Premières STMG Histoire 1 Chapitre I La Révolution Industrielle Introduction I – Les révolutions industrielles et leurs conséquences A - L'industrialisation 1 - La première révolution industrielle a) Deux énergies : le charbon et la vapeur b) Deux productions : le textile et la sidérurgie 2 - La deuxième révolution industrielle a) Deux énergies : le pétrole et l’électricité b) L’apparition de l’automobile et des biens de consommation c) De nouvelles techniques de productions : le taylorisme et le fordisme 3 - La révolution des transports et de la communication B - La croissance économique 1 - Les fluctuations de la croissance 2 - Une croissance inégale 3 – Le cas de la crise de 1929 a) Une crise aux conséquences importantes b) Une tentative de solution : le New Deal C - La transformation de la société 1 - Une société qui s'urbanise 2 - L'apparition des classes sociales a) Les élites urbaines b) La classe ouvrière c) Les classes moyennes II – L’Europe domine le monde A –L’impérialisme européen 1 – Les causes de l’expansion a) Démographiques b) Techniques c) Economiques d) Spirituelles e) Stratégiques 2 - Les étapes de l'expansion a) Jusqu’en 1880 : des initiatives isolées b) La compétition coloniale B – Les empires 1 - L’empire britannique 2 - L’empire français 3 - Les autres empires Premières STMG Histoire 2 Révolution industrielle : phase d'intense transformation de l'industrie, caractérisée par l'utilisation de nouvelles techniques, le développement de nouvelles branches d'activité et une forte croissance de l'activité. Croissance économique : augmentation durable et irréversible de la production. Elle s'accompagne de transformations dans l'organisation de l'économie. Commonwealth : ensemble des pays associés à la Grande Bretagne New Deal : « Nouvelle donne » : Politique menée par le président américain Roosevelt, destinée à lutter contre la crise économique par un investissement de l’Etat dans la vie économique et sociale. Taylorisme : système d’organisation scientifique du travail consistant à spécialiser chaque ouvrer à une tâche unique Fordisme : Application des théories de taylor, avec le travail à la chaîne, associé à une augmentation de salaire, afin de permettre à l’ouvrier de consommer et éviter la crise par saturation du marché. Premières STMG Histoire 3 Chapitre I La Révolution Industrielle Introduction Entre 1850 et 1940, l'Europe puis d'autres pays comme les Etats-Unis et le Japon connaissent une formidable croissance économique grâce à l'industrialisation de leur économie. Ce phénomène, fondé sur deux révolutions industrielles importantes a entraîné la transformation de la société. Face à l'apparition d'inégalités sociales, de nombreuses réflexions ont été développées afin d'améliorer la société. I – Les révolutions industrielles et leurs conséquences A - L'industrialisation La fin du XIX ème siècle est marquée par deux révolutions industrielles qui ont permis une forte croissance de l'économie. 1 - La première révolution industrielle a) Deux énergies : le charbon et la vapeur Cette révolution industrielle concerne essentiellement le Royaume-Uni dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Elle a été permise grâce aux profits tirés de l'agriculture et du commerce et repose sur le charbon, la machine à vapeur mise au point par James Watt en 1769. Première locomotive à vapeur la Rockett de Stephenson b) Deux productions : le textile et la sidérurgie De nouvelles machines dans le secteur du textile, de la sidérurgie sont développées. C'est l'apparition des " Pays noirs " comme le Pays de Galles. Premières STMG Histoire 4 Cette révolution s'étend à d'autres pays beaucoup plus tardivement, au milieu du XIXème siècle. 2 - La deuxième révolution industrielle a) Deux énergies : le pétrole et l’électricité Elle commence vers 1880 et repose sur des nouvelles sources d'énergie, le pétrole et l'électricité. b) L’apparition de l’automobile et des biens de consommation C'est aussi l'époque du développement de l'automobile, de la chimie, des machines-outils. Mais apparaissent aussi les produits électroménagers. c) De nouvelles techniques de productions : le taylorisme et le fordisme L’ingénieur théorise le principe de l’organisation scientifique du travail consistant à confier à chaque ouvrier une tâche unique. Ford applique ce principe en créant le travail à la chaine. Il associe cela à une augmentation de salaire, permettant à l’ouvrier de consommer. Cette technique permet de diminuer largement les coûts de fabrication. Une chaîne de montage chez Ford 3 - La révolution des transports et de la communication Les transports modifient les relations commerciales en permettant des échanges plus lointains. De plus de nouvelles routes commerciales, avec le percement des canaux de Suez (1869) et de Panama (1914) raccourcissent les distances. Il y a l'essor : du rail : première liaison transcontinentale aux Etats-Unis en 1869, Transsibérien en 1904 de la navigation maritime de l'automobile et la naissance de l'aviation. En outre de nouveaux moyens de communication comme le télégraphe (de Morse) et le téléphone (de Bell) modifient les relations. B - La croissance économique 1 - Les fluctuations de la croissance Premières STMG Histoire 5 Durant la période 1850-1939, la conjoncture économique est favorable malgré des crises. Les périodes de forte croissance (4% en France) ont lieu de 1860 à 1873 et de 1896 à 1914 et sont liées à : l'abondance monétaire avec la découverte de mines d'or (Californie, Alaska), l'industrialisation avec de fortes productivités, les progrès techniques… Les périodes de crise sont de 1873 à 1896, " La Grande Dépression " et à partir de 1929 avec le krach de Wall Street. Les raisons des difficultés sont : des surinvestissements, des krachs boursiers, des pénuries de financement… Sur la longue durée (50 à 60 ans), on observe un cycle dit de Kondratieff théorisé en 1926 : une phase A correspond à une période d’expansion (augmentation des prix, de la production, de l’emploi, des salaires, des profits…), une phase B correspond à une période de dépression (stagnation ou baisse de ces indices). Chacune des 2 phases dure 20 à 30 ans. Il y a ainsi une succession de phases de prospérité liées à l’innovation et à leur diffusion et de phases de dépression : disparition et apparition de nouvelles techniques 2 - Une croissance inégale selon les secteurs : le pétrole concurrence le charbon, boom de l'automobile. selon les régions : industrialisation intense aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest et moindre en Russie. Premières STMG Histoire 6 3 – Le cas de la crise de 1929 a) Une crise particulièrement grave En 1929, tous ces facteurs liés à une spéculation inconnue jusqu’alors et une surproduction importante aboutissent à une crise particulièrement violente aux conséquences internationales profondes. - Entre 1927 et 1929 multiplication par deux du cours des actions alors que la production n’augmente que de 13 % => on achète des actions à crédit, on s’endette, on spécule (on peut emprunter 90 % de la somme) Or, l’essor économique s’essouffle : les investisseurs s’inquiètent. Mardi 22 octobre 1929, retournement de tendance Jeudi 24 octobre : « jeudi noir » : effondrement des marchés les épargnant retirent leurs capitaux des banques qui ne peuvent récupérer l’argent prêté : faillite de 640 banques en 1929, 1300 en 1930, 2200 en 1931… les survivants ne prêtent plus => plus d’investissement ni de consommation chute des prix => augmentation du chômage => chute de la consommation => augmentation des stocks la crise nourrit la crise… - crise sociale Premières STMG Histoire 7 - L’augmentation du chômage plus la chute des cours pour les agriculteurs entrainent le développement des soupes populaires, les expulsions des populations… on fait la queue pour avoir du ait alors que des stocks sont détruits ailleurs. La crise s’étend au reste du monde b) Une tentative de solution : le New Deal Aux USA, le président Roosevelt élu en 1932 tente d’établir ce système dans un pays farouchement attaché au libéralisme : c’est le New Deal. L’Etat protège les revenus des agriculteurs : Agricultural Adjustment Act => augmentation des cours Lutte contre l’érosion Fixe des quotas aux entreprises Finance des grands travaux : Tennessee valley Authority par ex. Création en 1935 d’une sécurité sociale. Mais en 1941, le pays n’est pas encore vraiment sorti de la crise. Cette crise aura des conséquences pour les régimes allemand italien et japonais et favorise la montée vers la guerre. En effet, ces pays dépourvus de colonies, ne pouvant plus vendre à l’extérieur à cause du renforcement des barrières douanières, n’ayant donc plus de capitaux pour acheter ce qui leur est nécessaire font le choix de la conquête. Complétez le graphique avec les termes : Dans les cercles et rectangles : Etat, augmentation du revenu donc du pouvoir d’achat, reprise de la production, baisse du chômage, dette, grands travaux, impôts et taxes Le long des flèches (sur les pointillés) : finance, rembourse, emprunte Premières STMG Histoire 8 C - La transformation de la société 1 - Une société qui s'urbanise Malgré la diminution de la natalité dans les grands pays industriels, la population s'accroît fortement grâce au recul de la mortalité. L'industrialisation et la présence des usines dans les villes. La population rurale, attirée par les emplois urbains décline donc et le seuil de 50% de citadins est franchi dans l'ensemble des pays industriels entre 1850 et 1940. Les conditions de vie en milieu urbain sont difficiles avec des loyers élevés, des logements médiocres. Premières STMG Histoire 9 Néanmoins de nombreux progrès sont faits avec l'amélioration des Premières STMG Histoire 10 transports urbains, l'apparition du gaz puis de l'électricité. Une cité ouvrière 2 - L'apparition des classes sociales a) Les élites urbaines Les élites urbaines avec la bourgeoisie financière et industrielle disposent du pouvoir économique, politique et culturel et mènent une vie mondaine. b) La classe ouvrière Les ouvriers, de plus en plus nombreux, passent du travail à domicile au travail à l'usine, prennent conscience d'appartenir à une classe malgré leur diversité (ouvriers qualifiés, chef d'équipe) et affirment leur identité. Leurs conditions de vie s'améliorent. c) Les classes moyennes Cette classe très diversifiée: artisans, employés, fonctionnaires, professions libérales se regroupe autour de valeurs communes. Ce sont des cols blancs qui ont des ambitions pour leurs enfants et attachent une grande importance à l'éducation. Premières STMG Histoire 11 II – L’Europe domine le monde Bénéficiant d'une incontestable supériorité technique, militaire et financière, l'Europe se lance dans la deuxième moitié du XIXe siècle dans un processus d'expansion planétaire aux formes multiples. Elle exporte ses hommes, ses marchandises et ses capitaux et entreprend la conquête de l'Afrique et d'une grande partie de l'Asie et de l'Océanie. On parle d’impérialisme européen. Le mot impérialisme vient du latin imperium, équivalent de dominatio : domination absolue. A –L’impérialisme européen 1 – Les causes de l’expansion a) Démographiques Continent regorge d'hommes : de 1850 à 1914, près de 50 millions d'Européens partent vers les pays neufs, attirés principalement par les EtatsUnis, mais aussi par le Brésil, l'Argentine ou les colonies de peuplement britanniques (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada…). Italiens, Irlandais, Slaves… Ce mouvement de fond diffuse les langues, les cultures et les valeurs des nations européennes. b) Techniques L'Europe tire aussi largement parti de sa maîtrise technique : les progrès des moyens de transport et de communication, de la navigation à vapeur au télégraphe, unifient l'espace mondial ; le percement des grands canaux transocéaniques, Suez (1869) et Panama (1914), raccourcissent spectaculairement les distances. La supériorité militaire et les progrès de l'encadrement sanitaire des colons (quinine contre le paludisme), constituent aussi des atouts décisifs. c) Economiques Il y a le but d’acheter les matières premières au prix le plus bas et de s’octroyer un marché pour vendre les produits transformés => la division internationale du travail l’avantage. d) Spirituelles Il y a la conviction largement partagée que les nations d'Europe ont une responsabilité vis-à-vis de peuples «en retard», voire «inférieurs ». e) Stratégiques Il s’agit de s’assurer le contrôle des mers et des territoires : voies de passages… 2 - Les étapes de l'expansion a) Jusqu’en 1880 : des initiatives isolées L'expansion européenne avait marqué un temps d'arrêt au début du XIXe siècle, avec l'indépendance des Etats-Unis (1783) et des anciennes colonies espagnoles. L'expansion est longtemps le fait d'initiatives isolées, les Etats répugnant à s'engager, hormis quelques exceptions notables, comme la France, en Algérie dès 1830, ou la Grande-Bretagne en Nouvelle-Zélande en 1840. Premières STMG Histoire 12 b) La compétition coloniale L'expansion change de nature vers 1880. Les rivalités grandissantes entre puissances, les difficultés économiques entraînées par la Grande Dépression, suscitent l'adoption de politiques résolument colonialistes. Le Britannique Joseph Chamberlain et le Français Jules Ferry se font les porte-parole d'une conquête plus systématique. Alors que les Français mettent la main sur la Tunisie en 1881, les Britanniques occupent l'Égypte en 1882 afin de contrôler la nouvelle route des Indes ouverte par le canal de Suez. A partir des années 1880, la compétition s’accélère et une vague colonisatrice submerge l'Afrique. Le partage colonial est achevé pour l'essentiel en 1914. Il s'est accompagné de terribles violences contre les indigènes, les confiscations de terres et les déplacements de peuples s'ajoutant aux massacres de la conquête et a provoqué des heurts entre puissances. B – Les empires 1 - L’empire britannique En 1939, l'Empire britannique est de loin le plus important, tant par la taille (30 millions de km') que par la population (500 millions d'habitants). S'étendant sur les cinq continents, il comprend des territoires de population blanche, les Dominions, associés à la Grande-Bretagne dans le cadre du Commonwealth (créé en 1926, dans les statuts de l’Angleterre en 1931). 2 - L’empire français L'Empire français s'étend sur 10 millions de km² et ne compte que 70 millions d'habitants. Il n'y a pas de colonie de peuplement, même si l'Algérie comporte une forte minorité de population européenne et est, pour cette raison, divisée en départements et rattachée directement à la métropole. 3 - Les autres empires Les autres empires sont beaucoup plus petits, même si l'Italie a pu étendre son domaine africain : Erythrée, Somalie (1882), Tripolitaine (1911), reste de la Libye en 1920…par la conquête de l'Éthiopie en 1936. Leur importance économique est très inégale, mais le Congo belge ou l'Indonésie néerlandaise ont largement profité à leurs métropoles. L'Exposition coloniale internationale de Vincennes en 1931 constitue l'apogée de cette vision et place, tardivement, les empires au cœur de l'imaginaire des Européens. Premières STMG Histoire 13 Premières STMG Histoire 14 Chapitre II Deux guerres mondiales I - La Première guerre mondiale A – Les grandes phases de la guerre 1 – Les causes a) Une Europe en deux camps b) Un engrenage diplomatique 2 – La guerre de mouvement (1914) 3 – La guerre de positions (1915 – 1917) 4 – Le tournant de 1917 a) Les mutineries b) L’entrée en guerre des Etats-Unis c) Les conséquences de la Révolution russe 5 – Reprise de la guerre de mouvements (1918) B – Une brutalité de masse 1 - La violence des combats 2 - La fatigue des corps et des esprits : 3 – Pour les civils : l’exemple du génocide arménien C – Une guerre totale 1 – Un combat économique 2 – Un combat moral 3 – Un combat politique D – Le bilan de la guerre 1 - La paix des vainqueurs 2 - Une nouvelle Europe, affaiblie a) Un bilan humain et matériel terrible b) D’importants changements de frontières c) Les conséquences sociales Mots importants Armistice : Traité engageant le belligérant à cesser le combat, mais ce n’est pas un traité de paix. Triple entente : Angleterre, France, Russie Triple Alliance : Allemagne, Autriche Hongrie (et théoriquement Italie, qui bascule en 1915 aux côtés de l’Entente) Nationalisme : Mouvement offensif, basé sur la soi-disant supériorité de sa nationalité et des ambitions territoriales Génocide : Extermination systématique d’un peuple en raison de ses origines, race religion… Mutinerie : Refus, dans l’armée, d’obéir aux ordres Poilu : Nom donné aux soldats du front, souvent mal rasés, et valorisant aussi le côté « viril » des combattants. Premières STMG Histoire 15 Propagande : Ensemble d'actions psychologiques influençant la perception des événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader une population et la faire agir et penser d'une manière voulue Tranchées : Fossé permettant au combat la circulation et le tir à couvert. (En cas de guerre de position, les tranchées sont équipées de postes d'observation et de commandement, d'abris et de boyaux les reliant à l'arrière ; elles deviennent alors de véritables positions fortifiées.) Guerre de mouvements : Conflit se déroulant pas une succession d’offensives Guerre de position : Conflit durant lequel les armées sont face à face et lancent des attaques régulières sans obtenir de changement réel. Front/arrière : Les combats armés se déroulent au front, mais les civils de l’arrière participent aussi à la guerre en se mobilisant (production agricole, industrielle, dons d’argent…). Chronologie guerre de 14 - 18: 28 juin 1914 : Assassinat de l'héritier de l'empire austro-hongrois FrançoisFerdinand à Sarajevo Août à décembre 1914 : Guerre de mouvement 3 août 1914 : L'empire allemand (Triple-Alliance) déclare la guerre à la France (Triple-Entente). 6 au 9 septembre 1914 : Bataille de la Marne 1915 – 1918 : Guerre de position 1915 : Génocide des Arméniens Février à décembre 1916 : Bataille de Verdun 27 février 1917 : Révolution à Petrograd. Nicolas II doit abdiquer. 24 au 25 octobre 1917 : Les Bolcheviks menés par Lénine s'emparent du pouvoir en Russie Décembre 1917 : Armistice de Brest Litovsk Avril 1917 : Le président des Etats-Unis W. Wilson déclare la guerre à la Triple-Alliance 1918 : Guerre de mouvement 11 novembre 1918 : Armistice signé à Rethondes 1919 : Traité de Versailles Premières STMG Histoire 16 I - La Première guerre mondiale La 1ere Guerre mondiale, entre 1914 et 1918, est le conflit le plus meurtrier que les Français aient connu, c’est aussi la première guerre totale. A – Les grandes phases de la guerre 1 – Les causes a) Une Europe en deux camps La guerre de 1914 éclate dans une Europe profondément divisée par les rivalités nationalistes et coloniales. Depuis la fin du XIXe, les tensions sont très fortes : la France veut par exemple récupérer l’Alsace Loraine, que l’Allemagne a confisqué à la suite sa victoire en 1870. Un système d’alliances militaires oppose deux camps : – la Triple Alliance (ou Triplice), celle des «empires centraux» : empire allemand, Autriche-Hongrie, et au départ l’Italie. – la Triple Entente : Royaume-Uni, France et Russie. b) Un engrenage diplomatique Dans le sud de l’empire d’Autriche Hongrie, les indépendantistes de Bosnie Herzégovine sont soutenus par la Serbie qui veut récupérer cette région. Lorsqu’à Sarajevo, ces indépendantistes assassinent, le 28 juin 1914, Premières STMG Histoire 17 l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie, cette dernière déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet. Il y a immédiatement un engrenage : la Serbie étant alliée à la Russie, elle-même à la France et à la Grande Bretagne, tandis que l’Autriche Hongrie est alliée à l’Allemagne. Dès le 4 août, à l’exception de l’Italie qui rentrera en guerre en 1915 aux côtés de la France et de la Grande Bretagne, l’Europe est en guerre. Premières STMG Histoire 18 2 – La guerre de mouvement (1914) Dans les pays concernés, la mobilisation s’effectue dans un climat de résignation, mais chaque camp est persuadé de son bon droit et surtout que la guerre sera rapide et victorieuse. Durant l’été 1914, l’Allemagne envahit la Belgique pour attaquer la France par le Nord. Une contre attaque permet de repousser l’invasion et à la fin de l’année, le front se stabilise le long d’une ligne allant la Suisse à la mer du Nord. 3 – La guerre de positions (1915 – 1917) Des deux côtés les armées s’enterrent dans des tranchées d’où elles lancent des attaques continuelles sans grands effets stratégiques mais causant des milliers de morts. Certaines batailles sont particulièrement meurtrières comme les offensives françaises en Champagne et Artois en 1915 : 350 000 morts pour avancer de 4 km. Surtout, de février à novembre 1916 la bataille de Verdun cause 375 000 morts français, 340 000 allemands et la bataille de la Somme en juillet 1916 fait Premières STMG Histoire 19 plus d’un million de morts et de blessés (dont 400 000 britanniques). 4 – Le tournant de 1917 Trois événements modifient en profondeur l’évolution du conflit a) Les mutineries A la suite d’attaques particulièrement inutiles et meurtrières, de nombreux soldats se mutinent notamment dans l’armée française. Un nouveau général en chef, Pétain est nommé. Il est considéré comme le vainqueur de Verdun, et comme un homme soucieux de soulager la vie des soldats. Il interrompt les attaques inutiles. b) L’entrée en guerre des Etats-Unis Au départ, les Etats-Unis ne souhaitaient aucunement rentrer dans la guerre, mais le blocus déclenché par l’Allemagne pour isoler ses adversaires avait entrainé le torpillage de plusieurs navires allant vers l’Angleterre. De plus un plan de l’Allemagne pour aider le Mexique à regagner des territoires américains contre la livraison de marchandises avait été dévoilé. En avril 1917, les USA entrent en guerre. c) Les conséquences de la Révolution russe En octobre 1917, les Bolcheviks dirigés par Lénine prennent le pouvoir en Russie. Ils interrompent immédiatement la guerre et signent un armistice avec l’Allemagne et l’Autriche Hongrie. 5 – Reprise de la guerre de mouvements (1918) Premières STMG Histoire 20 Inquiets de l’entrée en guerre américaine, les Allemands reprennent les offensives contre la France début 1918, mais ils ne parviennent pas à briser la ligne de front. L’arrivée des soldats américains permet de mener des contre offensives qui aboutissent à la demande d’un armistice par l’Allemagne. Celui-ci est signé le 11 novembre 1918 à Rethondes (forêt de Compiègne). B – Une brutalité de masse 1 - La violence des combats L’artillerie est l’arme qui a fait le plus de progrès techniques au début du XXe siècle et provoque les plus grands ravages : les bombardements peuvent durer plusieurs jours d’affilée en période d’offensive, ce sont de véritables «orages d’acier». Ex : 60 millions d’obus sont utilisés pendant la bataille de Verdun (février-juin 1916). 70 % des morts sont dus à l’artillerie. Elle tue surtout les fantassins, ceux qui montent à l’assaut. Des armes nouvelles ou perfectionnées sont utilisées pour le conflit : les canons tirent plus loin des obus plus gros, les mitrailleuses, les gaz de combat, utilisés pour la première fois par les Allemands à Ypres en Belgique en 1915, les grenades, les lance-flammes… Les avions sont encore peu utilisés au début du conflit, et surtout pour des missions de reconnaissance. Toutefois le nombre d’avions de combat augmente à partir de 1917. Les sous-marins sont pour la première fois utilisés avec un impact significatif dans un conflit. Les chars d’assaut sont une innovation qui permet la reprise de la guerre de mouvement en 1917. Près d’un combattant sur 2 a été blessé au moins une fois. Les blessures sont aussi bien physiques (amputations, «gueules cassées»…) que psychologiques (et dans ce cas pas réellement prises en charge à l’époque). Beaucoup de blessés agonisent sur le champ de bataille sans pouvoir être secourus. Plus de 15 % des Allemands et des Français mobilisés sont morts au combat, dont 70 % tués par les bombardements. Un grand nombre de corps ne seront jamais retrouvés, éparpillés par les bombardements. 2 - La fatigue des corps et des esprits : Les soldats ne combattent pas constamment. Les tranchées, d’abord improvisées en 1914, sont ensuite organisées en un vaste réseau défensif qu’il faut créer, entretenir et réparer quand les bombardements en détruisent des parties. Plusieurs lignes de tranchées sont reliées entre elles par des boyaux ; la première ligne est protégée par des barbelés ; des abris sont creusés. Les conditions sont éprouvantes : manque total d’hygiène, froid et humidité à la mauvaise saison, boue qui rend les déplacements fatigants. Premières STMG Histoire 21 La prolifération des puces et des rats gêne le repos, abîme les rations alimentaires ; ainsi que les ordures, voire les morceaux de cadavres, que les bombardements font ressurgir de terre. La contrainte de la discipline militaire est extrêmement sévère : refuser de combattre, déserter, s’automutiler pour échapper à la mobilisation sont sanctionnés du passage devant un tribunal militaire, et souvent condamnés de mort. Premières STMG Histoire 22 3 – Pour les civils : l’exemple du génocide arménien Les Arméniens sont une minorité chrétienne présente dans l’Empire ottoman. Ils sont persécutés dès le XIXe siècle en raison de leur religion et de leur aspiration à l’autonomie. Dès leur première défaite face aux Russes en janvier 1915, les Turcs ottomans, qui sont entrés en guerre au côté de l’Allemagne, les accusent de trahison et commencent à désarmer, torturer et massacrer les soldats arméniens. À partir d’avril, des rafles ont lieu dans les villes puis, en mai, les civils, notamment les femmes et les enfants, sont systématiquement déportés dans les zones désertiques. Beaucoup meurent en route en raison des massacres et de l’absence de vivres. Le bilan humain est extrêmement lourd : 1 500 0 00 mo r t s : plus de la moitié de cette population a péri. On parle d’un génocide puisque ce massacre a été soigneusement préparé par l’État ottoman en vue de supprimer cette population. C – Une guerre totale 1 – Un combat économique Tous les Hommes et toutes les ressources des pays sont engagés et mobilisés pour obtenir la victoire. Dans tous les pays se met en place une économie dirigée, sous le contrôle de l'État; des ministères de l'armement apparaissent partout, qui utilisent largement les fonds tirés des emprunts Premières STMG Histoire 23 nationaux afin de produire les matériels nécessaires aux combattants et de financer la recherche pour des armes nouvelles (tanks, gaz, lance flamme…). S’y ajoute la réquisition des ressources agricoles ou humaines des colonies. Pour la France, près de 600 000 « coloniaux » sont enrôlés dans l'armée (tirailleurs sénégalais, marocains ou indochinois) et 230 000 remplacent les ouvriers partis au front. Les femmes remplacent progressivement les hommes à mesure que ces derniers partent au front, et occupent des fonctions de production importantes (notamment dans l'armement). Les civils sont aussi appelés à financer la guerre : ils souscrivent aux nombreux emprunts levés par les gouvernements. L’économie est aussi une arme de guerre par l’établissement d’un blocus maritime contre les empires centraux, auquel l’Allemagne réplique par la guerre sous-marine contre les navires de commerce britanniques. 2 – Un combat moral On mobilise les moyens d’information (surtout les journaux) qui véhiculent la propagande officielle pour rassurer les Français de l’arrière sur la vie au front. C’est le « bourrage de crânes » qui doit entretenir la haine de l'ennemi et la foi dans la victoire. 3 – Un combat politique Dans les pays en guerre les partis politiques et les syndicats interrompent leurs oppositions pour travailler ensemble à la victoire : on parle d’ « Union sacrée ». D – Le bilan de la guerre Premières STMG Histoire 24 1 - La paix des vainqueurs Après la guerre les pays vainqueurs organisent une conférence de paix à Paris de janvier 1919 à août 1920. Seuls les représentants des pays vainqueurs y participent. Les traités modifient la carte de l'Europe. Le traité de Versailles (28 juin 1919) voit la création de la SDN, voulue par le président américain Wilson, l'Allemagne perd 15 % de son territoire et ses colonies. La France gagne l'Alsace -Lorraine et le couloir de Dantzig est détaché au profit de la nouvelle Pologne. L’armée allemande est limitée à 100 000 soldats. Enfin, l'article 231 du traité établit la responsabilité allemande dans le déclenchement du conflit et prévoit des réparations dont le montant sera de 135 milliards de marks or dont 52 % pour la France sans compter le charbon de le Sarre pour 15 ans et la cession de tous les brevets. Le traité de Saint germain en Laye (10 octobre 1919) : L’Autriche-Hongrie disparaît, et ses anciens territoires forment désormais tout ou partie de sept États, dont trois nouveaux: la Pologne, la Tchécoslovaquie, la future Yougoslavie. L’Italie obtient le Trentin et Trieste, mais se voit refuser la Dalmatie. Par le traité de Sèvres (août 1920), la Turquie est privée de ses possessions arabes qui sont confiées à l'Angleterre et à la France. 2 - Une nouvelle Europe, affaiblie a) Un bilan humain et matériel terrible Alors qu’elle dominait le monde jusqu’en 1914, l’Europe est affaiblie : 10 millions de morts au total (1,4 million de morts en France laissant 700 000 veuves, 800 000 orphelins, quasiment toutes les familles ont perdu quelqu’un), 6 millions d’invalides (2,8 millions de blessés, 300 000 mutilés français de guerre). S’y ajoute une épidémie de grippe (« grippe espagnole ») qui fait 2 millions de morts en 1918-1919 Un désastre matériel et financier : Les régions touchées par les combats sont complètement détruites ; ex : 220 000 maisons détruites, 2 millions d’ha cultivés hors d’usage Ce sont désormais les États-Unis qui dominent le monde : ils ont permis la victoire de l’Entente et sont beaucoup moins touchés par la guerre. La violence extrême du conflit marque profondément les Hommes du XXe siècle. Le traumatisme reste profond, d’autant que les « gueules cassées » sont là pour rappeler les horreurs de la guerre. Premières STMG Histoire 25 Otto Dix Les joueurs de skat b) D’importants changements de frontières La guerre a d’abord eu comme conséquence la disparition des Empires allemand, autrichien et russe, ce qui donne naissance à de nouveaux pays : - Pologne - Tchécoslovaquie - Yougoslavie - la Finlande et les pays baltes : Estonie, Lettonie, Lituanie c) Les conséquences sociales Les divorces sont nombreux dans les premières années d’après guerre. Les anciens combattants se regroupent dans des associations, pour défendre leurs droits (pensions d’invalidité etc…) et militent pour que cette guerre soit vraiment la « der des ders ». Les années 20 sont aussi celles des années folles : dans les villes, les cabarets se multiplient, où danse et où on commence à écouter du jazz venu des EtatsUnis. Premières STMG Histoire 26 EXERCICES 1 – Les lettres des soldats Parole de poilus, Les documents ci-dessous sont des lettres ou des témoignages personnels écrits dans des carnets par des combattants français de la 1ère GM. Extrait de carnet : La mobilisation Dimanche 2 août Premier jour de la mobilisation générale. Hier matin j'ai pris la résolution d'agir en Français. Je rendais mes cartons à la Musique, quand je me suis retourné machinalement sur la ville, la cathédrale vivait, et elle disait: « Je suis belle de tout mon passé. Je suis la Gloire, je suis la Foi, je suis la France. Mes enfants qui m'ont donné la Vie, je les aime et je les garde. » Et les tours semblaient s'élever vers le ciel, soutenues seulement par un invisible aimant. Et Meyer me dit: « Vois-tu des boulets dans la cathédrale ? » J'ai été à l'infirmerie, Je serai du service armé et si on touche à la France, je me battrai. Toute la soirée, des mères, des femmes sont venues à la grille. Les malheureuses ! Beaucoup pleuraient, mais beaucoup étaient fortes. Maman sera forte, ma petite mère chérie, qui est bien française, elle aussi ! J'ai reçu sa lettre ce matin, dimanche. Ici, je te confie un secret, carnet, elle contenait cette lettre, une lettre d'une jeune fille qui aurait peut-être pu remplacer Thérèse un jour. Si je pars et si je meurs, je prie ma petite mère de lui dire combien j'ai été sensible à sa lettre de Villers, combien je l'ai appréciée dans sa droiture, dans son courage, dans sa grâce; combien je la remercie des bonnes paroles que j'ai vraiment senties être d'une amie. Je suis sorti ce matin prendre du linge, poser mon violoncelle chez Barette. J'ai écrit à petite mère. Je ne peux pas écrire à tous, mais je pense pourtant à tous nos amis. Maurice Maréchal (célèbre musicien, Maurice Maréchal a survécu à la guerre. Il avait 24 ans en 1914) Questions : Q1 : Quels sentiments animent les jeunes Français et les mères au moment de la mobilisation générale ? Q2 : Comment Maurice prépare-t-il son départ ? A qui pense-t-il ? Que nous montre son attitude vis-à-vis du départ des combattants ? Premières STMG Histoire 27 Texte 2. Lettre d’un combattant : Le 1er combat. Mercredi 5 mai 1915 Chérie, Voilà le baptême du feu, c'est chose tout à fait agréable, tu peux le croire, mais je préférerais être bien loin d'ici plutôt que de vivre dans un vacarme pareil. C'est un véritable enfer. L'air est sillonné d'obus, on n'en a pas peur pourtant: nous arrivons dans un petit village où se fait le ravitaillement; là, on trouve dans des casemates enfoncées dans la terre les gros canons de 155; il faudrait que tu les entendes cracher, ceux-là; ils sont à cinq kilomètres des lignes (…). On sort du village à l'abri d'une petite crête, là commencent les boyaux de communication; ce sont de grands fossés de 1 mètre de large et de deux mètres de profondeur; nous faisons trois kilomètres dans ces fossés, après on arrive aux tranchées qui sont assez confortables. De temps en temps, on entend siffler quelques balles, les Boches nous envoient quelques bombes peu redoutables; nous sommes à deux cents mètres des Boches, ils ne sont pas trop méchants. Je me suis promené à huit cents mètres sur une route, à peine si j'en ai entendu deux siffler; nous avons affaire à des Bavarois qui doivent en avoir assez de la guerre, ça va changer d'ici quelques jours. Nous faisons des préparatifs formidables en vue des prochaines attaques. Que se passera-t-il alors, je n'en sais rien, mais ce sera terrible car à tout ce que nous faisons nous prévoyons une chaude affaire. J'ai le cœur gros mais j'attends toujours confiant; nous prévoyons le coup prévu avant dimanche. Si tu n'avais pas de mes nouvelles après ce jour, c'est qu'il me sera arrivé quelque chose, d'ailleurs tu en seras avertie par un de mes camarades. Il ne faut pas se le dissimuler, nous sommes en danger et on peut prévoir la catastrophe; sois toujours confiante malgré cela parce que tous n'y restent pas. Alphonse (Neuf jours après avoir écrit cette lettre, Alphonse fut tué par un obus.) Questions : Q1 : Quels sens pouvez-vous donnez à la phrase soulignée ? Q2 : Utilisez le texte pour décrire l’univers du soldat lorsqu’il est au front. Q3 : Dans quel état d’esprit l’auteur de la lettre est-il ? Premières STMG Histoire 28 Les offensives : Ces trois lettres furent écrites par des soldats qui participèrent aux grandes offensives françaises de 1915 en Champagne et en Artois puis à celle allemande de Verdun en 1916. 1ère lettre : « Le 26 juillet 1915 J'ai vu de beaux spectacles! D'abord les tranchées de Boches défoncées par notre artillerie malgré le ciment et les centaines de sacs de terre empilés les uns audessus des autres; ça c'est intéressant. Mais ce qui l'est moins, ce sont les cadavres à moitié enterrés montrant, qui un pied, qui une tête; d'autres, enterrés, sont découverts en creusant les boyaux. Que c'est intéressant la guerre! On peut être fier de la civilisation! Pierre RULLIER » 2ème lettre : « Juillet 1915 L'attaque du 9 a coûté (c'est le chiffre donné par les officiers) quatrevingt-cinq mille hommes et un milliard cinq cents millions de francs en munitions. Et à ce prix, on a gagné quatre kilomètres pour retrouver devant soi d'autres tranchées et d'autres redoutes. Si nous voulons prolonger la guerre, il faudra renoncer à ces offensives partielles et coûteuses, et reprendre l'immobilité de cet hiver. Je crois que dans l'état de fatigue où sont les deux infanteries, c'est celle qui attaquera la première qui sera la première par terre. En effet, partout on se heurte aux machines. Ce n'est pas homme contre homme qu'on lutte, c'est homme contre machine. Un tir de barrage aux gaz asphyxiants et douze mitrailleuses, en voilà assez pour anéantir le régiment qui attaque. C'est comme cela qu'avec des effectifs réduits les Boches nous tiennent, somme toute, en échec. Car enfin nous n'obtenons pas le résultat désiré, qui est de percer. On enlève une, deux, trois tranchées, et on en trouve autant derrière. Michel LANSON » 3ème lettre : « Verdun, le 15 juillet 1916, 4 heures, soir. Je suis encore vivant et en bonne santé, pas même blessé alors que tous mes camarades sont tombés ou blessés aux mains des Boches, qui nous ont fait souffrir mille horreurs, liquides enflammés, gaz asphyxiant, attaques… Premières STMG Histoire 29 Je suis redescendu de première ligne. Je ne suis qu’un bloc de boue (...). J’ai eu soif, j’ai connu l’horreur de l’attente de la mort sous un tir de barrage inouï. Je tombe de fatigue…je vais me coucher, au repos dans un village à l’arrière où cela cogne cependant, voilà dix nuits que je passe en première ligne. Demain, les autos emmènent le reste de mon régiment pour le reformer à l’arrière, je ne sais encore où (..). J’ai sommeil, je suis plein de poux, je pue la charogne des macchabées. Je vous écrirai dès que je vais pouvoir. J’espère que le gros coup pour nous a été donné. Bonne santé et vous embrasse bien affectueusement. Georges. » Georges Gallois a survécu à la 1ère GM mais est mort lors d’un bombardement durant la 2de GM. Question : Q1 : Relevez le vocabulaire propre à la première guerre mondiale (« argot de tranchée »). Q2 : Quelles armes sont omniprésentes dans les lettres des soldats ? Que pouvez-vous conclure sur la forme de la guerre ? Q3 : Quelles sont les difficultés de la vie quotidienne dans les tranchées les lettres mettent-elles en évidence ? Q4 : Montrez que la mort est omniprésente dans l’esprit des combattants et que survivre est une question de chance. Premières STMG Histoire 30 II – La montée des totalitarismes en Europe dans l’entre deux guerres A – De la Russie tsariste à l’URSS stalinienne 1 - La révolution d’octobre 1917 et ses conséquences 2 – Le totalitarisme stalinien a) Priorité à l’industrie lourde b) Terroriser B - En Italie : le fascisme 1– Les causes de la montée du fascisme a) Une crise sociale b) la victoire mutilée c) Naissance et essor du parti fasciste 2 – La prise de pouvoir a) La « marche sur Rome ». b) L’affaire Matteoti c) Les lois fascistissimes C – En Allemagne : le nazisme 1 – Apparition et développement du nazisme a) Les difficultés de la République de Weimar b) Le succès d’Hitler et du nazisme c) L’entrée au gouvernement 2 - La mise en place rapide de la dictature en Allemagne a) L’incendie du Reichstag b) Suppression des partis et des syndicats c) Les lois de Nuremberg et la nuit de cristal D – Les mécanismes du pouvoir totalitaire 1 - Le culte du chef 2 - Le parti unique et l’Etat 3 - Le contrôle total de la population 4 - Le poids de la terreur Totalitarisme : Le totalitarisme est une forme de dictature dans laquelle l’Etat contrôle tout à la fois la politique, l’économie, la culture, la société Fascisme : Idéologie révolutionnaire consistant à renverser le système bourgeois pour établir une société dominée par un guide unique. Bolcheviks : Mouvement révolutionnaire russe inspiré du marxisme, dirigé par Lénine Prolétariat : Ceux qui n’ont que leur bras comme richesse République de Weimar : Système politique allemand qui nait en novembre 1918 et disparait en 1933 lorsqu’Hitler arrive au pouvoir. NSDAP : Parti national socialiste des travailleurs allemands : nom du parti nazi Premières STMG Histoire 31 Nuit des longs couteaux : Exécution des principaux chefs de la SA en Allemagne du 29 au 20 juin 1934 Lebensraum : Espace vital revendiqué par Hitler Lois de Nuremberg : en 1935, série de loi antisémites Nuit de cristal : Le 9 novembre 1938, les quartiers juifs des villes allemandes sont attaquées, les populations battues et les bâtiments détruits (notamment les synagogues), à la suite de l’assassinat par un juif polonais à Paris, de Von Rath, un diplomate allemand. Marque le début de la répression brutale contre les juifs. Premières STMG Histoire 32 II – La montée des totalitarismes en Europe dans l’entre deux guerres A – De la Russie tsariste à l’URSS stalinienne 1 - La révolution d’octobre 1917 et ses conséquences Début 1917, les difficultés de l'économie paralysée par la guerre, la hausse des prix, le chômage et la faim se font sentir dans les villes mal ravitaillées: la multiplication des manifestations conduit le tsar à envoyer l'armée pour réprimer les émeutes. Mais les soldats passent dans le camp des insurgés, et le tsar doit abdiquer peu après (2 mars). Le gouvernement provisoire de Kerensky, entend poursuivre la guerre, ce qui le rend très impopulaire. Bientôt, le dirigeant bolchevique Lénine, tente d'exploiter la situation. Le 25 octobre, il lance ses partisans à l'assaut du Palais d'hiver, siège du Gouvernement. Les bolcheviks prennent le pouvoir, éliminant leurs opposants. La guerre civile dure trois ans et fait 10 millions de morts. En 1921, les bolcheviks sont maîtres de la Russie. L’URSS est fondée en 1922, tandis que le pouvoir est de plus en plus autoritaire au nom de la «dictature du prolétariat». Lénine meurt en 1924. Trotski et Staline se disputent sa succession. Ce dernier, en manœuvrant habilement les membres du bureau politique, parvient à faire exiler Trotski, qu’il fait assassiner en 1940. En 1929, Staline dispose de tous les pouvoirs. 2 – Le totalitarisme stalinien a) Priorité à l’industrie lourde Staline décide de planifier l’économie (plans quinquennaux préparés par le Gosplan,) et de collectiviser les campagnes. Il confisque les terres des paysans, regroupés dans des coopératives agricoles, les kolkhozes. 4 millions de paysans riches (les « koulaks ») sont déportés dans des camps de travail en Sibérie ou tués. Dans l’industrie, l’Etat lance des défis aux ouvriers en prenant comme modèle le mineur Stakhanov capable de réaliser en une journée 14 fois la norme (il est en fait assisté par d’autres ouvriers) : c’est le stakhanovisme. b) Terroriser Une nouvelle police politique, le N.K.V.D., est instituée, dont le Goulag est l’une des branches. De 1936 à 1938 ont lieu les grands procès de Moscou qui éliminent tous les anciens chefs bolcheviks opposés ou non aux méthodes de Staline. Ce sont les « grandes purges ». Cela a le double avantage de fournir une main d’œuvre gratuite au Goulag, et de remplacer les cadres par un personnel, peut être pas très compétent, mais d’une dévotion totale à Staline. Premières STMG Histoire 33 Les grévistes peuvent être fusillés, ou les ouvriers qui ne remplissent pas la norme (exigeant parfois 17 à 18 heures de travail /jour) peuvent être fusillés. Pendant le « règne » de Staline, 3,7 millions de personnes furent condamnées pour des crimes « contre-révolutionnaires », dont 600 000 à mort, 2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail. Le haut encadrement de l'Armée rouge ne fut pas épargné, et subit une épuration qui devait affaiblir l'URSS pendant le début de la Seconde guerre mondiale. c) Séduire Les jeunes doivent adhérer au Komsomol (jeunesse communiste). La propagande célèbre partout la gloire de Staline, « Petit Père des Peuples ». Ecrivains et artistes doivent obéir, sous peine d’être éliminés. C’est le culte de la personnalité, que l’on rencontre dans tous les régimes totalitaires. B - En Italie : le fascisme 1 – Les causes de la montée du fascisme a) Une crise sociale A la fin de la première guerre, les difficultés de la reconversion économique, présentes dans toute l'Europe, débouchent en Italie sur une crise sociale profonde qui ébranle les institutions politiques. La société italienne en Premières STMG Histoire 34 est particulièrement affectée. Les ouvriers, appauvris, organisent de grandes grèves qui culminent en 1920 avec le mouvement d'occupation des usines par les salariés. b) la victoire mutilée En outre, le thème de la « victoire mutilée », développé par les nationalistes, trouve un écho favorable dans l'opinion. Les Italiens obtiennent la frontière qu'ils souhaitaient au Nord mais ils se voient refuser la Dalmatie au nom du principe des nationalités mais aussi la ville de Fiume, pourtant peuplée d'Italiens. c) Naissance et essor du parti fasciste Anciens combattants, nationalistes, couches sociales se sentant menacées par la crise de 1919 se retrouvent dans un mécontentement qui n'exclut pas la violence. En mars 1919, Benito Mussolini provoque à Milan une réunion plutôt composite de nationalistes de droite et de gens de l'ultra gauche. Premières STMG Histoire 35 Cette réunion aboutit, le 23 mars 1919, à la création des « Fasci italiani di combattimento », dont le programme est à la fois antiparlementaire et anticapitaliste. Le mot fascio (faisceau), visant à unifier des mouvements bien divers, passe dans le vocabulaire politique courant. D’abord révolutionnaire, le parti fasciste comprend son intérêt de se rapprocher de la bourgeoisie qui le finance pour lutter contre les communistes et réprimer les grèves. Les fascistes, organisés en « squadre » (escadrons), font régner une terreur contre révolutionnaire dans les campagnes et se présentent comme des remparts forts ambigus de l'ordre. 2 – La prise de pouvoir a) La « marche sur Rome ». Durant le mois d'octobre 1922, les fascistes préparent une marche sur Rome destinée à la prise du pouvoir. Le 28 octobre, les squadristes, mal organisés, médiocrement armés, se présentent devant la capitale. Sur les conseils des militaires, des milieux industriels et de certains libéraux, le 30 octobre 1922, le roi Victor Emmanuel III nomme Mussolini président du Conseil en espérant le contrôler et le dominer. b) L’affaire Matteoti Lorsque le député socialiste Matteotti, qui avait promis de donner des preuves du trucage des élections au profit des facistes disparait en 1924, les députés d'opposition refusent de participer aux débats tant que la lumière n'est pas faite sur cet enlèvement, qui est en réalité un assassinat. Premières STMG Histoire 36 Caricature du journal clandestin « Il becco giallo » méttant en cause Mussolini dans l’assassinat du député socialiste Giacomo Matteotti en 1924 par les fascistes. Mussolini réagit durement aux critiques suscitées par l'affaire Matteotti. Il annonce devant l’assemblée qu’il en est effectivement responsable et qu’à partir de cet instant tous ses opposants subiront le même sort. c) Les lois fascistissimes Durant deux ans, les fascistes font régner la violence dans le pays. Les syndicats sont étroitement contrôlés, la presse est soumise à des mesures de censure, de suspension. A la fin clé l'année 1925 et en 1926, une série de lois institutionnalise ce qui n'était jusque-là qu'une pratique. Le fascisme émet la prétention d'être désormais l'unique expression de l'État italien. La loi du 24 décembre 1925, donne à Mussolini la totalité du pouvoir exécutif. En novembre 1926 une série de lois, dites de défense de l'État et qualifiées de « fascistissimes » instaurent définitivement une dictature : création du délit d'opinion, dissolution des partis politiques, suppression de journaux d'opposition. Le mandat des députés de l'opposition est aboli. Sous le contrôle de l'O.V.R.A., police politique, les arrestations d'opposants politiques, spécialement communistes, entraînent l'exil de nombreux antifascistes. C – En Allemagne : le nazisme 1 – Apparition et développement du nazisme Premières STMG Histoire 37 a) Les difficultés de la République de Weimar La défaite allemande provoque l’abdication du kaiser Guillaume II qui refuse d’assumer la signature de l’armistice et l’installation de la République de Weimar (1918-1933), vite impopulaire : Elle accepte le Traité de Versailles, qui humilie le pays. Or, selon la rumeur, ce sont les socialistes et les juifs qui sont responsables de la défaite et non l’armée allemande. b) Le succès d’Hitler et du nazisme Le parti national-socialiste (ou nazi) créé en 1919 profite du mécontentement croissant de nombreux Allemands du à la crise. Hitler en prend vite la tête. Emprisonné pour une tentative de coup d’Etat en 1923, il écrit « Mein Kampf » (Mon Combat), dans lequel il expose son programme : - réaliser une Grande Allemagne, le IIIème Reich, qui rassemble toutes les populations de langue allemande, c'est à dire l'Allemagne, l'Autriche, les Sudètes, l'Alsace et Dantzig. A cela doivent s’ajouter des conquêtes destinées à constituer un espace vital, dont les races inférieures (Slaves) seront réduites en esclavage. - n'accorder la nationalité allemande qu'aux habitants de sang allemand, c'est à dire de race aryenne, supérieure à toutes les autres. Pour les Nazis, la race est donc le fondement de la nation. Par conséquent, les juifs, responsables de « souiller » les races supérieures, doivent en être exclus. Le parti N.S. est donc un parti raciste et antisémite. - Dans le domaine social, il prévoit des mesures en faveur des catégories populaires. c) L’entrée au gouvernement Le pays est très touché par les répercussions de la crise américaine de 1929. Le Parti N.S connaît alors une envolée électorale; en 1932 tandis que 50 à 60% de la population active est touchée par le chômage, il devient le premier parti d'Allemagne avec plus de 30% des voix et 1 million de membres. Les sections d’assaut ou « S.A. » et la garde personnelle de Hitler, les « S.S. » sèment la terreur en attaquant les bureaux des syndicats, des journaux communistes et socialistes…Cela séduit les milieux financiers et une partie de la classe politique avant tout inquiets du danger « rouge ». Par peur des communistes qui progressent aux élections, la droite et le centre (le Zentrum de Von Papen), soutenus par les milieux d’affaires (Krupp, Siemens…) décident de passer une alliance avec Hitler: le 30 janvier 1933 le président Hindenburg le nomme chancelier (premier ministre), sur les conseils de certains partis, persuadés qu’une fois le communisme éliminé, Hitler sera facile à manipuler. 2 - La mise en place rapide de la dictature en Allemagne a) L’incendie du Reichstag Hitler va accroître progressivement ses pouvoirs et éliminer les autres partis les uns après les autres. Principales étapes: Premières STMG Histoire 38 Dès le 1er février Hitler fait dissoudre le reichstag et appelle à des élections pour le 5 mars. Mais le 27 février, c’est l’incendie du reichstag. Le Parti communiste est interdit après avoir été accusé d'avoir provoqué l'incendie. Dans le même temps, un décret suspend les libertés individuelles. b) Suppression des partis et des syndicats En mars, après les élections, malgré l’interdiction du parti communiste, le parti nazi ne reçoit que 44 % des suffrages. Mais Hitler réclame les pleins pouvoirs pour 4 ans à l’assemblée : il les obtient par la menace avec 441 voix contre 92. En juin, le seul parti autorisé est le Parti N.S et les syndicats sont interdits. Des autodafés sont organisés pour brûler les livres interdits. Un autodafé Les opposants commencent à être internés dans des camps de concentration. Pour resserrer ses liens avec les industriels, Hitler fait assassiner les chefs des S.A le 30 juin 1934 durant la nuit des "long couteaux", car ceux-ci exigeaient des mesures contre les monopoles et favorables aux ouvriers. La Gestapo, la police secrète qui dépend de la SS traquent les opposants. Certains sont envoyés dans des camps de concentration c) Les lois de Nuremberg et la nuit de cristal L'antisémitisme au fil des années augmente d'intensité. Jusqu'en 1939, l'objectif des nazis est de persécuter les juifs pour les pousser à quitter l'Allemagne. Dès 1933, ils sont exclus de l'administration, puis de certaines professions (médecins....) et mêmes de certains spectacles (cinéma, concerts.....). En 1935, les lois de Nuremberg interdisent en particulier les mariages et les relations sexuelles entre juifs et aryens. Enfin : 9- 10 novembre 1938, la "nuit de cristal" inaugure une politique de terreur et de confiscations des biens des juifs. En janvier 1941, Hitler décidera l'extermination de toute la population juive d'Europe. Premières STMG Histoire 39 D – Les mécanismes du pouvoir totalitaire 1 - Le culte du chef Les dictateurs sont présentés comme des individus extraordinaires et font l’objet d’un véritable culte. Les portraits et les statues de Staline insistent sur sa bienveillance. Les journalistes et les poètes parlent de lui comme d’une divinité. Mussolini prend les traits d'un personnage surhumain. Il est infaillible et sait tout faire. Mussolini par Ambrosi Premières STMG Histoire 40 Hitler est présenté comme le seul homme capable de sauver l’Allemagne et son peuple 2 - Le parti unique et l’Etat Dans les trois cas, obtenir un poste à responsabilités exige de posséder la carte du parti. Ainsi, tout le personnel doit sa nomination et sa position au chef de l’Etat lui-même et doit lui être totalement dévoué. 3 - Le contrôle total de la population Les partis communistes, fascistes et nazis encadrent la population, de l’école à l’usine. Les jeunes gens sont enrôlés dans des structures spécialisées : comme les Komsomols en URSS, les fils de la Louve en Italie, ou la Hitlerjugend en Allemagne. Les jeunesses fascistes Premières STMG Histoire 41 Les jeunesses hitlériennes Les ouvriers sont placés sous la surveillance du parti : le portrait de Staline est dans toutes les usines. En Allemagne, les syndicats sont remplacés par le Deutsche Arbeitsfront (Front allemand du Travail). Les loisirs ne doivent pas non plus échapper aux autorités. La radio, les actualités, les films, les affiches géantes, diffusent une propagande intensive. Les manuels scolaires sont révisés, les bibliothèques épurées et l’information est censurée (autodafés en Allemagne). Premières STMG Histoire 42 Un exercice de mathématique nazi « Un aliéné coûte quotidiennement 4 marks, un invalide 5,5 marks, un criminel 3 marks. Dans beaucoup de cas, un fonctionnaire ne touche que 4 marks, un employé 3,65 marks, un apprenti 2 marks. 1) Faites un graphique avec ces chiffres. 2) D’après des estimations prudentes, il y a en Allemagne environ 300.000 aliénés et épileptiques dans les asiles. Calculez combien coûtent annuellement ces 300.000 aliénés et épileptiques. 3) Combien de prêts aux jeunes ménages à 1000 marks pourrait- on faire si cet argent pouvait être économisé ?» Un jeu nazi La règle de “Juden Raus” est simple. Un plateau de bois représente six rues d’une ville standard, bordées de commerces en tout genre tenus par des juifs. Le joueur -un Aryen forcément -est doté d’un petit personnage, qui va se déplacer, au fil du lancer de dés, dans cet espace, avec comme objectif d’atterrir dans une de ces boutiques. Il s’agit de faire prisonnier son propriétaire - représenté par un Premières STMG Histoire 43 cône grimaçant -, et de le ramener ensuite dans un “camp” «Chassez six juifs et vous aurez gagné», explique le mode d’emploi 4 - Le poids de la terreur Les populations sont terrorisées par le NKVD en URSS, l’OVRA en Italie et la Gestapo en Allemagne. En URSS, ce sont des ennemis de classe, persécutés au nom de la lutte des classes (la dékoulakisation par exemple). En Allemagne, ce sont les ennemis du Volk, qui mettent en péril la race aryenne. Les persécutions antisémites aboutissent, en 1935, aux lois de Nuremberg : impossibilité d’exercer de nombreuses professions, perte de la citoyenneté allemande, port de l'étoile jaune, exclusion des lieux publics. A partir de 1938, le régime s'engage dans une politique d’extermination qui aboutit, pendant la guerre, à la solution finale. Cette extermination systématique au nom de la race est une caractéristique spécifique du nazisme, que l’on ne retrouve ni en URSS - même si le régime connaît des poussées d’antisémitisme - ni en Italie, malgré l’adoption d’une législation antisémite (Mussolini s’aligne sur la politique raciste d’Hitler à partir de 1938). Les systèmes concentrationnaires soviétique et nazi sont également différents. Le Goulag, malgré les conditions de vie déplorables des détenus, le travail forcé et les exécutions sommaires, ne présente pas de chambres à gaz ou de fours crématoires comme dans les camps d’extermination nazis. En Italie, les opposants sont plutôt envoyés en exil dans les provinces pauvres du Sud (on les appelle les «confinati»). Premières STMG Histoire 44 III - LA SECONDE GUERRE MONDIALE A – Les grandes phases de la guerre 1 – Les victoires de l’Axe a) Les débuts de l’expansion nazie * L’Anschluss (mars 1938) * Les Sudètes et la Conférence de Munich (septembre 1938) * La Pologne et le pacte germano soviétique b) Les offensives victorieuses de l’Axe (1939 – 1942) * La blitzkrieg * Débuts de la guerre du Pacifiques (7 décembre 1941) 2 – 1942 – 1943 : le tournant de la guerre * Le « Victory Program * La maîtrise de la Méditerranée (octobre et novembre 1942) * La contre offensive soviétique (février et juillet 1943) 3 - La victoire des alliés a) Les débarquements en Europe b) La capitulation allemande (8 mai 1945) c) La fin de la guerre du Pacifique (2 septembre 1945) B - Une guerre d’anéantissement 1 – Des millions de victimes civiles 2 – L’extermination des Juifs et des Tziganes a) Des persécutions à l’extermination b) La solution finale C – Le bilan de la guerre 1 - Le conflit le plus meurtrier de l’histoire 2 – Des destructions matérielles gigantesques : 3 – Un monde nouveau Mots importants Blitzkrieg : Stratégie de « guerre éclair » combinant les chars et l’aviation. Blitz : bombardement des villes britanniques Anschluss : Annexion de l’Autriche en 1938 Solution finale : plan adopté par les nazis pour l’extermination totale des Juifs d’Europe Einsatzgruppen : unités qui se livrent à des massacres de Juifs, dans les territoires conquis par l’Allemagne nazie, à l’arrière du front de l’Est. Camps de concentration : à l’origine ce sont des prisons qui peu à peu deviennent des lieux de mort lente par le travail et les privations. Camps d’extermination : apparus en 1942 ils sont destinés à la destruction systématique de façon industrielle. Premières STMG Histoire 45 1er septembre 1939 L'armée allemande entre en Pologne. Français et Britanniques mobilisent le lendemain et déclarent la guerre à l'Allemagne le 3. 10 juin 1940: L’Italie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne 14 juin : Les Allemands entrent dans Paris 17 juin 1940 : le maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, demande l'armistice. Le lendemain, depuis Londres, le général de Gaulle lance à la B.B.C. un appel à poursuivre la guerre. 22 juin 1941 Déclenchement de l'opération Barbarossa : Hitler envahit l'Union soviétique. 7 décembre 1941 Attaque aéronavale japonaise contre la flotte américaine du Pacifique, basée à Pearl Harbor, dans les îles Hawaii. Les États-Unis entrent en guerre contre le Japon (8 décembre) et l'Allemagne (11 décembre). 20 janvier 1942 Conférence de Wannsee, qui fixe le programme nazi d'extermination des Juifs d'Europe, la « solution finale ». 23 octobre 1942 Déclenchement d'une contre-offensive britannique victorieuse à El-Alamein, à l'ouest d'Alexandrie. L'Afrika Korps de Rommel est mis en déroute. 8 novembre 1942 : Les Anglo-Américains débarquent au Maroc et en Algérie (opération Torch). 2 février 1943 Capitulation allemande à Stalingrad, sur la Volga. L'avance germanique à l'Est est définitivement stoppée. 10 juillet 1943 Débarquement allié en Sicile, qui entraîne la chute de Mussolini (25 juillet). Le nouveau dirigeant italien, le maréchal Badoglio, entame les négociations avec les Alliés. 6 juin 1944 Débarquement allié en Normandie (opération Overlord). Le front de l'Ouest est ouvert. 15 août 1944 : Débarquement allié en Provence 4-11 février 1945 Conférence à Yalta entre Staline, Roosevelt et Churchill : les futures frontières orientales de la Pologne et le principe des zones d'occupation en Allemagne sont adoptés. L'Union soviétique s'engage à déclarer la guerre au Japon dans les trois mois. 8 mai 1945 Capitulation sans condition du IIIe Reich à Berlin, quelques jours après la prise de la ville. 6 août 1945 Explosion d'une bombe atomique américaine à Hiroshima, suivie d'une seconde à Nagasaki le 9. Entre-temps, l'U.R.S.S. est entrée en guerre contre le Japon (8 août). 2 septembre 1945 Signature de la capitulation sans condition de l'Empire nippon : la Seconde Guerre mondiale est terminée. Premières STMG Histoire 46 III - LA SECONDE GUERRE MONDIALE La crise économique, l’idéologie des Etats totalitaires, l’Allemagne en tête, sont parmi les causes de la seconde guerre mondiale. Celle-ci commence en 1939 après une multiplication des tensions dans les années précédentes. Quelles sont les causes de la deuxième guerre mondiale ? Comment expliquer la victoire puis la défaite des troupes de l’Axe ? Pourquoi évoque-t-on une guerre d’anéantissement ? A – Les grandes phases de la guerre 1 – Les victoires de l’Axe a) Les débuts de l’expansion nazie Premières STMG Histoire 47 * L’Anschluss (mars 1938) Parmi les objectifs d’Hitler, le premier est la création d’une grande Allemagne, intégrant tous les territoires de « race » allemande. En mars 1938, l’armée allemande prend le contrôle de l’Autriche. C’est l’ « Anschluss » : rattachement au Reich. * Les Sudètes et la Conférence de Munich (septembre 1938) Au nom du « principe des nationalités », Hitler réclame le rattachement des Sudètes, territoire de Tchécoslovaquie peuplé de germanophones. Face à une opinion largement hostile à une entrée en guerre, les représentants de la France et de l’Angleterre, retrouvent Mussolini et Hitler à Munich (septembre 1938) et, « pour sauver la paix », acceptent les exigences allemandes. * La Pologne et le pacte germano soviétique Dès lors, rien ne semble freiner les ambitions d’Hitler. Il signe un pacte de non agression avec l’URSS en août 1939 qui comprend un accord secret sur le partage de la Pologne et des Etats baltes entre les deux pays. Le 1er septembre 1939, l’Allemagne pénètre en Pologne. La France et l’Angleterre, lui déclarent la guerre le 3 septembre 1939. C’est le début de la seconde guerre mondiale. b) Les offensives victorieuses de l’Axe (1939 – 1942) * La blitzkrieg Les Allemands, utilisant la tactique de la guerre éclair (Blitzkrieg), coordination entre la Panzerdivision (chars) et l’aviation, écrasent le pays (bientôt partagé avec l’URSS) en moins d’un mois sans que les Alliés, entrés officiellement en guerre, ne lui viennent en aide. En avril et mai 1940 c’est au tour du Danemark et de la Norvège d’être envahis par l’armée allemande. Le 10 mai 1940 Hitler lance les attaques à l’Ouest. Les Pays-Bas et la Belgique (neutres) sont rapidement battus. En France, la percée des chars allemands à Sedan, par les Ardennes, rend la situation désespérée. La France signe l’armistice le 22 juin 1940. Pendant l’été 1940 s’engage la Bataille d’Angleterre (bataille aérienne entre la Royal Air Force et la Luftwaffe, bombardements allemands sur Londres) qui consacre la résistance héroïque du peuple britannique et de son premier Premières STMG Histoire 48 ministre Winston Churchill. Hitler déclenche l’opération Barbarossa, le 22 juin 1941 : l’invasion de l’URSS. Dès octobre les soldats allemands sont à 100 km de Moscou. * Débuts de la guerre du Pacifiques (7 décembre 1941) Le Japon, après avoir envahi la Chine et l’Indochine, poursuit sa politique expansionniste en attaquant par surprise la flotte américaine à Pearl Harbor (dans les îles Hawaï), le 7 décembre 1941, provoquant l’entrée en guerre des États-Unis et la mondialisation du conflit. Premières STMG Histoire 49 2 – 1942 – 1943 : le tournant de la guerre * Le « Victory Program Immédiatement, les Etats Unis développent une vaste industrie de guerre : les jeeps, les barges de débarquement, les armes sortent par milliers des chaînes de montage et ravitaillent les alliés. * La maîtrise de la Méditerranée (octobre et novembre 1942) La victoire britannique à El-Alamein en octobre 1942 bloque les possibilités d’accès des Allemands au canal de Suez. Le 8 novembre 1942 les Américains débarquent au Maroc et en Algérie (Opération Torch). * La contre offensive soviétique (février et juillet 1943) Stalingrad par son nom mais aussi en raison de sa position stratégique (sur la route du pétrole du Caucase) doit absolument résister à l’assaut allemand. Staline interdit aux combattants russes de reculer devant l’ennemi. Ceux qui fuient sont fusillés. Soumis à cette résistance, souffrant du froid extrême et de la faim, les Allemands sont finalement encerclés en novembre 1942 et doivent se rendre en février 1943. Les Russes ont perdu plus d’un million d’hommes et plus de 15 000 canons. Les pertes allemandes sont inférieures (500 000 morts). Mais la défaite, Premières STMG Histoire 50 la première contre les Russes, va atteindre fortement le moral de l’armée allemande. C’est le début de la reconquête russe et un tournant de la guerre. 3 - La victoire des alliés a) Les débarquements en Europe En juillet 1943 les troupes anglo-américaines débarquent en Sicile puis en Italie. Mussolini est renversé et en septembre 1943 l'Italie capitule. Le 6 juin 1944 les Alliés débarquent d’abord en Normandie permettant la libération de Paris le 25 août 1944, puis en Provence le 15 août 1944. b) La capitulation allemande (8 mai 1945) A partir de 1943 l'Allemagne est bombardée constamment. Les Alliés parviennent à franchir le Rhin en mars 1945. Sur le front Est, l’armée rouge chasse les Allemands d’Europe centrale et orientale. Elle prend Berlin le 30 avril 1945, jour où Hitler se suicide dans son bunker. Les 7 et 8 mai 1945, à Reims puis à Berlin, les Allemands capitulent. c) La fin de la guerre du Pacifique (2 septembre 1945) Dans le Pacifique, les victoires américaines de Midway (juin 42) et Guadalcanal (déc. 42) permettent de renverser la situation, mais la résistance Japonaise est acharnée et chaque ilot n’est conquis qu’au prix de milliers de morts. Les Américains ne parviennent à soumettre définitivement le Japon qu’avec le lancement de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 (100 000 et 80 000 morts), contraignant l’empereur Hiro-Hito à capituler le 2 septembre. B - Une guerre d’anéantissement Premières STMG Histoire 51 1 – Des millions de victimes civiles La Seconde Guerre mondiale cause plus de 50 millions de morts, soit 5 fois plus que la Première Guerre mondiale. Les victimes civiles sont plus nombreuses que les soldats tués au combat. Les populations civiles ont participé au conflit car la mobilisation de l’économie les a placées au service de l’effort de guerre. Ce conflit a pu alors être présenté comme une guerre d’anéantissement : l’objectif n’est plus seulement de vaincre l’armée de l’adversaire, il s’agit de détruire l’ennemi pour remporter la victoire. Des armes nouvelles sont mises au point : les V1 et V2 sont les tout premiers missiles, utilisés à partir de juin 1944 par l’armée allemande. Dès 1942, les Américains développent le «projet Manhattan», la bombe atomique, utilisée pour la première fois en 1945. Ce conflit a fait plus de victimes civiles que militaires. Les bombardements de villes entières effacent la distinction entre le front et l’arrière : ils visent des objectifs économiques et les civils dans le but de briser les ressources morales et matérielles de l’ennemi, et aussi d’éviter des combats terrestres très coûteux en soldats : le Blitz sur Londres, les destructions des villes de Hambourg, Dresde, Tokyo… A cela s’ajoutent les massacres pour des raisons idéologiques ou politiques. Considérés comme des sous-hommes les Russes prisonniers meurent de faim et de froid dans des camps. Sur 95 000 prisonniers allemands capturés vivants par les Soviétiques à l’issue de la bataille de Stalingrad, seuls 5 000 survivent à la guerre. De même, sur 6 millions de prisonniers de guerre soviétiques capturés vivants par les Allemands au cours de la guerre, plus de la moitié meurent durant leur captivité. Premières STMG Histoire 52 En Chine, les Japonais massacrent près de 300 000 civils à Nankin. Les soviétiques exécutent les intellectuels et les officiers polonais (25 000 à Katyn)… Dans l’Allemagne conquise par l’URSS les viols des femmes sont systématiques. 2 – L’extermination des Juifs et des Tziganes a) Des persécutions à l’extermination Le génocide s’explique par l’idéologie raciste des nazis qui considéraient ces peuples comme des sous races. . L’Allemagne nazie dirigée par Hitler persécutait déjà les Juifs allemands avant la guerre (cf chapitre précédent). Des Juifs d’Allemagne ont d’abord été envoyés dans les camps de concentration, dits de la mort lente. Les ghettos datent de 1940 et sont situés dans la partie polonaise du Grand Reich. Après la conquête de la Pologne, des milliers de Juifs polonais meurent de faim dans les ghettos où ils sont enfermés. L’extermination systématique a réellement commencé en URSS en 1941. Il s’agit alors de liquider les Juifs et les Tziganes qui s’y trouvent. C’est la mission des SS des Einsatzgruppen (groupes d’interventions), aidés par des auxiliaires locaux (Lituaniens, Ukrainiens…), b) La solution finale Les six camps d’extermination ouverts à partir de décembre 1941 sont situés dans la partie polonaise du Grand Reich. Destinés à exterminer d’abord les Juifs des ghettos, ils sont utilisés pour la solution finale décidée en janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee. Des millions de Juifs d’Europe sont alors déportés par trains entiers vers ces camps dirigés par des S.S. La plupart des déportés sont ensuite assassinés dans des chambres à gaz dès leur arrivée, leurs corps sont ensuite brûlés. Ce génocide coûte la vie à plus de 5 millions de Juifs (fusillades, extermination dans les camps ou morts dans les ghettos), soit plus de la moitié des Juifs d’Europe. Plus de 200 000 Tziganes sont également exterminés, soit environ un tiers d’entre eux Le camp d’Auschwitz-Birkenau est le plus important camp de la mort nazi : plus d’un million de personnes y sont mortes. C’est à la fois un camp d’extermination et un camp de concentration : les déportés capables de travailler sont réduits en esclavage et ils sont éliminés quand ils sont trop épuisés. Sur environ 76 000 juifs de France déportés, souvent vers Auschwitz, seuls 2 600 ont survécu C – Le bilan de la guerre 1 - Le conflit le plus meurtrier de l’histoire Il a fait environ 50 millions de victimes, dont plus de la moitié de civils. L’URSS est le pays qui a subi les plus lourdes pertes (plus de 26 millions de morts), puis l’Allemagne et la Pologne (6 millions chacune) ; la France a perdu environ un demi-million de personnes. Des millions de personnes ont été déportées Premières STMG Histoire 53 . 2 – Des destructions matérielles gigantesques : Villes, réseaux de communication, industries, détruits par les combats et les bombardements. Le potentiel agricole et industriel de l’Europe, surtout à l’est, est fortement diminué. Berlin 1945 3 – Un monde nouveau L’Europe, ravagée et ruinée, a perdu son rôle de puissance mondiale. Deux nouvelles puissances se détachent en 1945, les Etats-Unis et l’URSS. Premières STMG Histoire 54 Dans les colonies, les mouvements indépendantistes se développent. Dans le même temps, une nouvelle organisation est créée pour favoriser la paix dans le monde : l’ONU. Les responsables nazis capturés sont jugés à Nuremberg en 1945-46. Premières STMG Histoire 55 EXERCICES En vous appuyant sur l’analyse et la description des documents, montrez que les deux camps mènent une guerre idéologique. En haut, affiches alliés, en bas affiches allemandes. Une guerre d’anéantissement 1 : Le cannibale, affiche britannique de 1941 2 : « Voilà ce qui attends vos femmes, Affiche soviétique, 1943. Doc 3 et 4 : Affiches allemandes imprimées et diffusées en France occupée en 1942. Premières STMG Histoire 56 Chapitre III La République en France de 1870 à 1945 I - La III ème République. A - Des débuts difficiles. (1870-1879) 1 - La défaite 2 - La commune de Paris (mars – mai 1871) 3 - Une majorité royaliste B - La république s'affirme. (1879-1914) 1 - Les lois fondamentales 2 - Des crises politiques 3 - Le cas de l’affaire Dreyfus (1894 – 1906) 4 - La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat C – La France d’une guerre à l’autre 1 – 1918 : Un terrible bilan 2 – La France des années trente : le Front populaire a) Une situation de crise politique b) La fondation du Front populaire c) Le temps des réformes : les accords de Matignon Conclusion Mots importants Chambre bleu horizon : nom donné » à l’Assemblée élue en 1920 composée en majorité d’anciens combattants (le bleu horizon était la couleur de l’uniforme durant la guerre). SFIO : Section française de l’internationale ouvrière : parti socialiste français fondé en 1905 par Jean Jaurès. SFIC : Section française de l’internationale communiste, deviendra le parti communiste français. Fondée lors du Congrès de Tours de 1920 par une majorité des socialistes. Parti radical : parti centriste français Ligue : organisation politique antiparlementaire, souvent violente, militant pour un système autoritaire de type fasciste ou monarchiste. Front populaire : Gouvernement formé par la coalition des communistes, des socialistes et des radicaux en 1936. Accords de Matignon : accords signés en 1936, entre le patronat et les syndicats français, sous la responsabilité du gouvernement du Front populaire. Ces accords prévoient une augmentation des salaires et un rôle accru des syndicats dans l’entreprise. Xénophobie : Haine de l’étranger Union sacrée : Terme donné à l’union de tous les partis politiques durant la première guerre mondiale. Personnages importants : Jean Jaurès, Clémenceau, Léon Blum Premières STMG Histoire 57 Chapitre III La République en France de 1870 à 1945 I - La III ème République. A - Des débuts difficiles. (1870-1879) 1 - La défaite La défaite contre la Prusse en 1870, entraîne l’abdication de Napoléon III et la fin du Second Empire. Un gouvernement provisoire proclame la Troisième République le 4 septembre 1870. Le traité de paix franco-allemand, signé à Versailles le 26 février, est confirmé par le traité de Francfort (10 mai 1871). La France doit rendre à l'Allemagne l’Alsace et une large partie de la Lorraine. Elle doit également payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or. Les troupes allemandes occupent une partie de la France jusqu'à ce que le total des indemnités soit versé en septembre 1873. Cela crée en France un esprit de revanche qui ne sera pas étranger à la montée des tensions à la veille de 1914. 2 - La commune de Paris (mars – mai 1871) La République est proclamée, le 4 septembre 1870, mais la France est toujours en guerre. Le gouvernement provisoire, replié à Versailles, décide de signer un armistice. Thiers le chef du gouvernement, conformément à la demande allemande, veut désarmer Paris, qui vient de subir un siège très dur de l’armée prussienne. Adolphe Thiers La population se révolte contre cette idée et crée une commune (un gouvernement révolutionnaire) qui va durer 9 mois et se lance dans des réformes sociales importantes. Thiers, lors de la "semaine sanglante" (du 21 au 28 mai) reprend le contrôle de la capitale en menant une terrible répression. Premières STMG Histoire 58 Exécution des communards Paris après l’écrasement de la commune 3 - Une majorité royaliste De 1871 à 1875, les royalistes sont majoritaires à l’Assemblée. Mais ils sont divisés entre légitimistes (ceux qui veulent comme roi le petit fils de Charles X, le comte de Chambord) et les Orléanistes (qui veulent comme roi le fils de Louis-Philippe, le Comte de Paris). Premières STMG Histoire 59 Le Président provisoire Mac-Mahon lui-même est légitimiste. Mais les prétentions du comte de Chambord sont inacceptables (retour au drapeau blanc, rétablissement d’une monarchie de droit divin…), si bien que les Orléanistes, et les plus modérés des légitimistes, rejoignent les Républicains menés par Ferry et Gambetta. Une constitution républicaine est finalement adoptée en 1875. Elle met en place un régime parlementaire. B - La république s'affirme. (1879-1914) 1 - Les lois fondamentales A partir de 1881, tandis que la Marseillaise devient l’hymne national, que le buste de Marianne rentre dans les mairies et que le 14 juillet devient la fête nationale, d'importantes lois sont votées : - l'école devient gratuite, laïque et obligatoire - la presse est libre - on accorde le droit de réunion 2 - Des crises politiques Des crises politiques secouent la République, mais elle tient bon: Premières STMG Histoire 60 Ainsi, en 1889, les partisans du général Boulanger, qui rassemble autour de lui tous les mécontents du régime, tentent un coup d’Etat qui échoue. En 1894, des révolutionnaires assassinent le président Sadi Carnot quelques mois après avoir lancé une bombe dans l’Assemblée nationale. Mais la crise qui ébranle le plus profondément la République est l’affaire Dreyfus. 3 - Le cas de l’affaire Dreyfus (1894 – 1906) 1894 – 1906 : c’est l’affaire Dreyfus. Lorsqu’on découvre qu’il y a un traître vendant des secrets militaires à l’Allemagne, on accuse le capitaine Dreyfus, parce que Juif et que seul « un Juif peut trahir l’armée française ». La découverte du vrai coupable n’y change rien. Il devra sa libération et sa réhabilitation à la lutte acharnée menée par des intellectuels (Zola…) et certains hommes politiques. Premières STMG Histoire 61 Mais la France a été violemment déchirée entre les « antidreyfusards » (souvent antisémites) qui estiment qu’à l’heure de la revanche contre l’Allemagne, rien ne doit affaiblir l’armée française et la République, et les « dreyfusards » qui pensent qu’en condamnant un innocent la République nie ses principe mêmes, fondés sur les Droits de l’Homme.. 4 - La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat La République qui a su résister aux crises, est devenue assez forte pour affronter un contre-pouvoir resté important, l’Eglise. En 1901, la loi sur les associations permet à tous de créer une association (et donc un parti politique), sauf aux groupes religieux qui doivent demander une autorisation spéciale. En 1901, Waldeck-Rousseau fait voter une loi qui autorisait toutes les associations, mais la loi ne s’applique pas aux congrégations religieuses qui doivent demander une autorisation pour continuer à exister. Le ministre des cultes, Emile Combes, fait fermer les écoles catholiques et expulse les religieux. Enfin, en 1905, Aristide Briand fait voter la loi de séparation de l'Eglise et de l’Etat, mettant ainsi fin au Concordat de 1801 qui organisait les rapports entre l'Eglise et l'Etat. L'Eglise est alors indépendante et l'Etat ne subvient plus à ses besoins financiers. Cette loi marque le triomphe de la laïcité. L'essentiel Les débuts de la IIIe République sont difficiles, compte tenu du contexte de sa mise en place (la guerre). La Commune de Paris montre la mésentente entre la population parisienne qui craint un retour à la monarchie et le nouveau gouvernement, dirigé par le très conservateur Adolphe Thiers. Ce n'est qu'en 1875 que la nouvelle République se dote d'une Constitution, et au début des années 1880 le gouvernement républicain met en place des lois importantes, comme la loi de séparation de l'Église et de l'État. Mais parallèlement, des crises politiques émaillent la fin du 19e siècle, et il faut attendre la première décennie du 20e siècle pour que le régime soit tout à fait stabilisé. A la veille de la guerre, les opposants à la République sont très rares, et le débat principal ne porte plus sur le régime, mais sur l’allongement de la durée du service militaire, alors que les tensions se multiplient entre les Etats européens. C – La France d’une guerre à l’autre 1 – 1918 : Un terrible bilan Le bilan humain de la Première Guerre mondiale est particulièrement lourd : on dénombre près d’un million et demi de victimes en France : on ne compte plus les veuves et les orphelins de guerre. Des millions de blessés, Premières STMG Histoire 62 d’amputés et de gazés sont recensés. Les anciens soldats les plus défigurés sont surnommés les « gueules cassées ». Le paysage français du Nord de la France est dévasté. Des villages entiers ont disparu et les villes apparaissent comme des champs de ruine. 2 – La France des années trente : le Front populaire a) Une situation de crise politique Les hommes politiques semblent incapables de faire face à la crise économique qui frappe la France depuis 1931 (hausse du chômage). Cette situation favorise la montée de l'antiparlementarisme au sein de l'opinion publique. D’autant plus que de nombreux députés sont soupçonnés d’être corrompus. Les Ligues sont des organisations d’extrême-droite opposées à la République parlementaire et fascinées par le fascisme italien, instauré en 1922 par Mussolini, régime qui repose sur la dictature d'un parti unique et sur le nationalisme. La xénophobie (haine des étrangers) et plus particulièrement l’antisémitisme (haine des Juifs) sont au cœur de leur discours. Elles recrutent leurs adhérents parmi les anciens combattants, mais aussi parmi les personnes de toute catégorie ruinées par la crise. Le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire menée par les ligues, marche vers l'Assemblée nationale et dégénère en violents affrontements avec la police, qui font 15 morts et 1 500 blessés. Cet événement est vécu comme une tentative de prise du pouvoir par les ligues. b) La fondation du Front populaire Le 12 février, communistes et socialistes organisent une contremanifestation : ils fraternisent et appellent à l'unité. Les partis de gauche, divisés depuis 1920, décident de s'allier pour faire face au danger fasciste et pour gagner les élections législatives de mai 1936. Maurice Thorez (communiste), Léon Blum (socialiste) et Édouard Daladier (radical) signent en janvier 1936 un programme commun dont le slogan est : « Pour le pain, la paix, la liberté ». Premières STMG Histoire 63 Le Front populaire remporte les élections législatives de mai 1936. À l'issue de cette victoire, Léon Blum, leader de la SFIO, devient président du Conseil ; c'est la première fois qu'un socialiste devient chef du gouvernement en France. L'arrivée du Front populaire au pouvoir provoque une vague de grèves sans précédent à travers toute la France. Ces grèves dites « joyeuses » se transforment en une véritable fête populaire. Il s’agit de montrer la détermination des ouvriers pour obtenir les changements promis. c) Le temps des réformes : les accords de Matignon Léon Blum répond à cette attente en organisant des négociations entre syndicats et patrons. Le 7 juin 1936 sont signés les accords de Matignon. Ils prévoient une hausse des salaires de 7 à 15 % et la reconnaissance des droits syndicaux dans les entreprises. À ces accords s'ajoute une loi sociale qui limite la durée du temps de travail à 40 heures par semaine, sans baisse de salaire et qui instaure deux semaines de congés payés par an. Ainsi, beaucoup d'ouvriers partent pour la première fois de leur vie en vacances durant l'été 1936. Léon Blum engage également la nationalisation des industries d'armement et des chemins de fer avec par exemple la création de la SNCF. Enfin, c’est le premier gouvernement à intégrer trois femmes comme secrétaires d’Etat. Conclusion La crainte de voir les milieux d’affaires retirer leurs capitaux de France alors même que la montée des tensions avec l’Allemagne exige la relance de l’armement amène les radicaux à se rapprocher de la droite. Léon Blum doit démissionner en juin 1937 et Daladier, nommé chef du gouvernement décide de « remettre la France au travail », supprimant certaines avancées sociales liées au Front populaire. Ce dernier a cependant été un gouvernement d’un type nouveau par sa volonté de changer la société, par l’intégration de femmes dans l’exécutif et si ses reformes sont interrompues, alors que se multiplient les tensions internationales, elles seront de nouveau mises en avant après la seconde guerre mondiale. Premières STMG Histoire 64 II - La France de 1940 à 1945 A – La France de Vichy 1 – L'invasion allemande 2 - Naissance de l’Etat français 3 - La politique de Vichy a) La Révolution nationale b) La collaboration d’Etat B - De la Résistance à la Libération 1 - Les débuts 2 - Les méthodes de la Résistance 3 - L’Unification de la Résistance 4 - La Libération 5 – Tracas, famine, patrouilles L’essentiel Mots importants : France libre : Organisation dirigée depuis Londres puis Alger par de Gaulle destinée à chasser l’occupant allemand par la Résistance et les forces françaises libres. Ne pas confondre avec la zone libre (non occupée par les Allemands) où se trouve le gouvernement de Vichy. FFL : Forces françaises libres : armée française poursuivant la guerre contre les Allemands et leurs alliés, notamment en Afrique du Nord, qui participeront au débarquement. FFI : Forces françaises de l’intérieur : ensemble des réseaux de résistance qui se sont rassemblés au sein du CNR CNR : Conseil national de la Résistance : organisme regroupant les chefs des différents mouvements de résistance français, unifiés par Jean Moulin en mai 1943. Ligne de démarcation : frontière entre la France occupée et la France non occupée, jusqu’en novembre 1942. Révolution nationale : Nom donné au programme de Vichy, consistant à éliminer les valeurs républicaines. Maquisards : Résistants regroupés dans les montagnes et les forêts. GPRF : Gouvernement provisoire de la République française : premier gouvernement de De Gaulle à la libération, en attendant de nouvelles élections. Epuration : politique consistant à éliminer les collaborateurs au régime nazi. On passe d’une épuration sauvage à une épuration légale. Personnages importants : Philippe Pétain, Pierre Laval, Charles de Gaulle, Jean Moulin Premières STMG Histoire 65 II - La France de 1940 à 1945 A – La France de Vichy 1 – L'invasion allemande Au terme d’une attente de plusieurs mois, appelée la « drôle de guerre », la France est envahie par les Allemands aux mois de mai et juin 1940. Elle ne parvient pas à résister à l’offensive ennemie, forte d’un équipement militaire perfectionné, amis surtout d’une stratégie offensive efficace (la Blitzkrieg). L’armée française est contrainte de se replier. Inquiétée par cette arrivée ennemie en masse, une grande partie des habitants du Nord de la France choisissent d’abandonner leur maison et de partir sur les routes : c’est l’exode. Le gouvernement lui-même doit quitter Paris. Le 15 juin, il s’installe à Bordeaux où les Allemands ne sont pas encore entrés. Le 16 juin 1940, le président du Conseil Paul Reynaud démissionne. Le maréchal Pétain âgé de 84 ans, héros de Verdun, est alors appelé le 22 juin 1940 par le Président de la République, Albert Lebrun à cette fonction pour reprendre la situation en main. Il choisit de demander l’armistice à l’Allemagne. Le texte est signé dans le wagon de Rethondes le 22 juin 1940. L’armistice comporte plusieurs exigences dont l’annexion de l’Alsace-Lorraine. La France se retrouve coupée en deux : une zone au Nord occupée et une zone au Sud maintenue libre. La frontière qui sépare ces deux zones est appelée la ligne de démarcation. Premières STMG Histoire 66 Doc. 2. Carte de la France pendant le régime de Vichy 2 - Naissance de l’Etat français Le maréchal Pétain fait installer le gouvernement français à Vichy. Alors que le Président de la République Albert Lebrun se retire, le Parlement vote le 10 juillet 1940 la loi constitutionnelle, qui donne les pleins pouvoirs à Pétain. La République française n’existe plus : elle est remplacée par l’État français. L’État français est également désigné sous le nom de « France de Vichy », du nom de la capitale du nouveau régime. Son premier personnage est le maréchal Pétain qui réunit la majorité des pouvoirs politiques. En opposition avec la IIIe République, les libertés fondamentales sont supprimées, les partis politiques et les syndicats sont interdits. 3 - La politique de Vichy a) La Révolution nationale Pétain veut instaurer un ordre nouveau en France, influencé par l’extrême droite. C’est la Révolution nationale, sorte de contre-révolution française, niant les principes républicains. Premières STMG Histoire 67 La devise "Travail, Famille, Patrie" remplace "Liberté, Égalité, Fraternité". Travail : Les métiers traditionnels, les paysans, les artisans sont au centre de ses attentions. Les syndicats sont interdits. Famille : la mère de famille est valorisée (institution de la « fête des mères »), on leur déconseille de travailler pour mieux s’occuper des enfants. La personne pratiquant des avortements peut être punie de mort. Le divorce est interdit après trois ans de mariage. Les allocations familiales qui sont alors versées, permettent une relance réelle de la natalité dès 1942. Patrie : Les Juifs sont exclus, car ne sont pas considérés comme de « vrais Français ». Le gouvernement s’appuie sur des mouvements de jeunesse (les jeunesses pétainistes), la presse et la radio, qu’il contrôle et lui permet de lancer de vastes opérations de propagande. Pétain, objet d’un véritable culte de la personnalité (chant Maréchal, nous voilà), bénéficie aussi du soutien de nombreux anciens combattants qui voient en lui le « héros de Verdun » et qui, arrivé à la tête de l’Etat major en 1917 à la suite des mutineries, avait été le premier à tenter d’épargner les hommes. b) La collaboration d’Etat Pétain et son principal ministre Pierre Laval collaborent avec l'Allemagne, par anticommunisme et espérant que la France pourra tenir une place importante dans une Europe allemande. Premières STMG Histoire 68 L'État français mène une politique antisémite : - En octobre 1940 est décidé le Statut des Juifs, qui vise à les exclure de la société en leur interdisant de nombreux métiers ou de se rendre dans de nombreux endroits publics. - La police française aide les Allemands à déporter les Juifs vers les camps : en juillet 1942 13 000 Juifs sont arrêtés et entassés dans le Vélodrome d’Hiver de Paris. Cette rafle du Vel’ d’Hiv’ marque le début de la « solution finale » en France. Au total 76 000 juifs de France seront déportés et très peu survivront. Le port de l’étoile jaune devient obligatoire en zone occupée à partir du 29 mai 1942. Mais cette collaboration devient de plus en plus importante…. Après l’Opération Torch (débarquement allié en Afrique du Nord), les Allemands occupent la zone sud le 11 novembre 1942. Ils placent alors des hommes qui leur sont fidèles au gouvernement de Vichy, qui devient un Etat fantoche aux mains des nazis. La Milice est créée, afin de traquer les résistants et la division SS Charlemagne comprend de nombreux Français. B - De la Résistance à la Libération 1 - Les débuts Le 18 juin 1940 le général de Gaulle, parti à Londres, refuse l’armistice et lance un appel à la résistance. La résistance à l'occupant allemand est d'abord très minoritaire, inorganisée. Les Français en majorité, voient alors dans le Maréchal un sauveur, qui prépare la revanche en secret. L’invasion de l’URSS en juin 1941 fait basculer les communistes français dans la résistance. Ils amènent avec eux les hommes mais aussi une organisation qui avait pris l’habitude de travailler en secret. Quant au gouvernement de Vichy, il devient de plus en plus impopulaire à mesure que la s’affirme la collaboration : les rafles des Juifs, le port obligatoire de l’étoile jaune choquent. En février 1943, l'instauration du S.T.O. (Service du Travail Obligatoire), qui déporte 700 000 travailleurs français en Allemagne, incite de nombreux jeunes à s’engager dans la Résistance. 2 - Les méthodes de la Résistance Les résistants mènent une guerre secrète, ils s'organisent en réseaux et transmettent des messages codés radiophoniques par le biais de la radio anglaise B.B.C. ("les Français parlent aux Français"). Des groupes font des attentats contre des Allemands, distribuent des tracts et journaux clandestins, et organisent des filières pour aident les aviateurs anglais tombés en France à retourner en Angleterre. Des résistants se réfugient dans les forêts ou les régions montagneuses, organisés en groupes armés, lançant des attaques : ce sont des "maquisards". Premières STMG Histoire 69 3 - L’Unification de la Résistance Les mouvements de Résistance deviennent nombreux, certains se regroupent par affinité politique, religieuse, syndicale etc. Jean Moulin (1899-1943) est chargé par de Gaulle d'organiser la résistance et de l'unifier. En mai 1943 il crée le Conseil National de la Résistance, qui regroupe la plupart des organisations. Dénoncé en juin, il meurt après avoir été torturé par la Gestapo. 4 - La Libération En 1944 la France participe à la libération au sein - des FFL, forces françaises libres, qui agissent hors de France, notamment en Afrique, puis participent aux débarquements en Normandie en juin puis en Provence en août 44. - des FFI, forces françaises de l’intérieur, qui agissent en France, et sont composées des résistants Après le débarquement de Normandie, le gouvernement de Vichy et les collaborateurs les plus influents partent se réfugier en Allemagne. Dès la libération de Paris, de Gaulle y installe le Gouvernement Provisoire de la République Française, (GPRF) qui, alors que la guerre n’est pas encore terminée, prend les premières mesures importantes : - désarmer les Résistants dans les zones libérées, ou les encourager à rejoindre les FFL, Premières STMG Histoire 70 - mettre fin à l’épuration sauvage (collaborateurs assassinés, femmes rasées pour avoir eu des relations avec des Allemands…). Une cour de Justice est chargée de juger les collaborateurs les plus importants. Certains sont condamnés à mort (Laval, Pétain qui est gracié à cause de son âge et qui est envoyé au fort de l’île d’Yeux), d’autres ont des peines de prison ou sont frappés d’indignité nationale, ce qui leur interdit certaines activités (politique notamment). - Réorganiser l’administration. Les premières élections, municipales ont lieu le 29 avril 1945. C’est la première fois qu’en France, les femmes votent (ordonnance du 21 avril 1944). 5 – Tracas, famine, patrouilles Pourquoi n’y a-t-il pas eu plus de résistants en France ? La première réponse est d’abord de dire que nombreux sont ceux qui ont participé sans forcément le revendiquer après la guerre, cachant des Juifs (certains villages entiers l’ont fait), aidant des parachutistes à s’évader, commettant des sabotages etc… Mais le grand souci est surtout de survivre. Survivre au manque d’alimentation : il y a des tickets de rationnements, mais ils sont insuffisants pour s’alimenter correctement, il faut recourir au marché noir. Survivre au froid : il faut trouver du charbon l’hiver et pour chauffer la nourriture. Survivre aux rafles allemandes (pour le STO ou pour avoir des otages à fusiller en cas d’opérations de la Résistance)… L’essentiel Pendant la guerre, la France libre dirigée par De Gaulle s’oppose à la France de Vichy. Cette dernière compte revenir aux valeurs « traditionnelles » françaises, en luttant contre les valeurs républicaines. Mais sa politique se tourne de plus en plus vers la collaboration. La France libre s’organise : les différents mouvements de Résistance s’unissent au sein du CNR, dont le programme politique et social servira de socle lors de la reconstruction du pays. Les résistants se regroupent au sein des FFI (Forces françaises de l’Intérieur) ou les FFL (Forces françaises libres) qui participeront à la poursuite de la guerre jusqu’à Berlin. Dès la libération de Paris, le Gouvernement provisoire de la république française s’y installe et commence à réorganiser le pays.