrivée ennemie en masse, une grande partie des
habitants du Nord de la France choisissent d’abandonner leur maison et de partir
sur les routes : c’est l’exode. Le gouvernement lui-même doit quitter Paris. Le
15 juin, il s’installe à Bordeaux où les Allemands ne sont pas encore entrés.
Le 16 juin 1940, le président du Conseil Paul Reynaud démissionne. Le
maréchal Pétain âgé de 84 ans, héros de Verdun, est alors appelé le 22 juin 1940
par le Président de la République, Albert Lebrun à cette fonction pour reprendre
la situation en main.
Il choisit de demander l’armistice à l’Allemagne. Le texte est signé dans
le wagon de Rethondes le 22 juin 1940.
L’armistice comporte plusieurs exigences dont l’annexion de l’Alsace-Lorraine.
La France se retrouve coupée en deux : une zone au Nord occupée et une zone
au Sud maintenue libre. La frontière qui sépare ces deux zones est appelée la
ligne de démarcation.
Premières STMG Histoire 66
Doc. 2. Carte de la France pendant le régime de
Vichy
2 - Naissance de l’Etat français
Le maréchal Pétain fait installer le gouvernement français à Vichy. Alors
que le Président de la République Albert Lebrun se retire, le Parlement vote le
10 juillet 1940 la loi constitutionnelle, qui donne les pleins pouvoirs à Pétain.
La République française n’existe plus : elle est remplacée par l’État français.
L’État français est également désigné sous le nom de « France de Vichy »,
du nom de la capitale du nouveau régime. Son premier personnage est le
maréchal Pétain qui réunit la majorité des pouvoirs politiques.
En opposition avec la IIIe République, les libertés fondamentales sont
supprimées, les partis politiques et les syndicats sont interdits.
3 - La politique de Vichy
a) La Révolution nationale
Pétain veut instaurer un ordre nouveau en France, influencé par l’extrême
droite.
C’est la Révolution nationale, sorte de contre-révolution française, niant
les principes républicains.
Premières STMG Histoire 67
La devise "Travail, Famille, Patrie" remplace "Liberté, Égalité,
Fraternité".
Travail : Les métiers traditionnels, les paysans, les artisans sont au centre
de ses attentions. Les syndicats sont interdits.
Famille : la mère de famille est valorisée (institution de la « fête des
mères »), on leur déconseille de travailler pour mieux s’occuper des enfants. La
personne pratiquant des avortements peut être punie de mort. Le divorce est
interdit après trois ans de mariage. Les allocations familiales qui sont alors
versées, permettent une relance réelle de la natalité dès 1942.
Patrie : Les Juifs sont exclus, car ne sont pas considérés comme de
« vrais Français ».
Le gouvernement s’appuie sur des mouvements de jeunesse (les jeunesses
pétainistes), la presse et la radio, qu’il contrôle et lui permet de lancer de vastes
opérations de propagande.
Pétain, objet d’un véritable culte de la personnalité (chant Maréchal, nous
voilà), bénéficie aussi du soutien de nombreux anciens combattants qui voient
en lui le « héros de Verdun » et qui, arrivé à la tête de l’Etat major en 1917 à la
suite des mutineries, avait été le premier à tenter d’épargner les hommes.
b) La collaboration d’Etat
Pétain et son principal ministre Pierre Laval collaborent avec l'Allemagne,
par anticommunisme et espérant que la France pourra tenir une place importante
dans une Europe allemande.
Premières STMG Histoire 68
L'État français mène une politique antisémite :
- En octobre 1940 est décidé le Statut des Juifs, qui vise à les exclure de la
société en leur interdisant de nombreux métiers ou de se rendre dans de
nombreux endroits publics.
- La police française aide les Allemands à déporter les Juifs vers les
camps : en juillet 1942 13 000 Juifs sont arrêtés et entassés dans le Vélodrome
d’Hiver de Paris.
Cette rafle du Vel’ d’Hiv’ marque le début de la « solution finale » en
France. Au total 76 000 juifs de France seront déportés et très peu survivront.
Le port de l’étoile jaune devient obligatoire en zone occupée à partir du
29 mai 1942.
Mais cette collaboration devient de plus en plus importante…. Après
l’Opération Torch (débarquement allié en Afrique du Nord), les Allemands
occupent la zone sud le 11 novembre 1942. Ils placent alors des hommes qui
leur sont fidèles au gouvernement de Vichy, qui devient un Etat fantoche aux
mains des nazis. La Milice est créée, afin de traquer les résistants et la division
SS Charlemagne comprend de nombreux Français.
B - De la Résistance à la Libération
1 - Les débuts
Le 18 juin 1940 le général de Gaulle, parti à Londres, refuse l’armistice et
lance un appel à la résistance.
La résistance à l'occupant allemand est d'abord très minoritaire,
inorganisée. Les Français en majorité, voient alors dans le Maréchal un sauveur,
qui prépare la revanche en secret.
L’invasion de l’URSS en juin 1941 fait basculer les communistes français
dans la résistance. Ils amènent avec eux les hommes mais aussi une organisation
qui avait pris l’habitude de travailler en secret.
Quant au gouvernement de Vichy, il devient de plus en plus impopulaire à
mesure que la s’affirme la collaboration : les rafles des Juifs, le port obligatoire
de l’étoile jaune choquent.
En février 1943, l'instauration du S.T.O. (Service du Travail Obligatoire),
qui déporte 700 000 travailleurs français en Allemagne, incite de nombreux
jeunes à s’engager dans la Résistance.
2 - Les méthodes de la Résistance
Les résistants mènent une guerre secrète, ils s'organisent en réseaux et
transmettent des messages codés radiophoniques par le biais de la radio anglaise
B.B.C. ("les Français parlent aux Français").
Des groupes font des attentats contre des Allemands, distribuent des tracts
et journaux clandestins, et organisent des filières pour aident les aviateurs
anglais tombés en France à retourner en Angleterre.
Des résistants se réfugient dans les forêts ou les régions montagneuses,
organisés en groupes armés, lançant des attaques : ce sont des "maquisards".
Premières STMG Histoire 69
3 - L’Unification de la Résistance
Les mouvements de Résistance deviennent nombreux, certains se
regroupent par affinité politique, religieuse, syndicale etc.
Jean Moulin (1899-1943) est chargé par de Gaulle d'organiser la
résistance et de l'unifier.
En mai 1943 il crée le Conseil National de la Résistance, qui regroupe la
plupart des organisations. Dénoncé en juin, il meurt après avoir été torturé par la
Gestapo.
4 - La Libération
En 1944 la France participe à la libération au sein
- des FFL, forces françaises libres, qui agissent hors de France, notamment
en Afrique, puis participent aux débarquements en Normandie en juin puis en
Provence en août 44.
- des FFI, forces françaises de l’intérieur, qui agissent en France, et sont
composées des résistants
Après le débarquement de Normandie, le gouvernement de Vichy et les
collaborateurs les plus influents partent se réfugier en Allemagne. Dès la
libération de Paris, de Gaulle y installe le Gouvernement Provisoire de la
République Française, (GPRF) qui, alors que la guerre n’est pas encore
terminée, prend les premières mesures importantes :
- désarmer les Résistants dans les zones libérées, ou les encourager à
rejoindre les FFL,
Premières STMG Histoire 70
- mettre fin à l’épuration sauvage (collaborateurs assassinés, femmes rasées
pour avoir eu des relations avec des Allemands…). Une cour de Justice est
chargée de juger les collaborateurs les plus importants. Certains sont condamnés
à mort (Laval, Pétain qui est gracié à cause de son âge et qui est envoyé au fort
de l’île d’Yeux), d’autres ont des peines de prison ou sont frappés d’indignité
nationale, ce qui leur interdit certaines activités (politique notamment).
- Réorganiser l’administration. Les premières élections, municipales ont
lieu le 29 avril 1945. C’est la première fois qu’en France, les femmes votent
(ordonnance du 21 avril 1944).
5 – Tracas, famine, patrouilles
Pourquoi n’y a-t-il pas eu plus de résistants en France ? La première réponse
est d’abord de dire que nombreux sont ceux qui ont participé sans forcément le
revendiquer après la guerre, cachant des Juifs (certains villages entiers l’ont
fait), aidant des parachutistes à s’évader, commettant des sabotages etc…
Mais le grand souci est surtout de survivre.
Survivre au manque d’alimentation : il y a des tickets de rationnements, mais
ils sont insuffisants pour s’alimenter correctement, il faut recourir au marché
noir.
Survivre au froid : il faut trouver du charbon l’hiver et pour chauffer la
nourriture.
Survivre aux rafles allemandes (pour le STO ou pour avoir des otages à
fusiller en cas d’opérations de la Résistance)…
L’essentiel
Pendant la guerre, la France libre dirigée par De Gaulle s’oppose à la France
de Vichy. Cette dernière compte revenir aux valeurs « traditionnelles »
françaises, en luttant contre les valeurs républicaines. Mais sa politique se tourne
de plus en plus vers la collaboration. La France libre s’organise : les différents
mouvements de Résistance s’unissent au sein du CNR, dont le programme
politique et social servira de socle lors de la reconstruction du pays. Les
résistants se regroupent au sein des FFI (Forces françaises de l’Intérieur) ou les
FFL (Forces françaises libres) qui participeront à la poursuite de la guerre
jusqu’à Berlin. Dès la libération de Paris, le Gouvernement provisoire de la
république française s’y installe et commence à réorganiser le pays.
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