médecins spécialistes) et accès à l’information sur l’éducation à la santé pour limiter
les comportements à risque développés à l’âge adulte.1
¾ L’état de santé des enfants : miroir des inégalités sociales :
On relève dès l’enfance un moins bon état dentaire et une plus grande fréquence du
surpoids chez les enfants vivant dans un ménage pauvre. Il est probable qu’une moins
bonne hygiène alimentaire associée à des comportements de prévention moins
développés puisse être responsable de ces différences qui se perpétuent à
l’adolescence puis à l’âge adulte.
La prévalence de surpoids et d’obésité croît rapidement en France, spécialement
depuis le début des années 1990 (20 ans de retard sur les Etats-Unis) ; mais surtout
elle apparaît de plus en plus jeune (16% des enfants en surpoids contre 5% en 1980)
et frappe plus nettement les populations défavorisées (25% des enfants défavorisés).
Une fois acquise elle est très difficilement réversible.
Les résultats des bilans de santé2 menés en milieu scolaire auprès des élèves de CM2
corroborent ce constat : en 2005, l’obésité est deux fois plus présente en ZEP
qu’ailleurs puisque ce sont 6,8% des enfants concernés contre 3,2%, et le surpoids
modéré touche 18,9% dans les écoles situées en ZEP contre 15,6% en dehors des
ZEP. La proportion d’enfants de CM2 ayant au moins deux dents cariées non
soignées est deux fois plus élevée en ZEP qu’ailleurs (respectivement 15,5% et
7,1%°). En CM2, 11% des enfants portent un appareil dentaire, mais les élèves
scolarisés en ZEP en sont moins souvent équipés (6,8% contre 11,5%). Enfin, alors
que les troubles de la vision, connus ou observés lors de l’examen, concernent un
enfant sur deux comme hors ZEP, seuls 21% des enfants des ZEP sont équipés de
lunettes contre 26% ailleurs.
L’écart entre les proportions d’adolescents ayant au moins deux dents cariées non
soignées selon les catégories sociales est de 4,1 points.
L’intoxication par ingestion ou inhalation de plomb, appelé saturnisme, provoque des
troubles qui peuvent être irréversibles, notamment des atteintes du système nerveux.
Le jeune enfant est particulièrement sensible à la toxicité du plomb et il est souvent
plus exposé que l’adulte (ingestion de poussières par activité main ou bouche).
L’exposition générale de la population française a diminué depuis une vingtaine
d’années à la suite de la limitation, puis de la suppression, de l’usage du plomb
tétraéthyle dans les essences (1er janvier 2000). La principale source d’exposition qui
subsiste est la peinture à la céruse présente dans les locaux anciens, les populations
exposées étant surtout celles dont l’habitat est dégradé ; c’est donc une pathologie très
liée au contexte socio-économique. Les symptômes de l’intoxication par le plomb sont
peu spécifiques et passent souvent inaperçus ; le dépistage doit s’appuyer sur une
recherche active des facteurs de risque d’exposition, surtout chez les enfants de moins
de trois ans.
¾ La prise en charge des frais des soins de santé :
Les enfants des familles précaires ne rencontrent pas d’obstacles majeurs à la prise en
charge de leurs soins de santé. En effet, ils sont couverts par l’assurance maladie du
ménage en qualité d’ayant droit mais l’accès aux soins peut être freiné pour les enfants
des familles qui ne disposent pas de complémentaire CMU ou de mutuelle.
1 Voir, notamment, le chapitre sur « Dégradation de la santé et de la situation sociale : des processus
intriqués et des déterminants communs qui remontent à l’enfance » - rapport de mission sur l’amélioration
de la santé de l’enfant et de l’adolescent du Professeur Danièle SOMMELET (octobre 2006)
2 Voir « Etudes et résultats » sur La Santé des enfants scolarisés en CM2 en 2004-2005