CREATION 2015
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Adaptation, mise en scène et scénographie :0!Assistante à la mise
en scène :$ Lumières : 12Musique :3*
Lyrics :(4"Vidéo : 0!Collaboration artistique :#
*Photos :5Administration :#Chargée
de diffusion :)6Avec :407&70'7
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LA NOTE D'INTENTION
Ecrire une adaptation nouvelle à partir de l'oeuvre romanesque et non de la pièce
que Dumas fils a lui-même tirée de son roman.
Tailler dans le texte, bouger les lignes, imposer une autre lecture de la trame mais
rester fidèle à la langue originale de Dumas.
Décaler le regard porté sur l'oeuvre en dessinant un espace plus fantasmé que
réaliste.
Inventer avec Julien Michelet une partition LA partition - sur laquelle reposeront
texte et dramaturgie.
Musique à proprement parler, sons, psalmodie, création de toute pièce ou
bidouillages à partir d'oeuvres existantes …
Ce qui fait que « La Dame » est, aujourd'hui encore, intimement présente au cœur
de notre patrimoine littéraire et de notre inconscient collectif, tient à ce que son
écriture et son élaboration même sont nées de l'expérience intime et singulière
vécue par son auteur.
Molière, Shakespeare et tous les Autres (certains du moins!) brassent l'Universel ;
Dumas fils, lui, s'inspire de sa propre vie.
« Moi, je prends mes sujets dans le rêve ; mon fils les prend dans la réalité. » dira
de lui son père.
Dumas fils appartient à cette race des Puccini et autres créateurs dits « faciles » ou
« vulgaires » dont notre cœur ne peut s'empêcher d'applaudir la maestria qui nous
soulève mais dont la raison nous intime l'ordre express de les mépriser pour excès
de sentimentalisme.
A vingt ans, Alexandre Junior tombe éperdument amoureux de Marie Duplessis, la
plus belle, la plus fine, la plus convoitée des courtisanes de son temps et en
devient l'amant de cœur.
Tour de force qui ne durera qu'un temps.
Mais qu'elle finisse par le quitter, par scrupules moraux ou pour filer le parfait
amour avec Franz Liszt, nous importe peu.
Ce qui nous bouleverse, c'est que le jeune homme comprenne à la lumière de sa
souffrance et devant l'émotion du « Tout Paris » pleurant la jeune courtisane qui
vient de mourir, que la légende appelle un roman.
La singularité du sujet, le réalisme bouleversant de certaines scènes qui ne doivent
que fort peu à l'imagination et l'extraordinaire flamboyance de la langue en font un
« objet » unique qui refuse obstinément de se fondre dans le corpus d'une œuvre.
On reste persuadé qu'Alexandre Dumas fils n'est l'auteur que d'un seul roman :
« La Dame Aux Camélias », comme on ne saurait démordre du fait qu'Armand
Duval n'est l'homme que d'une seule femme : Marguerite Gautier.
Et nous nous sentirions trahis s'il en était autrement.
Mais patatra ! La réalité est autre !
Dumas fils eut une carrière plus que bien remplie qui se termina bourgeoisement
dans un fauteuil de l'Académie Française et fut considéré (par lui-même d'abord
puis par quelques autres.) comme le plus grand auteur et dramaturge de son
temps (?).
La postérité, elle, -ingrate ou non, ne rentrons pas dans le débat -
a fait le choix du cœur et n'a retenu que cette « Dame » - première œuvre et
premier succès d'un auteur de vingt-quatre ans -, dont la toux déchirante n'en finit
pas de résonner à nos oreilles (plus de vingt adaptations cinématographiques et
théâtrales dont la dernière date de 2011.)
Cette histoire nous touche parce qu'elle est VRAIE (ou presque) !
Pour preuve, le billet de rupture récupéré après la mort de Marie Duplessis et offert
en 1884 à Sarah Bernhardt pour son interprétation de Marguerite, avec ce
commentaire :
« Cette lettre est la seule preuve palpable qui soit de cette histoire. »
« Ma chère Marie, je ne suis pas assez riche pour vous aimer comme je voudrais, ni
assez pauvre pour être aimé comme vous voudriez. Oublions donc tous deux, vous
un nom qui doit vous être indifférent, et moi un bonheur qui me devient impossible
... »
On frissonne ! Car la réalité est bien au cœur de la problématique.
Tout ce que nous raconte Dumas de la vie des femmes entretenues et plus
généralement des femmes, est VRAI ! Au-delà (ou en deçà) du mélodrame,
qu'entretiennent belle langue et ressorts dramatiques, Dumas fils ne fait que
constater : « N'ayant pas l'âge l'on invente, je me contente de raconter.»,
précise-t-il dès la cinquième ligne.
Et l'on sent bien que Marguerite rejoint le rang des martyres de la cause
émancipatrice, - réalité et fiction mêlées - : les Manon, Antigone, Rosa, Louise,
Nora, Julie, Célimène, Angélique la liste est longue ! D'autant « trop » longue
qu'elle n'a pas de point final.
Les femmes entretenues ne le sont plus (de la même manière), mais le passé est
qui éclaire et appelle au principe de réalité à l'heure nos élites se vautrent
parfois, dans des draps trop douteux.
C'est là que la Singularité pourrait bien rejoindre l'Universel.
L'EQUIPE ARTISTIQUE
karelle prugnaud
nadine béchade
paul éguisier
yann karaquillo
philippe labonne
julien michelet
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