plus grand nombre et à moindre coût. Ce défi a incité l’équipe à explorer différentes pistes susceptibles d’améliorer la capacité et la performance des réseaux optiques. Jean Noël, directeur des services de réseaux régionaux, Ciena (Montréal); Benoît Châtelain, ingénieur de réseau, Ciena (Montréal) Le financement de Prompt encourage les multinationales à recruter de jeunes esprits brillants dans leurs équipes de R-D établies au Québec Benoît Châtelain se passionne pour les réseaux optiques. Durant ses années d’études à la maîtrise sous la direction du professeur François Gagnon, titulaire d’une chaire de recherche Ultra Electronics en communications sans fil, à l’École de technologie supérieure (ÉTS), il s’est attaqué à plusieurs défis de R-D auxquels font face les entreprises du sans fil et de l’optique. Cette recherche l’a amené à travailler avec quelques-uns des plus grands chefs de file de la R-D en photonique dans ces domaines, puis à entamer un doctorat sous la direction du professeur David Plant, titulaire d’une chaire de recherche industrielle Bell Canada/ CRSNG à l’Université McGill. La recherche financée par Prompt a donc eu une influence marquante sur la carrière de M. Châtelain. Elle lui a non seulement permis d’enrichir ses connaissances auprès d’experts en optique, mais également d’explorer ses propres idées, de les éprouver et d’en présenter les résultats aux chefs de file de l’industrie. La possibilité de mettre en valeur son talent a aidé M. Châtelain à décrocher un poste au centre montréalais d’ingénierie de réseau de l’entreprise Ciena, en 2012. Tout a commencé par un projet de recherche financé par Prompt et réunissant des chercheurs de l’ÉTS, de l’Université McGill, d’Ultra Electronics et de Nortel. L’objet de la recherche : les réseaux de grande distance qui transmettent des signaux lumineux au moyen de câbles à fibres optiques couvrant souvent des centaines, voire des milliers de kilomètres. Une énorme quantité de données parcourent ces fils de verre sur des distances considérables et à un débit pouvant atteindre 100 gigabits par seconde, ce qui permet leur utilisation dans une foule d’applications. Bien que cette technologie ait nettement évolué depuis dix ans, la circulation sur les réseaux augmente de façon exponentielle, chaque année. Les opérateurs de réseaux optiques cherchent toujours de nouveaux moyens de transmettre les données plus rapidement, en Histoire d’une réussite De concert avec le professeur David Plant et d’autres collaborateurs de recherche, M. Châtelain s’est donc mis en quête de nouveaux moyens de préserver l’intégrité du signal durant son passage dans les fibres optiques. La lumière peut se déformer dans les fils de verre, ce qui perturbe la transmission des données et réduit la fonctionnalité du réseau. L’étudiant de doctorat a examiné diverses « formes d’onde » (ou manières de façonner la lumière) capables de maintenir la force du signal et d’assurer une transmission fiable d’un bout à l’autre de la fibre. Il a réussi à identifier des formes d’onde particulières qui rendent les systèmes optiques plus tolérants aux distorsions, si bien que la performance globale du réseau s’en trouve améliorée. De 2008 à 2011, M. Châtelain a présenté ses résultats de recherche dans le cadre de l’OFC, le plus grand congrès international sur les télécommunications par fibres optiques. Or, les résultats auxquels il est arrivé ont éveillé l’intérêt de la société Ciena. Comptant quelque 4 000 employés et plus de 1 000 clients à l’échelle mondiale, Ciena offre des solutions de pointe en matière d’infrastructure de réseau, des logiciels intelligents ainsi qu’une gamme complète de services. L’entreprise a directement bénéficié du travail de M. Châtelain. « Son travail nous a fait comprendre la valeur des différentes formes d’onde et la manière de les utiliser pour améliorer la capacité et la performance des réseaux – deux des grands défis que notre secteur d’activité doit relever », explique Marc-Antoine de Santis, directeur des services de réseaux régionaux, pour le bureau de Ciena, à Montréal. « Nous avons transmis ces connaissances à notre équipe de R-D et appliqué certaines des nouvelles techniques aux innovations en cours de développement. » Impressionnée par les résultats de recherche de l’étudiant, la société Ciena l’a recruté dans son équipe d’ingénierie de réseaux montréalaise, où il est affecté aux systèmes de câbles et aux réseaux sous-marins. « L’expérience de recherche de M. Châtelain, financée par Prompt, constitue un atout indéniable pour Ciena. », déclare M. de Santis. « Il a toujours des suggestions pour repousser les limites de notre technologie, améliorer la performance de nos produits et automatiser davantage notre processus en laboratoire en vue de la mise en place sur le terrain. La possibilité de recruter de jeunes esprits brillants et hautement qualifiés, comme Benoît Châtelain, est l’une des clés de la réussite de Ciena dans l’écosystème québécois de l’innovation. » Selon M. Châtelain, « Prompt permet aux étudiants diplômés de travailler en étroite collaboration avec les acteurs de l’industrie et d’acquérir ainsi les compétences et l’expérience en ingénierie dont les entreprises ont besoin. Les projets de R-D financés par Prompt portent sur des problèmes concrets. Cette formation en phase avec l’industrie augmente les chances d’être recruté et d’avoir un travail valorisant au sein d’une entreprise de classe mondiale. Je profite de cette expérience chaque jour dans le cadre de mes fonctions chez Ciena. » Financement de la R-D en TIC