Rapport d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
AGENCE DU TOURISME DE LA CORSE
Exercices 2005 et suivants
La tutelle que devrait exercer la CTC sur l’agence est quasi-inexistante en l’absence de
désignation d’un délégué. De même, l’information donnée à l’Assemblée de Corse sur l’activité
de l’agence n’est pas assurée, l’instance n’étant pas saisie du compte-rendu annuel d’activité de
l’établissement public. Par ailleurs, la charte précisant les conditions concrètes de réalisation des
actions de communication n’est pas conclue à ce jour entre le président du conseil exécutif et la
présidente de l’ATC.
La fiabilité des comptes est affectée d’irrégularités alors que les aides versées par l’ATC ont
très sensiblement baissé pendant la période examinée, les frais de structure prenant en
conséquence de plus en plus d’importance dans le budget de l’agence
La fiabilité des comptes de l’agence souffre de quelques anomalies qui affectent son bilan
d’une part, artificiellement majoré par défaut de passation de certaines écritures, et ses résultats
d’autre part, en raison de l’absence de transfert en fonctionnement des subventions reçues,
d’amortissement des subventions versées et de rattachement des charges et produits à l’exercice.
D’une manière générale, les crédits à disposition de l’agence ont été fortement réduits,
puisqu’ils sont passés de 19,1 M€ en 2005 à 10,7 M€ en 2010, soit une réduction de 44 % qui
s’est poursuivie en 2011. Cette baisse a touché les aides versées par l’agence. D’un niveau voisin
de 9 M€ en 2005 et en 2006, leur montant est passé à 2,5 M€ en 2010 (hors avances
remboursables créées cette année-là). Plus globalement, la « fonction budgétaire productive » de
l’agence dite d’action économique, qui inclut les aides, a très nettement décru.
Les dépenses des services généraux, majoritairement composées des frais de personnel,
quant à elles, se sont maintenues à plus de 4 M€ par an. Ainsi, entre 2007 et 2011, leur poids
relatif est passé de 30 à 43 % du total des dépenses. En conséquence, alors qu’en 2005, pour 1 €
dépensé pour ses missions d’intervention, l’ATC devait supporter 0,42 € de frais de structure, en
2011, pour chaque euro dépensé pour ses missions d’intervention, l’agence, selon ses propres
estimations, supporte 0,75 € de frais de structure.
Des effectifs à forte proportion de cadres dont les missions ne sont pas suffisamment
précisées et sujets à un absentéisme très élevé
Le nombre des personnels de l’agence est resté stable autour d’une cinquantaine d’agents,
et apparaît bien plus élevé que celui de structures comparables sur le territoire national. Les agents
étaient répartis jusqu’en 2011 selon un organigramme comptant une vingtaine de services. Cette
organisation « en râteau », qui favorisait la dispersion des missions et la dilution des compétences,
a été récemment modifiée.
Si l’effectif global n’a pas varié, le nombre de cadres s’est accru de 16 à 21 depuis 2005,
ce qui paraît d’évidence très élevé au vu des attributions confiées à certains d’entre eux. Dans bien
des cas, ces dernières souffrent d’imprécisions qui ne sont pas levées par l’évaluation individuelle,
dénuée de fixation d’objectifs précis. L’évolution statutaire des agents ainsi que les mesures de
revalorisation salariale décidées en 2009 et 2010 expliquent la hausse prononcée des frais de
personnel.
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