4La philosophie de Sohrawardî
vint au monde en 549 H. ( 1153 A.D.) à Sohraward, non
loin de Zenjân. Il fut rappelé à Dieu 'en 587 H. fl 191
A.D.) à Alep. C’est à Marâgha et à Isfahan qu’il fit ses
études. Il passa quelques années en Asie Mineure, et de là
prit la route de la Syrie, se précipitant au-devant de la
mort. A Alep au commencement, il fut reçu avec honneur
ec faveur à la cour de Malek Zâher, fils de .Salâ/jeddîn
A.yyoubî. Mais le penseur à l’esprit libre et à la spontanéité
géniale ne pouvait que mépriser le redoutable fanatisme de
cette époque et de ce milieu. 11 proclama intrépidemment
les sources de sa philosophie, et osa franchir les limites
marquées par le cercle des enseignements qorâniques, si
bien qu’il offensa et déchaîna contre lui tout le groupe des
obscurantins. Ces derniers réussirent à circonvenir Malek
Zâher ec à obtenir qu’on le supprimât de ce monde. Cela,
à l’époque même où dans ce même pays les Croisades fai
saient couler à flot le sang de milliers d’hommes d’Asie et
d’iiurope. Sohrawardî y fut lui aussi la victime du démon
du fanatisme. La Fureur ahrimanienne ne permit même pas
qu’après sa mort il fût honoré — officiellement du moins —
du titre de martyr (shahîd); il fut désigné comme le «maq-
toul» (mis à mort), désignation comportant une idée de
culpabilité. Le Shaykh de i’Mshrâq», salué comme «mar
tyre ou désigné comme «maqtoul», compte en tout cas
parmi les grands sages et penseurs dont nous pouvons
nous glorifier. Ainsi qu’il l’a déclaré plusieurs fois dans ses
érrirs, Sohrawardî a pris comme
fondement de sa propre
philosophie la sagesse de l’ancien Iran. La lampe qu’il a
allumée dans son chef-d’œuvre «L/ikmat ol-Ishrâq» aux
flammes du passé, est une lampe éternelle qui jamais ne
s'éteindra, bien que la lampe de sa propre vie ait été pré-