Les espèces invasives sur la
Commune de Saint-Rémy (70),
Comment y remédier ?
Rapport réalisé en Septembre - Octobre 2011
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Sommaire
Introduction : ................................................................................................................................ 3
Empêcher l'installation d'espèces invasives : ........................................................................... 5
Exemple d'une voie empruntée : Le déballastage, invasions en milieu marin... ...................... 5
Les espèces animales invasives .................................................................................................... 6
Qu'en est-il à Saint-Rémy ? ...................................................................................................... 6
Le Ragondin : ........................................................................................................................... 7
La Coccinelle asiatique : ........................................................................................................... 9
La Punaise du Pin : ................................................................................................................. 11
Les plantes invasives : ................................................................................................................ 12
Qu'en est-il à Saint-Rémy ? ................................................................................................... 12
La Renouée du Japon : ............................................................................................................ 13
La Balsamine de l'Himalaya : ................................................................................................. 16
La Balsamine de Balfour : ...................................................................................................... 18
Le Mahonia à feuilles de houx : ............................................................................................. 20
Le Robinier faux acacia : ........................................................................................................ 22
Conclusion Générale ................................................................................................................... 24
Pour aller plus loin sur la connaissance des espèces invasives ... .................................. 26
3
Introduction :
Une espèce invasive, ou espèce envahissante exogène, est une espèce vivante exotique
1
qui
devient un agent de perturbation, nuisible à la biodiversité autochtone
2
des écosystèmes
naturels ou semi naturels parmi laquelle elle s'est établie.
Les espèces invasives sont une menace qu'il est indispensable de surveiller. Elles déstabilisent
le fonctionnement des écosystèmes avec des conséquences négatives sur l'économie et sur
l'agriculture. Ces calamités tendent à uniformiser de manière dramatique notre environnement.
Il est donc important de réfléchir aux mesures à prendre d'urgence.
L'existence d'espèces exotiques sur notre territoire a pris de nombreuses formes au fil des
siècles. En voici quelques-unes :
Introductions biologiques spontanées « naturelles », dont l'Homme n'est pas
responsable.
Introductions directes volontaires d'espèces exotiques cultivées, chassées, élevées,
d'ornementation ou NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie).
Introductions directes involontaires via les transports aérien et maritime des biens et
personnes, via les eaux de ballastage de cargos et péniches... mais aussi par négligence.
Modifications des habitats : canaux reliant deux mers, plantations mono-spécifiques.
Modifications des écosystèmes : banalisation des paysages, disparition des grands
prédateurs ou au contraire introduction de prédateurs.
Toute espèce introduite ne devient pas forcément invasive : 10 % environ des espèces
introduites hors de leur milieu survivent, et parmi celles-ci 10 % deviennent invasives. Ces
chiffres sont sans doute sous-estimés, car certaines espèces nécessitent un long temps de latence
avant de constituer des populations assez importantes pour devenir invasives.
En Europe, le nombre d'insectes introduits et installés dépassait les mille espèces en 2005. En
France, 243 espèces animales et végétales invasives ont été répertoriées à ce jour. Concernant
les Vertébrés, 49 % des invasions recensées datent déjà de 1945 : la tortue de Floride, la
grenouille taureau mais aussi le ragondin, le rat musqué, le vison d'Amérique, etc.
Les espèces invasives génèrent dans leur pays d'introduction des dégâts considérables sur
l'environnement (chenille processionnaire) et au niveau de la santé humaine (ambroisie à
feuilles d'armoise = allergie respiratoire très importante ; berce du Caucase = brûlure cutanée ;
...). Le mécanisme d'invasion est toujours le même : elles peuvent se développer grâce aux
faibles pressions qu'elles subissent en matière de prédation, de concurrence et de parasitisme
dans leurs milieux d'introduction.
Les mesures prises pour éviter leur propagation engendrent des coûts conséquents. Dans le
monde, ils s'élèvent à 240 $ par an et par personne, soit 5% des capitaux de l'économie
mondiale (http : //www futura- sciences. com).
1
Exotique : Se dit d'une espèce non indigène qui se trouve dans un milieu naturel qui n'est pas le sien et qui y a été
introduite par suite directe ou indirecte de l'activité humaine.
2
Autochtone=indigène, opposé à Allochtone exotique.
4
Extraits de l'article intitulé « Une espèce invasive, combien ça coûte ? » par Estelle GOZLAN
et Alban THOMAS, paru dans les dossiers Pour la Science, No 65, 2009.
« Les économistes qui s'intéressent à l'environnement et aux écosystèmes ont développé divers
outils et méthodes grâce auxquels on peut chiffrer les dommages d'une bio-invasion, attribuer
une valeur aux écosystèmes et aider aux politiques de lutte contre les espèces invasives. [...]
Au début des années 1990, un insecte ravageur des cultures, la Chusomèle des racines du maïs
(Diabrotica virgifera), est introduit en Europe. Originaire d'Amérique centrale, elle est
apparue près de Belgrade et a depuis envahi plusieurs pays. En France elle a été repérée
pour la première fois en 2002, la détection du ravageur a entraîné le déploiement de moyens de
lutte considérables qui sont apparus disproportionnés aux yeux de certains. Pourtant, les
sommes engagées étaient sans commune mesure avec les conséquences économiques
prévisibles du laisser-faire avec cette espèce très envahissante qui peut diminuer les
rendements de près de 80 pour cent. [...]
En effet, les montants en jeu sont colossaux. En 1993, une première estimation des dommages
causés aux États-Unis par 79 espèces envahissantes introduites faisait état de 97 milliards de
dollars (68 milliards d'euros) de pertes en 85 ans. Une étude ultérieure, en 2003, prenant en
compte dix fois plus d'espèces, parvenait à une valeur de 137 milliards de dollars (96 milliards
d'euros) par an. La publication de ces premières évaluations chiffrées a favorisé le
développement de recherches pluridisciplinaires et de politiques de lutte contre les bio-
invasions. En Europe, une étude récente a livré une première estimation des dommages
économiques et écologiques dus aux espèces invasives. »
Il ne s'agit ici que de coûts estimés et potentiellement chiffrables, alors qu'en est-il des dégâts
environnementaux, humains (perte de son emploi : les micro-algues qui empoisonne les huîtres
du bassin d'Arcachon, famines éventuelles : dans certains pays d'Afrique l'invasion d'une
espèce nuit à l'agriculture et à la pêche), sociaux ? À long terme ? Quelles incidences sur le
niveau de vie d'une population humaine ? Quelles modifications irrémédiables du milieu ?
Autant de questions sans réponse. Les pays se doivent donc d'empêcher l'introduction d'espèces
invasives.
5
Empêcher l'installation d'espèces invasives :
On connaît bien les voies d'introduction et les caractéristiques de leur processus biologique
résumés par ces mots : introduction, acclimatation, expansion et perturbation. En identifiant les
voies empruntées, il devient plus simple de mettre en place une gestion adaptée. Certains
gouvernements (ex : Australie) limitent ou interdisent l'entrée d'espèces exotiques sur leur
territoire par des inspections, des contrôles douaniers, des consignes et des mises en
quarantaine.
Il existe d'ailleurs trois principaux modes de contrôle :
Le contrôle mécanique : il consiste à enlever les espèces invasives à la main ou à l'aide de
machines. Il est efficace à petite échelle. Une autre option existe : modifier l'habitat, en le
brûlant ou en l'inondant...
Le contrôle chimique par épandage d'herbicides, pesticides, fongicides etc. Cette méthode a un
impact sur des organismes non visés. Elle est coûteuse et son efficacité, douteuse. En effet, les
organismes ciblés peuvent développer des résistances.
Le contrôle biologique implique l'introduction d'espèces permettant de maîtriser l'expansion.
Cette méthode peu onéreuse peut être respectueuse de l'environnement et efficace.
L'introduction d'un ennemi naturel est souvent le seul moyen mais on ne sait pas quelles
peuvent en être les conséquences. Certains agents s'attaquent parfois à des organismes non
visés.
Exemple d'une voie empruntée : Le déballastage, invasions en milieu marin...
Les espèces invasives représentent la deuxième cause d'extinction des espèces et de perte de la
biodiversité dans les milieux aquatiques du monde. La majorité du fret mondial se fait par mer,
avec des bateaux chargeant des marchandises dans des pays comme l'Inde et la Chine, qui
deviennent les principaux fournisseurs de l'Europe. Toutes les côtes continentales des États-
Unis, celle des Grands Lacs, ainsi que les eaux côtières de l'Alaska, Hawaï et les îles du
Pacifique ont ressenti les effets d'invasions d'espèces aquatiques.
Plus des deux tiers des dernières introductions d'espèces dans les zones marines côtières sont
dues au transport de l'eau de ballast. Les cargos et leurs marchandises transportent des
larves et des organismes dans l'eau de lest une fois qu'ils ont déchargé leurs marchandises. Au
changement de destination, l'eau est vidée avec toutes les espèces indésirables embarquées
involontairement !
Le poids d'eau de lest transporté chaque année à travers le monde est estimé à dix milliards de
tonnes. L'Organisation maritime internationale invite tous les pays à signer la Convention
internationale de 2004 pour le contrôle et la gestion de l'eau de lest des bateaux. Celle-ci exige
des bateaux entrant dans un port de nettoyer leur lest en amont. Soixante pays l'ont déjà signée.
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