Sur l’hygrom´etrie
A. Crova
To cite this version:
A. Crova. Sur l’hygrom´etrie. J. Phys. Theor. Appl., 1883, 2 (1), pp.450-461.
<10.1051/jphystap:018830020045000>.<jpa-00238137>
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450
SUR
L’HYGROMÉTRIE,
PAR
M. A.
CROVA.
La
mesure
précise
de
l’état
hygrométrique
de
l’air
est
d’une
grande
importance
en
Météorologie,
mais
sa
détermination
est
dé-
licate
et
sujette
à
bien
des
causes
d’erreur.
Regnault
(1),
dans
ses
importantes
études
sur
l’hygrométrie,
a
discuté
les
diverses
méthodes
hygrométriques
en
usage,
et
son
hy-
gromètre
condenseur,
surtout
avec
la
modification
si
commode
de
1VI.
Alluard,
est
l’un
des
appareils
les
plus
précis
et
le
plus
géné-
ralementadoptés
pour
le
contrôle
des
hygromètres ;
ilpeut
toutefois
se
trouver
en
défaut
dans
certains
cas,
comme
nous
le
verrons.
J’ai
étudié
les
diverses
méthodes
actuellelnent
en
usage
dans
les
observatoires
météorologiques
pour
la
mesure
des
états
hygrométri-
ques,
et j’ai
été
conduit
à
des
résultats
qui
pourront,
je
l’espère,
être
de
quelque
utili té.
Il
importe,
en
Météorologie,
d’être
en
possession
d’une
méthode
qui
permette
d’obtenir
rapidement
l’état
hygrométrique
avec
toute
l’exactitude
possible,
afin
de
pouvoir
comparer
les
instruments
d’observation
courante
et
déterminer
leur
constante.
Le
principe
de
la
condensation
permet
de
réaliser
un
hygromètre
étalon
à
l’aide
duquel
on
peut
facilement
contrôler
les
indications
des
autres
hy-
grolnètres.
La
méthode
chimique
ne
m’a
pas
paru
atteindre
ce
but.
En
effet,
la
pesée
de
tubes
absorbants
est
une
opération
délicate,
et
la
durée
toujours
considérable
des
déterminations
faites
par
cette
méthode
ne
donne
qu’un
état
hygrométrique
intermédiaire
entre
l’état
ini-
tial
et
l’état
final;
les
mesures
faites
pendant
ce
temps
donnent
des
états
intermédiaires
dont
la
moyenne
ne
concorde
pas
souvent
d’une
manière
exacte
avec
le
poids
de
vapeur
d’eau
fourni
par
la
méthode
chimique,
en
raison
des
variations
accidentelles
qui
peu-
vent
se
produire
pendant
cette
durée.
On
se
trouve
ici,
en
effet,
placé
entre
deux
alternatives :
ou
bien
~
( 1 )
Annales
de
Clzi~riie et de
P~zy.~i-gue, ~e
série,
t
XV,
p.
129-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018830020045000
451
l’on
abrégera
la
durée
de
la
détermination
en
ne
faisant
passer
par
les
tubes
qu’un
petit
volume
d’air,
et
alors
l’erreur
absolue
de
pesée
peut
être
une
fraction
très
notable
de
l’augmentation
du
poids
du
tube;
ou
ce
volume
d’air
sera
considérable,
et
l’on
tombe
dans
l’inconvénient
que
j’ai
signalé
plus
haut.
Dans
les
déterminations
que
j’ai
faites, j’ai
pris
les
précautions
suivantes :
Le
tube
en
U
est
équilibré
par
un
autre
tube
taré,
identique
au
précédent
et
hermétiquement
clos
à
la
lampe.
Les
substances
absorbantes
ont
été
successiv ement
la
ponce
sulfurique,
comm e
l’indique
Regnault,
l’acide
métaphosphorique
pulvérisé
en
grains
assez
petits,
enfin
l’acide
phosphorique
an-
hydre.
Ces
deux
dernières
substances
me
paraissent
préférables
à
la
ponce
sulfurique
;car, si
l’on
a
de
nombreuses
déterminations
à
faire,
l’acide
sulfurique,
en
s’hydratant,
ne
donne
aucune
indica-
tion
visible
du
moment
il
commence
à
ne
plus
absorber
complè-
tement
la
vapeur
d’eau,
tandis
que
les
acides
métaphosphorique
c t
phosphorique
anhydres
indiquent
par
leur
liquéfaction
les
progrès
de
l’absorption;
enfin,
avec
ces
derniers,
l’eau
absorbée
n’est
plus
de
l’eau
d’hydratation,
mais
bien de
l’eau
de
constitution
dont
la
tension
de
vapeur
est
absolument
nulle.
Cependant
la
nécessité
de
rendre
le
courant
d’air
très
lent,
afin
que
l’absorption
soit
com-
plète,
laisse
à
cette
méthode
une
valeur
pratique
trop
faible
pour
que
les
météorologistes
puissent
l’adopter,
et
elle
me
parait
réservée
au
cas
restreint
des
analyses
quantitatives
de
l’air.
La
méthode
par
condensation,
au
contraire,
permettant
de
dé-
terminer
rapidement
l’état
hygrométrique
avec
une *très
grande
précision,
me
parait
particulièrement
favorable
aux
observations
météorologiques,
et
elle
constitue
en
réalité
le
seul
moyen
employé
pour
contrôler
les
indications
des
autres
instruments.
Pour
appliquer
avec
précision
le
principe
de
la
méthode
par
condensation,
il
faudrait
théoriquement
se
placer
dans
les
condi-
tions
suivantes :
isoler
un
volume
d’air
déterminé
et
le
refroidir
lentement
jusqu’à
ce
qu’il
soit
abaissé
dans
toute
sa
masse
à
la
température
il
est
saturé
complètement
par
la
vapeur
qu’il
con-
tient ;
la
température
de
ce
point
de
saturation
donne
immédiate-
ment,
au
moyen
des
Tables
de
Regnault,
la
tension
de
la
vapeur
d’eau
et,
par
suite,
l’état
hygrométrique.
Mais
pour
cela
i
L faut :
1 °
amener
la
masse
d’air
considérée
à
la
452
température
de
saturation ;
obtenir
un
signe
visible
que
l’on
a
atteint
cette
température.
La
première
condition
n’est
pas
toujours
réalisée
dans
les
hygromètres
en
usage.
J’écarte
de
la
discussion
les
divers
hygromètres
à
condensation
employés
avant
celui
de
Regnault;
leurs
défauts
sont
trop
connus
pour
qu’il
soit
nécessaire
de
revenir
sur
ce
point.
L’hygromètre
de
Regnault
est
d’une
extrême
sensibilité,
et
dans
bien
des
cas
d’une
exactitude
rigoureuse ;
mais,
pour
que
son
usage
soit
à
l’abri
de
toute
objection,
il
faut
admettre
que,
quelle
que
soit
la
température
du
point
de
rosée
et
quel
que
soit
l’état
atmo-
sphérique,
la
couche
d’air
qui
est
en
contact
avec
la
surface
polie
du
d’argent
se
met
en
équilibre
de
température
avec
elle.
Cer-
tainement,
si
l’air
est
calme
et
si
la
température
du
point
de
rosée
n’est
pas
de
beaucoup
inférieure
à
celle
de
l’air,
il
pourra
en
être
ainsi,
quoique
la
couche
d’air
qui
entoure
le
soit
en
contact,
d’une
part,
avec
sa
surface
refroidie,
de
l’autre
avec
l’air
atmosphé-
rique
dont
la
température
est
plus
élevée.
En
raison
de
la
mauvaise
conductibilité
de
l’air,
on
peut
admettre
que
cet
équilibre
de
tem-
pérature
soit
possible
dans
bien
des
cas;
mais
il
n’en
est
pas
de
même
dans
toutes
les
circonstances.
Nous
plaçant
au
point
de
vue
des
observations
météorologiques,
nous
ferons
remarquer
que
les
déterminations
hygrométriques
doi-
vent
être
nécessairement
faites
en
plein
air,
à
côté
de
l’abri
qui
porte
les
instruments
d’observations
courantes,
et
dans
une
position
aussi
éloignée
que
possible
de
l’observateur
et
des
objets
dont
le
voisinage
pourrait
influer
sur
la
température
et
sur
l’état
hygromé-
trique
de
l’air.
C’est
dans
ces
conditions
que
nous
nous
étions
placés
lorsque
la
Commission
des
appareils
solaires
entreprit
ses
travaux
à
Mont-
pellier
(1 ),
et,
dès
le
début,
je
fus
frappé
des
discordances
qui
se
produisaient
entre
le
psychromètre
et
l’hygromètre
de
Regnault.
Par
des
temps
et
des
états
hygrométriques
assez
élevés,
l’accord
était
en
général
satisfaisant;
les
meilleures
concordances
se
produi-
(’ )
Étude
des
appareils
solaires
(Conlptes
rendus de
l’~cad.
des
Sciences,
t.
~CIV,
p.
9’t3),
et
Rapport
sur
les
expériences
faites
à
lYlontpellier
par
la
Conunission
des
apwareils
solaires
(Meinoires
de
l’Acad.
des
Sciences
et
Let-
tres
de
ltlont~ellier,
t.
:~,
188~-,).
453
saient par
des
vents
faibles
du
sud
et
du
sud-est,
qui
dans
notre
ré-
gion
sont
chauds
et
humides ;
mais
par
les
vents
du
nord
et
du
nord-
ouest,
qui,
surtout
au
printemps,
sont
froids,
secs
et
assez
violents,
se
manifestaient
des
discordances
inexplicables;
souvent
même,
le
dépôt
de
rosée
ne
pouvait
être
obtenu,
même
à
des
températures
très
basses;
en
portant
l’instrument
à
l’abri
d’un
laboratoire
en
planches
placé
près
de
la
station,
ces
discordances
s’atténuaient,
mais
ne
disparaissaienu
pas
complètement.
Il
fut
évident
pour
moi
que,
dans
ce
cas,
l’air
amené
rapidement
sur
la
surface
refroidie
du
d’argent
glissait
sur
sa
surface
sans
pouvoir
se
mettre
en
équilibre
de
température
avec
lui,
et
que
ce
qui
se
passait
dans
ces
circonstances
devait
se
produire
aussi
dans
la
généralité
des
cas.
Il
est
très
naturel
que
cette
remarque
ait
été
faite
pour
la
pre-
mière
fois
à
Montpellier,
en
raison
de
la
nature
spéciale
de
son
climat.
Dans
le
nord
de
la
France,
l’état
hygroxnétrique
est
généra-
lement
plus
élevé
et
les
vents
moins
violents
que
dans
le
Midi,
et
surtout
sur
le
littoral
méditerranéen,
qui
offre
à
bien
des
égards
des
particularités
climatériques
analogues
à
celles
des
côtes
algé-
riennes :
des
états
hygrométriq
ues
ex trêmenlent
faibles
par
des
vents
assez
violents,
des
sécheresses
prolongées
et
des
ternpératures
sou-
vent
très
élevées
et
variant
rapidement,
constituent
des
circon-
stances
très
défavorables
à
des
déterminations
hygrométriques,
surtout
quand
celles-ci
sont
faites
à
l’air
libre.
Il
n’est
pas
rare,
dans
nos
climats,
de
voir
le
point
de
rosée
descendre
à
20"
et
même
à
30°
au-dessous
de
la
température
de
l’air;
si
le
vent,
sans
être
violent,
souffle
avec
une
certaine
force,
il
est
évidemment
impos-
sible,
dans
ces
circonstances,
que
la
nappe
d’air
qui
glisse
rapide-
ment
sur
la
surface
polie
de
l’hygromètre
se
mette
instantanément
en
équilibre
de
température
avec elle,
et
de
résultent
des
erreurs
souvent
considérables;
de plus,
la
nécessi té
d’opérer
en
plein
air
est
souvent
pénible
pour
l’observateur,
surtoutpar
des
températures
extrêmes
et
des
vents
assez
forts,
eL
l’on
conçoit
que
Inexactitude
des
déterminations
se
ressente
aussi
des
circonstances
défa,lorables
dans
lesquelles
il
se
trouve
placé.
J"’ai
essayé
de
remédier
à
tous
ces
inconvénients
à
la
fois
et
de
me
placer
dans
les
conditions
théoriques
que
j’ai
exposées
plus
haut,
en
disposant
un
hygromètre
d’une
manière
telle
que
la
con-
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